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sur 142 notes
Rencontrée lors de l'édition 2019 de " Vins Noirs à Limoges ", la très sympathique et expérimentée Elsa Marpeau a su me convaincre de découvrir l'un de ses romans , à savoir " Et ils oublieront la colère " . J'avoue avoir , dans un premier temps , été séduit par une couverture plutôt sombre , intriguante et , à mon avis , esthétiquement réussie .Une belle discussion , une aimable dédicace et me voilà en possession d'un petit livre de 250 pages que je me suis empressé de découvrir.
Le sujet : un professeur d'histoire , Mehdi Azem , locataire d'une maison située à l'Hermitage , près de Sens , sur les terres des Marceau , est tué par balle près d'un étang.... Garance est envoyée sur place pour élucider l'affaire ...

En parallèle , on se trouve projeté dans les heures sombres de la seconde guerre mondiale , au moment où la violence des hommes atteint son paroxysme , lors de la libération, période où sont commises les pires exactions et , notamment la terrible " tonte des femmes " accusées de collaboration " horizontale " avec l'ennemi allemand.

Lien entre les deux périodes, on apprend que Mehdi enquêtait sur la disparition de Marianne Marceau après son humiliation publique . Marianne dont la famille loue une maison à Mehdi ...

Pour Garance , dont la vie n'a pas forcément été un " long fleuve tranquille " , c'est dans ce passé de terreur et peu glorieux qu'il faut chercher , même si son supérieur se montre peu enclin à consacrer des fonds de plus en plus réduits à une telle affaire...
.
Marianne , Garance , voilà nos deux " héroïnes " placées au coeur de l'histoire et de l' Histoire . A ce jeu , Elsa Marpeau s'avère brillante pour analyser l'âme féminine , pour percer les plus petits secrets , pour gratter jusqu'aux tréfonds des personnalités. C'est vraiment une belle aventure que de voir se dévoiler de pages en pages , les personnalités fortes de ces deux personnages , entourés d'une pléiade d'autres portraits pas moins interessants même si moins fouillés...

Point un peu plus délicat, la description de cette période d'occupation avec , tout de même, trop d'imprécisions , voire d'événements improbables comme l'ont déjà évoqué nombre d'ami(e)s babeliotes , imprécisions qui ne perturberont toutefois aucunement les lecteurs qui favorisent l ' intrigue à la vérité historique .

Il n'en demeure pas moins que ce livre , très bien écrit , se lit facilement et , malgré quelques passages un peu " confus " mérite notre attention .J'avoue avoir passé un bon moment dans ce roman noir qui s'appuie sur les rancoeurs du passé et leurs conséquences, néfastes si l'on n'y prend garde , sur le présent.
Elsa Marpeau a choisi un chemin difficile en nous renvoyant dans cette période de notre histoire , un chemin tortueux , pentu , rocailleux , dont , à mon modeste avis , elle ne s'est tout de même pas mal sortie.
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La fin de la seconde guerre mondiale et la libération n'ont pas uniquement abouti qu'à des moments de liesse. Il y a également eu déferlement de haine et de violence envers ceux accusés de collaboration. Comme ces femmes, accusées de « collaboration horizontale » (parfois sans preuve), et qui se sont faites tondre.

Elsa Marpeau parle d'une de ces femmes à travers un récit noir et touchant, mettant en scène son entourage et les réminiscences du passé, 70 ans plus tard.

Et ils oublieront la colère n'est pas un roman historique. C'est un vrai polar, un beau roman noir qui nous parle à la fois de notre passé et de notre présent. de la condition féminine aussi.

L'auteure a su magnifiquement construire ses personnages, ancrés dans cette campagne de l'Yonne où certains lourds secrets sont déterrés.

Elsa Marpeau aurait pu se lancer dans une « thèse » sur le sujet des tondues, à coups de longues explications. Ça n'est pas l'approche qu'elle a choisie, préférant s'appuyer sur les émotions (à ma grande satisfaction).

Ce parti pris lui permet de faire passer des messages tout en développant un récit où se meuvent des protagonistes qu'on n'oublie pas. En alternant le passé et le présent, c'est une intrigue étonnante qui se déploie. C'est aussi une manière de nous interroger sur nos comportements anciens et actuels.

Savons-nous encore tirer les enseignements de ce qui s'est passé il y a sept décennies ? le monde d'aujourd'hui n'est-il pas en train d'oublier ? le passé est déterminant pour comprendre le monde d'aujourd'hui, en voici une intéressante démonstration par la fiction.

Elsa Marpeau questionne mais surtout touche au coeur et aux tripes à travers son histoire. le roman est court (250 pages) et pourtant elle arrive à ce qu'on s'attache vraiment aux personnages, dont une gendarme au profil vraiment séduisant.

Et quelle belle écriture, soignée et expressive, pour mettre en avant les femmes et construire une intrigue vraiment épatante. La thématique générale n'est pas le centre de tout mais est pourtant omniprésente dans ce récit qui réserve son lot de surprises et dont la fin m'a totalement bluffé. Preuve qu'Elsa Marpeau n'a jamais oublié de travailler son histoire malgré le sujet pesant.

Et ils oublieront la colère est un roman noir salutaire et prenant, émotionnellement chargé. Un belle réussite qu'on n'oublie pas.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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♫ J'ai eu des illusions et puis des certitudes, et comme au casino j'ai tout perdu d'un coup… ♪ [1]

Oui, dans ma vie j'ai eu des illusions. Toute jeune, je les ai cru tous résistants ! Pleins de résistants au milieu de très peu de collabos. Et puis, le grand Charles l'avait dit, non ?

Banqueroute totale ! Peu de résistants, beaucoup de Naphtaliens et à la Libération, tout à coup, tout le monde avait résisté, même les délateurs de voisins. Surtout les délateurs… ♫ Je retourne ma veste, toujours du bon côté ♪ [2]

L'auteur à l'art et la manière de retourner le couteau dans une plaie qui a du mal à cicatriser car on a bâti un monde libre sur des crânes rasés et des comportements indignes.

J'ai eu le coeur serré durant certaines scènes tant la honte de ces femmes était prégnante et tant l'imbécilité des autres était flagrante. Qu'on reste planqué, je peux comprendre, mais qu'on dénonce les voisins ou qu'à la fin, on se comporte comme pire que l'occupant, ça ne me rend pas fière vis-à-vis de certains humains.

Les chapitres se déroulant en 2015 sont entrecoupés de quelques uns se passant durant la Seconde Guerre Mondiale. On retrouve même des protagonistes sur les deux époques, ainsi que leurs descendants.

Mais quel est l'horrible secret qu'ils cachent ?? Un ogre, une sorcière, un bouilleur d'enfants ?? (Godefroy de Montmirail, sors de ce corps !).

J'ai eu des illusions et des certitudes dans ce roman… Certitudes car j'étais certaine d'avoir compris et résolu l'affaire avant la gendarmette Garance Calderon, personnage au passé trouble, soit-dit en passant.

Oui, je savais QUI avait tué Mehdi Azem, je sais QUI il était réellement et je connaissais la teneur du secret. Oui, je pensais tout savoir, pétrie de certitudes que j'étais mais comme durant un tour de magie, j'ai été illusionnée et bardaf, ce n'était pas le Colonel Moutarde dans la biblio ! Raté !

Illusions aussi sur certains passages du roman, qui me titillent un peu aux entournures si je commence à creuser un peu : la gendarmette qui creuse dans la propriété à la recherche d'un corps, seule, sans rien pour ramasser les preuves ou sécuriser la scène… Horatio en aurait avalé sa paire de lunettes de soleil de travers !

Problème aussi avec certains faits… que je ne puis tous étaler au grand-jour car risque de dévoiler des choses. Je peux juste vous dire que quand un gamin de 17 ans arrive à se faire passer pour un véritable curé auprès des Fridolins qui l'emmènent dans leur voiture pour lui épargner une marche, là je me dis qu'ils avaient besoin d'une visite urgente chez Afflelou !

Autre chose : si je devais tuer un homme endormi, je ne choisirais jamais un fusil ! Peu maniable, déjà, et surtout, le recul ! Toi tu avance, lui il recule… Comment veux-tu, comment veux tu… ? On fait ça avec un révolver que diable ! Ça vous évite une épaule en compote à cause du violent recul de certains fusil.

Et puis, que fout un Fritz tout seul dans une maison durant l'occupation ? Il nous faisait un remake de la célèbre « tenaille » de la 7ème Compagnie ? de plus, c'est à croire que ce casque à pointe avait demandé une situation et pas du travail parce qu'il se la coule douce, le mec ! Ça nage dans le lac, ça fait la sieste durant 2h. Tranquille et détendu. Et il y a un autre fait avec cet allemand qui ne passe pas. Pas réaliste du tout, mais je ne puis rien dire.

Et puis, pourquoi diable les villageois en ont-ils eu après Marianne alors que tout le monde savait qu'elle n'aimait pas les occupants ?? Je veux bien que l'être humain, lorsqu'il est en groupe, devient con, mais là…

Il y a dans cette histoire des tas de petits détails qui clochent et qui me font enlever une étoile au Guide Beletien ! le diable se cache dans les détails et les détails ont leur importance ! Sans ça, c'était 4 étoiles sans soucis. Mais faut pas jouer dans l'illogique juste pour arriver à écrire des fins auxquelles le lecteur ne s'attend pas.

Sinon, l'écriture se lit toute seule, le roman est court, intense, on ne s'embête pas, les personnages sont assez bien fichus, certains sont très mal fichus dans leur vie, mais bon, chacun fait ce qu'il veut de sa life…

Un proverbe à tirer de cette lecture ? Quand le chat Occupant fut parti en courant, les petits rats délateurs n'eurent plus peur et tondirent les petites souris qui avaient vécu dans le vice en tâtant le pénis de l'Occupant Allemand.

Que ces femmes soient innocentes, qu'elles aient des circonstances atténuantes ou qu'elles soient vraiment coupables, ils s'en moquaient, le tout étant de tondre le bouc émissaire afin de laver leurs propres péchés et leurs vilaines lâchetés.

Quand tout les regards et l'opprobre convergent vers celles qui avaient tripoté de la verge (ou pas), personne ne regarde vos propres vilénies ou ce voisin que vous avez fait envoyer en « colonie » (c'est pour la rime, on sait où ils ont terminés et ce qu'on leur avait fait croire).

Au final ? Une enquête contemporaine avec un cadavre tout frais et un Cold Case menée par une gendarmette moins sympathique que la blonde Lilly Rush.

Une enquête où le passé et le présent s'entremêlent pour danser une gigue endiablée mêlée à un tango sensuel, le tout sur un air de Faust-semblant.

Ami lecteur, laisse tomber tes illusions et tes certitudes… malgré les petits détails qui clochent et pas logiques, malgré la torsion du récit, j'ai été bluffée par la fin. La torsion était là pour ça…

Dommage qu'il ait fallu tordre pour faire plier, parce que la partie sur la Seconde Guerre était vraiment très bien.

[1] "Casino" Michel Sardou (1998)
[2] "L'opportuniste" Jacques Dutronc

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Exhumer la fureur, ou l'impossible oubli.

24 août 1944 : dans la campagne de l'Yonne, département tout juste libéré, Marianne Marceau court pour échapper à la horde rugissante qui la poursuit pour la tondre, l'accusant de «collaboration horizontale» avec l'occupant allemand.

«Marianne court sur la route de l'Ecarris. Ses pieds la font souffrir, ses poumons la brûlent. Derrière elle gronde la rumeur de la foule à ses trousses. Ils sont une vingtaine, peut-être davantage. Au début, ils étaient plus nombreux mais certains, les gamins les plus jeunes, les vieilles, les mères avec leur bébé, ont fini par battre en retraite. La plupart de ces gens connaissent Marianne, au moins de vue, mais leur acharnement en est décuplé. Elle revoit leurs visages enflammés par la haine. Leurs gueules ouvertes, prêtes à mordre. Leurs hurlements de bêtes. Ces cris de la meute, quand elle s'embrase. Une rancoeur venue du fond des âges, du fond des tripes.»

Soixante et onze ans plus tard, dans les derniers jours d'août 2015, le capitaine de gendarmerie Garance Calderon est appelée dans la propriété des Marceau pour enquêter sur le décès de Mehdi Azem, professeur d'histoire-géographie au lycée de la ville toute proche de Sens, installé là depuis quelques semaines et retrouvé mort en bordure du lac de la propriété, alors qu'il s'intéressait justement à l'histoire et à l'humiliation de ces femmes tondues.

Suicide, accident de chasse ou meurtre ? Garance Calderon, capitaine de gendarmerie professionnellement solide, mène l'enquête tambour battant avec ses bottes en caoutchouc et ses robes à fleurs. Mais le monstre menaçant de son passé tragique refait surface tandis que ses investigations progressent, au coeur d'une famille de paysans minée par les stigmates de la guerre et de la collaboration, par la violence sociale et les haines recuites.

«Après cette entrevue, Garance démarre le quatre-quatre et roule vers L'Hermitage. Elle accélère et les nuages se désagrègent autour de sa voiture. Elle roule le plus vite possible pour échapper au passé qui reflue. Son grand-père, sa mère. le tiroir qui claque. L'eau, l'écume. La poussière et le vent. Elle roule si vite qu'elle s'évade au loin, se dissout dans les teintes dorées qui l'entourent et redevient par la grâce de la vitesse un être sans passé.»

Malgré une ambiance obsédante et cruelle, où la sauvagerie et les spectres du passé enfouis pendant des décennies ressurgissent avec force sur le terreau de la misère sociale contemporaine, malgré des personnages de femmes marquants et contrastés, révoltée comme Marianne Marceau, cherchant à briser les entraves de son passé comme Garance Calderon ou ayant décroché du réel pour fuir la barbarie, «Et ils oublieront la colère» accumule les scories qui compliquent l'intrigue, des résonances qui semblent «artificielles» entre le passé de Garance Calderon et son enquête, et qui affaiblissent cette intrigue d'un noir d'encre bien construite, en allers-retours entre 1944 et 2015, jusqu'à son ultime rebondissement.

Retrouvez cette note de lecture sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2015/09/25/note-de-lecture-et-ils-oublieront-la-colere-elsa-marpeau/
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Dans une petite commune de l'Yonne, le cadavre d'un homme gisant près d'un lac est retrouvé. Cet homme, Mehdi Azem, professeur d'histoire dans un lycée de Sens, s'était lancé dans l'écriture d'un livre sur les tontes de femmes au moment de l'Épuration. Pour le capitaine de gendarmerie Garance Calderon, le meurtre d'Azem est lié à ses recherches. Élevée dans la région par ses grands-parents, Calderon soulève donc le voile qui pèse sur certains événements dissimulés depuis soixante-dix ans et peut-être aussi sur son propre passé.
Et ils oublieront la colère est avant tout une histoire de femmes ou plutôt deux histoires de femmes – celle de Marianne durant l'Occupation et celle de Garance – qui se font écho d'un siècle à l'autre. Des femmes fortes, fières et rebelles, de celles qui séduisent et effraient les hommes et qui en paient parfois le prix. Cet entrelacement de la séduction, de l'amour, de la violence et de la mort qui étaient déjà au coeur du précédent roman d'Elsa Marpeau, L'expatriée (et peut-être de ses autres livres que je n'ai pas encore eu l'occasion de lire), est très certainement la qualité essentielle de Et ils oublieront la colère. Elsa Marpeau aime en effet à fouiller la psyché de ses personnages féminins, à déballer leurs conflits intérieurs et leurs blessures et elle le fait bien.
Toutefois, ce travail de mise à nue de l'âme de ses héroïnes et cette réflexion sur la violence se fait ici au détriment de la cohérence de l'intrigue. Clairement, là où certains auteurs cherchent à tout pris l'exactitude, Elsa Marpeau ne tient apparemment pas à la véracité des détails quitte à ce que, parfois, des éléments essentiels de son histoire deviennent bancals. C'est là le point faible de ce roman durant lequel le lecteur peut régulièrement tiquer face à certaines situations ; du travail sur les scènes de crimes aux détails qui s'emboîtent trop bien en passant par la présence de cet Allemand qui semble plus prendre de longues vacances qu'occuper réellement le pays. Plus à cheval – et plus agacé sans doute – que moi sur ce genre de détail, Philippe Cottet en a fait une liste assez exhaustive dans sa chronique du Vent Sombre.
Intéressante réflexion sur l'exercice d'une réelle violence sociale à l'égard des femmes, de la vigueur des ressentiments intégrés par le corps social et la cellule familiale avec les non-dits qui vont avec, Et ils oublieront la colère, malgré par ailleurs une écriture agréable, souffre donc aussi de ce manque de réalisme et d'une vision de l'Occupation qui tient trop souvent de l'image d'Épinal. Ce qui donne un roman dont les promesses initiales ne sont en fin de compte qu'à moitié réalisées.

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Au rayon polar, je préfère les auteurs étrangers, pour l'aspect presque documentaire de certains romans qui permet de se faire une idée des sujets de société actuels dans d'autres contrées, mais en ce qui concerne les auteurs français de polars, que je lis de temps à autres, j'éprouve un peu le même genre de curiosité pour les romans policiers en milieu rural, et j'ai fait ainsi de belles découvertes comme Une femme seule de Marie Vindy, ou Terminus Belz d'Emmanuel Grand.
Ce roman d'Elsa Marpeau emmène le lecteur en Bourgogne, dans la région de Sens, où un jeune professeur d'histoire est retrouvé mort près d'un étang. Garance est capitaine de gendarmerie et chargée de l'enquête. Elle soupçonne que ce meurtre est lié à une affaire remontant à 1944, lorsque des jeunes femmes avaient été tondues par une foule de partisans, dont certains de la dernière heure. Les suspects semblent se limiter à une famille dont les membres très soudés ne laissent rien échapper de leur emploi du temps des dernières heures, et sont encore moins bavards concernant les jours noirs de la Libération. Marianne, leur grand-tante, tante et soeur a en effet disparu à ce moment. Aurait-elle subi des représailles pour avoir approché un ennemi qui logeait dans la famille ?
Malgré un roman qui commençait très bien, avec un thème prenant et une écriture agréable, la lecture m'a laissée un peu perplexe. D'abord le procédé consistant à alterner des scènes de 1944 avec l'enquête en 2015 me semble un peu trop vu et revu, mais ce n'est que mon avis. Ensuite, les membres de la famille, outre que je mélangeais à la lecture les générations, se sont révélés un peu trop caricaturaux à mon goût. Pour ne pas parler du dénouement de l'intrigue qui m'a paru tarabiscoté, avec quelques légères incohérences. J'ai aussi trouvé que l'auteure avait un peu « chargé la barque » de la jeune gendarme qui semble cumuler les traumatismes passés. Et je vais paraître chipoter, mais un personnage qui travaille à Dijon et habite « un pavillon à Flée dans la Sarthe, à une heure de voiture » (page 134), ça m'a tout de même plus qu'étonnée. Il n'y a personne chez Gallimard pour rectifier ce genre de chose ? (il existe un Flée homonyme en Bourgogne, d'où l'erreur).
Bref, un roman policier plutôt bien écrit, bien noir comme je les aime et avec un thème qui ne laisse pas indifférent, mais qui ne m'enthousiasme pas.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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C'est parti pour un séjour à la campagne.
Garance Calderon est capitaine de gendarmerie, elle est chargée d'enquêter sur un meurtre au hameau de l'Hermitage.
Rapidement tout ramène à une famille du cru : les Marceau. Mehdi Azem la victime que l'on a retrouvé tué avec un fusil de chasse, venait d'acheter un maison aux Marceau.
Cet homme passionné d'histoire locale préparait un livre sur les femmes tondues à la libération et cherchait des témoignages.
Chez les Marceau il y aurait bien une aïeule: Marianne qui aurait filé le parfait amour avec un boche !
L'auteur revient sur des faits dont on a pas à être fier : femmes tondues et parfois torturées. Garance va réveiller le passé.
J'aime le sujet mais j'ai trouvé l'intrigue un poil trop embrouillée et parfois manquant de crédibilité. Ceci dit je l'ai lu facilement et avec plaisir.

Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Dans ce roman, un homme nommé Mehdi Azem est retrouvé mort tué d'une balle au bord d'un lac, près de sa nouvelle maison.
Son corps est retrouvé entre trois propriétés qui appartiennent à la famille Marceau.
Garance Calderon, une gendarme un peu dépressive est chargé de l'enquête et va faire remonter de vieux souvenirs car Mehdi Azem s'intéressait aux tontes des personnes ayant collaboré avec l'ennemi pendant la deuxième guerre mondiale.Garance pense donc que ce meurtre a un rapport avec les tontes 70 ans plus tôt.

C'est un bon livre, qui nous immerge dans le monde de la police scientifique de par son vocabulaire : gants, combinaison intégrale, révélateur d'hémoglobine.
Cependant, l'intrigue est longue à se mettre en place et le livre manque d'action à mon goût.
L'alternance entre le passé et le présent nous permet de nous faciliter la compréhension du roman.
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Je ne sais pas pourquoi mais ce titre était l'un des premiers que je voulais lire en 2015. Je l'attendais depuis un moment et dès qu'il est sortie je me suis précipitée à la librairie pour l'avoir entre les mains. D'ailleurs ma libraire, merci Agnès, ne l'avais mis de coté sans même que j'ai à lui demander. Comme quoi, elle commence à bien me connaitre.
Mais bon, revenant au livre. J'attendais donc ce nouveau titre d'Elsa Marpeau car le précédent avait été un énorme coup de coeur pour moi. Aussi cela impliquait que j'allais être plus exigeante avec celui-ci. Donc au moment de la lecture il y avait à la fois un mélange d'envie et d'appréhension. Mais cette dernière a très vite laisser la place à d'autres sentiments. La colère, l'envie de tuer…. si, si, la révolte ont envahi mon être. Je me suis vite identifiée aux 2 héroïnes de ce polar. Et là où d'habitude, Elsa a une écriture sèche, froide, on retrouve une plume moins distancié, plus intime. Elle crée un véritable roman d'atmosphère. Une atmosphère lourde, gluante, sécrète. Elle restitue parfaitement l'ambiance d'un petit village de campagne, avec ses non-dit, ses secrets enfouis, son passé pas forcément glorieux. Elle fait vivre, sous nos yeux, ces familles qui souvent sont le ciment de ces petites bourgades où rien n'a vraiment changé depuis l'arrivée de l'eau potable.
Elle réussit là un pur roman rural avec ce récit vif, ce style qui allie finesse et rugosité, elle fait revivre a merveille le passé trouble d'une époque encore plus trouble. Je vous l'ai dit j'ai été sous tension avec des sentiments forts voire violents tout au long de cette lecture qui se dévore d'une traite. Il y a un besoin d'urgence dans ce texte, un besoin de souvenance, quand la mémoire devient le seul rempart contre la barbarie.

C'est noir, c'est beau, c'est une fantastique réussite.

Merci Elsa de ne pas m'avoir déçue 🙂
Lien : https://collectifpolar.com/
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1944. Marianne court, poursuivie par la foule. Son crime : avoir eu un enfant avec un Allemand. Les habitants vont l'attraper, la lyncher et la tondre, c'est le châtiment.

2015 : Garance, jeune femme capitaine de gendarmerie, va s'occuper d'un meurtre. Un jeune prof d'histoire, Mehdi Azem, est retrouvé mort près d'un village. A proximité, trois maisons qui appartenaient à la même famille. Il avait acheté la première. La seconde appartient à Rose Marceau et sa mère Colette, nonagénaire. La troisième aux cousins, le père, sa femme et ses trois enfants.

L'histoire se poursuit avec, en parallèle, les événements de 1944 et ceux d'aujourd'hui. On découvre la période trouble de l'Occupation avec les rivalités et les jalousies qui se déchaînent. Et on se rend compte qu'aujourd'hui encore c'est difficile pour un prof d'histoire d'évoquer le thème de la Collaboration sans déclencher des tempêtes dans les familles concernées.

Bon polar bien rythmé qui associe le présent et le passé, avec quelques incohérences ou facilités toutefois. J'avoue que je l'ai lu de manière inhabituelle : j'ai d'abord lu tous les chapitres sur la guerre, puis tous ceux qui se passent aujourd'hui ! Et ça fonctionne quand même grâce à un très bon dénouement de dernière minute ! Une auteur que je ne connaissais pas et dont je vais certainement lire d'autres romans !
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