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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Nous sommes en 12 avant Jésus-Christ. Auguste est enfin devenu empereur. Alix est devenu sénateur. Agrippa, le gendre d'Auguste, va être tué par un aigle, l'oiseau de Jupiter. Quel symbole, ces mêmes aigles ayant attribué le caractère divin à Auguste.

Auguste va demander à Alix de retrouver le meurtrier de son gendre, de retrouver le dresseur de l'aigle mais sans que cela ne se sache afin de ne pas affoler le peuple.

Alix va mener son enquête dans le monde de la fauconnerie. Il devra aussi faire une incursion du côté des prêtres. L'intrigue se pose peu, se construit même si assez vite, on a une petite idée de qui se trouve derrière toute cette machination.

Le graphisme proposé est assez académique. Alix est dépeint comme un personnage très statique, comme la majorité des personnages de cette histoire. Thierry Démarez met l'accent sur les expressions des visages. Ce sont ces expressions qui créent l'impression de mouvement. Les vues de Rome sont réalistes, même si je préfère celles données par Philippe Delaby dans la série Muréna.

L'idée de reprendre le personnage de Jacques Martin , alors qu'il a vieilli et qu'il est installé dans son rôle de sénateur romain, est intéressante. Ainsi de l'épaisseur est donnée à Alix, de la maturité.

Je n'étais un fan d'Alix mais ce Alix Sénator me donne envie de découvrir la série initiée par Jacques Martin mais aussi de lire les autres aventures d'Alix Sénator.
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Un sombre complot se trame à Rome…
Auguste a été élu empereur mais depuis son sacre, plusieurs personnalités de la cour, dont Agrippa, son bras droit et beau-fils, ont été assassinés par des aigles. Ces aigles représentent-ils la justice divine de Jupiter ou servent-ils d'armes pour réaliser les sombres desseins des assassins qui attendent leur heure de gloire en coulisse ? Alix mène l'enquête à la demande de l'empereur …

Un tome sympathique qui mêle mythologie, jeux de pouvoir et meurtres au coeur de Rome.
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Un scénario un peu vain, mais pas sans serres.

Parlons dessin, d'abord.
Difficile de passer à côté de cette somptueuse couverture avec ces teintes sombres, là où chez Martin, le rouge dominait.
A l'intérieur, la qualité du dessin de Démarez se confirme. Les cases sont ordonnées de manière subtile, les personnages sont globalement crédibles et certaines vignettes sont tout bonnement somptueuses.
Tout n'est pas parfait pourtant : la malédiction Photoshop frappe parfois et fige certains dessins, Alix se retrouve dans 2 vignettes avec une position de la main droite (!) anatomiquement impossible à obtenir, certaines couleurs au début manquent un peu de force.
Mais bon, globalement, c'est de très haute tenue au niveau du dessin. Dans un registre où officient les formidables Delaby ou Marini, je trouve que c'est déjà un bel exploit d'arriver à ce niveau.

Le problème de cet album est plutôt lié au scénario de Valérie Mangin.

Son Alix qui a blanchi sous le harnais est une bonne idée de départ, mais je trouve qu'elle n'en fait rien. Il évolue dans cet épisode avec une certaine placidité et sans que son action paraisse particulièrement héroïque. de ce point de vue, Alix est vraiment dans la peau d'un sénateur et à peu près aussi inutile.

Plus embêtant encore, l'histoire n'a guère d'intérêt non plus et on peine même à voir le lien entre celle ci et la révélation finale (intéressante) qui doit nous mener vers le 2ème tome. Cette histoire d'aigles dressés à tuer arrache des bâillements et peine à accrocher.

Au niveau des personnages, outre Alix, on retrouve Auguste, Agrippa...et on découvre les jeunes Titus et Khephren, fruits des amours d'Alix et d'Enak (mais non, je plaisante...), dans les rôles de gamins intrépides. Un prêtre sorti tout droit du nom de la Rose est censé tenir la vedette dans le rôle de méchant, mais tout est tellement cousu de fil blanc qu'on n'éprouve ni surprise, ni inquiétude particulière.

Bref, une histoire bien décevante.

Bilan de l'opération ?
Nous sommes loin de l'Alix de Martin et l'aspect de découverte d'une civilisation est définitivement enterré avec ce dernier.
La ligne claire a disparu également, mais le dessin de Démarez, après ceux de Venanzi, Morales ou Simon, présente de belles promesses.
L'accroche finale, m'incitera sans doute à cotiser au tome 2, mais alors vraiment, en trainant des caligae...

A noter quand même que le côté "Roi des Aulnes" si présent chez Martin, est lui aussi sévèrement réprimé car Titus et Khephren n'hésitent pas à faire le mur pour aller aux orgies (encore que le fait qu'ils en partent rapidement sans consommer entretient le doute finalement...)
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En 12 avant J.C., Auguste devenu princeps, voit son gendre et un compagnon mourir sous les serfs d'un aigle. Un mauvais présage qui pourrait faire vaciller le règne du premier Empereur romain.
C'est le sénateur Alix Graccus qui est chargé de l'enquête et de trouver qui se cache derrière ces aigles meurtriers.
Un récit plutôt plaisant mêlant enquête, jeux de pouvoirs et culte de Jupiter. C'est assez réussit et les personnages sont intéressant. Même si je trouve que l'histoire manque un peu de rythme et reste assez linéaire dans son déroulement, ce premier tome entame une série qui semble prometteuse.
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Moi et Alix, c'est une vieille histoire...les tomes de la série originelle, je les ai lus et relus et rerelus... et pour cause, c'était l'une des seules séries BD possédées par mon grand-père que mon papa n'avait pas aussi (en fait, il y avait Alix et Chick Bill). Ensuite, c'est moi qui en ai hérité mais il faut dire qu'entre-temps, mes gouts avaient beaucoup changés et je ne les ai plus réouvert bien que j'aie encore pas mal de souvenirs des histoires...
J'ai donc longtemps boudé cette reprise de la série...Comme pour beaucoup de reprises, je dois bien l'avouer. J'ai un a-priori très négatif sur les séries qui survivent à leurs auteurs. Mais comme j'ai eu quelques bonnes surprises cette année, que mon papa a toute la collection et que le reconfinement est proclamé...je me suis attelée au tome un de cette suite.
Et bien, je ne suis pas déçue.
Il a fait du chemin Alix, il est donc maintenant sénateur, père d'un garçon nommé Titus et élève aussi le fils d'Enak qui a disparu peu après la mort de Cléopâtre...j'ai hâte d'en savoir plus.
Mais voilà que des crimes terribles sont perpétrés par des aigles alors que le premier aurige demande à Aususte de nommer un nouveau Flaminne.
Bref, Alix est entrainé dans une enquête qui nous emmène dans une histoire qui dépasse ce premier tome et qui éveille la curiosité et l'envie.
J'ai apprécié que le personnage ait beaucoup évolué et qu'il ne soit pas seulement repris là où Martin l'avait laissé. J'ai également aimé le fait que les personnages ne soient pas aussi manichéens que dans la série originale et, par là, correspondent plus à la tendance actuelle.
Côté dessin, je ne suis pas tout à fait séduite, il y a pas mal d'irrégularités dans les traits et planches ne sont pas toujours d'égale qualité. La mise en couleur n'est pas fameuse.
Je regrette vraiment que les auteurs ne soient pas restés plus fidèle à la ligne claire originelle.
Vite, la suite!
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An 12 av. J.-C.
Mont Circé, Latium.

Alors qu'un violent orage déchire la nuit, un cavalier pressé et inquiet éprouve le regret d'avoir accepté un rendez-vous…

Le lendemain, son fils et ses hommes retrouvent son cadavre alors que les cochons se repaissaient de ses entrailles… Marcus Aemilius Lepidus, le Grand Pontife, l'ami de César, le dernier rival d'Auguste n'est plus…

Critique :

Alix a vieilli ! L'éternel adolescent est devenu un homme mûr. La blondeur de ses cheveux a cédé la place à un blanc immaculé. Enak n'est plus, mais Alix assume l'éducation de son fils, Kephren, aux côtés de son fils (?) Titus. Un homme vient de réussir à rassembler tous les pouvoirs : Octave, le neveu et héritier de César. du coup, plus question de l'appeler Octave ! Inclinez-vous et appelez-le « Auguste ». Bien qu'il soit l'ami d'Octave, Alix ne sait s'il doit se réjouir que la vieille république romaine ait cédé la place à un homme qui concentre tous les pouvoirs.

Valérie Mangin nous propose un thriller antique où Alix tente de protéger son ami Octave, qu'il pense être la victime suivante, tout en ayant bien des soucis avec ses deux adolescents.

Le dessin de Thierry Demarez s'écarte de la ligne claire chère à Jacques Martin pour aboutir à un dessin plus réaliste mais plus statique. Petite exception, et peut-être hommage à Jacques Martin, la deuxième case de la dernière planche qui rappelle furieusement, une aventure dessinée par l'auteur original… Je vous laisse découvrir dans quel album ! … Comment ? … Qu'y a-t-il à gagner ? Heu… Mon estime, si ça vous dit !

La scénariste et le dessinateur créent une Rome qui m'a l'air des plus plausibles quant au mobilier, habitations, tenues… Mais je ne suis pas un expert.

Quant aux choix des couleurs adoptées par Thierry Demarez, je sens que cela va en faire jaser plus d'un… Mais pas moi ! … Pas cette fois-ci…
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Ce tome est le premier d'une série mettant en scène le personnage d'Alix, issu de la série de Jacques Martin, commencée avec Alix l'intrépide (1948/1949). Il est paru en 2012, écrit par Valérie Mangin, dessiné et mis en couleurs par Thierry Démarez, sous la direction artistique de Denis Bajram qui a également réalisé le logo et la maquette de la série.

En l'an 12 avant Jésus Christ, au mont Circé dans le Latium, un cavalier avance à bride abattu pour se rendre à un rendez-vous sous une pluie battante. Il chute de cheval et est attaqué par un rapace. le lendemain, un groupe de cavaliers partis à sa recherche découvre le cadavre de Marcus Aemilius Lepidus, l'ami de César, le dernier rival d'Auguste. Quelques jours après, le 6 mars, au Capitole, le premier augure procède à la cérémonie de bénédiction de Caius Octavius (-63 à 14) accédant ainsi au grand pontificat, ce qui fait de lui l'empereur ; il succède ainsi à Jules César. Il est acclamé par la foule, alors que les aigles de Rome tournoient au-dessus de la ville. Sa femme Livie exulte. Alix Graccus échange quelques mots avec Marcus Vipsanius Agrippa (-63 à 12) sur une telle concentration des pouvoirs en une personne. Au sortir du Capitole, le premier augure demande à Auguste de nommer quelqu'un au sacerdoce de Flamen Dialis, le prêtre de Jupiter. Auguste lui répond de venir le voir plus tard au Palatin pour en discuter.

Quinze jours plus tard, le 23 mars -12, Titus (le fils d'Alix) et Khephren (le fils d'Enak) galopent derrière Agrippa qui mène la chasse avec ses chiens pour tuer un cerf, en Campanie (région d'Italie méridionale). Ayant blessé l'animal, il leur montre comment le mettre à mort. Il va ensuite se baigner dans le fleuve à proximité. Les deux adolescents se montrent réticents à le suivre, trouvant l'eau trop froide. Alors qu'ils font des ricochets, ils entendent des hurlements poussés par Agrippa. Ils se mettent à l'eau et le rejoignent, mais trop tard. Ils retrouvent son corps encore chaud, en train d'être fouaillé par les serres d'un aigle. Averti de la mort d'Argippa, Auguste convoque Alix chez lui, en présence de son épouse Livie. Il lui demande d'aller enquêter en Campanie, sous couvert de rapatrier le corps d'Agrippa pour qu'il bénéficie de funérailles à la hauteur de son rang.

Le lecteur est susceptible de s'intéresser à cette série dérivée pour différentes raisons : une nostalgie pour le personnage d'Alix dont il a lu les aventures dans les BD de Jacques Martin pendant sa jeunesse, un goût pour les aventures se déroulant à l'antiquité romaine, le souhait de suivre un auteur qu'il aime bien (Mangin, Démarez, ou les 2) dans une nouvelle série. Dans le premier cas, il a le choix de retrouver son personnage dans la suite de ses aventures de jeunesse, la série ayant repris avec d'autres équipes créatives à partir de Alix, tome 29 : le testament de César (2010, par Marco Venanzi), ou de souhaiter découvrir ce qu'il est advenu de sa vie par la suite (il peut aussi faire les 2). Il découvre alors Alix une vingtaine d'années plus tard, alors qu'il est sénateur à Rome. La scénariste établit le lien avec la série originelle, bien sûr avec le personnage principal qui est le même, mais aussi en évoquant Enak et mettant en scène le fils d'Alix et celui d'Enak. Thierry Démarez effectue également un hommage à Jacques Martin avec une case dessinée à sa manière dans la dernière page du récit, quand Alix est reconnu comme un protégé de Jupiter, reprenant une scène apparaissant dans Alix, tome 8 : le Tombeau étrusque (1967/1968). Valérie Mangin prend grand soin que ce premier tome soit également intelligible pour un lecteur n'ayant jamais entendu parler d'Alix, n'ayant jamais ouvert un des tomes de la série initiale.

À l'évidence, cette série se déroule à Rome, pendant la période antique. En mettant une telle série en production, les responsables éditoriaux ont bien évidemment capitalisé sur la renommée de la série initiale de Jacques Martin, mais aussi peut-être été inspirés par le succès de la séries Murena de Philippe Delaby & Jean Dufaux. La période retenue n'est pas la même puisque Murena débute en 54 après JC sous le règne de Néron, alors que celle-ci débute en -12, avec l'avènement d'Auguste au pouvoir. Ils confient la série à Valérie Mangin, scénariste confirmée qui s'attache à respecter la véracité historique dans sa reconstitution. le lecteur peut tester ses connaissances avec des questions vrai/faux sur le site internet dédié à la série. Il peut également aller vérifier les dates et les faits s'il éprouve des doutes. Thierry Démarez réalise des dessins de type descriptifs et détaillés, et il investit également beaucoup de temps et d'énergie pour donner à voir une reconstitution historique de qualité. le lecteur peut donc admirer les rues et les bâtiments de Rome, de plain-pied, mais également lors de vues aériennes. Il pénètre avec les personnages dans plusieurs bâtiments, des demeures privées et des bâtiments publics comme La Curie ou le sanctuaire de Jupiter. Il observe les vêtements des hommes et des femmes dans les rues, ainsi que le mobilier dans les bâtiments. Les auteurs n'adoptent pas une narration démonstrative, et si le lecteur n'y prête pas attention, il peut passer à côté de certains détails de la reconstitution, par exemple les tombeaux bordant l'un des voies sortant de Rome (en page 16).

Le lecteur bénéficie donc d'une reconstitution historique dans laquelle il peut avoir confiance, que ce soit pour ce qui lui est montré au travers des dessins, ou pour les éléments implicites du fonctionnement de république romaine et de ses institutions. Il lui est donné à voir aussi bien des scènes intimistes en intérieur que des scènes de foule impressionnante, comme celle à l'occasion de l'intronisation d'Auguste, ou celle dans laquelle Alix se rend au marché pour aller consulter un animalier. Il observe bien sûr la scène de l'orgie lors de la fête organisée par Claudia Pulchra et il est épaté par Rome vue du ciel, comme s'il volait avec les aigles. Malgré la température peu élevée de l'eau, il ne refuserait pas de se baigner avec Agrippa. L'artiste utilise un trait très fin pour détourer les formes, ce qui lui permet de rentrer dans un fort niveau de détails, sans donner l'impression de surcharger les cases. Il complète les formes détourées par la mise en couleurs, de type naturaliste, en apportant des informations sur l'ambiance et l'intensité lumineuse, les ombres portées, et le relief de chaque surface en jouant sur les nuances.

En prenant du recul, le lecteur se rend compte du travail impressionnant réalisé par Thierry Démarez : chaque case étant porteuse d'information visuelle, que ce soit pour les plans larges ou pour les cadrages plus serrés sur les personnages. L'artiste donne vie à de nombreux personnages, principaux comme figurants, tous avec des visages qui les rendent immédiatement reconnaissables, et quelques différences morphologiques qui ne se limitent pas à la coupe et à la couleur de cheveux. Il utilise une direction d'acteurs, elle aussi naturaliste, sans qu'ils ne donnent l'impression d'être statiques du fait de postures différentes, de ce qu'ils sont en train de faire, ou de la mise en oeuvre d'un plan de prises de vue élaboré pendant les scènes de dialogues, montrant l'environnement dans lequel se tiennent les personnages, leurs gestes, proscrivant l'enfilade de cases avec uniquement des têtes en train de parler. le lecteur peut finir par éprouver l'impression de se tenir aux côtés des personnages, des individus crédibles, au comportement cohérent avec la situation donnée, sans accès direct à leurs pensées.

Afin de capter l'attention du lecteur dès la première page, la scénariste a choisi de débuter son récit par un meurtre en le rendant très mystérieux, sans montrer comment il a été commis. Cette première page sert à accrocher le lecteur et elle montre également comment l'auteure a choisi de représenter l'intervention des dieux. Il n'y a pas de raillerie vis-à-vis des pratiques cultuelles de l'époque, mais il n'y a pas non plus de phénomènes surnaturels, avec incarnation des dieux. Les croyances de l'époque sont respectées et font sens au regard de l'expérience quotidienne de la réalité par les individus, et de leurs connaissances. Les prêtres professent leur foi dans les dieux, et accomplissent les rites de dévotion avec respect. Les laïques se conforment aux rites, sans que la nature de leur foi soit abordée. L'intrigue de ce tome prend la forme d'une enquête sur le meurtre ouvrant le récit, puis sur un deuxième perpétré avec la même méthode. Alix Graccus est désigné par l'empereur pour démasquer le coupable, non pas dans un souci de police, mais pour désamorcer les rumeurs. L'enquête est conduite de manière réaliste, un indice à la fois trouvé par des méthodes très pragmatiques reposant sur du bon sens. Il n'y a pas de phase de déduction brillante ou de révélation mystique. À la rigueur, le lecteur peut tiquer sur une coïncidence un peu pratique quand Titus et Khephren se retrouvent au mauvais endroit, au mauvais moment.

Du fait d'une narration naturaliste, à la fois sur le plan visuel, à la fois pour l'enquête, le récit se déroule à un rythme posé, sans réels hauts faits ou scène d'action coupant le souffle. Pour autant, le lecteur bénéficie de plusieurs scènes spectaculaires tels le survol de Rome par les aigles, les crucifiés sur le bord de la route, la progression du palanquin d'Alix au milieu de la foule du marché, la scène d'orgie, les cadavres au pied de la statue de Jupiter, etc. Il peut cependant être déconcerté par le rythme très particulier de la narration. Finalement, Alix Graccus progresse de manière très régulière dans son enquête, sans obstacle insurmontable, sans réelle mise en danger. La scénariste fait en sorte que les coupables puissent exposer leur point de vue de manière claire et cohérente. du fait des dessins réalistes, il peut éprouver une impression de manque de tension narrative, tout se déroulant de manière très fluide. Il peut alors s'interroger sur l'intérêt de sa lecture, sur le plaisir qu'elle recèle. Il en revient à la qualité de la reconstitution historique qui lui permet de se projeter à Rome à cette époque, de manière facile pour un résultat plausible. Bien sûr, en 46 planches, les auteurs ne dressent pas un tableau complet de toute la vie quotidienne, sociale et politique, mais ils savent surprendre le lecteur au détour d'une case ou d'un endroit sans se vanter de ce qu'ils sont en train de faire. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut trouver le mécanisme des meurtres un peu trop facile, mais il constate également que la motivation des meurtriers et son mode opératoire découlent de manière organique de sa fonction, de ses valeurs, de l'époque, et du lieu. de ce point de vue, il s'agit bien d'un polar, même si le volet politique reste descriptif plutôt que revendicateur, et que la psychologie des personnages n'est pas mise en avant.

Avec ce premier tome, le lecteur peut s'immerger dans une solide reconstitution de la Rome antique, et retrouver le personnage d'Alix. Il plonge dans une bande dessinée avec une intrigue policière, et des dessins d'un excellent niveau descriptif. le rythme choisi par l'auteure lui permet de prendre le temps d'apprécier le tourisme temporel qui lui est proposé, tout en observant Aix plus âgé à l'oeuvre. En fonction de ses attentes, il peut regretter tel ou tel aspect du récit (rythme, révélation sur les événements des années antérieures, richesse relative du polar), mais il ressort satisfait de cette immersion dans la Rome antique, et curieux de savoir ce qui est arrivé au personnage et ce que le voyage en Égypte leur réserve. 4 étoiles pour un début prometteur, avec une reprise intéressante et originale d'un personnage récurrent déjà établi.
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Jacques Martin (1921 – 2010) avait créé le personnage d'Alix, ce jeune Gaulois devenu Romain ensuite. Il avait développé seul son histoire sur dix-neuf albums, continué sur dix autres avec des collaborateurs puis la vie de son héros lui avait survécu pour un total de trente-six albums plus bien d'autres, exploitant cette épopée.

En 2012, a démarré une nouvelle série qui permet de retrouver Alix, vingt ans plus tard, un Alix devenu sénateur, à Rome : Alix Senator. Valérie Mangin, pour le scénario et Thierry Démarez, pour les dessins et la couleur ont donc blanchi les cheveux et quelque peu mûri le visage de notre héros pour lui faire vivre encore beaucoup d'aventures.
Les Aigles de sang débute donc en 12 avant JC, sur le Mont Circé, dans le Latium. Un orage, un cavalier, la foudre, une chute et Marcus Aemilius Lepidus, Grand Pontife, ami de César, dernier rival d'Auguste, à Rome, implore Jupiter mais…
Dans la capitale de l'Empire romain, Auguste a succédé à Jules César. Élu de Jupiter, il a le pouvoir absolu et cela ne plaît guère à Alix qui s'occupe de deux adolescents : Khephren (fils d'Enak) et son propre fils, Titus. C'est l'occasion de découvrir de belles images de Rome, ville sur laquelle planent des aigles. Menace ou protection ?
L'histoire est bien lancée. Les intrigues, les coups bas se succèdent. La mort rôde. On crucifie des esclaves et on expose leurs corps suppliciés. Les dessins sont fouillés, soignés, toujours classiques. Les couleurs sont délicates et agréables. Les expressions des visages sont bien marquées, éloquentes.
Le peuple est un peu négligé car tout se passe avec ceux qui luttent et se querellent pour le pouvoir. Superstitions, malédictions laissent le lecteur en suspens, en attendant la suite…


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e ne connais pas la BD originale alors cet univers et ses personnages sont une découverte totale pour moi. On y fait la rencontre d'un sénateur, Alix, enquêtant sur un meurtre tandis que son fils, accompagné de son meilleur ami, se fourre dans des embrouilles pas possibles.

Nous baignons dans les complots et les cachotteries. L'atmosphère rendue est vraiment celle à laquelle je m'attendais. Pouvoir et dangers se mêlent. C'est une vraie enquête doublée de mystère que nous avons-là.

La fin de ce premier tome ouvre forcément la voie à la suite mais dans l'ensemble, j'ai trouvé ce tome d'ouverture complet et assez intriguant pour que j'ai envie de savoir ce qu'il va se passer.

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Alex Senators, le retour du gallo-romain !

Le mystère, la folie et la grandeur de Rome sont de retour avec cette toute nouvelle série : "Alix Senator". Ceux qui ont connu Alix (ce jeune blondinet, romain d'origine gauloise au coeur et à la bravoure sans égale, héros de la série éponyme de Jacques Martin créée en 1948) vont avoir l'impression d'avoir pris un sacré coup de vieux ! Et il y a de quoi ! En effet, en cet an de grâce 2012, le jeune homme qui avait jadis une vingtaine d'années, vient de passer le cap de la cinquantaine ! Et oui, le temps passe vite et Jacques Martin n'étant malheureusement plus de ce monde, ce sont Valérie Mangin et Thierry Démarrez qui ont décidé de s'atteler à la suite des aventures du valeureux guerrier... Tâche réussie avec brio. Effectivement, le nouveau visage d'Alix est surprenant de réalisme et ses nouvelles aventures sont des plus passionnantes... En même temps, il faut dire que Mangin et Démarez ne sont pas nés de la dernière pluie, loin de là... Je trouve l'idée de vieillir le personnage principal assez séduisante, cela permet d'entretenir la flamme, de reprendre des éléments tout en se donnant beaucoup de libertés...


La narration de ce nouvel opus est un peu "molle" par moments. La fin complexe qui ajoute une bonne dose de mystère pour le tôme à venir rattrape ce manque de rebondissements. Nous arrivons donc à une narration assez bonne dans l'ensemble.

L'histoire mi-policière mi-politique est bien ficelée et s'intègre dans un fonds historique dans lequel on sent le souci du détail. Il faut lire cette aventure comme une enquête policière au temps de l'Empereur Auguste.​ L'intrigue ne se concentre pas uniquement sur Alix, mais introduit deux nouveaux personnages : son fils, et Khephren, le fils de son fidèle compagnon : Enak...C'est là que l'histoire prend vraiment de la consistance, car au lieu de nous présenter une bête continuité d'Alix, Valérie Mangin a choisi de suivre deux générations en parallèle !
De fait, l'histoire oscille subtilement entre la politique de la génération qui a troqué le glaive pour la toge, et l'énergie et la témérité de la jeunesse, ce qui donne un très bon résultat.

Les dessins son très fins, les adeptes des "anciens Alix" diront peut-être que ces derniers sont forts numérisés (ce qui bien qu'étant vrai n'est pas du tout dérangeant !)... Selon moi cette numérisation rajeunit la série ce qui crée un contre poids intéressant avec son héros.

Par moments, on dirait presque que les dessins sont des photos rétros remises au gout du jour ! Les couleurs comportent une particularité que celles de J.Martin n'avait pas : ces dernières sont plus pâles, ce qui ajoute du sérieux, de la froideur (par moments) et du réalisme au nouveau volet. Seul point négatif : les dessins de Démarrez renvoient une image parfois trop "aseptisée" de la Rome antique. Et oui, qu'on veuille le croire ou non, Rome n'était pas La ville...de la propreté !

EN CONCLUSION
Une version "relooke" plus adulte que la précédente, plus jeune et plus vieille à la fois, ​que je conseille vivement à tous les fans de la fiction historique et de la bonne B.D. !

A lire !
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