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4,03

sur 233 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Spécialisées en littérature de voyage et d'exploration, les éditions Paulsen accueillent pour la seconde fois l'écrivain bourlingueur Ian Manook, qui, après une série de thrillers consacrés aux rudes terres d'Islande, nous embarque dans une traque échevelée à travers le Grand Nord canadien, d'après un fait divers survenu au tout début des années 1930.


Qui était-il et d'où venait-il ? Nul n'a jamais su précisément, mais surnommé le « Trappeur Fou de la Rat river », il est entré dans la légende de la région d'Aklavik, un village des Territoires du Nord-Ouest Canadien, en zone arctique. L'histoire débute en plein hiver 1931, par les moins quarante degrés habituels, lorsque des Loucheux – ainsi nomme-t-on les Indiens locaux – viennent porter plainte contre un nouveau venu, un colosse au farouche tempérament, apparu sans tambour ni trompette et désormais installé avec ses lignes de trappe, sans en demander l'autorisation, à quelque cent trente kilomètres du village. Une équipe de la Gendarmerie royale est diligentée sur place pour une mission de contrôle qui tourne au drame. Des coups de feu sont échangés, un policier est blessé et il faut dynamiter sa cabane pour en extraire le forcené. L'homme ayant réussi à prendre la fuite, commence une traque dantesque, à travers blizzards et tempêtes, qui durera six semaines, engagera des forces a priori disproportionnées – trente hommes armés, soixante-dix chiens de traîneaux, un avion de reconnaissance – et, après avoir laissé se développer le sentiment d'une invincibilité quasi surnaturelle du fugitif, s'achèvera dans le sang d'un hallali sauvage et vengeur.


Raconté du point de vue des poursuivants, eux aussi des individus au physique et au mental hors du commun, le roman oscille entre l'état d'esprit plus pondéré des représentants des forces de l'ordre et la soif de vengeance des trappeurs déchaînés auxquels ils ont fait appel pour les aider à courser le fugitif. Si tous sont impressionnés par les incroyables capacités du fuyard, en telle osmose avec leur infernal environnement que sa résistance et ses ruses semblent les narguer à les en rendre fous, ils savent aussi, depuis que l'un, puis deux des leurs se sont retrouvés au tapis, le premier blessé, l'autre tué, qu'il n'y aura pas de pitié ni de justice autre que celle de ces espaces sauvages et glacés, torturés par le blizzard, asphyxiés par les brouillards, égarés dans le grand blanc. Et tant pis si cet homme qui n'avait jamais que prétendu à une vie solitaire, loin des hommes et de leurs lois, n'a toujours agi qu'en légitime défense. On n'échappe pas ainsi au monde, qui entend contrôler jusqu'au dernier lambeau de territoire sauvage et qui règle parfois ses comptes sans autre forme de procès, avec le pire acharnement.


Entre les dangereuses somptuosités d'une nature blanche et glacée et le tragique aveuglement de la vindicte humaine, ce polar noir mené tambour battant sur la trame de faits réels est aussi un superbe roman d'aventure que l'on n'a aucun mal à imaginer projeté sur un autre écran blanc, cinématographique cette fois.

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Pour échapper au nouveau dôme de chaleur qui s'est installé sur nos pays, je vous propose de vous rafraichir avec ce roman qui va vous emporter dans le Grand Nord Canadien, par des températures négatives de -30° à -40°… Même des -50° ! Tempêtes, blizzards, neige, glaces sont au menu.

Prévoyez des fourrures, des petites laines et des thermolactyl, ça va cailler sévère et vous geler les miches. Oubliez aussi les nouvelles technologies, nous sommes en 1932 (et fin 1931). Pourtant, ce récit est intemporel, vieux comme le monde.

Ce roman d'aventure est basé sur une histoire vraie : celle de la traque d'un homme. Les moyens mis en oeuvre sont colossaux : gendarmerie royale, trappeurs, chiens de traîneaux, armes à feu, dynamite et même un avion qui, hélas, n'était pas équipé, comme l'aurait souhaité l'inspecteur Walker, de mitraillettes et de bombes… Heu, sérieux, là ??

Oui, vu l'armada mise en place, on peut dire que ces hommes vont chasser une mouche avec des bazookas… Si nous étions dans le registre du burlesque, on pourrait croire que ces types sont un rassemblement déchaîné de Wyle E. Coyote, prêts à tout pour traquer et tuer le Road Runner à coup d'armes à feu ou de dynamite. Hélas, nous ne sommes pas dans une comédie légère. Mais dans la réalité.

Quel crime a bien pu commettre cet homme, pour que tout le monde le traque de la sorte, dans des températures polaires et veuille lui faire la peau ? Un truc tout con, tout bête, une connerie de contrôle de paperasse qui dégénère bêtement, car un gendarme a fait usage de son arme, de manière inappropriée.

Oui, ça rappelle des mauvais souvenirs. Ici, les jeunes ne foutront pas le feu aux villes, mais des trappeurs, engagés pour retrouver le mec taciturne, vont allumer le feu de leur rage et l'entretenir. On se doute que lorsqu'ils tomberont sur le râble du fugitif, ce sera l'hallali, la curée. L'effet de meute est là, comme chez les loups. Sauf que les loups respectent la stratégie de l'Alpha. Toujours. Dans cette meute humaine, c'est juste une somme d'individualités.

Problème : Jones ne se laisse pas attraper et joue avec eux, rusé qu'il est, malin aussi. Comme un carcajou. Mais qui est vraiment ce Jones ? Nul ne le sait vraiment.

Ce roman, qui sent bon l'aventure des trappeurs dans le Grand Nord, est aussi un roman qui parle de la folie des Hommes, de la haine, qui se mue en quelque chose de mauvais, donnant envie aux poursuivants de massacrer le poursuivi. D'un côté, ils le vénèrent, vu les exploits que ce type va accomplir, seul contre toute cette meute, mais ensuite, la légende s'écrire et les poursuivants vont le diaboliser.

Si j'ai cru, pendants un moment, qu'un des gendarmes allait virer à la caricature, il n'en a rien été, l'auteur ayant été assez intelligent que pour donner de la profondeur à ses personnages, même aux trappeurs. Des êtres frustes, qui vivent en solitaires, qui passent leur vie dans les bois, avec leurs chiens. Et qui survivent dans cette Nature hostile, qui la connaissent.

Le seul dont on ne saura rien, c'est Jones, le fugitif, et si cela m'a ennuyé de ne pas avoir passé du temps en sa compagnie, durant sa traque, j'ai ensuite compris qu'il fallait qu'il en soit ainsi, afin de garder intact, le mystère autour de son identité, comme il en est dans la réalité. Purée, quel type, ce Jones ! Il m'a subjuguée et j'ai réussi à oublier sa faute à lui, quand il était visé par des policiers à sa poursuite.

Ce roman, c'est du nature-writing à la testostérone, ou la masculinité se déploie, s'affirme, où les tensions montent, où les petites phrases assassines sont de sorties, notamment sur le poste de chacun durant la Grande Guerre. Ce n'est pas que de l'aventure et du froid, c'est aussi de l'humanité qui fout le camp, tandis que d'autres tentent de calmer les choses.

Un roman qui se lit facilement, qui n'est pas simpliste, qui montre combien l'être humain peut vite redevenir un animal, être pire qu'un animal, même ! Un roman tiré d'une histoire vraie, bourré de suspense, même si ce n'est pas de la course-poursuite, mais plus de la ruse et de l'intelligence d'un seul homme.

Un roman noir dans l'immensité du grand blanc. Avec des traces de rouge… Terrible, mais beau. Même si la folie humaine n'est jamais belle à voir.

PS : au Québec, un ravage, c'est un endroit qui sert d'abri pour les cerfs pour leur permettre d'affronter les températures glaciales au cours de l'hiver. C'est aussi un réseau de pistes tracé dans la neige lors des déplacements des cervidés.

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Depuis ses premiers romans, Ian Manook n'a pas son pareil pour décrire la nature et ses interactions avec l'homme. D'une écriture expressive et imagée, il immerge comme personne le lecteur qui se retrouve à ressentir les affres climatiques.

Un exemple pris un peu au hasard :« Curieusement, la nuit a été de cristal. A moins quarante-cinq degrés, le noir devient cassant. Cette curieuse impression que le monde entier se fige dans un bloc de menthe translucide. Que les rondins des cabanes, vitrifiés par le froid, pourraient voler en éclats au moindre choc ».

Les éditions Paulsen sont spécialisées dans les récits d'aventure et d'exploration, au plus près de la nature. Ils lancent une nouvelle collection appelée La Grande Ourse qui propose du roman basé sur des histoires vraies. Ravage de Ian Manook inaugure cette collection, parfait ambassadeur pour ainsi fictionner des histoires vraies.

L'histoire raconte une traque, qui fait perdre un peu la raison à chacun. Qui prend des proportions démentielles. Plusieurs dizaines d'hommes qui parcourent les étendues du grand nord canadien, dans des conditions climatiques terribles, pour tenter de retrouver un seul homme. Qui se déjoue de tous les pièges et de cette horde durant des semaines… Nous sommes en 1932.

Personne ne sait qui il est, tous les fantasmes se mettent à coller à cette ombre évanescente.

Ne vous attendez donc pas à un livre de nature writing contemplatif, vous seriez loin du compte.

Évidemment que cette nature est l'essence-même du récit, un personnage à part entière. Mais cette histoire se révèle virile. Bourrée de testostérone.

C'est aussi un peu le sens de ce roman, à voir des hommes poussés dans leurs derniers retranchements, à perdre une part de leur humanité, à se rapprocher de leur animalité. A en engendrer des tensions dans le groupe.

La traque est davantage un révélateur des tempéraments de chacun, des vrais, ceux enfouis au plus profond d'eux-mêmes. A mettre en lumière leurs fêlures aussi.

Cette chasse à l'homme a réellement eu lieu, Ian Manook a repris le peu d'informations connues sur cette histoire assez incroyable, pour broder ensuite autour, en construisant ses personnages et leurs réactions.

Un récit rugueux et tempétueux sur 340 pages, avec une petite tendance à la redite. Il ne se passe pas tant de choses, mais l'auteur arrive à rendre dynamique cette aventure (sur)humaine.

Ravage est un roman de l'extrême, par son environnement autant que par ce que cette traque va déclencher chez ces hommes confrontés à des conditions terrifiantes. Ian Manook est décidément un écrivain qui sait teindre le blanc immaculé de noirceur, un vrai raconteur d'histoires.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Comme Ian Manook l'explique en préambule, il s'est inspiré d'une histoire vraie de chasse à l'homme dans le Nord du Canada , hiver 1931-1932, avec peu d'éléments connus sur lesquels il construit son roman.

Alors que j'écris ces lignes, un épisode caniculaire sévit en cette fin Aout et se retrouver dans le blizzard, les tempêtes de neige ou le brouillard par - 40° , voire -50° laisse songeur et non pas envieux .
Mais je m'éloigne ... Je n'ai pas réussi à participer à cette traque à l'homme, un inconnu , baptisé Jones, qui par une dénonciation arbitraire d'un indien , un loucheux, à la gendarmerie royale puis par la maladresse d'un jeune gendarme qu'il blesse , se retrouve poursuivi par une troupe d'hommes, leurs 70 chiens bientôt aidés par un avion.

On ne sait pas d'où vient ce fameux Jones , en tout cas pas d'Indiana mais c'est un homme rusé, déterminé et endurant qui va faire courir les gendarmes pendant 6 semaines.

Qu'est ce qui fait que la poursuite en milieu hostile avec des températures mettant en danger la vie des hommes et des chiens dure si longtemps ?
Chez les chefs, en particulier Walker déterminé à arrêter cet homme , on comprend que c'est leur passé de soldats lors de la première guerre mondiale avec tous les morts qu'ils ont côtoyé et en tant que gradé ,leurs hommes qu'ils ont laissé sur le terrain .

"Je suis resté le plus gradé, , adjudant que j'étais, et sur une quinzaine d'hommes, je n'ai pu en ramener que deux. de ce jour je me suis juré une chose : mes hommes d'abord."

Ambiguïté dans cette situation où un seul homme représente l'ennemi mais il a tué et cela ramène Walker à ses mauvais souvenirs.

Pour ceux qui sont sous ses ordres, c'est l'excitation de la chasse , accentuée par les beuveries lors des soirées en bivouac , cela devient une meute mais contrairement à celle des loups qui ne sont jamais loin de leur piste, ils n'obéissent plus au chef avec comme but la vengeance, le sang dans une hallali boréale.

On perçoit dans les propos de Ian Manook un certain parallèle avec notre époque actuelle où les limites de la sauvagerie sont parfois difficiles à contrôler...

Bien sûr, au fil des jours , certains hommes et heureusement, se confrontent à leurs actes, à leurs passé et à leur conscience et abandonnent la poursuite .

Un récit que j'ai trouvé souvent trop ressemblant à un compte-rendu d'opérations de terrain .

Heureusement le médecin qui suit ces gendarmes et ces trappeurs décrit les rares animaux rencontrés dans ces paysages hostiles , luttant pour leur vie, proie et prédateur parfois les mêmes à la fois .

Les personnages féminins sont peu présents mais ils essaient d'exister , des femmes qui attendent le retour de leurs maris telles des femmes de pêcheurs ...

J'aurai au moins appris ce qu'était un ravage dans ce pays glacé . Ce livre est bien loin de mes romans préférés de Ian Manook , mais ce n'est pas grave, j'attendrai le prochain avec la même impatience .

Lu en Aout 2023
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Pour se rafraîchir dans la canicule, un thriller du Grand Nord canadien.

Une aventure inspirée d'un fait réel, un groupe de la Gendarmerie Royale canadienne à la poursuite d'un trappeur qui a tiré sur l'un des leurs. Une poursuite infernale, une traque sans merci qui révèlent une ruse de surhomme du trappeur et des instincts de tueurs des poursuivants.

En plein hiver. Il fait froid, sous les -40 °C, sans compter le vent transporte le blizzard. Il neige beaucoup dans le roman, des tempêtes quasi quotidiennes.

Malgré quelques entorses à la réalité, c'est un thriller efficace, basé sur un fait divers réel, mais tout aussi incroyable.
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C'est l'hiver, si on allait se cailler les miches dans l'grand Nord avec Manook ?

Ovibos moschatus, c'est le doux nom du gros boeuf maousse à la perruque blonde qui s'est chopé une enfarinade sur la couverture.

Rassurez-vous, ce bouquin parle bien de poudre blanche, de celle qui tombe du ciel pas celle qui sort du rectum de jeunes filles sud-americaines prêtes à risquer leur vie pour la gagner en faisant la mule.


Ian Manook nous emmène au pays de l'orignal, et du Glouton, qui n'a de mignon que le nom. C'est le pays que les coureurs des bois se partage avec ce qu'il reste des populations autochtones que l'alcool et le génocide ont bousillé. Je précise car ce territoire Nordique est vaste que le sirop d'Erable est pas le seul truc qui se sifflote là-bas.


Partez pas tout de suite choper des boules Quiès, l'histoire se déroule bien avant l'arrivée de Céline Dion. Mais la paix ne sera pour autant que de très courte durée pour le héros si mystérieux et inconnu de ce roman haletant.


Aussi folle qu'elle puisse paraître, cette histoire, pas Céline, est vraie. Cela rajoute un cachet certain au récit qui n'en manque certainement pas après un incipit qui tabasse comme Mike Tyson.

Froid polaire à s'en choper des engelures rien qu'à tourner les pages, grands espaces, tord-boyaux s'apparentant à de la bave de tigre, plus de testostérone que dans les balloches d'un pittbull sous viagra, et ce sur fond historique vérifié.. Je n'en demandais pas plus et j' ai été servi par cette histoire à des années lumières de mon petit quotidien citadin full options.


Les chiens de traînée étant plus légion que les chiens de traîneaux quand vit en ville, le dépaysement était du voyage.


Une histoire de traque, de bêtise humaine, d'inflexibilité et de destins grands comme ça qui bouscule.


Un fin mix rappelant les racontars de Jorn Riel pour le côté camaraderie et trappe dans froid, des Feux dans la plaine d'olivier Ciechelski pour la chasse à l'homme dans la nature sauvage, de The White Darkness pour l'enfer blanc que devient la nature quand le Blizzard s'en mêle et de la bête qui sommeille de Don Tracy pour le côté hystérie collective et sans doute un peu Jack London pour le côté aventure enneigée. le casting de comparaison est plutôt racé n'est ce pas ?!


Un roman noir et blanc plus vrai que nature sans un pète de gras qui saisit comme un vent glacial et relâche son lecteur les doigts gourds et l'air un peu ahuri.


Excellent épilogue qui compte avec une compacité clivante les bouts de chemins accomplis par certains des personnages rencontrés au fil des pages.


Du tout bon.

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Red Arctic, hiver 1931. Une meute d'une trentaine d'hommes armés, équipés de traîneaux, d'une centaine de chiens et d'un avion de reconnaissance pourchasse un homme. Un seul. Tout seul. C'est la plus grande traque jamais organisée dans le Grand Nord canadien. Pendant six semaines, à travers blizzards et tempêtes, ces hommes assoiffés de vengeance se lancent sur la piste d'un fugitif qui les fascine.

Cette course-poursuite va mettre certains d'eux face à leur propre destin. Car tout prédateur devient un jour la proie de quelqu'un d'autre…

RAVAGE de Ian Manook, est l'un des deux premiers titres de la collection de fiction des éditions Paulsen LA GRANDE OURSE !
Ian Manook a sillonné le monde pour son plaisir, puis en qualité de journaliste avant de se consacrer à l'écriture. Il se fait remarquer en 2013 avec "Yeruldelgger", puis signe une trilogie de thrillers islandais, territoire dont les légendes et croyances l'ont également inspiré pour son roman "À Islande !"

Ce roman d'Ian Manook qu'on a toujours considéré comme un formidable raconteur d'histoires, est rude, violent, réaliste. L'immersion est telle, à hauteur d'hommes dotés d'un courage et d'une volonté à toutes épreuves, qualité indispensable pour survivre dans une terre aussi hostile La collection La Grande Ourse

À travers des romans français ou étrangers, souvent inspirés par des expériences ou des faits réels, la collection « La Grande Ourse » offre aux lecteurs une immersion dans l'ailleurs, vers ces horizons lointains et fascinants, vers les territoires les plus inaccessibles du monde sauvage.

Ces grands espaces où l'empreinte humaine se fait rare recèlent d'histoires que nous avons envie de partager avec vous pour vous entraîner là où seule l'imagination peut s'aventurer.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Vous avez envie d'être dépaysé ? D'un peu de climatisation gratuite en cette période de chaleur - surtout dans le Sud car en ce moment dans le Nord il vaut mieux être équipé d'un parapluie -
Eh bien ce nouveau roman vous offre tout ça et surtout un bon bol d'aventures comme on les aime et comme Ian Manook sait si bien nous les concocter.

Hiver 1932 , Canada , une gigantesque chasse à l'homme est lancée dans les immensités glaciales où chaque erreur d'appréciation peut coûter la vie.
Une traque menée par la Gendarmerie Royale , à la base pour une banale affaire de permis de chasse qui s'est ensuite envenimée. L'homme que cette horde vengeresse pourchasse sans relâche est le dénommé Jones, un trappeur intelligent qui connaît tout de la vie à la dure en conditions extrêmes, qui semble avoir banni la peur de son esprit et qui semble trouver un malin plaisir à se jouer de ses poursuivants.
Dans cette hallali qui tourne à la folie, difficile pour Walker qui commande la troupe de demander à ses compagnons, trappeurs ou pisteurs devenus chasseurs de primes de garder raison même s'il sait qu'il peut compter sur Wright, pilote émérite, qui l'aide dans les airs pour suivre la trace de Jones, pour l'aider si la situation devient incontrôlable.

Basé sur une histoire vraie, le talent de Ian Manook est de transformer ce fait divers en un récit épique et sauvage. Ces hommes se transforment en effet au gré des pages en horde animale prêts à tout pour débusquer leur proie. Mais cette nature hostile sait les rappeler à beaucoup d'humilité, leur rappelant sans cesse qu'ils sont seulement tolérés dans ces paysages immaculés même si le prix à payer peut s'avérer exorbitant. Car la nature dicte toujours sa loi et malheur à celui qui l'aurait oublié.

J'ai plongé littéralement dans ce roman que j'ai dévoré en quelques heures happé par le rythme des traîneaux profitant de la faible luminosité des journées pour tenter de découvrir des traces fraîches quand le blizzard ou le ravage causé par le piétinement de milliers de caribous en transhumance ne viennent pas contrecarrer leur objectif.
Deux personnages principaux parmi tous les protagonistes aux caractères bien trempés émergent : Walker nourri à des sentiments forts comme l'honneur et la fierté de l'uniforme mais qui s'obstine dans cette mission qui le dépasse et Wright, ce pilote casse-cou, ivre de liberté, qui salue le courage de Jones et tente de convaincre Walker de stopper cette traque qui a dépassé depuis longtemps le stade de la raison.

Je recommande.

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Un trappeur sans le permis adéquat… Un gendarme un peu psycho rigide. Un jeune gendarme dont l'attitude met le feu aux poudres. Tout s'emballe, et aboutit à une chasse à l'homme démentielle. Des hommes, des traîneaux tirés par des chiens, des armes et même un avion, pendant 6 semaines, vont pourchasser cet homme à travers les étendues glacées du grand nord. Cet homme dont les ressources d'ingéniosité et de ruse vont à la fois susciter l'admiration de ses poursuivants, mais aussi attiser leur hargne. Qu'est-ce qui l'emportera, en fin de compte ? La raison et l'humanité de certains des chasseurs ou le si toxique effet de meute ? Ian Manook signe là une fresque basée sur des faits réels qu'il a romancés afin d'imaginer la psychologie et les réactions variées des protagonistes. Au passage, quelques très belles description de la nature, hostile, meurtrière, mais si envoûtante…

Quelques longueurs, toutefois, quelques incohérences qui ont échappé à la relecture, mais dans l'ensemble, un fort bon roman, à savourer au chaud, sous un plaid…
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Attention avis de grand froid avec ce roman saisissant de Ian Manook !

Le roman débute de manière spectaculaire. En plein blizzard, un musher transportant un blessé par balles, doit rejoindre au plus vite le dispensaire d'Aklavik. Des conditions météorologiques épouvantables, une nature hostile et l'urgence de trouver rapidement du secours donne un souffle épique à ce prologue. Une belle entrée en matière, que j'ai trouvée particulièrement percutante !

L'histoire est tirée d'un fait réel qui s'est déroulé durant l'hiver 1931-1932 dans le Grand Nord Canadien. Un défaut de permis de chasse, un contrôle de police qui dérape et c'est une immense chasse à l'homme qui débute. le fuyard, seul contre plusieurs dizaines d'hommes arrive à déjouer toutes les tentatives pour le débusquer et s'enfonce peu à peu dans des territoires de plus en plus sauvages et inhospitaliers.

« C'est l'heure critique des solitudes où la froidure saisit les âmes, à se demander ce qu'on fait, par moins quarante, à quatre jours de traîneau de chez soi, à se geler en attendant de donner l'assaut à la cabane d'un fou qui n'hésitera pas à canarder. »

Le lecteur est prévenu, aucune accalmie à prévoir côté météo. Des températures polaires, des vents puissants, beaucoup de neige, des conditions extrêmes qui mettront les hommes à rude épreuve tout au long du récit. Les rencontres ou les confrontations avec les quelques animaux qui peuplent ces régions apportent authenticité et rythme au roman.

Le regard contemplatif du musher McCoy et du médecin Söderlund sur la nature qui les entoure vient contrebalancer avec intelligence la violence et l'acharnement des chasseurs. Il faut dire que la démesure des moyens engagés interroge sur la pertinence de cette traque. Des questions qui sont bien mises en avant dans le récit, notamment par les échanges entre Bauwen, Walker et Wright.

« En meute, les hommes ne sont pas des loups. Ils ne respectent pas les consignes et la stratégie de l'alpha. Être en bande leur donne un courage malsain. Ce n'est pas une force organisée, mais un assemblage de violences individuelles. »

Ce qui finalement pénalise à mon sens le roman, c'est le côté quelque peu répétitif de la traque. Les allers-retours entre les différents sites sont nombreux et amènent une certaine lassitude dans l'histoire qui ne connaît donc que peu de rebondissements.

Un roman qui s'il n'est pas un coup de coeur, me donne envie de redécouvrir l'univers de Ian Manook. Ma première rencontre n'avait pas été une réussite car j'avais abandonné ma lecture de Yeruldelgger, trop violent pour moi. Il a publié un autre titre aux éditions Paulsen, À Islande, qui me semble prometteur.
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