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EAN : 9782375021958
250 pages
Editions Paulsen (11/05/2023)
4.03/5   222 notes
Résumé :
Red Arctic, hiver 1931. Une meute d'une trentaine d'hommes armés, équipés de traîneaux, d'une centaine de chiens et d'un avion de reconnaissance pourchasse un homme. Un seul. Tout seul. C'est la plus grande traque jamais organisée dans le Grand Nord canadien. Pendant six semaines, à travers blizzards et tempêtes, ces hommes assoiffés de vengeance se lancent sur la piste d'un fugitif qui les fascine. Cette course-poursuite va mettre certains d'eux face à leur propre ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (54) Voir plus Ajouter une critique
4,03

sur 222 notes
Un Ravage, au Canada, c'est ce que l'on constate après le passage des caribous, troupeau immense de cinq mille fantômes en transhumance. Ils piétinent tout sur leur passage. Après, allez retrouver la trace de cet homme, ce Jones que la Gendarmerie royale canadienne tente de rattraper !
Une fois de plus, Ian Manook, que je ne me lasse pas de lire, démontre tout son talent de conteur. Chez ces mêmes éditions Paulsen, il m'avait emmené sur les bateaux des pêcheurs bretons partant À Islande.
Cette fois-ci, il me plonge dans les grands froids des Terres du Nord-Ouest, avec ces trappeurs et ces Loucheux, un peuple autochtone obligé de s'adapter à ces envahisseurs attirés par l'or puis par le commerce des fourrures.
Ravage n'est donc pas un polar comme Ian Manook sait si bien conduire mais s'en apparente par certains côtés avec cette chasse à l'homme trépidante par des températures de moins cinquante degrés. le blizzard, la tempête, le brouillard et cette neige qui recouvre tout, rien n'est épargné à ces hommes, ces mushers qui savent maîtriser leurs chiens de traîneau malgré les nombreux obstacles qui brisent leur course.
D'ailleurs, dès le prologue, Ian Manook me met au parfum avec ce traîneau tiré par sept chiens. Il transporte Billy jusqu'à l'hôpital d'Aklavik, car cet homme est gravement blessé.
Ravage est lancé, bien lancé à partir de ce mercredi 23 décembre 1931. Je suis tenu en haleine jusqu'au 17 février 1932 et je vais croiser, entre autres, Linda Bauwen, Martha Walker, Wright, Claudel, Walker, Söderlund, Billy et McCoy. L'auteur a la très bonne idée de nous révéler la suite de leur vie après le dénouement.
Pour savoir pourquoi le mari de Linda Bauwen ne figure pas dans cet épilogue, il faut plonger dans Ravage, une histoire inspirée de faits réels, histoire fort bien documentée qui m'a passionné jusqu'au bout.
Au passage, grâce au Docteur Söderlund, Ian Manook fait vivre la faune et la flore se développant dans ces territoires paraissant désertiques. Il ajoute les péripéties aériennes de Wright plusieurs fois en conflit avec l'inspecteur Walker qui mène la chasse à l'homme. Comme ces deux hommes ont combattu durant la Première guerre mondiale, l'un dans les airs, l'autre dans les tranchées, leurs échanges sont animés et instructifs.
Ravage regorge de bien d'autres épisodes surprenants, violents parfois et surtout étonnants avec ce Jones qui défie toute logique et surprend par sa résistance et son inventivité. Alors, faut-il aller jusqu'au bout, mener à son terme une poursuite vaine et stupide comme en débattent Walker et Wright, deux hommes aux conceptions diamétralement opposées mais qui surprennent.
Une fois de plus, Ian Manook a réussi un ouvrage magnifique de suspense flirtant entre réalité et imaginaire : un régal de plus avec cet auteur !

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Je trouve que c'est vraiment difficile de faire un billet sur un roman où l'on a éprouvé beaucoup de sentiments.
La première concerne le lieu : on imagine un décor de blanc en permanence, les températures avoisinent les moins quarante, les lacs sont gelés, les arbres, les montagnes, toute la nature est couverte de neiges. On ressent le froid mais également la beauté. On voit les chiens, les loups, les caribous, les écureuils, les bisons, on sent les odeurs de viandes grillées et de feu pour se réchauffer, les tissus qui couvrent la peau pour la protéger du froid, les sons des raquettes sur la neige, les chiens qui aboient, l'avion, etc... Donc l'ambiance qui me transporte vers l'inconnu.
Les personnages : on s'y attache immanquablement. Wright l'aviateur, Walker et son épouse, Claudel, Bauwen, McCoy le Musher, docteur Söderlund, et même John bien qu'il restera mystérieux. C'est cette soif de vivre forçant l'admiration qui nous permet de le connaître un petit peu. Les personnages mais également leurs échanges, leurs intéractions, leurs histoires, les trappeurs et leurs règles, leurs jalousies, leurs vengeances. Comme cet échange entre un Natif et le gendarme sur les Terres au début du récit, se terminant par un silence qui en dit long... Et des êtres qui voulaient juste qu'on ne grapillent pas encore un peu de leur métier de trappeurs et que la jalousie finit dans une traque humaine plus que disproportionnée... le symbole d'une Terre qu'on a assez de partager avec des étrangers?
Je découvre des mots, des tribus : Les loucheux, les Natifs appelés également Kutchin. Un Musher (pourtant j'ai lu Sauvage de Jamey Bradbury mais je ne sais pas, j'ai oublié peut-être), l'animal le carcajou, et d'autres, que je vous laisse soin de découvrir...

Et puis l'éthique de l'histoire, une histoire vraie, qui me laissera un sentiment d'aigreur, de petite tristesse, face à une justice qui n'est pas la mienne, mais que je ne peux pas comprendre, qui est insaisissable pour une française du XXIème siècle.
Un roman que j'ai beaucoup aimé.
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Spécialisées en littérature de voyage et d'exploration, les éditions Paulsen accueillent pour la seconde fois l'écrivain bourlingueur Ian Manook, qui, après une série de thrillers consacrés aux rudes terres d'Islande, nous embarque dans une traque échevelée à travers le Grand Nord canadien, d'après un fait divers survenu au tout début des années 1930.


Qui était-il et d'où venait-il ? Nul n'a jamais su précisément, mais surnommé le « Trappeur Fou de la Rat river », il est entré dans la légende de la région d'Aklavik, un village des Territoires du Nord-Ouest Canadien, en zone arctique. L'histoire débute en plein hiver 1931, par les moins quarante degrés habituels, lorsque des Loucheux – ainsi nomme-t-on les Indiens locaux – viennent porter plainte contre un nouveau venu, un colosse au farouche tempérament, apparu sans tambour ni trompette et désormais installé avec ses lignes de trappe, sans en demander l'autorisation, à quelque cent trente kilomètres du village. Une équipe de la Gendarmerie royale est diligentée sur place pour une mission de contrôle qui tourne au drame. Des coups de feu sont échangés, un policier est blessé et il faut dynamiter sa cabane pour en extraire le forcené. L'homme ayant réussi à prendre la fuite, commence une traque dantesque, à travers blizzards et tempêtes, qui durera six semaines, engagera des forces a priori disproportionnées – trente hommes armés, soixante-dix chiens de traîneaux, un avion de reconnaissance – et, après avoir laissé se développer le sentiment d'une invincibilité quasi surnaturelle du fugitif, s'achèvera dans le sang d'un hallali sauvage et vengeur.


Raconté du point de vue des poursuivants, eux aussi des individus au physique et au mental hors du commun, le roman oscille entre l'état d'esprit plus pondéré des représentants des forces de l'ordre et la soif de vengeance des trappeurs déchaînés auxquels ils ont fait appel pour les aider à courser le fugitif. Si tous sont impressionnés par les incroyables capacités du fuyard, en telle osmose avec leur infernal environnement que sa résistance et ses ruses semblent les narguer à les en rendre fous, ils savent aussi, depuis que l'un, puis deux des leurs se sont retrouvés au tapis, le premier blessé, l'autre tué, qu'il n'y aura pas de pitié ni de justice autre que celle de ces espaces sauvages et glacés, torturés par le blizzard, asphyxiés par les brouillards, égarés dans le grand blanc. Et tant pis si cet homme qui n'avait jamais que prétendu à une vie solitaire, loin des hommes et de leurs lois, n'a toujours agi qu'en légitime défense. On n'échappe pas ainsi au monde, qui entend contrôler jusqu'au dernier lambeau de territoire sauvage et qui règle parfois ses comptes sans autre forme de procès, avec le pire acharnement.


Entre les dangereuses somptuosités d'une nature blanche et glacée et le tragique aveuglement de la vindicte humaine, ce polar noir mené tambour battant sur la trame de faits réels est aussi un superbe roman d'aventure que l'on n'a aucun mal à imaginer projeté sur un autre écran blanc, cinématographique cette fois.

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Ce qui est époustouflant dans ce roman, c'est le fait que Ian Manook se soit inspiré d'une histoire bien réelle : Ce trappeur capable de survivre dans une nature hostile malgré la traque dont il a fait l'objet. Ce fait divers avait passionné le Canada en 1932.
Dans le roman, le trappeur se nomme Jones, enfin c'est le nom qu'il donne car, de lui, on ne sait rien. Et on n'aurait rien su s'il n'avait été dénoncé par un loucheux, nom donné aux autochtones indiens. Ce type, il chasse sans permis de trappe. La loi, c'est Harry Bauwen, en poste dans la gendarmerie royale canadienne. Il envoie deux de ses hommes mais le trappeur, barricadé dans son chalet de rondins comme dans un fort, refuse de leur parler. Les sangs s'échauffent malgré des températures à moins quarante, mais on entend faire respecter la loi. Nouvelle tentative des gendarmes avec, cette fois-ci, un mandat de perquisition. Après les paroles, on finit par échanger des coups de fusil. Ça tourne vinaigre et l'inspecteur Howard Walker, en poste à Aklavik et ancien soldat de 14-18, décide de monter une expédition pour faire respecter la loi à cet individu
« Onze hommes et soixante-trois chiens au total. Deux jours pour rejoindre la cabane et interpeller Jones, et deux jours pour le ramener à Aklavik, plus un jour de sécurité au cas où, à raison de cent vingt kilos de viande par jour pour les animaux et onze pour les hommes. Sept cent kilos de nourriture, c'est ce qu'il faudrait. Plus les équipements, les tentes, les raquettes, les armes, les munitions. Une expédition. »

Jour après jour, Ian Manook nous entraîne sur les pas de ces hommes rudes qui ont appris à vivre dans des conditions extrêmes. Parmi eux, beaucoup ont soif de vengeance, ils veulent la peau de ce trappeur fou. Mais certaines voix s'élèvent contre l'avis général, dont celle de Bauwen qui se demande si ce trappeur solitaire et misanthrope vaut bien cette débauche d'hommes armés.
L'auteur a su exploiter le fait réel en inventant sa propre histoire dans le récit véritable. Ainsi les personnalités des hommes sont-elles bien décrites et fouillées, donnant lieu à des conflits et des revirements de situation.
Jones leur échappe sans cesse et ils se demandent où les mènera cette course poursuite épuisante. Jusqu'en Alaska peut-être ? Jones est une vraie anguille qui a une connaissance innée de la survie en milieu hostile. Il s'adapte à son environnement et a l'intelligence animale pour brouiller sa piste et avancer contre toute logique. Que cherche-t-il vraiment ?
Du pilote Wright, ancien as de l'aviation pendant la guerre, homme téméraire qui n'hésite pas à affronter le blizzard pour soutenir la traque au sol, Ian Manook fait un personnage complexe au regard distancié mais terriblement lucide sur cette chasse à l'homme.
Et puis il y a aussi le médecin, le docteur Söderlund, personnage secondaire mais dont l'humanisme réchauffe un peu ce récit cruel. Passionné d'ornithologie, il connait tout du sizerin blanchâtre, du lagopède des saules ou encore des bernaches. Et son discours est terriblement contemporain.
« Notre meute traverse ces immensités admirables dans une débauche de brutalité et de violence dans le seul but d'appliquer une loi qui nous permet de nous en prendre à un supposé criminel sans un seul regard pour ce monde merveilleux qui nous entoure. Chaque roche, chaque plante, chaque animal de ce paysage est un miracle. »
Les femmes sont rares, il n'y en a que deux, Martha Walker et Linda Bauwer. A travers leur quotidien, on comprend leurs difficultés et leurs rêves enfouis. L'expédition laissera des traces dans leur vie.
On croise une faune étonnante : Carcajous, caribous lagopèdes et même un « omingmak » ou boeuf musqué encrouté sous la neige. C'est « une force brute, animale », celle-là même qui illustre la couverture et donne le ton de ce récit brutal, violent, où hommes et bêtes affrontent les éléments d'un climat rude avant de s'affronter entre eux.
Un roman ahurissant qui m'a tenue en haleine du début jusqu'à la fin.

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Qu'est-ce qu'il fait froid ! Je suis congelée, moi qui suis très frileuse, je peux vous assurer que je suis cryogénisée pour des décennies, par des moins quarante et moins cinquante, vous n'avez pas fini de me voir sur Babelio…. Je sais qu'il en faut plus, mais c'est un essai…

Red Artic, hiver 1931, dans le Grand Nord Canadien, le 23 décembre, deux Loucheux, viennent se plaindre au poste de la police montée de la Gendarmerie royale, qu'un homme inconnu trappe sur leurs terrains de chasse, ils en ont peur.

Suite à la dénonciation, deux gendarmes vont aller rendre visite à ce monsieur, vérifié son permis de trappe et son identité. Mais tout ne se passe pas aussi facilement, un des policiers est blessé et il faut revenir très vite au village.

« Quatre heures du matin. Moins cinquante. Douze heures qu'il les mène dans la tempête, et la vitesse des chiens, n'a pas faibli. La même endurance. Il admire ses bêtes. Lui est perclus de douleurs. Les chutes et le froid lui tétanisent les muscles du dos. Les efforts pour sortir le toboggan des bassins de slutch, des congères ou des taillis lui ont déchiré les autres. le froid lui a fendu les lèvres. Ses doigts gèlent malgré les sous-gants dans ses moufles. Tout son corps s'est raidi, mais les chiens, eux, roulent encore des épaules et s'enfoncent dans leur harnais avec la même énergie qu'au départ. »

Suite à ce fiasco, l'inspecteur Walker, pense qu'il n'a pas d'autre choix, que d'aller déloger ce sinistre individu nommé Jones ? Personne ne sait vraiment d'où il vient, quel est son nom, ce qu'il fait là.

Janvier 1932, une immense chasse à l'homme s'organise, personne ne cherche à savoir qui a tort ou raison, il faut arrêter cet homme, tout est de sa faute. Une meute d'une trentaine d'hommes armés, équipés de traîneaux, d'une centaine de chiens et d'un avion de reconnaissance pourchasse un être humain. Un seul. Tout seul.

« Triste matin, songe-t-il en regardant par la fenêtre. Il connait ces cieux de neige, prompts à ensevelir le monde et à l'étouffer dans un silence de ouate qui rend fou. Il connait le grand blanc, traître et sournois. Il connait les racks de glace qui bâclent de barricades, les rivières qui se gèlent, et le tonnerre de leur débâcle. Il connait les montagnes, les collines, les bois. Il connait les lynx, les ours et les loups. La martre, le pécan, le vison, la fouine et la belette. Il connait les Indiens. Les Loucheux, les Cris, les Mohwaks. Et il connait surtout les trappeurs. Les coureurs de bois et leurs cabanes. On n'enfonce pas ces portes-là d'un coup d'épaule. Une porte de trappeur, ça ne s'ouvre que vers l'extérieur, de sorte que les ours ne la force pas en s'appuyant de tout leur poids dessus et que le trappeur ne se retrouve pas piégé dans sa cabane face à un fauve en furie et affamé. »

Durant six semaines, à travers blizzards, tempêtes de neige, ces hommes assoiffés de vengeance se lancent sur la piste d'un fugitif qui les fascine, il est beaucoup plus malin qu'eux, plus de résistance aux intempéries, il déjoue tous leurs pièges, n'a peur ni des hommes, ni des bêtes. Juste parce qu'il a envie d'être seul, de se fondre dans la nature, qu'on lui foute la paix, malheureusement, la loi doit être respectée, même au fin fond de l'enfer.

« le vent est tombé d'un coup, un froid glacé a figé la nuit. Les hommes restent engoncés dans leurs vestes épaisses, bottes aux pieds et moufles aux mains, le nez dans un foulard de laine ou dans la fourrure de leur capuche. C'est l'heure critique des solitudes où la froidure saisit les âmes, à se demander ce qu'on fait, par moins quarante, à quatre jours de traîneau de chez soi, à se geler en attendant de donner l'assaut à la cabane d'un fou qui n'hésitera pas à canarder. »

Une course-poursuite de folie, qui tourne à la curée, des tensions mettront certains d'eux face à leur propre destin. Car tout prédateur devient un jour la proie de quelqu'un d'autre.

Vous savez déjà que j'aime cet auteur donc Ravage de Ian Manook, a été un pur bonheur de lecture, les descriptions grandioses des paysages, une écriture fluide qui vous emporte et que vous n'avez pas envie de lâcher. le seul reproche, parfois ça tourne un peu en rond, mais la traque est longue. D'après un fait réel, un récit à couper le souffle.

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critiques presse (2)
LesEchos
03 octobre 2023
L'histoire d'une traque en apparence inégale : un trappeur, poursuivi dans le nord du Canada, par la police, aidé de supplétifs assoiffés de vengeance. Au coeur de la tempête et du blizzard. « Ravage », le polar historique glacial de Ian Manook.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LeJournaldeQuebec
17 juillet 2023
S’inspirant de faits réels, ce livre raconte jusqu’où la Gendarmerie royale du Canada a été — au sens propre comme au figuré ! — pour tenter de capturer ou d’abattre cet homme.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
Le soleil ne se couche pas. Il ne s est pas montré de la journée. La clarté du jour se noie juste dans la nuit qui se glisse entre les ombres. La nuit ne tombe pas, c est un mensonge, elle monte de la terre, sournoise, et surprend les hommes qui la cherchent encore dans le ciel.
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— Ce Jones est quand même un mystère. Et dire qu’on ne sait toujours pas qui c’est…
— On ne sait pas qui il a été, mais on sait très bien qui il est. Un homme malin, courageux, endurant, intuitif, dur au mal, résolu. Un type qui vit selon ses convictions, même si elles sont contraires aux nôtres, et qui pense ne faire que se défendre. Un type qui n’a peur ni de nous, ni du blizzard, ni du grand froid, ni de la montagne, ni même de la mort, mais qui fuit les hommes…
— Attention, inspecteur, à vous entendre, on pourrait bien croire que vous l’admirez, ce Jones, se moque Hattaway.
— Oui, on pourrait le croire. C’est vrai qu’à défaut d’admirer l’homme, ce qu’il endure force l’admiration.
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Sans perdre de vue les loups qui, imperceptiblement, se rapprochent sur les côtés. Il ne peut s’empêcher de les admirer. Mécaniques de survie, superbes et endurantes. Large poitrail, cou massif, mais longue gueule en pointe avec une mâchoire deux fois plus puissante que celle des chiens. Yeux d’or et poil immaculé. Des pattes puissantes et longues qui leur permettent de moins s’enfoncer dans la neige. Un pelage épais qui ne gèle pas, même par des températures extrêmes.
(pages 21-22)
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Et il connaît surtout les trappeurs. Les coureurs des bois et leurs cabanes. On n’enfonce pas ces portes-là d’un coup d’épaule. Une porte de trappeur, ça ne s’ouvre que vers l’extérieur, de sorte que les ours ne la forcent pas en s’appuyant de tout leur poids dessus et que le trappeur ne se retrouve pas piégé dans sa cabane face à un fauve en furie et affamé.
(page 57)
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Comment peut-on traquer un homme depuis cinq semaines déjà pour le mettre à mort sans rien savoir de lui ? Rien. Pas même son nom. Quelle mécanique absurde s’est enclenchée pour condamner un inconnu ? Pas de nom, pas d’adresse, pas de passé, pas d’histoire. C’est pourtant le principe même de la justice. Chercher à connaître l’homme pour comprendre le geste. D’après ce que Wright a recueilli des uns et des autres, Jones trappait depuis six mois sur la Rat River sans que personne ait eu à se plaindre de lui. Il avait fait exactement ce qu’il avait annoncé lorsque Bauwen l’avait interrogé sur ses intentions : se retirer pour trapper et se faire oublier. Et il avait suffi de la dénonciation d’un Loucheux pour tout faire basculer. Quelques mots. Même pas consignés. Sans preuve. Bien sûr, le système est ainsi fait qu’il s’auto-justifie. C’est précisément pour aller chercher des preuves que Bauwen aura envoyé Billy et Barnhard jusqu’à la cabane. C’est pour son silence obstiné que Walker aura envoyé quatre hommes armés avec un mandat de perquisition. C’est parce que l’attitude du trappeur aura été considérée comme un outrage à la Gendarmerie royale que l’usage de la force sera légitimé. Et même s’il s’est avéré depuis que le fougueux Billy a menti et qu’il a bien fait feu le premier, le tir de Jones sera considéré comme une tentative d’homicide. Volontaire, même. D’ailleurs, Jones finira par tuer Bauwen – preuve s’il en est qu’il était bien, dès le départ, l’assassin qu’on fera de lui. Ainsi va et se perpétue le système…
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Videos de Ian Manook (39) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ian Manook
À l'occasion de la 33ème édition du festival "Étonnants Voyageurs" à Saint-Malo, Ian Manook vous présente son ouvrage "Ravage" aux éditions Paulsen.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2799018/ian-manook-ravage
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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