Tout avait changé, et rien n’avait changé. C’était beau, tout simplement.
On ne devrait jamais oublier le parfum des fleurs. Il a comme un goût d'enfance. Il procure une énergie paisible.
La mort permet tous les pardons, la mort aide à accepter ce contre quoi on se serait rebellé en temps ordinaire.
Tu n'étais pas faite pour moi, et moi non plus je n'étais pas fait pour moi. Mais on a réussi la plus belle des aventures ensemble, être parents de Lisa, et terriblement nous aimer, sans amour. Lui, tu l'aimes d'un amour que je ne pourrai jamais comprendre, qui me dépasse et qui dépasse l'entendement. Alors, sois heureuse avec lui, fais-moi ce cadeau. Et fais-lui ce cadeau.
Je l'aimais tellement.
Il avait été et serait pour l'éternité l'être qui aurait compté le plus au monde.
Que ma fille ma pardonne...
Mais lui... lui...
Il était mon amant, mon amour, mon souffle, ma vie...
Il était en moi...
Jusqu'au dernier instant, nous connaîtrions un amour plus grand que tout. Plus grand que nous.
Il m’attendait. Depuis quand ? Pourquoi nous avais-je infligé une telle douleur ? Comment avais-je survécu sans lui ? Son absence avait peut-être fini par me rendre malade… Mon corps s’était-il fatigué à lutter contre les souvenirs, contre le manque de celui qui m’avait fait vivre intensément ?
Face à "Nous", la lutte était perdue d’avance.
J’avais fini par apprécier la compagnie de cette douleur qui me rongeait. Elle était fidèle, elle ne m’abandonnait jamais, pas même lorsque, comme cette nuit, je me gavais d’alcool et de médocs. Elle n’était jamais bien loin. Nous partions tous les deux, tels de vieux amants, dans notre monde où apesanteur et réalité n’avaient plus de prise.
Une seule injustice m'assaillait. La pire d'entre toutes. Je remerciait l'entité supérieure-si tant est qu'elle existe-de partir avant elle, les parents doivent se retirer avant leurs enfants. Mais se retrouver orpheline de mère à dix-huit ans ne devrait pas être permis. Un enfant ne devrait pas avoir à vivre un tel drame, une telle rupture si tôt dans sa vie. Comment allait-elle continuer à se construire? Je n'étais pas triste pour moi de eater de grands événements dans sa vie, j'étais effondrée à l'idée qu'à chaque étape importante elle soir remplie de chagrin, qu'elle pense "Qu'aurait dit maman ?" ou "Pourquoi maman n'est-elle pas là ?", "Je voudrais l'avis de maman". Où je serais, je ne souffrirais pas. Elle, en revanche, aurait à subir les assauts de cette réalité. Mais contre ça non plus, nous ne pouvions rien.
Dans ses œuvres, les pauvres ne sont pas tous beaux et gentils. Ni laids et méchants.. Mais ils existent, avec leurs faiblesses, leur grandeur, leurs petitesses, leur humanité. [p. 13]