Les peintres italiens qui étaient venus à Paris au temps de Philippe le Bel reparurent à Avignon au temps de Benoit XII et de Clément VL Les papes étaient de bons connaisseurs : ils demandaient leurs architectes à la France, leurs peintres à l'Italie. Benoît XII eût voulu avoir le grand Giotto, mais Giotto mourut en 1337, au moment où il allait entreprendre le voyage. Le pape, fort bien renseigné sur le mérite des maîtres italiens, appela alors Simone di Martino de Sienne. Il reste bien peu de chose, à Avignon, de l'oeuvre de ce charmant peintre-poète, mais son art exquis dut séduire plus d’un artiste français. On imitait encore chez nous, à la fin du XIVe siècle, son fameux retable de la Passion, dont les musées du Louvre, d Anvers et de Berlin se partagent les débris.
Parmi les miniaturistes parisiens du commencement du XIVe siècle, il n'en est pas de plus célèbre aujourd’hui que Jean Pucelle. Pendant ces vingt dernières années, les érudits lui ont rendu son oeuvre. C’est une oeuvre charmante, un peu grêle, mais élégante et raffinée. A première vue, rien ne semble plus purement français que les fines miniatures de Pucelle; son iconographie paraît toute traditionnelle. Pourtant, en analysant ses compositions, on est obligé de reconnaître qu’il a eu parfois des modèles italiens sous les yeux.