Quand on est un patient il faut être patient pour pouvoir atteindre le bout du tunnel…
Cette lecture m'a été proposée par mon petit mari qui sait à quel point j'aime les romans médicaux.
On découvre ici le très bien connu Fabien Marsaud, alias
Grand Corps Malade qui nous raconte une expérience difficile qu'il a vécu jeune, trop jeune, à seulement 20 ans.
Un tel accident n'est jamais souhaitable à personne mais je trouve que c'est encore plus dur pour un jeune qui a encore toute sa vie devant lui. Ici l'auteur nous montre et nous démontre que toute situation vécue peut nous apprendre quelque chose, sur soi, sur les autres, sur la vie en général.
« Ce monde-là respire le même air mais pas tout le temps avec la même facilité,
Il porte un nom qui fait peur ou qui dérange : les handicapés.
On met du temps à accepter ce mot, c'est lui qui finit par s'imposer,
La langue française a choisi ce terme, moi j'ai rien d'autre à proposer. »
Le style change au fur et à mesure des pages. le début du roman est plus écrit en style « slam » puis la rédaction devient plus fluide et avec moins de « coupures ».
« C'est quand même un comble : ça fait un mois que je rêve de m'asseoir et, dès que je suis assis, je n'ai qu'une envie, c'est d'être allongé. »
On rencontre ici une écriture vraie, une description de la vie de tous les jours d'un accidenté de la vie qui tente de récupérer son autonomie, sans hyperbole, tout y est décrit. de la toilette intime et des lavements jusqu'à la rééducation par étapes des gestes de la vie quotidienne en passant par le ré-apprentissage de la vie en communauté.
« Tous les jours et ce, pendant plusieurs mois, on vit avec le personnel soignant. Un rapport particulier s'installe entre nous. Ce ne sont pas nos conjoints, ce n'est pas notre famille, ce ne sont pas nos amis, on ne les a pas choisis mais ils nous sont indispensables. Ce sont des rapports d'être humain à être humain, alors il se crée forcément des affinités, des tensions, des engueulades. Ils ont un énorme pouvoir sur nous. On dépend d'eux pour le moindre geste, c'est pour ça qu'il est important de bien apprendre à connaître chacun. »
La conclusion qu'on peut tirer en terminant ce livre, c'est que chaque patient doit être et rester patient. C'est peut-être pour ça que le mot patient est au pluriel dans le titre, il prend ainsi ses deux significations...