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Critique de michel.carlier15
Tout d'abord , je tiens à remercier les éditions de la Musardine qui me permettent de jouir (jeu de mots) de cet ouvrage très instructif . Car il s'agit bien ici de la recherche du plaisir (des plaisirs) sous toutes ses formes .
Un seul petit regret , la traduction du titre d'origine "the Encyclopedia of Unusual Sex Practices" par "le dictionnaire des fantasmes et perversions" .Le terme de perversion a une connotation fortement péjorative : la perversion et la perversité traduisent un comportement pathologique , les pervers sont des individus dangereux pour la société et leur conduite est considérée comme immorale et amorale .
Ce qui est extrêmement positif dans ce livre , c'est l'esprit d'ouverture et de tolérance qui y préside , les auteurs y décrivent toutes les déviances ou fantasmes sexuels sans aucune discrimination , et la philosophie qui s'en dégage est que tout acte sexuel est librement consenti , même pour les cas de soumission ou de bondage .
L'orthographe des mots du sexe est également d'une grande précision , par exemple , cunnilunctus et non pas cunnilingus .
Et il n'y a rien de froid dans les descriptions de pratiques sexuelles alternatives (près de 650 "déviances" sont décrites) .
Chaque définition pratiquement renvoie à des citations historiques , littéraires (ou poétiques ) , picturales , cinématographiques ou à des ouvrages sociologiques ou encyclopédiques en relation avec les fantaisies ou les comportements sexuels .
Par exemple , Suétone à propos De César : "il était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris" , il accuse donc l'imperator d'homosexualité , mais également d'être "soumis" aux femmes dont il aurait aimé lécher le sexe .
Les écrivains ne sont pas en reste : D.H. LAWRENCE , APOLLINAIRE ,
HENRY MILLER , PIERRE LOUYS , SADE , OVIDE , VERLAINE , PHILIP ROTH , EMMANUELLE ARSAN , REGINE DEFORGES , etc... On découvre que Théophile GAUTIER écrivait des textes sulfureux (pour ne pas dire pornographiques ) : que les chiens sont heureux / dans leur humeur badine /ils se sucent la p... / ils s'enc... entre eux / que les chiens sont heureux . Sans oublier les textes de Verlaine dédiés aux deux sexes ( "Femmes" et "Hombres" ) .
Les groupes de rock apportent également leur contribution , les Rita Mitsouko à propos de la fellation ("la taille du bambou") : "on presse , on caresse , refait le tour , monte et compte , redescendre , plonge et remonte , de la langue profonde , tendre , glisse /délice , de se rendre à sa base ,.."
Les références cinématographiques sont légion itou : histoire d'O (en même temps , oeuvre littéraire scandaleuse) , l'Empire des sens de Nagisa OSHIMA (libido insatiata) , Emmanuelle (nymphomanie ?) , Crash de CRONENBERG à propos de l'émotion provoquée par un accident de la route . La soumission a également ses chantres , "la prisonnière" de Clouzot , 9 semaines et demie de Adrian LYNE , maîtresse de Barbet SCHROEDER , et surtout "Portier de nuit" , film sulfureux de Liliana CAVANI . Ce ne sont là que quelques exemples parmi d'autres , trop nombreux pour être cités .
On ne peut non plus passer sous silence toute l'iconographie qui se rapporte aux déviances sexuelles ou aux positions amoureuses moins "classiques" . Déjà , on retrouve dans les villas de Pompei des peintures murales représentant des couples dans différentes positions . Hélas , la religion catholique fait la chasse aux oeuvres à caractère érotique ; cela n'empêche pas les artistes de dépeindre les amours tumultueuses des dieux de l'Olympe . Avec la Renaissance , les peintres se libèrent des contraintes . On sent l'homosexualité latente dans les oeuvres du Caravage par exemple ; Agostino Caracci dépeint les amours zoophiles ("Satyre et les nymphes" ) sous un prétexte mythologique .
Pour faire plus court , et pour éviter de lasser le lecteur : les déviances sexuelles et les arts sont indissociables . L'un et l'autre ont évolué avec le temps , les instruments qui servent à donner du plaisir sont devenus plus sophistiqués (les olisbos , les godemichés électriques , les plugs , le sybian , etc...) . néanmoins , il n'y a rien de nouveau sous le soleil , nos ascendants étaient sûrement de joyeux drilles , et les déviances sexuelles ne datent pas d'hier (voir les sculptures et bas-reliefs d'Angkor , qui datent du XIIème siècle)
En résumé , ce dictionnaire est vraiment une somme de travail très importante , toujours agréable à lire , on apprend beaucoup sur la sexualité . Pour conclure , je citerai Emmanuelle , dans le roman éponyme d'Emmanuelle Arsan : on lui demande ce qu'elle veut faire dans la vie et elle répond "beaucoup jouir" . Et c'est à cette idée en définitive que s'attache cet ouvrage tout à fait exhaustif .
Un seul petit regret , la traduction du titre d'origine "the Encyclopedia of Unusual Sex Practices" par "le dictionnaire des fantasmes et perversions" .Le terme de perversion a une connotation fortement péjorative : la perversion et la perversité traduisent un comportement pathologique , les pervers sont des individus dangereux pour la société et leur conduite est considérée comme immorale et amorale .
Ce qui est extrêmement positif dans ce livre , c'est l'esprit d'ouverture et de tolérance qui y préside , les auteurs y décrivent toutes les déviances ou fantasmes sexuels sans aucune discrimination , et la philosophie qui s'en dégage est que tout acte sexuel est librement consenti , même pour les cas de soumission ou de bondage .
L'orthographe des mots du sexe est également d'une grande précision , par exemple , cunnilunctus et non pas cunnilingus .
Et il n'y a rien de froid dans les descriptions de pratiques sexuelles alternatives (près de 650 "déviances" sont décrites) .
Chaque définition pratiquement renvoie à des citations historiques , littéraires (ou poétiques ) , picturales , cinématographiques ou à des ouvrages sociologiques ou encyclopédiques en relation avec les fantaisies ou les comportements sexuels .
Par exemple , Suétone à propos De César : "il était le mari de toutes les femmes et la femme de tous les maris" , il accuse donc l'imperator d'homosexualité , mais également d'être "soumis" aux femmes dont il aurait aimé lécher le sexe .
Les écrivains ne sont pas en reste : D.H. LAWRENCE , APOLLINAIRE ,
HENRY MILLER , PIERRE LOUYS , SADE , OVIDE , VERLAINE , PHILIP ROTH , EMMANUELLE ARSAN , REGINE DEFORGES , etc... On découvre que Théophile GAUTIER écrivait des textes sulfureux (pour ne pas dire pornographiques ) : que les chiens sont heureux / dans leur humeur badine /ils se sucent la p... / ils s'enc... entre eux / que les chiens sont heureux . Sans oublier les textes de Verlaine dédiés aux deux sexes ( "Femmes" et "Hombres" ) .
Les groupes de rock apportent également leur contribution , les Rita Mitsouko à propos de la fellation ("la taille du bambou") : "on presse , on caresse , refait le tour , monte et compte , redescendre , plonge et remonte , de la langue profonde , tendre , glisse /délice , de se rendre à sa base ,.."
Les références cinématographiques sont légion itou : histoire d'O (en même temps , oeuvre littéraire scandaleuse) , l'Empire des sens de Nagisa OSHIMA (libido insatiata) , Emmanuelle (nymphomanie ?) , Crash de CRONENBERG à propos de l'émotion provoquée par un accident de la route . La soumission a également ses chantres , "la prisonnière" de Clouzot , 9 semaines et demie de Adrian LYNE , maîtresse de Barbet SCHROEDER , et surtout "Portier de nuit" , film sulfureux de Liliana CAVANI . Ce ne sont là que quelques exemples parmi d'autres , trop nombreux pour être cités .
On ne peut non plus passer sous silence toute l'iconographie qui se rapporte aux déviances sexuelles ou aux positions amoureuses moins "classiques" . Déjà , on retrouve dans les villas de Pompei des peintures murales représentant des couples dans différentes positions . Hélas , la religion catholique fait la chasse aux oeuvres à caractère érotique ; cela n'empêche pas les artistes de dépeindre les amours tumultueuses des dieux de l'Olympe . Avec la Renaissance , les peintres se libèrent des contraintes . On sent l'homosexualité latente dans les oeuvres du Caravage par exemple ; Agostino Caracci dépeint les amours zoophiles ("Satyre et les nymphes" ) sous un prétexte mythologique .
Pour faire plus court , et pour éviter de lasser le lecteur : les déviances sexuelles et les arts sont indissociables . L'un et l'autre ont évolué avec le temps , les instruments qui servent à donner du plaisir sont devenus plus sophistiqués (les olisbos , les godemichés électriques , les plugs , le sybian , etc...) . néanmoins , il n'y a rien de nouveau sous le soleil , nos ascendants étaient sûrement de joyeux drilles , et les déviances sexuelles ne datent pas d'hier (voir les sculptures et bas-reliefs d'Angkor , qui datent du XIIème siècle)
En résumé , ce dictionnaire est vraiment une somme de travail très importante , toujours agréable à lire , on apprend beaucoup sur la sexualité . Pour conclure , je citerai Emmanuelle , dans le roman éponyme d'Emmanuelle Arsan : on lui demande ce qu'elle veut faire dans la vie et elle répond "beaucoup jouir" . Et c'est à cette idée en définitive que s'attache cet ouvrage tout à fait exhaustif .
