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EAN : 9782848093758
206 pages
Joca Seria Editions (09/02/2023)
3.86/5   7 notes
Résumé :
Jeanne et Camille se retrouvent dans le village auvergnat de leur adolescence. Vingt années ont passé, leurs parcours les tenant éloignées l’une de l’autre. Mais le temps d’un automne, chahutées par une situation sociale insurrectionnelle aux dénouements politiques inattendus, elles renouent cahin-caha alors que tout semble les séparer.

Jusqu’où cette rencontre changera-t-elle le cours de leurs existences, forgées l’une et l’autre dans l’absence... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Camille Valensi est heureuse de retrouver sa mère et sa grand-mère dans leur petit village D Auvergne. Elle vient de passer deux années éprouvantes dans le sud marocain, mais son obstination a fini par payer : elle a réussi à obtenir que sa grand-mère, qui avait dû quitter le Maroc à l'Indépendance, laisser la maison familiale de Figuig, soit rétablie dans ses droits. La vieille femme n'a jamais perdu sa nationalité marocaine et a donc été injustement expulsée. Un succès, certes, mais une fois sur place, Camille a constaté que la maison familiale était en fait une simple bâtisse en pisé, à l'écart du quartier, sur une propriété enclavée ; beaucoup d'efforts pour un vrai cadeau empoisonné.

Dans le village auvergnat vit Lauren Passelaigue , qui la retraite venue, a entrepris de transformer un ancien buron- abri de berger traditionnel - en gite touristique et bientôt en ashram. Les travaux prenant du retard, Lauren demande l'aide de la mère de Camille. Jeanne, sa fille, journaliste va venir passer quelques jours dans le village. Avec Camille, elles pourront terminer l'aménagement du buron. Mais Jeanne n'est pas en vacances : elle est retournée en Auvergne pour couvrir, de province, la situation politique extrêmement tendue, voire insurrectionnelle, qui se développe à Paris. Cette situation dramatique a été déclenchée par la mort, dans une manifestation, de Karl Berest, leader du parti des nouveaux souverainistes. Jeanne souhaite prendre un peu de distance avec Paris, et son but est de « radiographier le grand foutoir d'en haut » ; mais une fois arrivée au village, l'inspiration lui fait défaut.
Les retrouvailles entre Camille Valesi et Jeanne Passelaigue ne se passent pas tout à fait comme prévu. Adolescentes, elles n'étaient pas très proches ; leurs parcours les a encore éloignées l'une de l'autre. Les deux jeunes femmes ont cependant un point commun : toutes deux n'ont pas connu leur père. Leurs mères ont des caractères forts. Possessives, entières, il est difficile de leur échapper. A Paris, la situation politique s'envenime. En Auvergne, le chantier du buron accapare toutes les énergies. Contre tout attente, un soir, sous l'effet de substances, Camille et Jeanne entament une relation éphémère.

Il m'a été difficile de rédiger une critique de Souveraines de Stanislas Mahé, et la lecture de ce roman m'a laissée très perplexe. Mes sentiments sont partagés.
J'ai aimé la manière dont Stanislas Mahé a reconstitué l'atmosphère auvergnate, les animaux, les paysages et les burons. Les relations mères-filles, la description de Camille et Jeanne sont une vraie réussite : le style est précis, nerveux, les mots choisis avec soin. le point de vue de l'auteur est original.
J'avais lu avec plaisir les deux premières parties du roman, lorsque, brusquement, j'ai décroché.

Je n'ai pas compris comment la troisième partie se rattachait à tout ce que je venais de lire. Que faire de ces nouveaux éléments, assez disparates ? Quel lien entre le rôle de l'insurrection à Paris et l'arrivée providentielle d'une Suissesse dans le monde politique français, le poids de la religion, et une charge féroce contre les hommes ? J'ai trouvé la fin du roman un peu bâclée.
Je pense reprendre la lecture de Souveraines un peu plus tard, je porterai peut-être un autre regard sur le roman.
Je remercie Masse Critique de Babelio, ainsi que les éditions Joca Seria, de m'avoir adressé Souveraines de Stanislas Mahé afin d'en faire la critique.

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Comment parler de ce livre sans en gâcher la lecture que vous en aurez ?

📚 Stanislas Mahé signe son troisième roman, après "Ker shalom" et "Traversée " qui explorent le cheminement intérieur. Il réitère avec "Souveraines" l'écriture de l'introspection.
Cette fois ce sont deux femmes, profondément différentes si ce n' est la similarité de leurs parcours de vie, qui sont au centre de l' histoire.

📚 Camille et Jeanne ont passé leurs adolescences dans le même village auvergnat, entourée de femmes, sans figure masculine, héritant chacune d'une histoire lourde et complexe dont elle ne savent comment se libérer.

20 ans plus tard, alors que la France
s' embourbe dans un contexte socio-politique de crise, que la révolte gronde et que les villes s' enflamment sous la colère citoyenne, les deux jeunes femmes se retrouvent malgré leurs différences et leurs réserves l'une envers l'autre, dans le calme de la campagne épargnée par le fracas des villes.

Mais où cette rencontre les mènera et comment elle impactera leur cheminement intérieur ?

📚 C' est avec une plume assurée et précise que l' auteur raconte les histoires de Jeanne et Camille. Il sait où il va et nous y emmène sans détour.
Rien dans ce roman n' est superflus ce qui rend la lecture particulièrement agréable. Une précision qui ne nuit cependant pas à la délicatesse de l'écriture de celui qui raconte, avec pudeur, des femmes fortes, et déterminée malgré les affres de la vie.

J' ai aimé le contraste entre le contexte sociale à la limite de la dystopie et la bulle auvergnate dans laquelle la douceur de vivre est presque utopique.

J'ai aimé la dimension spirituelle et la notion que chacun peu construire sa propre croyance .

J' ai aimé ces femmes qui se croisent et s'inspirent.

Par dessus tout j' ai aimé découvrir ce livre et le lire pour la première fois.
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Roman obtenu par l'opération Masse Critique de janvier 2023. Je ne connaissais ni l'auteur, ni la maison d'édition.
Je reconnais la grande qualité du roman bien qu'il ne m'ait pas passionnée. Si ce n'avait été pour rédiger cette critique, contrepartie de l'envoi, je l'aurais probablement abandonné au premier tiers, le trouvant trop difficile à lire pour mes habitudes.
Nous sommes dans un récit contemporain, qui embrasse des thèmes à la fois très intimes (filiation, origines, judéité, aspirations, vocation) et complètement sociaux (événements politiques qui mettent à mal la constitution française). le tout se tient dans les portraits de ces quelques femmes, Jeanne et sa mère, Camille, sa mère et sa grand-mère, le récit de leur chantier de rénovation d'un abri de berger. Les hommes brillent par leur absence ou le poids qu'ils exercent par leur pouvoir dans cette société (supérieur hiérarchique, rabbin, hommes politiques).
Le style est très riche, littéraire, de qualité, parfois peut-être trop ampoulé à mon goût.
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Avec à chaque fois un peu plus de maturité, toujours aussi juste et dans un style elliptique dont je me délecte à chaque fois, Stanislas Mahé nous propulse dans la profondeur de personnalités complexes. Il choisit dans ce troisième roman, d'explorer le féminin et de le pousser à son paroxysme. L'auteur nous conduit avec pudeur et délicatesse à expérimenter l'être au monde de ses personnages.
Par cette lecture, on assiste au tour de force d'un auteur masculin qui déploie un féminin émancipé, assumé comme marqué au fer rouge d'une spiritualité intrinsèque. Un féminin qui se construit au-delà d'un masculin absent et défaillant. Un roman où le masculin c'est l'autre, l'étranger ; une figure paternelle qui tour à tour abdique et est assassinée.
On explore au passage la puissance, la pesanteur et la force d'inertie de l'énergie tribale.
En parallèle et comme un personnage à part entière, l'intrigue socio-politique s'incruste discrètement, se construit et murit progressivement au cours du récit. Cette fiction désigne plusieurs problématiques concrètes de notre société et nous offre quelques satires enlevées bien menées par les personnages principaux (ales).
Dans une suite logique, avec toujours plus de brio, il assoit son style et construit son univers littéraire, merci pour ça, j'attends déjà la suite…
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C'est la couverture du livre qui m'a poussée à le sélectionner lors de la dernière Masse Critique Babelio. Couverture pleine de promesses que ces femmes tournées vers les montagnes, l'avenir, la vie ? Je ne lis, en effet, quasiment jamais les 4ème de couverture me laissant guidée par mes ressentis.

Ce soir je me trouve bien embêtée au moment de rediger cette critique. Si l'écriture de Stanislas Mahé est plutôt agréable, l'histoire, elle, me laisse perplexe.
Est-ce le mélange de genre entre retour aux sources, au pays, le destin croisé des deux héroïnes sur fond de dystopie pseudo politique qui m'ont embrouillés ? Je ne suis jamais parvenue à rentrer dans l'histoire, à m'attacher à Jeanne et Camille.



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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Qu’il s’agisse de Jeanne Passelaigue ou d’autre chose, toute demande maternelle rouvrait les vannes de l’exaspération et du ressentiment. Si Camille se souvenait, au plus fort des conflits de l’adolescence, avoir aperçu de la tendresse par-delà leurs emportements – autrement plus stimulants que les relations qu’entretenaient alors ses amies avec leurs parents -, la sincérité l’obligeait néanmoins à reconnaître qu’elle s’était promise, à douze ou treize ans, de ne jamais ressembler à Anna Valensi. Sa façon de prendre la vie par le colbac et d’en découdre avec les autres la heurtait. Son omniprésence physique l’asphyxiait. Elle rêvait parfois qu’on substitue à cette matrone à corps de chêne, un être fragile et délicat. Une mère de banlieues américaines cossues, distribuant les compliments comme des fournées de cookies. (p. 33)
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Jeanne infliltrait la vie des autres. La jeune femme, louée pour son tact et sa déférence, n’y voyait aucune intrusion, mais le moyen le plus juste et le moins invasif d’encapsuler le réduit psychique d’un individu, d’emprunter son regard et ses mots, de se fondre dans son corps. Elle retirait de ces plongées quelques impressions, parfois même un fragment scintillant de vérité. A la différence des imitateurs et des chasseurs avec lesquels elle partageait le goût de l’affût et de l’observation, Jeanne investiguait les intérieurs avec infinie précaution et délicatesse, sans chercher à capturer une attitude ou reproduire un bon mot. Il en allait de ses portraits pour le journal comme des rencontres de l’existence. Sa reconstitution des faits des dernières semaines lui semblait particulièrement crédible (p 41)
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Par un doux matin d’octobre, Jeanne avait gagné la gare d’Austerlitz depuis son studio de la rue d’Audubon, puis s’était engouffrée dans le premier train pour Clermont-Ferrand. L’intercités 3615 de 06h57. Elle se surprenait à retenir les numéros des Intercités Paris-Clermont, combinaisons aléatoires et poétiques de coordonnées secrètes indiquant les galeries souterraines susceptibles de la ramener à la maison. Elle affectionnait l’atmosphère ouatée des trains de l’aube, la précaution des voyageurs, les manœuvres souples des conducteurs, l’économie des annonces sonores. Les roues, soucieuses d’atténuer leurs crissements, épousaient la courbe du rail et ouvraient les campagnes de France comme un transatlantique fendait les mers éternelles, dans un mouvement parfaitement contradictoire de poussée et de retenue. Il lui semblait qu’elle percevait l’âme troublée de la machine, opposant à sa nature propulsive et expansionniste, de contemplatives réserves. (p.39).
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