Alors là !
J'ai posé
Asulon, et j'ai laissé reposer.
J'ai vécu ce livre comme une explosion d'intelligence pure en pleine face. C'est dense, truffé de références et de pensées croisées où la philosophie est toujours présente. Pas toujours facile à lire (notamment le langage imaginé de l'IA), mais toujours nourrissant pour l'esprit. On ressent à sa lecture une très puissante réflexion permanente de l'autrice (ou auteure, pas sûr de ce qu'elle préfère), dans les trois dimensions de l'écriture : le fond, le scénario et le style. Je dois avouer en sortir époustouflé.
A partir de là, petit spoiler sur le début du livre.
L'idée de retourner les stéréotypes, et de faire que l'IA cherche à sauver l'humanité d'une dictature mise en place pour justement supprimer cette IA, est extrêmement intéressante. Pas forcément comme vérité de ce qui peut advenir (pas sûr d'ailleurs de ce qu'en pense
Li Cam, peut-être que dans un autre livre elle écrirait l'inverse - échange espéré sur ce sujet), mais comme réflexion sur ce qu'un IA bienveillante et « humaine » dans sa non-humanité pourrait apporter.
Bon la suite est encore plus spoiler, ne pas lire si vous n'avez pas lu le livre…
J'ai tout de même quelques questions.
Qui leur fournit toute la logistique, à commencer par la nourriture (qui semble très bonne) ? le Diktrans (la qualité devient étonnante alors) ?
J'avoue ne pas avoir compris comment ils comptaient faire leur révolution. C'est bien de décider de prendre le pouvoir. Mais sans moyen et à la merci du Diktrans, comment le faire ? Comment éviter qu'ils ne tuent tout le monde ?
Je ne suis pas forcément fan d'avoir ajouté la dimension écologique dans l'histoire. Pas que ça ne soit pas crédible. Mais le livre n'y gagne rien selon moi, ce n'est pas son thème, et du coup ça reste à la marge. Pas grave…
Une énorme erreur (blague, c'est minimal) : à la fin on dit que le christ est mort il y a plus de 2000 ans. La « réalité » serait « presque 2000 ans » (autour de 33 après JC).
On pourrait argumenter sur le peu de crédibilité d'une dictature qui laisse se développer dans ses prisons une telle dissidence sans la surveiller (les informateurs infiltrés sont la base).
Au final, j'ai fait facilement abstraction de toutes ces questions, pour me laisser porter par le style et par les arguments développés.