AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,94

sur 604 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel livre déprimant ; magistralement écrit ; mais déprimant.
Essayez de vous imaginer, enfermé, sans espoir, dans le fond d'une gigantesque bouteille de tequila ou d'une obscure gourde de mescal aux proportions dignes du Popocatepelt et que vous essayiez de voir la lumière du jour par l'étroit goulot qui vous surplombe.
Malcolm Lowry nous plonge dans l'univers atroce d'un alcoolique éperdument amoureux et mélancolique, témoin de sa propre déchéance, sans espoir, dont l'issue ne peut être que fatale.
Geoffrey Firmin entraine dans sa chute la femme qui l'aime et dont il est pourtant, lui aussi, follement amoureux.
L'oeuvre se déroule sur 24 heures, une journée pendant laquelle on revit plusieurs vies et leur cortège de bonheurs accessibles et d'occasions ratées.
Le texte transcrit bien l'impression de pataugeage dans la boue de son héros, d'engluement, de "no way", cette espèce de rendez-vous dans les forges abyssales d'Héphaïstos.
Le livre est lent à démarrer et monte en intensité tout au long de la lecture mais n'en procure pas moins un sentiment de détresse et de malaise parfois très déprimants.
Rien à redire sur le style efficace et travaillé de l'auteur qui signe un livre éminemment autobiographique et crépusculaire. (N.B. : Je possède la traduction "Sous le volcan" des cahiers rouges chez Grasset et ne connais pas la précédente traduction "au dessous du volcan" ni le texte original anglophone, mais il est évident que cette traduction est d'une grande qualité, essayant de reproduire la musicalité du langage d'origine).
Pour conclure, une expérience intéressante, d'un point de vue de mon empathie de lectrice, mais pas agréable du tout quant au ressenti de lecture car Lowry cherche (et réussit) à nous faire ressentir le calvaire que vit son héros. Néanmoins, tout ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, bien peu de choses.
Commenter  J’apprécie          1153
Deux petits conseils :

- Ne pas lire ce livre si l'on est déprimé ou que l'on aime déjà fortement boire !

- Pour les possesseurs de l'édition Folio : lire la préface de Lowry et la postface avant de commencer sa lecture.



Je lis : « alcoolisme », « déchéance et suicide ».
Avez-vous lu ou vu « Les mains d'Orlac » dont il est tant question tout au long de ce roman ?

Orlac, victime d'un accident se voit greffer des mains d'assassins et dès lors, il est victime d'hallucinations alors que son épouse tente de la sauver.

Ce livre est avant tout une grande histoire de culpabilités. De culpabilités qui collent à des mains que l'on tentent de laver.
 Geoffrey qui porte en lui la mort de prisonniers allemands précipités par d'autres dans la chaudière de son navire. Geoffrey qui sait qu'il a aussi précipité sa femme dans d'autres lits que le leur. Hugh qui erre de conflits en conflits, misérable aventurier et qui désire la femme de son propre demi-frère. Yvonne cette femme qui ne sait jamais relevé de la mort de son père, qui l'a retrouvé en Geoffrey et qui ne sait comment oublier son passé et vivre avec cet homme qu'elle aime et admire.
 Toutes ces culpabilités se confrontent et ces mains tentent de laver leurs souillures.


Tout cela au Mexique où vie et mort perdent tout sens.


Mais ce livre, c'est aussi une grande histoire autour de la thématique essentielle de l'action/inertie. Faire ou laisser faire. Live and let die.
Traumatisé par son inertie Geoffrey boit et n'agit plus, Hugh lui intervient sans cesse.
Voilà (à mon sens, et je comprends pourquoi l'on peut tant discuter de ce livre) ce que la lecture "exotérique" du livre m'a donné.



Reste sa lecture "ésotérique". Et là, nous ne sommes pas sortis de la cantina !


Kabbale, alchimie, astrologie… Geoffrey, le consul a étudié toutes ces sciences interdites et sécrètes.
 Il y fait subtilement référence, laissant de petites allusions qu'il faut « décrypter ».
 Max-Pol Fouchet, aussi rédacteur du « Mexique que j'aime », ne s'y est pas trompé dans sa postface. Cependant lorsqu'il relève la phrase du consul :
« Où me découvres-tu entre miséricorde et compréhension, entre Chesed et Binah ../.. » (page 92-93)
Il dit bien qu'il s'agit là de Kabbale mais il faut encore préciser que sur l'arbre des Sephiroths, entre Chesed et Binah ne figure pas la séphira cachée Daath. Daath est la clef de Geoffrey et de ce roman.


Le talent de Lowry nous emporte, nous transporte, nous bringuebale comme dans ce sublime passage du voyage en autocar. Son écriture est une immersion dans ce malêtre visqueux, dans l'alcool, dans la chaleur, la poussière et la mort.
 Le personnage de Geoffrey Firmin, pathétique, incroyablement érudit, est aussi lucide qu'il est lâche, est pitoyable, est inoubliable, immortel. Le Mexique, amoureusement retranscrit.

Certes ce n'est sûrement pas un livre facile mais un ouvrage d'une immense richesse émotionnelle et intellectuelle.
Commenter  J’apprécie          150
Un livre très noir qui décrit très bien la déchéance d'un alcolique et de son entourage, les personnages sont très fouillés et réalistes.
On est emporté par cette histoire et on assiste impuissant à cette lente descente dans l'enfer de l'alcool d'un homme cultivé et intelligent que ni l'amour de sa femme ni de ses amis ne peut détourner de sa "passion"
Commenter  J’apprécie          140
Au dessous du volcan de Malcolm Lowry....

Pourquoi vouloir résumer cette oeuvre majeure qui peut être examinée, accostée ..auscultée peut-être comme un récit dont on pourrait sauter des paragraphes des passages ...au gré du récit ou de nos envies !
Le livre qui se lit jusqu'à l'ivresse, vertigineusement, qui se joue de nous, mais qui peut se jouer comme une partition de musique cadencée irrégulière ..avant de s'arrêter ...une partition dont on peut oublier de tourner les pages ...et les reprendre !

On n' analyse pas, Au dessous du volcan, on s'en laisse imbiber, comme dans un alcool fort, par la plume compacte de Malcolm Lowry, pleine de poésie et d'images (un peu désordonné) mais chargé d'allégories jusques dans les moindres descriptions.
Le héros tragique qui voyage au centre de lui-même, et de ce récit, face à l'alcoolisme, au coeur de l'enfer, accompagné de sa bouteille ...avec un amour sublime qu'il va perdre et les volcans mexicains pour seuls paysages.

Un livre à laisser sur sa table de chevet ...pour le reprendre et en être accompagné au gré de nos envies...de notre besoin ! Ce livre ne se laisse pas vaincre sans combattre.
Ce n'est pas un livre classique ...il faut être patient et accepter de ne le posséder que plus tard...il faut se laisser séduire et le séduire et en avoir envie...en deux ou trois, ou même quatre lectures.
Consentir d'être le témoin, se laisser envahir et pénétrer et finalement se résigner à en mourir pour l'amour de ces paysages à la beauté cruelle...jusqu'à la douleur pendant la fête des morts au Mexique en 1938....en une seule journée !

Le Consul le résume beaucoup mieux que moi "Et c'est ainsi parfois que je pense à moi-même comme à un grand explorateur qui, ayant découvert un extraordinaire pays, n'en peut jamais revenir pour faire don au monde de son savoir : mais le nom de ce pays est enfer."

Un roman puissant, un chef d'oeuvre majeur de la littérature qui n'en a pas encore terminé avec moi...jusqu'à la prochaine relecture.

SA.
Commenter  J’apprécie          112
Livre plein de symboles à lire et à relire pour en saisir les multiples sens cachés. Aucune phrase n'est là par hasard. On peut aborder ce livre de plusieurs façons : de la plus superficielle à la plus profonde en cherchant les innombrables références d'un chapitre à un autre. le roman est construit sur le principe de la roue et arrivé au douzième et dernier chapitre je n'ai qu'une envie : relire le premier chapitre.
Commenter  J’apprécie          40
Une grande histoire d'amour et d'alcool, l'une étant bien sûr rongée par l'autre, oeuvre d'un homme honnête , alcoolique évidemment, souffrant mille maux lui aussi, ayant remis x fois l'ouvrage sur le métier (manuscrit perdu, brûlé...)

Unité de temps et de lieu mais traversée de souvenirs, de regrets, récit conté d'un trait classique où Geoffrey, l'incapable, l'épave perdue dans une ville du Mexique reçoit Yvonne, sa femme, revenue pour être gardée par lui. Yvonne adultérine mais innocente tentant de faire face à ces cataractes de tequilas, de mescals et autre whiskys ingurgitées par son mari, imbibant ses yeux, son cerveau et jusqu'à notre lecture. Journée d'une dernière chance, longue, complexe, indécise, sinusoïdale, ondulante, allant et revenant, restituée par un style qui lui est semblable, propice à perdre le lecteur dans une forêt de pensées, de monologues et de dialogues, ritournelles indispensables à l'avancée des choses.

Le décor : une petite ville mexicaine où se joue toute la pièce, écrasée sous les deux volcans mâle et femelle aux noms imprononçables, terre aux vieux murs décrépis, parsemée de cantinas, tantôt sèche et aride, fânée, poussiéreuse, tantôt plus dense, ombragée, peuplée d'êtres insignifiants, mexicains, expatriés, simples silhouettes vues en ombres chinoises sauf peut-être Hugh, le demi-frère cadet de Geoffrey jouant sa trouble partie avec Yvonne.

On peut renoncer au roman, c'est licite (trop long, trop lent, trop hésitant) ou y pénétrer et se laisser happer par la gueule du labyrinthe dont alors sûrement on ne sortira pas indemne.
Commenter  J’apprécie          20
je pense que ce roman a été écrit sciemment par l'auteur afin qu'il doive être lu deux fois - à la suite immédiate si possible - pour être bien compris et apprécié. Je n'ai relu que le premier chapitre une deuxième fois...Lecture difficile donc mais magnifique
Commenter  J’apprécie          20
Récit morbide de la vie et de l'amour d'un Anglais au Mexique. Convient parfaitement pour y voyager.
Commenter  J’apprécie          20
Malcom Lowry, sous le volcan, est quasiment une légende. le lire demande un certain effort.
Ce livre est extraordinaire, comment en effet, comprendre, que le parcours d'un alcoolique puisse être "zen" ou au contraire tellement lucide, à ce point, jusqu'à la mort (notre lot à tous), dans un endroit aussi improbable qu'un fossé ? Il y a toute une vie et un amour résumés là, dans une histoire vraie avec ses faiblesses d'homme, de mélancolie comme disait Ferré. Ce truc, on le comprend, ou pas, ce n'est pas très important, mais pour moi c'est le roman total, douloureux
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (1819) Voir plus



Quiz Voir plus

Au-dessous du volcan

Dans quelle ville se passe l'intrigue du roman ?

Oaxaca
Mexico
Quauhnahuac
Los Angeles

18 questions
19 lecteurs ont répondu
Thème : Au-dessous du volcan de Malcolm LowryCréer un quiz sur ce livre

{* *}