Un roman surréaliste, que j'ai lu en partie pour son titre. J'aime les titres de George Limbour en général.
Il y a deux parties. La première, qui a donné le titre, raconte comment la vie tranquille d'une petite ville espagnole est troublée quand la pie de Gisèle commence à voler des objets brillants un peu partout et à dévoiler des secrets plus ou moins sordides. La seconde raconte comment, plus tard, la ville est touchée par la guerre civile.
J'ai été un peu déçue.
D'un côté, c'est bien écrit. Il vaut mieux ne pas lire en diagonale pour comprendre, mais ses comparaisons étranges ont quelque chose de fascinant, de déplacé mais pourtant foncièrement juste. Je voudrais pouvoir décrire comme lui la mer, la nature et le plaisir qu'on prend à s'y plonger. L'ambiance est vraiment forte.
Et la relation entre Gisèle et Carolina est sensuelle, douce et fascinante. Gérard est assez complètement oublié.
D'un autre côté, j'ai été un peu déçue par le scénario. A mon goût, c'est trop aléatoire et symbolique pour qu'on puisse y accrocher comme à une histoire réelle, pas assez pour qu'on puisse juste se laisser porter par la féérie et l'humour absurde. La seconde partie est plus ancrée dans le réel. Les horreurs de la guerre sont plus vraies, plus touchantes, tout en restant écrites en mode surréaliste. Mais cette partie n'a pas vraiment de fin.
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Lu dans la belle collection imaginaire de Gallimard,dans ce roman paru en 1939, l'auteur nous raconte donc la vie d'un village, autour d'une histoire à priori banale : une pie apporte des objets volés à une jeune femme nommée Gisèle...la suite est une escalade d'évènements passionnants..........
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Un sentier caillouteux grimpait en lacets entre
des maisons délabrées, non plus blanches, mais construites
en grosses pierres, grises dans la nuit, semblables à des chats
pelés, et agrippées, de-ci de-là, aux rochers les plus solides.
C'était, à l'intérieur des fortifications, la vieille ville. Elle
paraissait inhabitée, aucun chien n'aboyait. Le sol sombre
était retenu par des murs bas le sentier traversait parfois
des petits jardins stériles sans enclos, et derrière de vieux
bidons de fer où fleurissaient des géraniums noirs, brillaient
des yeux phosphorescents ils s'éteignaient et dans un
bruissement de velours, une ombre féline s'enfuyait.
C'est ici, dit Geneviève, en montrant un jardinet de
pierres, qu'un après-midi nous avons vu la pie se débattre
dans la gueule d'un chat. Nous avons lancé des cailloux,
poussé des cris, puis Gisèle a ramassé l'oiseau blessé qui lui
piquait farouchement la main. Il avait, au bout de son bec,
une petite perle de son sang.
Pages arrachées au
journal inédit de
Michel Leiris ; 1
- 00'00 générique de l'émission et présentation de la vie et du "Journal 1922-1989" de
Michel LEIRIS par Blandine MOLINIER
- 02'50 Lecture publique du "Journal 1922-1989" de
Michel LEIRIS par
Jean Louis TRINTIGNANT lors du festival d'Avignon (extraits choisis par
Jean JAMIN)
- Année 1924 : André Masson,
Marcel Jouhandeau,
Georges Limbour, définition d'une oeuvre d'
art, la...