Le roman qui ne réconcilie pas avec les chasseurs.
Elsa Marpeau ne leur donne pas le beau rôle dans
L'âme du fusil.
Philippe et sa bande de potes. le chômeur obsédé par la chasse. Il irait tous les jours, lui, enfin il y va souvent, même quand c'est pas la saison, de toute façon il est couvert, du moins c'est ce qu'il prétend.
Son souhait ?
Transmettre sa passion à son fils Lucas.
Il y a juste un truc qui le chagrine, c'est ce nouveau voisin qui vient de s'installer, pile en face de chez lui.
Qui est-il ?
Qu'est-ce qu'il fait là ?
Lentement,
Elsa Marpeau tisse sa toile, tend son filet de camouflage, plutôt.
Elle apprivoise son lecteur.
Pendant que le chasseur dresse son chien, nous enseigne les tactiques, nous présente les fusils, nous montre le gibier.
La tension monte.
On sent bien qu'il va se passer quelque chose.
Tous ces personnages ne sont pas là pour décorer, évidemment.
Il y a une odeur de sang.
Mon problème ?
C'est que si les fusils ont une âme, je trouve que les personnages en manquent.
Le récit, c'est en fait le journal que Philippe souhaite transmettre à son neveu, est comme le personnage principal, froid.
L'idée de départ est plutôt sympa, mais il n'y a, pour moi bien sûr, aucun personnage attachant, je n'ai éprouvé aucune empathie, ni pour ces hommes, machos, alcooliques et parfois violent, ni pour leurs compagnes qui ne sont pourtant pas toujours à la fête.
Comme si j'étais Pierre, celui à qui ce journal est destiné, détaché, étonné qu'on s'adresse à lui pour lui raconter une histoire qui ne le concerne pas, même Philippe le pense d'ailleurs.
J'avais envie de découvrir ce roman, je l'ai lu, je suis un peu déçu.
Mais tout ce que je vous dis là n'engage que moi, ne commencez pas à charger votre Browning, le gibier que je suis n'en vaut pas la peine...