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Ce roman est beau et bouleversant à la fois. Sans filtre ni pudeur , Philippe nous livre ses confessions en forme de chronique d'un drame annoncé, qui en moins d'un été va bouleverser son existence et celui de sa famille.

Philippe est au chômage depuis plusieurs mois et passe ses journées à attendre le retour de son fils Lucas et de sa femme Maud, serveuse dans un restaurant étoilé de la région.
Cette région c'est la Beauce , agricole et rurale.
Sa passion c'est la chasse, dont l'ouverture se fait attendre. Une passion qu'il partage avec ses amis Patrick, Steve , Didier et qu'il rêve de faire découvrir à son fils , plus passionné par les écrans de la télévision ou de son smartphone.
Malgré ses quelques activités de bricolage , Philippe s'ennuie et s'enfonce dans une routine journalière . L'arrivée d'un voisin - ce “ parisien” au mode de vie intrigant- va subitement casser son ordinaire et faire naître en lui des sentiments inédits comme ambivalents. Il va aussi être le détonateur d'une désintégration familiale aussi funeste que brutale .

Difficile de ne pas être touché par ce récit qui vous prend aux tripes page après page . Un roman noir dans lequel le narrateur (Philippe) décrit à son neveu le déroulé des événements qui l'ont entraîné vers l'abîme. Dans ce récit Philippe ne cache rien , ni ses soudaines pulsions , ni ses sentiments ambigus, ni son incommensurable détresse . Car notre personnage principal est un homme perdu qui cherche à se raccrocher à quelques bouées d'espoir. Comme celle de pouvoir partager avec son fils sa passion de chasseur et d'amoureux de la nature. Comme celle de retrouver dans les yeux de sa femme une flamme qui a disparu depuis bien longtemps.
La magnifique écriture d'Elsa Marpeau ne nous épargne rien des tourments de son malheureux protagoniste. Elle parvient sans mal à nous faire ressentir de manière extrêmement intense cette détresse qui affleure, ces quelques moments d'exaltation , aussi, lors des repas dominicaux avec ses amis , lors de ses souvenirs de chasse - cette chasse souterraine au blaireau dans laquelle le panache prévaut à la mort de l'animal est un grand moment d'humanité - ou lors du mariage de son ami. Un personnage qui m'a ému par sa fragilité. Un chasseur qui nous rallierait presque à sa cause tellement il ne fait qu'un avec cette nature qu'il respecte et qu'il nous décrit, toujours aussi émerveillé, avec ces mots d'une tendresse et d'une justesse infinie.
C'est aussi un roman où les hommes jouent souvent les premiers rôles ( pas toujours dans la finesse) dans cette France de la ruralité où Meetoo ne s'est pas encore immiscé mais où la force de l'amour peut sauver un couple où l'anéantir sans prévenir.


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Philippe est au chômage et a du mal à occuper ses journées. Il adore la chasse et a quelques potes mais ça ne fait pas tout. Il initie son fils en lui achetant un fusil et ne s'entend pas trop mal avec sa femme qui, du coup, est la seule à ramener l'argent au foyer.
La vie de Philippe évolue avec l'arrivée de Julien, le nouveau voisin venu de Paris : il se met à l'espionner, quelque chose l'attire, le fascine chez ce gars mais quoi ? D'autant que le parisien cultive le secret. Philippe essaie de l'intégrer à sa bande d'amis chasseurs mais Julien n'aime pas ça et les autres ne l'acceptent pas vraiment, surtout Patrick.

Le lecteur est prévenu dès le départ qu'il s'agit d'un roman noir, mais pas d'un polar ; ces deux styles étant souvent liés. Je qualifierais cette histoire de drame familial : il y a quelques moments longuets mais ça passe car le roman est court. Ce n'est pas trop le genre que je lis habituellement donc j'ai du mal à dire si j'ai aimé ou pas mais L'âme du fusil reste un titre à découvrir.
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Dans la Beauce, de nos jours.
Philippe est au chômage, sa femme travaille en horaires décalés et Lucas, son fils, est un adolescent très scotché à son téléphone portable.
Il passe son temps à observer son nouveau voisin, Parisien, qui le bouleverse, le dérange, bref le fascine.
En lui faisant une place dans son cercle familial et dans son groupe d'amis, il va ouvrir la boîte de Pandore.
Nous sommes dans la France profonde, celle des chasseurs-écolo (sic) et si les personnages sont assez rustres, ils n'en ressentent pas moins des sentiments, ils respectent un code d'honneur et des traditions.
Philippe est le narrateur de cette histoire, très banale, tellement banale que le style de l'autrice, qui au demeurant n'est pas mauvais mais ne brille pas non plus par l'excellence, ne parvient pas à élever le propos au niveau de la tragédie antique sous-jacente.
Il y a un certain suspens et de belles pages sur la nature mais je n'ai pas retrouvé l'ambiance oppressante de L'Été meurtrier (Sébastien Japrisot) ni même de L'Été circulaire (Marion Brunet).
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Un polar ?.... peut-être , sans police,sans morale socialement fédératrice ... surtout rural et noir .

Philippe, au chomage longue durée, traîne, isolé, dans son logis, durant l'absence de son épouse , serveuse, et de son cher fils scolarisé adolescent.
Isolé ? Pas complètement , il a quelques amis proches, et chasseurs, comme lui. Son espoir : tranmettre cette passion au gamin et l'intégrer au groupe.
Survient un nouveau voisin, à portée de jumelles. Donc à espionner. Et là, tout les petits rituels de cloporte déraillent .
Philippe est donc chasseur, et il nous assène l'apologie de cette activité avec passion, et de facon primaire.
Elsa Marpeau, visiblement connait bien le milieu de la chasse. l''a-t-elle lu ? ou vécu ?
Perception caricaturée à l'extrême Car le milieu présenté, est comparable à celui du sketch des Inconnus :grossier, vulgaire, sans remise en cause de différents poncifs. L' entourage féminin reste assimilable à du matériel consommable, mais nullement à une belle arme ou un bon chien. Lequel "materiel" parait bien s'en accommoder : c'est la loi du groupe !... et transmise par la tradition ?

Pas de morale ? En fait, pas la notre... du moins je l'espère.
Pour ce Roman Noir(*) _ et caricatural à l'égard d'un groupe rural qui peine à survivre face à l' "écologie nouvelle " et à la "libération de la femme" _ 3 /5.

(*) Roman Noir de bonne mouture.
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La rentrée littéraire à La Noire, c'est le nouveau roman d'Elsa Marpeau. Et quel roman !
Il est rare, trop rare même, qu'un roman me donne l'impression d'être celui que j'attendais depuis un moment.
Pourtant, moi qui suis fermement anti-chasseurs, ça partait mal puisque le narrateur, Philippe est un passionné de chasse. J'aurais dû, en principe, le détester dès les premières pages.
Ce roman est en fait une lettre qu'écrit Philippe à son neveu Pierre. Testament, confession ? un peu des deux.
Il raconte l'arrivée en face de chez lui, de l'autre côté du lac, de Julien, un Parisien. Ce nouvel arrivé va peu à peu l'obséder et ni le futur enterrement de vie de garçon d'un de ses compagnons de chasse, ni l'initiation de son fils de 16 ans à la chasse, n'arriveront à lui faire oublier ce voisin.
Le jour où il prend l'initiative d'accueillir ce voisin chez lui pour le présenter à sa femme et à leurs amis, il était loin de se douter que le drame avait déjà commencé.

L'écriture est magnifique. On lit cette histoire écrite avec les mots maladroits d'un taiseux de la campagne, un homme qui écrit sa confession alors qu'il a tout perdu. C'est une quête de pardon, un cri de désespoir d'un homme seul que la culpabilité écrase. le style de l'autrice vous écrase tout autant et vous tient sous sa semelle jusqu'à refermer le roman.

C'est un bijou de roman noir comme il y en a peu, qui nous touche car les personnages semblent tragiquement réels, humains. Il n'y a pas de héro, il n'y a même pas de vrai sale type, il y a un environnement, il y a la méfiance maladive envers un étranger qui vient s'installer, il y a les on-dit et l'effet de meute, il y a la précarité, la jalousie et surtout la fierté.

Je n'ai pas pour habitude de parler de « coup de coeur » mais là, je suis bien obligée d'avouer que c'en est un, la plus belle lecture de cet été, même si d'autres ont aussi été de grande qualité.

Lien : http://www.evadez-moi.com/ar..
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Sans emploi, Philippe s'ennuie. Il passe principalement son temps à attendre le retour de son fils du lycée et celui de sa femme, serveuse dans un grand restaurant étoilé. Seul le dimanche s'éclaircit un peu, grâce aux dîners avec ses copains ou aux parties de chasse au blaireau. C'est lors de l'une d'elles que Philippe rencontre Julien, son voisin récemment arrivé de Paris, en train de se baigner nu. Philippe devient obsédé par ce nouveau venu et se met à l'espionner...

Il n'y a que la chasse, dont certaines techniques sont amplement décrites, qui ait vraiment un sens dans la vie de Philippe, et l'intérêt progressif de son fils pour cette activité à laquelle il le voit, et non sans fierté, s'y intéresser. Dans la longue confession qu'il fait à Pierre, dont on comprendra plus tard qu'il s'agit de son neveu, il se montre sans fard, un peu passif, un peu lâche, et rongé par la culpabilité. Il avoue sa fascination pour le nouveau venu, au point de forcer son entourage à l'accepter. Malgré lui, il a fait entrer le loup dans la bergerie… C'est une lente mais implacable mise en place d'une intrigue où l'addition de menus incidents va mener, de façon insidieuse, et presque à l'insu du lecteur, vers le drame. Que, comme Philippe, on n'a pas vu venir.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Elsa Marpeau est également scénariste et ça se sent dans son écriture, elle va à l'essentiel, tout en nous offrant une intrigue sous haute tension à travers ses personnages qui ne manquent pas d'étoffes.

Tel un bon film noir, l'âme du fusil nous happe pour nous laisser au final, scotché sans rien avoir vu venir, ayant imaginé certains faits pour en découvrir des biens pires.

Un scénario à la hauteur et une écriture toujours aussi belle et qui s'adapte à merveille à la langue de ces campagnards et particulièrement à celle de ce taiseux qui nous confie son histoire.

Une histoire où la fierté des hommes attachés à leur campagne transpire entre ses pages, tout en nous rappelant qu'un être humain avec un fusil en main, qu'il soit chasseur ou pas, peut difficilement éviter une tragédie quand la jalousie se pointe dans sa ligne de mire.

Pas étonnant que la noire de chez Gallimard accueille cette plume noire de qualité supérieure.

J'ai adoré et pourtant suis loin de porter les chasseurs dans mon coeur, mais celui-ci fera l'exception.

Chronique complète sur mon blog ➡️Lien ci-dessous :
Lien : https://madosedencre.over-bl..
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Philippe passe sa vie à attendre : le retour de sa femme du travail, de son fils du lycée, l'ouverture de la chasse. Philippe a perdu son travail depuis longtemps et assiste, impuissant, au délitement du climat. Seule la chasse, dans les grands espaces de la campagne où il vit, lui permet de remplir les trous de sa vie. Mais quand s'installe un voisin dans la maison près du lac, un parisien, son existence bascule : ce voisin le fascine, le trouble, autant qu'il l'obsède et, maintenant, ses journées sont bien occupées. Il l'observe, guette ses allers-venues, empli de sentiments interlopes. Il n'a pas compris qu'un drame est en route et qu'avec l'arrivée de ce voisin, son existence va radicalement basculer.

« L'âme du fusil » est un superbe roman d'Elsa Marpeau, petit bijou de noirceur, condensé, qui déplie une intrigue humaine et sociale sur fond d'une nature sauvage, déréglée.

La construction est bien pensée : un prologue, deux parties portées par des titres évocateurs, un épilogue, une intrigue orientée vers la chasse, la prédation. le style est efficace, incisif, le point de vue narratif est celui de Philippe dans l'esprit tourmenté duquel le lecteur s'immerge, plonge, jusqu'à se fondre en lui.

Les descriptions de grands espaces, de moments de chasse sont portées par l'enthousiasme de Philippe qui veut montrer l'éthique qui le porte, lui et ses compères, dans cette activité. Quoi que l'on puisse penser de la chasse, il n'en reste pas moins que les descriptions des moments d'affût, de quêtes des proies, accompagnés des chiens sont d'une rare puissance. Mais ces moments comme hors du temps sont vite rejoints par leur pendant : la noirceur de l'âme humaine quand elle est mue par la haine, la vengeance ou des sentiments troubles, et qui la conduit à la violence. La prédation, la volonté de conquête, c'est aussi celle des femmes, que les hommes voient comme des trophées, éphémères. Et pourtant, dans cette galerie d'hommes – et de femmes – cabossés, il est des portraits nuancés, des instants de grâce qui peuvent les saisir, quand la pureté des sentiments se fait si claire qu'elle ne peut que sidérer.

« L'âme du fusil » est un roman noir bref, qui se lit d'un trait, dans l'attente du point de bascule, où une lumière pourra se faire sur les événements, à défaut d'un pardon, d'une rédemption.
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Philippe, quinquagénaire au chômage, s'ennuie pendant que sa femme trime et que son fils est au lycée, jusqu'au jour où il voit le nouveau voisin nager nu dans le lac. Notre homme se met alors à l'espionner sous le prétexte d'une juste méfiance envers ce jeune parisien oisif venu parmi les rudes campagnards.
Dès lors le voisin devient le centre de sa vie, il l'épie sans cesse et sa nudité suscite en lui un désir qu'il enfouit vite sous une couche de colère, ou déplace en « ce n'est lui que je désire mais le belle amante que je lui attribue »
La même pulsion incite Philippe à inviter son voisin afin de l'exhiber, telle une conquête, devant ses potes et sa femme; et lui, le Lucien parisien fait le beau, subjugue l'assemblée, leur apprend à jouer au poker
Et Philippe, toujours en proie à sa fascination, ne veut rien voir des signes avant-coureurs du drame

Présentée comme écrite par Philippe, cette confession est celle d'un homme qui, par manque de langage, par facilité aussi, se laisse conduire par ses pulsions et ses fantasmes, créant ainsi une chaîne de réactions désastreuses
Véritable cas d'école pour un psychanalyste, ce livre riche et profond est tel une tragédie où les forces obscures se jouent des hommes et guident leurs destins.
L'écriture est fort belle mais les nombreuses pages vouées à la chasse me sont passées par dessus la tête
Lien : https://trancheslivres.wordp..
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"L'âme du fusil " met en scène la vie d'un homme, qui pourrait être votre voisin, un de ceux dont il n'y a pas grand chose à dire. Il est chômeur et il passe son temps à picoler et chasser avec ses potes pour oublier son mal-être, jusqu'au jour où...
Le déclencheur de l'action, c'est le désir. Son moteur, c'est la vengeance. Avec ce qui pourrait n'être qu'une histoire déjà vue, Elsa Marpeau nous propose un très beau roman noir, intense, tant elle est brillante pour analyser les motivations de ses personnages, aller au coeur de ce qu'ils sont au plus profond d'eux-mêmes.
Une écriture puissante et belle au service d'une tragédie poignante à lire absolument.

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Le quatrième de couverture :

Depuis qu'il est sans travail, Philippe passe ses journées à attendre. Attendre que Lucas, son fils de seize ans, rentre du lycée, attendre que sa femme termine sa journée de travail. Il n'y a guère que les dîners du dimanche avec ses copains du hameau, la chasse et la perspective d'y initier son fils qui rompent le fil des jours. Lorsque Julien, un Parisien venu se terrer dans la maison d'en face, débarque, la vie de Philippe bascule.

Il se met à épier ce voisin qui le fascine et l'obsède, cherche à le faire accepter de son entourage qui s'en méfie. Tout au bonheur de se sentir à nouveau vivant et utile, et d'exister pour son fils et ce voisin novice, Philippe ne voit pas poindre le drame.
Lien : http://lesbouquinsdesylvie.fr
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