Une pépite, méconnue, de l'écrivaine néo-zélandaise
Katherine Mansfield, morte de la tuberculose à l'âge de 35 ans.
L'aloès, sa plus longue nouvelle, est une version enrichie et modifiée de
Prélude que l'on trouve dans le recueil félicité.
Toute la magie et le génie de
Katherine Mansfield sont réunis dans ce texte qui retrace une journée de la famille Burnell, dont nous ferons également la connaissance dans la nouvelle intitulée Sur la baie. Elle nous offre ici, au travers du regard acéré de la petite Kezia, des souvenirs de son enfance au sein d'une famille nombreuse, composée de ses parents, de sa tante, de sa grand-mère et de ses frères et soeurs.
Par touches impressionnistes et pointillistes, comme le ferait un peintre, grâce à d'infimes détails, elle décrit la maison et la nature environnante, nous immerge dans un flot de sensations et nous fait partager le quotidien de cette famille qui vient de déménager.
Avec une économie de moyens remarquable, de nombreuses ellipses et non-dits, l'autrice dresse de magnifiques portraits, de femmes surtout, la mère, évanescente, pas tout-à-fait dans le réel et assez éloignée de sa progéniture, la tante, rêveuse, séductrice, en proie à des questions existentielles, et la grand-mère affectueuse, remplie d'amour pour ses petits-enfants.
Nous sommes touchés par tant de grâce, de poésie, et de virtuosité.