AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782072727429
240 pages
Gallimard (11/05/2017)
3.22/5   55 notes
Résumé :
Sarah est une coureuse de rallye reconnue dans un milieu hautement macho. Un jour, lors d'une "spéciale", elle sort de route. Son coéquipier meurt sur le coup et elle se retrouve plongée dans le coma, avant de se réveiller paralysée des deux jambes. Elle intègre un centre hospitalier perdu en haute montagne, où rayonne un médecin que tout le monde surnomme le "docteur Lune". Brisée physiquement et psychologiquement, Sarah développe une dépression paranoïaque, qui at... >Voir plus
Que lire après Les corps brisésVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
3,22

sur 55 notes
5
4 avis
4
9 avis
3
1 avis
2
3 avis
1
0 avis
Ce récit est inspiré d'un fait divers réel qui est survenu dans l'Yonne dans les années 1980, ce qui lui donne une force supplémentaire, si nécessaire. Même s'il s'agit d'un thriller, le roman fait avant tout réfléchir sur la place des handicapés dans notre société et le regard que nombre de gens « normaux » portent sur eux. Il nous interroge également sur la façon dont nous ferions face si demain les gestes les plus simples de notre vie, que l'on considère comme acquis, devenaient un défi quotidien.

L'histoire :
Sarah est une coureuse de rallye reconnue. Depuis l'enfance, avec son frère elle est passionnée par la vitesse et tous les véhicules à moteurs la stimulent et la font vibrer. C'est sa drogue. Sa vie. Et elle ne l'imagine pas autrement. Son corps ne fait qu'un avec la machine, l'un comme l'autre est en phase et réagit au doigt et à l'oeil (à l'oreille aussi). Chaque vibration du moteur se propage en elle comme un orgasme à chaque fois renouvelé. Puis cette course elle doit la gagner. Elle a une revanche à prendre ! Mais la vie en a décidé autrement. Un moment d'inattention et c'est l'accident. Un de ceux qui fait que plus rien ne sera comme avant.

Elle la voilà après des mois de combat, repliée sur elle, car désormais c'est avec un fauteuil roulant qu'elle fait corps. Et elle va devoir apprendre et souffrir pour devenir un aurige des temps modernes.
Son frère la dépose dans un centre de rééducation au milieu des montagnes. Un lieu où elle va attendre et espérer. Se réapprendre et s'accepter. Ne plus être un être humain, juste un corps, une machinerie avec une tuyauterie capricieuse. Etre tâtée, auscultée, lavée. Devoir compter sur d'autres pour tout.
Extrait page 50 : Sarah ne s'est jamais vraiment habituée à être déshabillée, frottée, torchée. La pire des pertes, à l'hôpital comme en soins de suite, c'est celle de l'intimité.
Puis la rééducation, dans la souffrance, des exercices qui vont l'obliger à aller au-delà de ses limites pour gagner en autonomie.
Elle va découvrir une équipe de soignants et les autres pensionnaires. Toutes ces personnes différentes, qui, comme elle, sont là pour se réapprendre et se réinsérer dans cette société.
Dans ce petit groupe de pensionnaires, les discussions apprennent à Sarah qu'une d'entre eux aurait disparue. Des interrogations restent en suspend. Qu'est devenue Isabelle ?
Puis il y a Clémence, sa compagne de chambre, cette femme qui se sait condamnée mais qui peint la vie de mille couleurs pour la rendre belle et supportable. Pour elle, pour son fils qu'elle n'a pas vu depuis longtemps et pour Sarah.
Elle éclabousse les murs de leur chambre d'une multitude de couleur. Comme une fenêtre ouverte sur la vie et l'avenir. Et elle offre sa toile soleil à Sarah, le fameux tableau jaune qui illumine tout. Puis elle peint leurs corps, recouvre les cicatrices, sublime tout. Elle est la joie, elle est la vie et l'optimisme. Elle est celle qui redonne à Sarah le goût de vivre et de se battre.
Mais voilà que Clémence la fée disparaît, comme cette fameuse Isabelle avant elle. Sarah s'interroge, questionne, s'entête. On lui répond que Clémence est retournée chez sa mère pour se rapprocher de son fils qui lui manque. Mais les signes contraires sont là et Sarah s'entête toujours plus. Un entêtement qui va lui être fatal car une ombre rôde.
Sarah se réveille dans une cave. Auprès d'elle cette forme recroquevillée n'est plus que l'ombre de Clémence. Ses bleus lumineux ont disparu. Ne restent que du bleu dur sombre et le noir. Si noir. Juste éclaboussé de rouge… sang. le sien. le leur. Sarah se réfugie au plus profond d'elle, là où les tableaux, les couleurs vives de Clémence lui permettent de s'envoler.
Car lorsque l'on perd la capacité de se défendre dans ce monde de performances on devient une proie, une victime. Une marchandise. Et l'on en est réduit à ça. Jusqu'à la mort. Car il y aura toujours des profiteurs et prédateurs de tout crin dont la jouissance passera par la souffrance (morale et/ou physique) qu'ils pourront affliger aux plus faibles en toute impunité.
Mais Clémence a réveillé en Sarah le goût de vivre… le rouge sang coulera, éclaboussera les murs de la cave, le rouge feu flambera, mais le jaune soleil et le bleu des montagnes seront les plus forts et éclaireront l'horizon.

J'ai beaucoup aimé ce roman qui fait la part belle au courage et à la détermination.
Je ne peux que vous encourager à le découvrir à votre tour.

Commenter  J’apprécie          20
Sur un sujet difficile, le handicap, le nouveau d'Elsa Marpeau une romancière de polar reconnue dont on avait bien aimé les yeux du mal déçoit, la faute à une intrigue finalement prévisible sur la découverte de soi et une écriture plate et sans aspérités.. dommage..
Commenter  J’apprécie          172
Sarah est coureur automobile, elle aime la vitesse, les défis, les victoires. Mais cette fois, sa soif de gagner, la conduit directement dans le coma à l'hôpital, pour un virage raté.
Paralysée des jambes, elle doit alors se faire à ce nouvel état et à la culpabilité d'avoir « tué » son co-pilote. C'est dans une clinique à la montagne qu'elle doit ré-apprendre à vivre et à envisager un futur.
Mais vivre autour de tous ces gens abimés, la pousse de plus en plus vers la dépression, que seuls Clémence, sa compagne de chambre et Alexandre, l'infirmier, peuvent empêcher.
L'espoir crée par l'amitié, la promesse de l'amour et de remarcher un jour, la maintiennent en vie, jusqu'au jour où sans explication, Clémence disparaît. Régulièrement, il ya eu des disparitions dans cette clinique, et Sarah en est convaincue, ce n'est pas un hasard mais un acte malveillant.
Seulement à trop vouloir en savoir, ne se met elle pas en danger ?
Le bandeau du livre nous annonce A la croisée de Sade et de Misery, et je me suis demandé pendant un long moment le pourquoi, de cette accroche.
Le livre s'ouvre plutôt sur la vie de quelqu'un qui n'a plus aucune faculté physique, que l'on lave, que l'on promène, que l'on prend complètement en charge. de femme forte et déterminée dans un milieu de machos, Sarah n'est plus que l'ombre d'elle même, et le récit se rapproche de celui de Grand Corps Malade qui racontait dans Patients, les heures qui s'égrainaient sans fin, dans la souffrance.
De la souffrance à la folie, il n'y a qu'un pas et Elsa Marpeau, met en place un climat lourd, de plus en plus étouffant, où Sarah plonge dangereusement dans la paranoïa. D'ailleurs, on se demande même si elle ne rêve pas ces disparitions ….
Ce court thriller est vraiment très efficace, la dernière partie, en huis clos vraiment prenante, et en même temps, extrêmement angoissante lorsque l'on sait que des faits réels l'ont inspirée. On se dit que l'atrocité humaine peut être sans fin….
L'appât du gain dans les situations les plus atroces, le handicap, la place de la famille, et toutes les choses qui font la vie au quotidien, autant de thèmes dépeints avec beaucoup de justesse par cette auteure dont j'ai vraiment envie de découvrir les précédents livres.
Une belle découverte.
Commenter  J’apprécie          30
J'ai emporté Les corps brisés d'Elsa Marpeau lors d'un trajet à Paris : 2h aller, 2h retour, assez pour le commencer et le terminer alors que les paysages défilaient derrière la fenêtre. C'est presque un plaidoyer pour les transports en commun mais à Lyon, je marche beaucoup et la durée entre quelques stations est trop courte pour se plonger vraiment dans un livre.

J'avais d'abord vaguement lu la quatrième de couverture et le début de l'intrigue et j'ai pensé retrouver un peu « Patients » de Grands Corps Malade (« chronique » qui est un des billets les plus lus, le titre ayant été probablement donné à étudier à des élèves et histoire de gagner du temps, j'imagine qu'ils viennent lire le résumé, espérant aussi un avis très détaillé….perdu )). En effet l'intrigue se passe dans un centre de rééducation pour grands accidentés de la vie et l'héroïne principale se retrouve dans un fauteuil roulant suite à un accident. Néanmoins la comparaison s'arrête là : Les corps brisés est un titre de série noire chez Gallimard et le bandeau entourant le bouquin annonce à ses futurs lecteurs « A la croisée de Sade et de Misery« .

Le livre commence par la sortie de route de Sarah, coureuse émérite, lors d'un rallye automobile. Son co-équipier meurt sur le coup, elle se réveille paralysée des deux jambes. Après un séjour à l'hôpital, la jeune femme se retrouve dans un centre hospitalier où l'isolement est total (isolement géographique, isolement numérique -pas de wifi, pas de réseau vous imaginez un peu ?, isolement familial) et où certains membres du personnel paraissent étranges. Quand la compagne de chambre de Sarah disparait, le côté « enquête » du livre s'accélère mais l'ambiance pleine de mystère règne depuis longtemps.

Ce thriller a tellement bien fonctionné pour moi (le fait qu'il soit inspiré d'un fait réel « les torturées d'Appoigny » et que certains détails n'ont malheureusement pas été inventés n'y est pas étranger) que j'ai cauchemardé, la nuit suivant ma lecture, au sujet d'un boucher prélevant de la chair humaine (comme on est heureux de se réveiller dans ces cas là).

Si la dernière partie du livre est plus axée autour de la résolution de la disparition, le suspense montant alors crescendo, l'auteur parvient à nous faire ressentir, dans Les corps brisés, toutes les étapes psychologiques par lesquelles passent Sarah face à son handicap et le fait que son corps est comme une prison. L'écrivain montre aussi très bien la multiplicité des regards que les autres posent sur elle (de l'infantilisme de certains membres du personnel soignant à la tendresse d'autres patients).
Lien : http://www.chocoladdict.fr/2..
Commenter  J’apprécie          62
Sarah mène sa vie à cent à l'heure. Au volant de son bolide, aiguillée par son copilote, elle enchaîne les rallyes automobiles et n'a qu'une ambition : dans ce milieu plus que macho, elle veut battre son adversaire de toujours, un homme. Mais un terrible accident va briser ses rêves de gloire en plein vol. Il la laisse paraplégique, clouée à une immobilité et une impuissance qui la rendent dépressive, voire paranoïaque. Elle intègre un centre de réadaptation niché en plein coeur des montagnes et tente de se faire à sa nouvelle vie et son corps transformé. Elle sympathise peu à peu avec Clémence, sa voisine de chambre. Mais quand celle-ci disparaît mystérieusement, elle se met à soupçonner le personnel et essaie à tout prix de la retrouver. Ce faisant, elle se lance dans une entreprise dont l'issue semble aussi dangereuse qu'incertaine…

« Les corps brisés » est un roman noir écrit par Elsa Marpeau, le cinquième dans la collection de la série noire aux éditions Gallimard.
L'auteur a bien pensé la construction de son intrigue en trois actes, depuis le paradis jusqu'à l'enfer en passant par le purgatoire. Les chapitres sont brefs, le suspens habilement dosé jusqu'au crescendo final qui plonge le lecteur et les protagonistes dans un huis clos terrifiant.
Comme Elsa Marpeau l'indique en incipit, elle s'est « inspirée de faits réels, survenus dans l'Yonne durant les années 1980 et dont les victimes sont connues sous le nom des « torturées d'Appoigny » ». Dès lors, on peut se douter des événements qui vont se produire et cela a tendance à amoindrir le suspens. Pour autant, l'auteur sait nous capturer dans les rets de sa narration et de sa façon très juste d'approcher le monde du handicap, le vécu par ceux dont le corps est brisé, le regard des valides, le sentiment de stigmatisation et d'exclusion.
Et même si l'incipit dévoile une bonne part des ressorts de l'histoire, il n'en reste pas moins que la fin est très émouvante, portée par un style lyrique qui laisse entrevoir un chemin autre pour des corps brisés.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
Quand ils étaient petits, l’un et l’autre avaient cette pensée magique « T’as qu’à appeler papa, il saura. » Le mantra marchait pour tous les ennuis. Un grand qui embêtait l’un ou l’autre dans la cour. Un réfrigérateur vide. Une panne d’électricité. Un orage. Et même plus tard, au début de leur vie d’adultes, ils continuaient à convoquer la divinité paternelle : un tuyau encrassé, une fuite d’eau, une recette de tartiflette, un bon bouquin à lire, le meilleur fromager de Paris… »T’as qu’à appeler papa, il saura. »
Aujourd’hui, la divinité s’est rompue avec la même facilité que le verre du pare-brise. Il n’est pas venu parce qu’il le sait aussi bien qu’elle : il ne peut rien devant sa souffrance. Son impuissance s’est révélée si brutalement, si clairement pour eux deux, qu’ils préfèrent s’éviter.
Commenter  J’apprécie          50
La Bollène-Vésubie, dimanche 22 janvier 2017
Sarah regarde droit devant. Elle appuie sur l'accélérateur. Elle atteint cent dix, cent vingt kilomètres-heure. Autour d'elle, la route n'est plus qu'un paysage abstrait, quasi mathématique. La vitesse la transperce de part en part. Elle naît du contact de son pied et de l'accélérateur, remonte le long de ses jambes, les irrigue, inonde son bassin, remonte dans sa poitrine et jusqu'au sommet du crâne où elle explose en gerbes comme si sa tête abritait les trois cent quatre-vingts chevaux du moteur. Son cerveau actionne la créature métallique qu'elle est devenue. Quand elle accélère, ce n'est pas la voiture, mais tout son organisme qui répond. Toujours fidèle, au garde-à-vous.
Commenter  J’apprécie          20
Le virage. Un lacet en épingle à cheveux. Par une sorte de réflexe absurde, elle regarde son visage dans le rétroviseur. Elle se dit qu'au fond, elle n'est que cela. La parcelle de chair aperçue dans le fragment de miroir va disparaître mais, impassible et lointain, continuera à subsister le monde bruyant et frénétique de la course automobile. Follement, alors qu'elle fonce à toute vitesse hors de la route, elle essaie de freiner. Mais il est beaucoup trop tard. Plus bas, des résineux, baignés de soleil, étalent leur tapis vert tendre. C'est un endroit splendide pour mourir.
Commenter  J’apprécie          20
Sarah a toujours aimé la vitesse, les éclats des réverbères sur la carrosserie, la sensation du moteur sous ses pieds. Gamine, elle rêvait déjà de faire le grand huit comme son frère. Jeune adolescente, elle participait aux courses que Nathan organisait avec ses copains sur les chemins de campagne. Elle se saoulait du bruit des moteurs. Ils roulaient sur n'importe quoi : vélos, mobylettes trafiquées, motos, puis voitures dès qu'ils ont eu le permis. À dix-huit ans et trois mois, l'un comme l'autre.
Commenter  J’apprécie          20
Quand elle a eu ses premières règles, sa mère était déjà morte. Ni son frère ni son père ne se sont portés candidats pour lui expliquer d'où et pourquoi coulait ce sang hors d'elle. Quand la puberté est venue, elle ne s'est pas inquiétée, elle a juste ressenti un vif dégoût. La sexualité lui a également inspiré une répulsion vague, mêlée d'intérêt. Pas assez d'intérêt pour surmonter la répulsion, pas assez de répulsion pour s'en passer complètement.
À ses yeux, le corps vaut dans le dépassement de soi, dans la quête pour se fondre à la tôle, à la route, quand il est pur mouvement vers autre chose que soi.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Elsa Marpeau (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Elsa Marpeau
Elsa Marpeau vous présente son ouvrage "Son autre mort" de la collection "Série Noire" aux éditions Gallimard.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2307802/elsa-marpeau-son-autre-mort
Notes de Musique : Youtube Audio Library
Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
+ Lire la suite
autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (128) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2867 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}