La tristesse de la vie, c'est la déprimante certitude que l'on a du recommencement de tout, du manque absolu d'imprévu, de nouveau et d'aventure, et du perpétuel ressassement des mêmes stupides ennuis. C'est cette désespérante certitude, dis-je, jointe à l'expérience acquise que les rares heures de passion vécue, douleur ou joie, ne se revivront jamais plus, que tenter de les évoquer est folie et que tout est cendre et poussière dans la bouche, sous les dent demeurées gourmandes des sensations à jamais disparues. Vivre comme je le fais depuis trois mois, ce n'est pas vivre, mais se survivre. Il y a des heures où je suis las de veiller un cadavre.
"Le buveur d'âmes"
L'hostilité de certains logis et de certaines chambres de province, leur air mortuaire et fermé, jamais je ne l'avais si profondément ressentie que cette triste et pluvieuse matinée d'octobre quand la porte de la haute pièce, où le valet de ferme venait de déposer ma valise, presque silencieusement, d'elle-même se referma.
"La chambre close"
Ce railleur éternel, qui est le destin, avait fait à cette fille cette dernière insulte d'en faire un beau parti à l'âge où une femme n'existe même plus pour un goujat.
Les Lépillier
La sortie de bal en plein jour, la grande trahison des maquillages et la complète déroute des fards, l'écueil redoutable aux plus charmants visages.
"Conte d'une nuit d'hiver"