C'est un roman difficile à restituer .On ne peut pas vraiment focaliser sur une intrigue car c'est une ambiance qui est au centre de cette description clinique des effets pratiques sur la psyché de la guerre systématique.
La situation de combat est souvent très banalisée et édulcorée par la littérature ,par le journalisme et le cinéma. Il y a quelques films qui mettent le caractère excessivement inhumain des situations combats ,au jour avec clarté.
Je pense par exemple aux combats souterrains pendant la guerre du Vietnam ou bien aux tranchées de la guerre de 14/18 qui furent absolument inhumains. Imaginons nous une seconde dans des situations concrètes en rapport avec ces contextes.
Ce sont des environnements qui tuent l'âme avant de tuer les corps et sur ce plan ce petit texte remet bien les pendules à l'heure. On ne sait pas trop où on va dans ces pages mais la route est ponctuée de mots justes et d'un désespoir irrémédiable qui vient autant des combats que de l'impossibilité absolue de mettre fin à ces combats ,car l'ennemi est inconnu au bataillon et donc toute négociation de paix est impossible.
L'oeuvre déroule un cadre post-apocalyptique très éloquent avec une langue très claire dont je vous livre un exemple :
« c'est l'ombre de la guerre noire comme l'hiver, comme la peur, la misère, les nuits sans lendemain et les machines à tuer. Comment survivre sous la pluie de missiles et de bombes lâchées d'on ne sait où ? Partir à la recherche des responsables ou au moins d'un ennemi ? Prendre le pouvoir pour relever le défi ? Se vouer à sa foi pour ne pas perdre l'esprit ? Errer dans la brumes de l'oubli ? »
Le point fort de ce texte est que tout est hors control et que tout semble relever du hasard et si les menaces sont nombreuses ,de par sa nature la vie continue. Mais le prix à payer pour cette survie est très cher, alors que l'on est en compagnie des descendants des premiers survivants qui n'ont rien connus d'autre et alors que de nouvelles bestioles sont apparues.
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À l'ouest et au nord , la lande s'achève sur les amas de granit léchés par la mer qui flue et reflux , indifférente à sa propre mort .
Et nous devons traverser la folie et la terreur
Comme dans l'attente d'un soleil improbable
Désormais l'eau de pluie est devenue impropre à la consommation humaine, polluée par les particules chimiques éternelles jusque dans les endroits les plus reculés du globe, tandis que la fonte des glaciers compromet l'abondance ou la régularité des précipitations. Nous atteignons la limite de l'eau. Bientôt, sinon dès aujourd'hui, les réfugiés de la soif se masseront aux frontières des nations épargnées alors que nous peinons à recycler nos eaux usées. L'or bleu est déjà coté en bourse et les multinationales tentent de se l'approprier au détriment des populations. L'eau, bien matériel de l'humanité ?
Avec : Jérôme Harmand, Jean-Marc Ligny,
Marguerite Imbert
Modération : Nicolas Martin
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