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La femme et le pantin représente pour moi le chef d'oeuvre de Pierre Louÿs.
Magnifiquement adapté par Luis Bunuel, en 1977, sous le titre Cet obscur objet du désir, ce livre brûle d'une passion et d'une perversité poussées à leur paroxysme.
Film et bouquin m'ont marqué la mémoire de cet assouvissement contrarié, torturé et manipulé par le femme-titre... celle qui joue avec le feu de l'enfer du désir.
Ici, l'homme est lié, à merci, toute raison abolie. Il brûle, se consume. Il est perdu... Collé comme une mouche à un papier...tue-mouches.
D'autres auteurs déclineront, peu ou prou, cette même, lancinante et terrifiante histoire, toujours la même, mais pas avec l'art narratif consommé de Pierre Louÿs.
La femme et le pantin, livre hallucinant du spectacle-malaise d'un récit sans issue et sans fin.
Un livre si indispensable à lire, douloureux, certes.
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Une fois de plus, un homme « mûr » s'éprend d'une jeunette qui profite de lui. Ce thème largement exploité dans la littérature se lit avec plaisir sous la plume de Pierre Louÿs. L'auteur troque donc sa Grèce antique coutumière contre l'Espagne fin-de-siècle, qui sert ici de décor. le pauvre homme éperdument amoureux est près à faire toutes les concessions et subir tous les outrages pour obtenir les faveurs de la belle. Les descriptions du corps de la jeune Concha n'ont d'ailleurs rien à envier à celles d'Aphrodite ou de Bilitis. Nous sommes cependant, dans ce roman, moins dans l'érotisme que dans la passion. C'est un peu convenu à mon goût mais on suit avec une réelle curiosité l'évolution de cette relation amoureuse. Je me souviens également de la très provoquante Marlène Dietrich dans le film éponyme de Josef von Sternberg.
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« Ce qui est vrai, c'est que l'amour n'a pas été pour moi une distraction ou un plaisir, un passe-temps comme pour quelques-uns. Il a été ma vie même. Si je supprimais de mon souvenir les pensées et les actions qui ont eu la femme pour but, il n'y resterait plus rien, que le vide. »


Peu importe la personne tant que l'état de déliquescence intérieur, qui porte à chercher du combustible ailleurs qu'en soi-même, se prête à l'élection de n'importe qui – cristallisation d'une nécessité intérieure et d'une contingence extérieure.


« Vous voyez, Monsieur, combien cette première rencontre est insignifiante et vague. Ce n'est pas un début de roman : le décor y tient plus de place que l'héroïne, et j'aurais pu n'en pas tenir compte ; mais quoi de plus irrégulier qu'une aventure de la vie réelle ? Cela commence vraiment ainsi. »


L'héroïne en question ne prend sans cesse plus d'importance qu'à la mesure de ce que le narrateur veut bien lui en accorder. Et il y tient, à lui donner de l'importance, puisqu'il n'a rien d'autre pour s'amuser à donner sens à sa vie. Quel est le signe qui se développe progressivement et qui attache inéluctablement le narrateur à cette fillette croisée un jour dans un train ? Il n'en saura jamais rien et nous non plus mais sa vie en sera définitivement gâchée parce que la garce – qui n'avait d'ailleurs rien demandé – n'avait pas vu en lui sa propre nécessité intérieure. Les années passent et l'obsession reste à la mesure de l'insatisfaction. Rien d'autre ne semble désormais avoir d'importance. La vie du mec se résume à ses rencontres fortuites avec la conchita. Chaque rencontre provoque une rechute.


Ce court roman n'a rien de palpitant, comme il en est de chaque histoire d'amour lorsqu'on ne la vit pas de l'intérieur. C'est donc pour cela que des vies peuvent être perdues, en attente de cet élément extérieur qui, croit-on sans s'interroger, pourra l'élancer vers les sommets de la fusion et de l'harmonie.


L'écriture, d'une perfection littéraire propre à son temps, renvoie aux nouvelles fantastiques et romantiques d'un Théophile Gautier, bien que l'élément fantastique n'y soit ici pas présent sinon dans l'irrationalité de cet élément inconscient qui nous envoûte et nous fait courir à notre déperdition dans l'amour.
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Selon Lacan "le désir est l'écart entre la demande ( inconsciente ) et le besoin (conscient ), mais d'Epicure à Lacan en passant par Platon, Nietzsche, Spinoza.. les définitions fluctuent ! le roman de Pierre-Félix Louÿs auteur reconnu pour son gout pour une sensualité et un érotisme élégants s'est inspiré des mémoires de Casanova pour raconter les " affres " d'un homme de 40 ans dévoré de désirs envers une jeune andalouse de 15 ans !
1896 : c'est le carnaval à Séville, et au milieu de la foule, des oeufs remplis de papillos ( confetti ), des voitures, des rires et de la liesse générale : André Stévenol entrevoit une jeune femme : Concha ! Mais le lendemain, sur son chemin il croise don Mateo qui va lui raconter son histoire " d'amour " avec elle....
Concha Perez travaille à la Fabrica de cigares comme " Carmen " dans l'opéra de Bizet : elle est jeune, belle, sensuelle et provocante mais elle veut se faire désirer par ce riche andalou ! Elle va se refuser à lui, l'aguicher et profiter de son ascendant sensuel pour en faire sa marionnette !
Trois versions ont été filmées à ce sujet :
*en 1935 par Josef von Sternberg avec Marlène Dietrich dans le rôle de Concha * en 1959 : par Julien Duvivier avec Brigitte Bardot et enfin * en 1977 par Luis Bunuel avec Carole Bouquet !
Le roman est assez décevant par rapport au film que j'avais vu à la TV avec Bardot !
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Quatre ans après les chansons de Bilitis, Pierre Louÿs publie en 1898 ce roman à l'écriture âpre, fluide et acérée. Plus d'un siècle plus tard, on lit cette histoire terriblement actuelle avec autant d'intérêt. Il s'agit de la trajectoire d'une femme fatale, qui inspira un grand nombre de cinéastes : Jacques de Baroncelli en 1928, Joseph von Sternberg – avec Marlène Dietrich – en 1935, Julien Duvivier avec Brigitte Bardot en 1959, Luis Bunuel en 1977 avec Carole Bouquet et Fernando Rey.
André Stevenol est un beau jeune homme qui vient chercher l'aventure à Séville, pendant la Feria. Il croise le regard brûlant de Conchita Perez, qui lui donne aussitôt rendez-vous. Elle aussi est en chasse …. Entre-temps, il rend visite à un riche espagnol de ses amis, célèbre coureur de jupons, qui le met en garde contre cette femme qui, plusieurs années durant, l'a fait atrocement souffrir. Don Mateo Diaz lui conte ses malheurs. Cependant, l'appel du désir – ou du danger – sera le plus fort.
Aujourd'hui, pour ceux qui ont lu les livres de Marie-France Hirigoyen, le cas est clair : il s'agit d'une classique situation d'emprise, la prédatrice présentant les caractéristiques d'une personnalité perverse narcissique. Elle provoque ses amoureux jusqu'à la violence physique et les tient en son pouvoir maléfique jusqu'à leur ruine morale et financière. Entre ses mains, ils deviennent des pantins, comme dans le tableau de Goya où l'on voit quatre jeunes filles faire sauter en l'air, dans un drap noué aux quatre coins, une marionnette à taille humaine.
Après s'être glissé dans la peau d'une amoureuse douce et lascive, Pierre Louÿs passe ainsi de l'autre côté du miroir, dans la tête d'une tourmenteuse consciente de son pouvoir, bien décidée à sortir, par tous les moyens, de sa condition. Un objectif très à la mode dans cette période de bouleversements économiques et sociaux du tournant du siècle, qui vit les plus modestes filles devenir de richissimes courtisanes.
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C'est dans le but d'entendre ma culture littéraire classique que je me suis dirigée vers ce petit roman qui nous conte la naissance d'ube obsession du narrateur pour une jeune femme rencontrée lors d'un carnaval à Séville. Certes, je ne suis pas une grande fanatique des écrits que les écrivains ont produit au cours du 19ème siècle pour y exprimer leur admiration pour l'Espagne, mais qui sait, celui-ci aurait pu être différent...
Si j'ai apprécié l'élégance de la plume de l'auteur en revanche l'histoire m'a laissée complètement de marbre. Ce récit ressemble beaucoup au Carmen de Mérimée dont je suis loin d'être une admiratrice... Cette impression de réchauffé rajouté au manque d'intérêt ou d'empathie pour les tourments du personnage me font dire que ce ne sera pas une lecture marquante. Et il est probable qu'il aille rejoindre les "vite oubliés" même si le livre n'est pourtant pas mauvais.
Un rendez-vous raté, malheureusement !
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Auteur aussi des Chansons de Bilitis, Pierre Louÿs (1870-1925), nous livre ici, en 1898, un roman qui rappelle fort Carmen de Mérimée («Si tu m'aimes prends garde à toi»), porté à l'opéra par Bizet, tandis que La Femme et le pantin l'a été par Zandonai (Conchita, 1911) et a aussi été porté plusieurs fois à l'écran, notamment avec Brigitte Bardot. le rapprochement avec Carmen vient très vite: «Il est deux sortes de femmes qu'il ne faut connaitre à aucun prix: d'abord celles qui ne vous aiment pas, et ensuite celles qui vous aiment». À l'époque, l'Espagne est vue comme le pays des passions et des excès. Ainsi, on parle d'une jeune «honnête femme. Elle n'a pas eu plus de quatre ou cinq amants. À l'époque où nous vivons, c'est une chasteté».
Comme pour Carmen, la scène se passe à Séville, pendant le carnaval, et on y entend l'accent andalou (Muchisima grasia, cavayero). Une jeune fille, Concha, a tapé dans l'oeil d'un Français, André Sévenol, et elle lui a donné rendez-vous le lendemain. Il se renseigne à son sujet auprès de Mateo Diaz, qui ne la connait que trop bien, et lui donne le conseil de la fuir, et de toutes façons, «Il ne faut jamais aller au premier rendez-vous que donne une femme – Et pourquoi ? - Parce qu'elle n'y vient pas».
Comme Carmen, Concha, travaille à la fabrique de cigares. C'est l'été, il fait torride. «Les plus vêtues n'avaient que leur chemise autour du corps (c'étaient les prudes). Presque toutes travaillaient torse nu... Il y avait de tout dans cette foule, excepté des vierges probablement».
Mateo raconte donc à André que chaque fois, elle se promet et le provoque, et chaque fois, quand il espère enfin atteindre au but, la réponse est «Plus tard» ou «Après demain», ou encore «Ouvre (mon corsage). Tu verras comme je suis belle. Si je le lui avais demandé, elle ne l'eût sans doute pas permis, car je commençais à douter que cette nuit d'entretiens s'achevât jamais en nuit d'amour... Les seins que j'avais mis à nu en ouvrant ce corsage, étaient des fruits de Terre Promise». Elle lui demande si elle lui plait, mais le scénario se reproduit: «Non, tout à l'heure... Et elle referma son corsage... À demain».
Lors d'un autre rendez-vous, «elle se déshabilla... je me persuadais que cette jeune peau rebelle allait enfin se livrer – Eh bien, ai-je tenu ma promesse ? dit-elle... Cette fois-ci encore, je fus ridicule et joué... – Alors, ce n'est pas moi que tu aimes, mais ce que je te refuse?... Une promesse, c'est tout ce que j'obtins d'elle... Voilà donc le degré de servitude où cette enfant m'avait amené (je passe sur les perpétuelles demandes d'argent auxquelles je cédais toujours)».
Nouvelle promesse encore, mais «comme elle avait reçu de moi la veille une somme de mille douros pour payer les dettes de sa mère, je trouvai la maison vide».
C'en est trop. Il part «pour Madrid, décidé à prendre pour maitresse, au hasard, la première femme qui attirerait mes yeux. C'est le stratagème classique, celui que tout le monde invente et qui ne réussit jamais... Elle fit de son mieux. Elle était affectueuse. Elle m'apprit des vices de Naples dont je n'avais nulle habitude et qui lui plaisaient plus qu'à moi... mais je n'éprouvais rien pour elle».
Il revient à Séville et la retrouve danseuse nue de flamenco dans un salon particulier. Fureur. Jalousie. «Après ce qui s'était passé, je n'avais que trois partis à prendre : la quitter, la forcer, ou la tuer. Je pris le quatrième, qui était de la subir».
Nouvelle promesse, ferme cette fois. En échange, il lui offre un hôtel privé qu'elle décore amoureusement pour abriter leurs amours futurs, mais quand il arrive, elle lui fait baiser ses pieds à travers la grille qui reste fermée, «et maintenant, allez-vous-en». On aperçoit Morenito, qu'elle dit être son amant. «Jamais, je ne serai à toi... Je te hais». Cette fois, c'est est trop. Il la retrouve, la frappe encore et encore, et elle répond finalement «Tu m'aimes donc tellement ? Pardon Mateo, je t'aime aussi... Que tu m'as bien battue. Que c'était bon. Pardon pour tout ce que je t'ai fait». Elle s'offre enfin: «Et en effet, Monsieur – dit Matteo à André Stévenol – elle était vierge». Mais un matin, elle a disparu et n'a laissé qu'une lettre.
«Je me suis levée pendant ton sommeil et j'ai été retrouver mon amant, hôtel X., chambre 6. Tu peux me tuer là si tu veux, la serrure restera ouverte. Je prolongerai ma nuit d'amour jusqu'à la fin de la matinée. Viens donc. J'aurai peut-être la chance que tu me voies pendant une étreinte. Je t'adore. Concha».
Il s'y rend. Il la reprend, mais les querelles se multiplient. Il s'en va, la vie brisée, et met André Stévenol en garde contre elle, mais celui-ci est envoûté de même. Il rentre chez lui. Concha le hèle et l'emmène dans une maison. «Ils dormirent». André l'emmène à Paris. Il sut plus tard que Mateo lui avait écrit : «Je te pardonne... Reviens... Je baise tes pieds nus. Mateo». Voilà, ce n'est qu'un résumé, mais le tout le roman en vaut la peine.
Le titre du roman fait allusion à une toile de Goya au Musée du Prado, où l'on voit quatre femmes tendre un châle par les quatre bouts, et y faire sauter en riant un pantin grand comme un homme.
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Ce roman, dont tout le monde connait le sujet avant même de l'avoir lu, a définitivement assuré la notoriété à Pierre Louÿs (1870-1925). Erudit, esthète, graphomane, il fut aussi un séducteur invétéré, un obsédé du sexe, un auteur pornographique. Mais attention: "La femme et le pantin" est presque un classique et son texte est sage, même si le désir sexuel (bafoué) en est le sujet principal. Renversant la situation ordinaire qui favorise outrageusement la domination masculine, l'auteur nous présente ici Don Mateo, un homme mûr, habitué à culbuter les femmes, qui se retrouve mené par le bout du nez par une jeune fille énigmatique et très rouée. Celle-ci se déclare "mozita" (vierge) mais l'attire habilement, tout en se refusant à lui, jusqu'à le rendre presque fou. L'Andalousie, présentée comme une sorte de paradis pétri de sensualité, sert de cadre à cette confrontation amoureuse, à la fois douloureuse et excitante. Ce livre, court et donc sans longueurs, se lit rapidement.
Ce roman a été publié en 1898. Quoiqu'inséré dans un contexte un peu daté, il a un sujet – jusqu'où peut aller l'aveuglement de la passion ? – qui est intemporel. le thème a été repris plusieurs fois au cinéma.
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La femme, c'est la jeune Concha. Quelle femme ! C'est une voix – Mateo commence par l'entendre chanter, mais c'est surtout un corps en mouvement, qui danse, qui bouge, et qui présenté comme parfait, de la bouche rouge et sensuelle, aux chevilles, à la chevelure noire envoutante, et aux seins dignes du paradis... Si belle, qu'elle pourrait d'abord n'être le jouet des hommes, de ces hommes riches qui viennent espionner les femmes qui travaillent presque dénudées dans la fabrique de cigares – à la forme très suggestive, de ces étrangers qui cherchent le spectacle des danseuses nues... Oui, elle pourrait être une Nana espagnole, une de ces filles entretenues par un riche qui cherche à assouvir ses désirs physiques, y compris sur une jeune fille pas encore adulte, comme le souhaiterait d'abord Mateo, le riche et grand seigneur.
Mais Concha sait ce qu'elle veut, elle veut être libre, de dépendre de personne, et garder sa virginité aussi comme un trésor. Elle séduit les hommes, leur fait tourner la tête par ses gestes et ses paroles, se montre nue devant eux, mais ne cède rien sur ce qu'elle veut garder sceller.
Le pantin du titre, c'est donc Mateo, homme riche, puissant, encore assez jeune et qui se croit encore assez séduisant, qui a du succès auprès des femmes, et qui n'a pas l'habitude qu'une pauvre fille lui résiste, surtout qu'il est prêt à payer, beaucoup. Il devient le jouet de Concha, il paye, il paye encore, elle manipule ses sentiments, pour ne rien en obtenir, ce qui le fait sombrer littéralement dans une forme de folie. Faut-il le plaindre ? Je dirai que le lectorat masculin contemporain de l'auteur le fait sans doute. En tant que femme du XXI ème siècle, j'ai plutôt admiré les ruses de Concha pour ne pas cèder, comme ses sous-vêtements fermés comme une ceinture de chasteté, et mis mal à l'aise par les pulsions de violence qui sourdent de Mateo prêt au viol et au meurtre...
Cependant, leur relation devient de plus en plus malsaine et glauque, Concha éprouvant un véritable plaisir machiste à être battue par Mateo, celui-ci ne pouvant se séparer d'elle. On ne sait plus qui plaindre finalement dans cette relation destructrice et manipulatrice.
Il faut toutefois remarquer l'essentialisation dans le titre : ce n'est pas une femme, mais « la » femme », ni « un »pantin, mais « le », les deux déterminants ayant une fonction de généralisation. Tous les hommes sont donc des pantins entre les mains des femmes, comme le suggère le roman lui-même : le premier personnage masculin du récit, André Sévenol, va être pris au piège de Concha, il connaît ses ruses, mais il se laissera attraper et manipuler, en toute connaissance de causes, tout comme le mari de Concha – oui, il y a un mari, de quinze jours... Et ce titre nous dit que finalement, toutes les femmes sont ainsi, même si elles ne sont pas toutes aussi belles.
Une lecture prenante, haletante et dérangeante. Je vois par d'autres critiques que le texte a été adapté plusieurs fois en film, je ne sais pas si je me laisserai tenter.
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Nous voilà en 1896, à Séville, au Sud de l'Espagne avec André Stévenol, un français qui vient à peine de débarquer dans ce petit coin de paradis, et qui se trouve être en plein carnaval. Dès son arrivée, il est littéralement subjugué voire hypnotisé par la beauté d'une jeune-femme, qu'il aperçoit à travers la foule en délire. C'est un coup de foudre pour lui, et fera tout pour la revoir. D'ailleurs, il la retrouve puisqu'elle lui donne même rendez-vous le lendemain.

Mais entre-temps, il rencontre, Matéo, un noble sevillan. Tous les deux vont discuter un peu et, André tout heureux va lui parler de son fameux rendez-vous avec cette jeune-femme au doux nom de Doña Conception Garcia, plus connue sous Concha ou Conchita.
Matéo est tellement sous le choc, qu'il ne peut faire autrement que de lui raconter son histoire. Son histoire d'amour à sens unique. Lui, pantin de Conchita.
Lui, fou amoureux d'elle au point d'en être aveuglé par toutes ses manipulations, sa personnalité perverse et j'en passe. La nana est complètement givrée. Se servir à ce point là de l'autre, c'est juste abusé et malgré tout ça, Matéo espérait encore et encore avec toujours de faux espoirs au final. Un jouet. Son pantin.

Ce qu'il y a de pire, c'est ne pas s'en rendre compte ou de s'en rendre compte et ne pas réagir

J'ai trouvé l'histoire totalement fabuleuse avec une plume tout autant délicieuse.
Mais lire un livre dans la catégorie "les classiques érotiques" on s'attend tout de même à voir un chouïa, un tout petit, little passage érotique. Vous serez déçus, car il n'y a pas de ça. Seulement quelques passages avec des bisous. Mais pas grave, Conchita est tellement folle qu'on oublie tout ça. Pis la fin..... holala. Pitoyable.

Je découvre donc pour la première fois de ma vie, Pierre Louÿs et, j'espère avoir l'occasion de voir le film.
C'est un livre que je vous recommande chaudement !
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