Analyser un film : De l'émotion à l'interprétation

Lisez une critique, vous apprendrez plus sur l'auteur que sur le film, a dit je ne sais plus qui. Nous sommes d'accord, une critique est éminemment subjective à moins d'utiliser la méthode Jullier, recommandant trois types d'approche : typologique, formelle et conceptuelle.
Exemple :
ce film m'a bouleversé (appréciation)
un travelling en semi contre-plongée du panier à la fenêtre (description)
ce travelling est une métaphore (analyse)
le plan où il touche l'épaule symbolise une substitution paternelle (interprétation).
Dit ainsi, c'est simple, surtout appliqué à de nombreux exemples. Les passages plus théoriques sont ardus, niveau études supérieures, mais l'ensemble constitue un ouvrage de référence digne de figurer dans toutes les écoles de cinéma, agrémenté de photos commentées. Des résumés à la fin de chaque section importante fixe les idées.
Le spectateur moyen pêchera des éléments l'aidant à comprendre les intentions d'un réalisateur et également à se positionner vis-à-vis de ce qu'il a ressenti, perçu et intrigué.
Le plus abouti des quelques rares essais sur le sujet.

Pour comprendre d'où vient l'émotion du spectateur face au film, cet ouvrage propose une initiation à l'analyse d'un film en trois temps : analyse de l'histoire, analyse des formes, interprétation du film en se basant sur une dizaine de théories. Plus d'une centaine de films sont cités ou analysés et une centaine de photogrammes commentés.
L'auteur, Laurent JULLIER est professeur à l'IECA (Nancy) et directeur de recherches à l'IRCAV (Sorbonne Nouvelle)
Autrement dit, c'est un professeur émérite qui a le souci de l'analyse et de la pédagogie. Mais malheureusement, alors que le sujet pouvait me passionner, le propos est trop scolaire et trop universitaire pour convaincre et rendre la lecture attractive.
De plus, le titre Analyser un film, de l'émotion à l'interprétation est assez étrange car l'ouvrage se contente plus de mettre à plat quelques ressorts dramatiques et structurels propre aux films.
Bref un livre qui ne pourra que séduire les étudiants en cinéma, et assurément pas le grand public.