Le rôle du commandant von Rauffenstein, portant une minerve, dans "La grande illusion" de
Jean Renoir a marqué l'histoire du cinéma. Et les "Rapaces" qu'il réalisa dans les années vingt est, bien que très amputé au montage, l'un des films les plus marquants du cinéma muet. Il dut cependant renoncé à la réalisation : ses extravagances, son goût pour la démesure, son refus des conventions, son sens du réalisme, son ambition artistique s'opposèrent à la logique commerciale des studios. Toute la carrière de Stroheim avait été bâtie sur un mensonge. L'acteur s'était illustré dans des personnages d'aristocrates, d'officiers de l'armée austro-hongroise, de séducteurs. Les films qu'il réalisa avaient le plus souvent pour cadre la vieille Europe qu'il avait quitté en 1909 pour les Etats-Unis. Il avait alors renier ses origines juives et roturières s'inventant un personnage d'ancien officier issu de l'aristocratie viennoise, un personnage qu'il joua toute sa vie à la perfection. En 1909 c'est bien sans nom et sans fortune qu'il arriva aux Etats-Unis. Il commença par exercer divers métiers. Il apparait comme figurant dans des films de D.W. Griffith notamment, dont il deviendra l'un des assistants. Il tourne son premier film en 1919 "Blind Husbands". Il y aborde l'adultère choquant l'Amérique puritaine. Il s'est souvent plu dans des histoires immorales peignant les vices et les passions de la nature humaine. Ce livre retrace toute la carrière de Stroheim.