AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 148 notes
5
12 avis
4
10 avis
3
1 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rêves de réalités

Adeptes de rêves lucides, défenseurs de l'imaginaire devant l'Éternel, mystiques des croyances parallèles : ce livre est fait pour vous !

Le cycle du rêve de Lovecraft est moins connu que le mythe de Chtulhu, bien qu'il ait été conçu et développé au même moment : c'est que plus encore que les nouvelles inquiétantes qui ont fait la renommée de Lovecraft, ces pages sont destinées à rester dans l'ombre, écrites d'une plume occulte pour quelques lecteurs initiés.

Ce recueil de "nouvelles" nous transporte dans les Contrées du Rêve, où seuls quelques maîtres rêveurs ayant toujours fui la banale réalité peuvent d'ordinaire accéder. Là, des cités grandioses et fantastiques les attendent, mais aussi des mystères insondables et des périls qui dépassent l'existence humaine. On aurait tort de penser que ces rêves sont de simples illusions de l'esprit : ils possèdent leur propre cohérence, leur univers ordonné, leurs lois et leurs dangers, un mot, leur réalité, qui dépasse celle de l'Éveil.

Si l'on retrouve le style et les mécanismes qui ont fait de Lovecraft le maître de l'horreur fantastique, on sera surpris du lyrisme et de la poésie qui affleure à la surface de ces pages. Comme si l'auteur, frustré de ne pouvoir s'étendre sur les horreurs indicibles qu'il évoque habituellement, donnait ici libre cours à son imagination féconde et brillante : les descriptions sont longues, vivantes et riches, presque trop, dans un style baroque qui colle aux exubérances des rêves. Une esthétique inattendue de la part d'un auteur dont on n'a que trop souligné (et parfois reproché) l'art du non-dire et du flou !

S'agit-il de nouvelles déformées par un merveilleux improbable, d'apologues sans morale ou tout simplement de contes modernes et poétiques ? Lovecraft s'embarrasse peu des genres, ici moins qu'ailleurs : cette gratuité du style le rapproche plus que jamais de son maître, Lord Dunsany. Sans se soucier de ce qui devrait être répertorié, défini, inventorié, l'auteur arpente la frontière ténue entre rêves épiques et réalité sordide, entre fantaisie majestueuse et science abyssale, entre éternités et modernité.

Un ouvrage qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui transportera tous les rêveurs en puissance vers des contrées lointaines, surprenantes et familières.
Commenter  J’apprécie          100
Lovecraft est à en pas douter un génie du fantastique. Chacune des nouvelles de ce recueil nous transporte dans un univers ou les rêves, les cauchemars se mêlent à la réalité. La Quête onirique de Kadath l'inconnu,
La Clé d'argent et À travers les portes de la clé d'argent sont les trois nouvelles les plus aboutis du recueil. Il est vrai, par certain moment, il est difficile de comprendre cet univers tant ce dernier est complexe. Heureusement l'ordre de lecture suggéré par l'éditeur permet de rentrer progressivement dans ce monde fantastique. Une lecture donc très agréable mais qui pourrait se révéler assez difficile pour les personnes ne connaissant pas beaucoup le genre fantastique.

Lien : http://bibliohasard.blogspot..
Commenter  J’apprécie          40
De Lovecraft, je ne connaissais que ses récits fantastiques et horrifiques ancrés dans la réalité. Avec Les Contrées du rêve, je découvre un nouveau pan de son oeuvre : les Contrées du rêve, univers auquel sont liés les textes de ce recueil.

Lovecraft décrit un monde tangible accessible aux rêveurs mais cet espace onirique peut aussi interférer avec le monde dit réel. C'est avec bonheur que j'ai plongé dans ces Contrées, parcouru ses routes, ses paysages étranges et démesurés, apprit à craindre ses dieux, qu'ils soient les Grands Anciens ou les Autres Dieux, rencontré des goules et des chats… C'est tout un univers cohérent qui nous est présenté là. Mais la patte Lovecraft reste présente : les frissons ne sont jamais loin. Des terribles dieux aux peuplades difformes et aux moeurs épouvantables, des goules aux lieux obscurs hantés par d'effroyables créatures, il y a de quoi frissonner. Et l'auteur, en suggérant plus qu'en décrivant, accentue ses effets. [Lire la suite de la critique sur le site de la Lune Mauve]
Lien : http://www.lalunemauve.fr/ec..
Commenter  J’apprécie          40
Premier tome de l'intégrale Lovecraft que j'avais acheté en kickstarter ( et pas encore lu, ma PAL est assez conséquente ). Alors Lovecraft je connais déjà puisque j'ai lu pas mal de ses romans mais dans ce premier tome il s'agit de recueil de nouvelles que je ne connaissais pas.

L'introduction du traducteur est intéressante puisqu'elle montre les difficultés de ce travail mais aussi les limites d'une traduction de Lovecraft qui use et abuse de termes inventés. Globalement après lecture, je trouve que les nouvelles sont bien traduites mais l'on a tout de même beaucoup de répétitions ( notamment dans La quête onirique de Kadath l'inconnue ). Je suppose que c'était dans le texte d'origine mais au bout de la 5 ou 6 ème fois qu'apparait un terme à quelques phrases d'écart c'est lourd.

Le choix des nouvelles et de leur enchainement est bien pensé avec un fil conducteur et des personnages récurrents. J'ai bien aimé voir apparaitre Carter dans plusieurs nouvelles et ainsi pouvoir suivre sa progression. Si ça n'avait pas été recoupé de cette manière, j'aurais probablement perdu de vue la logique de tout cela. On notera d'ailleurs que l'auteur fait référence à des nouvelles qu'il a écrite avant dans ces oeuvres mais de manière implicite ( à charge au lecteur de comprendre ) et ce alors que certaines oeuvres n'avaient pas été publiées à l'époque.

Au delà de cet aspect on remarquera que les oeuvres sont centrées autour du thème du rêve. Je dois avouer que ce n'est pas le meilleur de l'auteur et même si l'on retrouve la mythologie qu'il utilise dans ses livres, ça reste un net cran en dessous de ce qu'il fera par la suite. le thème onirique est plutôt bien utilisé avec des paysages et une logique altérés mais les lourdeurs de style donnent parfois l'impression de faire du surplace. C'est la raison qui m'a fait retirer une étoile à ce recueil car si certaines nouvelles sont excellentes, d'autres m'ont paru un peu lourdes à lire.

Pour finir, il faut parler de l'édition parce qu'elle vaut vraiment le détour. le choix du papier, des illustrations et du découpage est excellent et en font un objet qui transcende le texte.

Au final, un premier tome moyen sans être mauvais. Je sais que la suite sera meilleure donc c'est un commencement tout en douceur.
Commenter  J’apprécie          30
Le cycle du rêve de Lovecraft est un recueil de 14 nouvelles où le lecteur se retrouve dans un univers de fantasy qui connait des connexions avec les dieux du mythe de Cthulhu. Je retiens "Hypnos", "L'étrange maison dans la brume" et aussi "Celephais" dont l'écriture narcoleptique a pour objet d'ancrer dans la mémoire l'ultime image macabre.

Mais surtout, dans ce livre, on découvre 4 nouvelles qui sont les aventures oniriques d'un héros récurrent : Randolph Carter (alter ego de Lovecraft), alors qu'habituellement, Lovecraft, dans ses nouvelles horrifiques, crée des narrateurs qui sont de pur esprits, des "je" anonymes.

Notamment "À travers les portes de la clé d'argent", rédigé en collaboration avec Edgar Hoffmann Price, où le voyage onirique de Carter entraînera son imbrication dans des intersections de différents espaces-temps bien avant l'existence de la planète terre en présence de Yog-Sothoth.
(La saga Carter est publiée seule sous le nom "Démons et merveilles" dans l'édition 10/18) et le chef-d'oeuvre de la saga, "la quête onirique de kadath l'inconnue" (publié seule dans l'édition Librio)

Le libre et puissant maître rêveur Randolph Carter entame sa quête de Kadath l'inconnue, cité où résident les Très Haut afin d'obtenir la possibilité de rejoindre la merveilleuse citée du soleil couchant, dans les contrées des rêves. Il arpentera différents mondes, le royaume des cavernes et le bois enchanté, se fera capturer, mènera des combats. Il marchera, grimpera, volera. Il rencontrera son ancien ami Richard Upton Pickman ainsi que des pelotons de goules, des hordes de Gugs, des meutes de Dholes, des troupeaux de Zoogs et des légions de chats mais aussi l'abominable Nyarlathotep, le Chaos rampant.

Ce recueil est préfacé par David Camus qui propose une nouvelle traduction et un ordre de lecture des nouvelles. Je conseille de lire ce recueil après "l'abomination de Dunwich" et de ne pas le lire en premier pour ceux qui veulent découvrir Lovecraft.
Commenter  J’apprécie          30
L'ouvrage contient quatorze récits, chacun de taille très variable (le plus long fait 170 pages et le dernier 3), qui se déroulent dans ou autour du monde des rêves, ce monde que Lovecraft semble affectionner tout particulièrement, se soustrayant au poids de la réalité dans un monde qui permet les libertés les plus totales. Je dois dire qu'en lisant je repensais à certains poèmes de Baudelaire, et le nombre de points communs aux deux auteurs me fait aimer d'avantage le premier. Mais je m'égare, revenons à nos rêves.

Donc, les récits vont tourner autour de cette mystérieuse contrée des rêves, dans ces contrées fantaisistes où tout peut arriver, où les choses les plus sombres, anciennes et puissantes prennent vie et hantent les vivants, des contrées dans lesquels il est très dangereux de s'aventurer, surtout lorsque le voyageur imprudent tente de défier les dieux.
Bien que les nouvelles tournent autour de différents sujets, de beaucoup de personnages et de nombreux lieux, elles possèdent beaucoup de liens entre elles. L'une d'elle parle d'une ville et de son histoire, et l'autre vous narrera le héros traversant les ruines de cette ancienne cité. Vous verrez certains lieux réapparaître, un personnage au destin tragique servira d'avertissement dans une autre histoire, plusieurs nouvelles à la suite reprennent le même héros dans d'autres cas, etc .... Les différents récits s'entrecroisent tous au final, dans la trame des rêves et de la réalité, sans qu'il n'y ait une histoire continue tout au long de l'ouvrage. Car les rêves de Lovecraft sont complexes et immenses.

Si je ne peux pas vous décrire l'histoire précisément, il faut bien parler de l'ambiance du récit. Et je dois dire que je tire tout mon chapeau à l'auteur (et au traducteur aussi) qui met en place une ambiance incroyablement proche des rêves. En le lisant, il me revenait les bribes de souvenirs que l'on conserve parfois d'une nuit, ce genre de bribes qui vous hantent la journée tandis que des images fortes vous tournent en boucle dans la tête. Lovecraft vous ressort ce genre d'image, les délires que peuvent créer le cerveau au repos, et met le tout en texte. L'ensemble sonne comme des rêves, avec des passages hallucinés qui font ressortir ce que l'on ressent dans un rêve, des changements de lieux aléatoires sans aucun lien, des peurs incontrôlables .... le tout vous donne vraiment l'impression qu'il a écrit ses textes au réveil selon ce qu'il avait rêvé dans la nuit.

Bien évidemment le récit contient aussi ce qu'il faut de Très Ancien, de dieux et de puissances endormies, de choses innommables (ou à défaut illisible), de villes qui enchantent les yeux, de personnages en quête de quelque chose, de personnages romantiques et solitaires, de chats (oh yeah !), de personnages qui veulent défier les dieux et se font punir, de récits anciens, de manuscrits perdus ou retrouvés, de lieux de pouvoirs, mystiques, cachés, perdus, sombres. C'est tout un univers qui s'offre à nous dans ces nouvelles.

En gros, c'est un recueil de nouvelles tout ce qu'il y a de plus Lovecraftien, C'est dérangeant et obsédant, il fait écho à des peurs en nous que nous ne pouvons fuir, car elles sont présentes quoi qu'on fasse. La peur de tout ces inconnus. Et surtout c'est les rêves, tout ce monde fascinant dans lequel nous nous égarons chaque soir, et dans lequel Lovecraft nous entraîne pour mieux nous effrayer, là où tout est possible et bien pire encore. C'est puissant et poétique, c'est à lire.
Commenter  J’apprécie          10
Quel beau cadeau on m'a fait ! J'ai aimé passionnément ce recueil de nouvelles. La langue est belle, poétique, élégante, douce,rêveuse donc. J'ai été enchantée par cette lecture. Les univers sont riches, malgré le fait qu'il s'agisse de nouvelles. Ca me semble un excellent choix de cadeau pour faire découvrir l'auteur.
Commenter  J’apprécie          10
Je me suis enfin lancée dans la (re)lecture de Lovecraft suite à la nouvelle traduction édition de Mnemos. J'avais été très marquée par mes lectures de cet auteur quand j'étais jeune et moche. Il y avait ce quelque chose dans l'écriture, dans la mythologie bâtie par cet auteur, que je n'ai jamais réussi à définir et que je n'ai jamais retrouvé par ailleurs, malgré quelques tentatives ratées de certains. Je sais aujourd'hui que l'auteur est problématique et je vous invite à vous renseigner là dessus pour être au courant. Compliqué et un peu malaisant de parler de ses livres donc, surtout pour dire qu'on a apprécié notre lecture. Faut-il séparer l'homme de l'artiste toussa. Et puis j'ai repensé a tous ces auteurs et livres actuels, qui sont en trend tiktok et instagram, pour lesquels pas grand monde se sent gêner de faire de la publicité sans TW sur des livres qui font la promotion de vss et d'appropriation culturelle. Livres en plus mal écrits qui transpirent de messages douteux. Bref, je vais poursuivre ma (re)lecture de Lovecraft et ma collection des intégrales. Quand bien même c'est écrit dans les années 20-30 je trouve que c'est très fluide et agréable à lire, malgré l'apparence de conte macabre et aux allures de mythologies oubliées. Certains s'y sont essayés depuis mais ça n'a jamais marché (enfin j'ai pas aimé) (comme Vincent Tassy par exemple) qui ont transformé ça en un style stylostique lourd et ampoulé.
Commenter  J’apprécie          00
A (re)lire évidemment!
Commenter  J’apprécie          00
Entre rêves et horreurs, des contes universels, torturés et profondément mythologiques, dont certains nous poursuivent après leur lecture.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (470) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Affaire Charles Dexter Ward

Dans quelle ville débute l'histoire ?

A Providence
A New York
A Los Angeles
On ne sait pas.

9 questions
81 lecteurs ont répondu
Thème : L'affaire Charles Dexter Ward de Howard Phillips LovecraftCréer un quiz sur ce livre

{* *}