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EAN : 9791025205655
200 pages
LES PEREGRINES (08/09/2022)
4.33/5   12 notes
Résumé :
« Elle est une enfant qui refuse de grandir. Une actrice effrayée à l’idée de jouer. Une femme qui se rêve en homme. Une amante qui se défile. Une misanthrope que la solitude terrifie. Elle est le trouble, le clair-obscur, le flottement, l’hésitation, l’énigme, la versatilité. La zone grise. Elle est la poésie même. »

New York, 1982. Greta Garbo se rend incognito dans un cinéma de quartier pour voir Le Portrait de Dorian Gray, film dans lequel elle a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Un roman qui mêle mes deux passions, la littérature et le cinéma de l'âge d'or hollywoodien, je ne pouvais pas rêver mieux.
Catherine Locandro vient de me l'offrir avec le portrait de Greta G.
Mythique Garbo.
Divine, comme on la surnommait.
Mystérieuse.
Sublime actrice, venue conquérir l'Amérique du 7ème art et y chercher la gloire.
Et quand enfin, elle atteint le sommet, elle se retire, ouvrant la porte à la légende.
Sous le regard attendri du projectionniste, Peter,  la star s'avance dans cette salle de cinéma qui va projeter un de ses films.
Elle s'installe tout au fond, hors de la vue des spectateurs et là, elle se remémore.
Mojé, le fantôme de celui qui l'a accompagné à ses débuts est là,  lui aussi.
Sur l'écran, le rôle dont elle a tant rêvé, Dorian Gray.
Adaptation du roman d'Oscar Wilde.
Un rôle masculin, qu'elle savait fait pour elle.
La romancière donne à chacun des protagonistes, Peter, mais aussi Frances, une spectatrice qui semble avoir reconnu l'artiste, un regard sur cette femme à la forte personnalité et retrace son parcours de sa Suède natale, jusqu'à son exil volontaire.
Bien sûr la "Divine" garde tout son mystère.
L'originalité de ce récit, c'est le fil rouge, le portrait de Dorian Gray et pour cause.
Je laisse le mystère pour les futurs lecteurs, ceux qui, comme moi, s'intéresse à ce cinéma-là seront sans aucun doute étonné de ce choix. C'est une formidable idée de la part de Catherine Locandro qui nous fait revivre, à travers les souvenirs de chacun, cette grande et riche époque hollywoodienne.
Le portrait de Greta G., entre roman et biographie, sur l'une des stars les plus énigmatiques qu'ait créé la célèbre Metro-Goldwyn-Mayer.
L'autrice redonne un peu d'humanité à cette femme qui, fatiguée des contraintes liées à son aura, a choisi de sortir du confort et s'éloigner des strass et des paillettes, pour se plonger dans l'anonymat et vivre cachée.
Un bel hommage.
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J'ai toujours été fascinée par la beauté de Greta Garbo et par cette splendeur de l'âge d'or du cinéma hollywoodien, dans les années 30 et la fin des années 20, avec cette révolution que constitua le passage au cinéma parlant.

L'auteure, Catherine Locandro, que je découvre grâce à Babelio et l'opération Masse Critique, nous livre un portrait très subtil de cette actrice disparue en 1982 et qui a traversé le monde du cinéma comme une météorite.

Née Greta Gustafsson dans un milieu pauvre de la banlieue sud de Stockholm, Södermalm, elle perd jeune son père alcoolique. Après un bref passage dans la publicité qui lui ouvrira l'accès au monde de l'argent, la voici qui prend le bateau à 19 ans, vers New York. Malgré l'aide de son mentor et ami le cinéaste suédois Mauritz Stiller, l'adaptation au milieu très codifié de Hollywood ne sera pas toujours facile. Il va lui falloir maigrir alors qu'elle est déjà mince et se conformer aux attentes précises des producteurs américains comme Mayer, qui entendent bien régir aussi la vie privée de leurs acteurs et actrices! Greta marquera son indépendance en n'ayant pas peur de vivre ses relations avec plusieurs actrices hollywoodiennes.

Quel parcours que celui de la belle Greta. On ne connaissait que la face lumineuse, la femme "divine", mystérieuse et "fatale". En fait on découvre dans ce livre une autre femme, et c'est le mérite principal de ce livre, une femme éprise de solitude mais qui en a peur aussi, une femme entière dans ses amitiés et ses amours, une femme fidèle dans ses amitiés, comme elle sera toujours avec Mauritz Stiller.

J'ai particulièrement apprécié cette évocation de la face moins connue de Greta Garbo et j'ai découvert qu'elle n'avait pas que la beauté pour elle. C'était aussi une femme d'engagement, mais qui préférait agir dans l'ombre.
Ainsi elle sera approchée par les services secrets américains pour espionner les industriels suédois soupçonnés d'accointance avec le nazisme. C'est elle aussi qui fera fuir le physicien danois Niels Bohr et demandera au roi de Suède Gustave V de l'accueillir. de même elle organisera le fuite de huit mille juifs danois vers la Suède.

Son refus de la compromission, des paillettes, sa quête d'absolu vont l'entraîner à renoncer au cinéma en 1941, à l'âge d'à peine trente-six ans!

L'auteure parle aussi longuement des films de légende qui l'ont fait connaître dans le monde entier, comme "La reine Christine" bon film malgré les incertitudes historiques, "Le roman de Marguerite Gautier" (le film préféré de l'actrice et tiré du roman d'Alexandre Dumas fils "La dame aux camélias". Il y eut aussi malgré tout des échecs commerciaux retentissants comme "Marie Walewska" pourtant avec l'interprétation de Charles Boyer, et le retentissant échec de "La femme aux deux visages".

Bref c'est un livre un peu comme un kaléidoscope qui nous permet de découvrir différentes facettes de cette personnalité complexe qui a eu une vie tourmentée loin de ses origines terriennes. Un beau livre qui nous permet de revisiter cet âge d'or et de création.
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"" [...] On voyait sur le film ce qu'on n'avait pas tout à fait vu en réalité. Entre elle, la pellicule et l'écran, un accord inexplicable se faisait. Un rapport mystérieux..." Garbo, créature de cinéma par excellence, qui ne se révèle entièrement qu'à travers l'émulsion du film."


1982. Une certaine Mrs Brown, coiffée d'un bonnet, le regard caché derrière d'épaisses lunettes noires, se faufile dans le hall d'un petit cinéma new-yorkais.

Peter, le propriétaire, lui prend le bras pour la conduire à sa place habituelle, tout près de la sortie. Peter se souvient la première fois où enfant il a aperçu celle qui a désormais la silhouette plus voutée et la démarche plus hésitante.

Deux rangées plus loin, Frances n'en croit pas ses yeux quand elle reconnait « Mrs Brown ». Elle aimerait tellement oser l'aborder. Frances se souvient l'influence qu'elle a pu avoir sur son existence.

Mrs Brown ôte ses épaisses lunettes noires, chausse ses lunettes de vue. le générique s'ouvre, le film peut commencer : « Greta Garbo in The Picture of Dorian Gray ». Garbo se souvient…



Pour le lecteur aussi, le film peut commencer. le film fantasmé du destin de Greta Garbo, icône de l'âge d'or du cinéma. Garbo, la Divine.

Alternant les points de vue, les chapitres se déroulent sous nos yeux toujours amenés par d'astucieux et très cinématographiques fondus enchainés. L'écriture de Catherine Locandro est toujours aussi sensible, pertinente. Impossible de ne pas trouver de similitudes entre les deux femmes. Deux artistes talentueuses, à la beauté troublante et à la timidité qu'on devine.

Enfin, le parallèle entre Garbo et le Portrait de Dorian Gray donne toute sa force à ce livre. L'ambivalence, le double, la dualité, vont tellement bien à La Femme aux deux visages.



Garbo, étoile nimbée de mystère mais surtout une femme libre, en avance sur son temps, une personnalité indéniablement inspirante.


"Greta séduisait les hommes et les femmes, ne demandant qu'à s'enflammer. Sa froideur est son garde-fou, elle la protège de ses embrasements. Et elle attise le désir chez les autres."

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Sur l'écran noir de ses nuits blanches, elle se fait du cinéma.

Greta Garbo imagine le film qui aurait pu signer son retour. le portrait de Dorian Gray, où elle aurait pu incarner le rôle titre. Celui de cet homme éternellement jeune qui a vendu son âme au diable. Elle rêve à tout cela assise dans le fauteuil d'un cinéma new-yorkais. le film qui défile sur l'écran, elle ne le voit pas. Elle ne le voit plus. Greta Garbo est une étoile qui s'éteint. Un mythe hollywoodien qui s'efface. Protegée par le propriétaire de la salle, elle est reconnue par une jeune femme qui s'imagine sur les planches et les plateaux de tournage. Deux figures qui encadrent cette grande dame le temps d'une séance.

Le portrait de Greta G. de Catherine Locandro est une biographie romancée de jolie facture. Nulle besoin d'être un connaisseur de la carrière de l'actrice, il suffit de se laisser porter par les mots de l'autrice. Il y a une grande finesse dans la psychologie du personnage, un regard sans concession sur une vie faite d'opportunités, de contraintes, de mensonges, de joies (si brèves...). Cette jeune fille qui devra tout faire pour rentrer dans le cadre hollywoodien, elle qui était si différente. Qui abandonnera son pays, ses amis, pour une vie factice. Jusqu'à son grand renoncement. Sa discrétion aura finalement gagné. Elle reviendra à l'anonymat. Autant que Greta Garbo pouvait être anonyme.

En refermant ce livre si cinématographique, j'avais besoin de voir Garbo à l'écran. J'aurais voulu la découvrir en Dorian Gray (j'y ai cru, à ce film !) je me suis décidée pour Anna Karenine. J'ai d'autant mieux appréhendé cette beauté froide, ce regard intense et perdu à la fois. Elle incarne à la perfection cette héroïne romantique. Et le clair obscur, sur son visage, prend tout son sens. Garbo parle, Garbo rit. Et Catherine Locandro lui redonne vie dans ses pages avec élégance. Gageons que Garbo aurait apprécié cela.
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Je vous présente mon 1er coup de coeur de l'année 2023 !!!

Greta Garbo rêvait de ce rôle de Dorian Gray et Catherine Locandro le lui à offert dans ce livre qui retrace sa vie de sa Suède natale à son parcours hors du commun dans le monde cinématographique d'Hollywood. Un rôle masculin à sa hauteur et fait pour elle.

Dans les dernières décennies de sa vie, Greta aimait se rendre dans son cinéma de quartier, de façon incognito. 
Dans cette biofiction elle s'y rend, début des années 80, pour voir une projection du Portrait de Dorian Gray dans lequel elle a tenu le rôle principal au début des années 50 (J'avoue, comme une bécasse j'y ait cru !!!).
Elle en profite pour faire une rétrospective de sa vie.

On y découvre une femme pleine de caractère. Elle était libre, la Divine, comme on la surnommait. Elle était belle, talentueuse, intelligente. 
Une femme mystérieuse qui entretenait ce mystère autour d'elle en refusant les interviews, les autographes. Elle n'était jamais présente aux premières de ces films.
Une femme fatale, qui savait conquérir le coeur, aussi bien des hommes que celui des femmes. On la disait éprise de solitude, et bien non:

"I never said, "I want to be alone", I only said "I want to be left alone". There is all the difference"

Un diamant brut avant tout.

On découvre Greta Garbo mais aussi l'âge d'or du 7ème art.
Une biofiction très agréable à lire et fluide, qui nous invite à découvrir ou redécouvrir ses films.
Greta Garbo serait certainement conquise par ce roman, plein de sobriété et de simplicité.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
" [...] On voyait sur le film ce qu'on n'avait pas tout à fait vu en réalité. Entre elle, la pellicule et l'écran, un accord inexplicable se faisait. Un rapport mystérieux..." Garbo, créature de cinéma par excellence, qui ne se révèle entièrement qu'à travers l'émulsion du film.
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Greta était devenue une artiste par la force de son propre désir, mais elle était demeurée sa vie durant une paysanne, avec cet esprit parfois si prosaïque, cette peur de manquer. Cela, c'était son héritage, ce que lui avaient légué des générations entières de fermiers, fruits d'un arbre généalogique profondément enraciné dans la terre.
Et ces deux pans de sa personnalité, irréconciliables, avaient fait d'elle une femme double, perpétuellement incertaine.
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Enfant elle allait à l'église, avec ses parents. Elle aimait croire en Dieu, c'était comme croire en la magie, en un autre monde que celui dans lequel elle était obligée de vivre, si terne. La réalité ne l'a jamais satisfaite. Elle a beaucoup prié pendant la guerre.
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Sans parler de la crainte qu'il inspirait à tout le monde. Mauritz Stiller, le plus grand réalisateur suédois de son temps! Enfin, suédois, pas vraiment. Moshe Stiller était né à Helsinki, alors que la Finlande faisait encore partie de l'Empire russe. Orphelin à quatre ans, il avait fréquenté l'école rabbinique et appris le violon, dont il jouait en virtuose. Touche-à-tout de génie. A vingt et un ans, il avait fui son pays, refusant de faire son service dans l'armée russe.
Eternellement déplacé, décalé... Greta partageait avec lui ce sentiment de ne pas être en phase avec le reste du monde.
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Greta séduisait les hommes et les femmes, ne demandant qu'à s'enflammer. Sa froideur est son garde-fou, elle la protège de ses embrasements. Et elle attise le désir chez les autres.
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Vidéo de Catherine Locandro
Nouvel horaire pour l'émission "Le coup de coeur des libraires" sur les Ondes de Sud Radio. Valérie Expert et Gérard Collard vous donne rendez-vous chaque dimanche à 13h30 pour vous faire découvrir leurs passions du moment ! • Retrouvez leurs dernières sélections de livres ici ! • • Les Papillons noirs de Gabriel Katz aux éditions le Masque • le portrait de Greta G. de Catherine Locandro aux éditions Les Pérégrines https://www.lagriffenoire.com/le-portrait-de-greta-g.html • le Secret Hemingway de Brigitte Kernel aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/le-secret-hemingway-1.html • Jours brûlants à Key West de Brigitte Kernel aux éditions J'ai Lu https://www.lagriffenoire.com/jours-brulants-a-key-west.html • Un fils de Angelo Arancio aux éditions L'échelle du temps https://www.lagriffenoire.com/un-fils.html • Un profond sommeil de Tiffany Quay Tyson et Héloïse Esquié aux éditions Sonatine https://www.lagriffenoire.com/un-profond-sommeil.html • Étés anglais : La saga des Cazalet de Elizabeth Jane Howard et Cécile Arnaud aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/la-saga-des-cazalet-i-etes-anglais-la-saga-des-cazalet-i.html • À rude épreuve : La saga des Cazalet II de Elizabeth Jane Howard et Cécile Arnaud aux éditions Folio https://www.lagriffenoire.com/la-saga-des-cazalet-ii-a-rude-epreuve-la-saga-des-cazalet-2.html • Confusion : La saga des Cazalet III de Elizabeth Jane Howard et Cécile Arnaud aux éditions de la Table Ronde https://www.lagriffenoire.com/confusion-la-saga-des-cazalet-iii.html • Nouveau Départ : La saga des Cazalet IV de Elizabeth Jane Howard et Cécile Arnaud aux éditions de la Table Ronde https://www.lagriffenoire.com/nouveau-depart-la-saga-des-cazalet-iv.html • La fin d'une ère : La saga des Cazalet V de Elizabeth Jane Howard et Cécile Arnaud aux éditions de la Table Ronde https://www.lagriffenoire.com/la-fin-d-une-ere-la-saga-des-cazalet-v.html • Poussière d'homme de David Lelait-Helo aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/poussiere-d-homme.html • Je suis la maman du bourreau de David Lelait-Helo aux éditions Héloïse d'Ormesson https://www.lagriffenoire.com/je-suis-la-maman-du-bourreau.html • Les enfants endormis de Anthony Passeron aux éditions Globe https://www.lagriffenoire.com/les-enfants-endormis.html • Quand je serai grand, je serai Nana Mouskouri de David Lelait-Helo aux éditions Pocket https://www.lagriffenoire.com/quand-je-serai-grand-je-serai-nana-mouskouri.html • Vivre vite de Brigitte Giraud aux éditions Flammarion https://www.lagriffenoire.com/
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