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Editions Il est Midi (Autre)
EAN : 9782491689742
236 pages
AFNIL (16/03/2022)
5/5   2 notes
Résumé :
Au sortir de la guerre le Périgord noir est encore habité par ses fantômes. Abandonné depuis la mort de tante Philaé, le domaine des Ravennes revit avec l'arrivée de Nora Maley et de sa fille Anna Marie. Cette ancienne gloire du music-hall d'avant guerre, meneuse de revues célèbre, s'est réfugiée ici pour se faire oublier un temps après la publication d’une photo d’elle au bras d’un officier allemand. Elle prépare à présent son come-back avec l'aide de Madame de Sal... >Voir plus
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Nora avait racheté le domaine laissé à l’abandon après la mort de tante Philaé. Fuir Paris pour se réfugier dans ce havre de paix malgré l’inconfort, l’humidité du lieu, la toiture fatiguée, les fils électriques rongés par les rats. En cette fin d’été 1948, Nora était revenue dans un domaine qui petit à petit retrouvait son lustre d’antan. Elle se prit à aimer ce pays austère des Ravennes qui s’enfonçait au nord du château de Beynac derrière les boucles de la Dordogne. Ses forêts de châtaigniers qui ourlaient les vallonnements jusqu’au Périgord blanc. L’eau vive et pure de La Vouyvre descendant des contreforts de la Corrèze abritant des colonies d’écrevisses grouillant parmi les affleurements calcaires. La forêt y était dense et profonde parsemée de crevasses dissimulées par les taillis. S’y aventurer hors des chemins pouvait s’avérer fatal. Les anciens racontaient que des cueilleurs de cèpes y avaient disparu avant-guerre. Les réfractaires du Service du travail obligatoire s’étaient réfugiés là dès les premières descentes de gendarmeries au printemps 1943. Un embryon de maquis constitué d’une poignée d’hommes jeunes décidés y avait bravé la milice et les troupes allemandes.
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Ce petit bonhomme effacé au regard malsain lui faisait peur. Lui qui ne s’embarrassait habituellement pas de sentiments sentait toute la violence et la cruauté qu’avait pu déclencher ce genre d’individu durant l’occupation. Ceux-là, les besogneux, les petits fonctionnaires falots c’était les plus dangereux, tout sentiment humain les avait quittés. Dans le même temps, Legay comprit qu’il pouvait en tirer avantage. Duteil semblait doué d’un instinct redoutable. Sa fréquentation des nazis paraissait lui avoir apporté des connaissances en matière criminelle qu’il ne soupçonnait pas. À présent il avait un suspect en plus : le pharmacien de Saint-Félicien, une petite visite s’imposait. Il avait l’impression que tout le monde se connaissait au village. Il en venait presque à penser comme Nora que tout le monde complotait, tout le monde en savait plus qu’il ne voulait le dire. Une sorte de loi du silence régnait ici ce qui n’empêchait pas le chantage et les dénonciations.
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Legay avait réfléchi à sa façon d’aborder le chauffeur, dans un premier temps il fallait se rendre sympathique, cette méthode il la sentait bien avec ce grand gaillard jovial qui pouvait se laisser aller à certaines confidences si on savait s’y prendre. Legay malgré sa réputation de violence et ses allures de rustre possédait des facultés de déduction hors du commun, il savait s’adapter à la psychologie de ses « clients ». Autant il pouvait être persuasif et violent autant il savait mener un interrogatoire en faisant croire à une discussion amicale et banale en réprimant ses mauvais instincts. Delmas avait été obligé de lui rappeler plusieurs fois que ses méthodes de « gestapiste » n’avaient plus cours dans son service. Legay s’était plié à ces contraintes, persuadé qu’on le privait ainsi de l’âme même de sa mission. Pour l’instant l’affaire Maley-Siméoni exigeait plutôt d’user de subtilité.
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Peut-être existait-il encore ici une des dernières terres d’accueil après le cataclysme. Il fallait tout reconstruire, Nora chassée du paradis terrestre mesurait à présent l’océan de ce qui la séparait des réalités de cet après-guerre. Elle était riche, très riche pouvait tout se permettre, elle n’avait jamais souffert de la moindre privation. C’est à peine si elle avait entendu parler des rafles des déportations. Maintenant la douce brume se déchirait, le monde réel lui apparaissait dans une lumière crue. Les « belles de Périgueux » tondues à la libération qu’elle avait vues par hasard en photos dans un vieux journal l’avaient fait redescendre sur terre. Nora, elle, avait échappé à toutes ces horreurs.
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