La mort permet tous les pardons, la mort aide à accepter ce contre quoi on se serait rebellé en temps ordinaire.
Tout ce qui m'importait était Elle.
Mais Elle n'était pas là.
Et Elle n'était pas venue.
Depuis, chaque fois que la maison d'en face prenait vie, j'espérais toujours qu'elle apparaisse enfin.
[Elle me lança un coup d'œil malicieux.
- Je cite Nathan : «Mon père est fou, mais depuis quelques jours, il est totalement allumé, et c'est cool ! » Ma respiration devint laborieuse. Comment était-il possible d'être comblé et d’un bonheur incommensurable et d'un chagrin inconsolable ?]
Lorsque je jouais, je ne voyais plus rien autour de moi, il n'y avait ni public, si scène, ni juge, il n'y avait que le piano et la musique.
Sophie disait de cet instant que cela avait été mon premier sourire. A la minute où mes mains, mes doigts, mon corps, mon être avaient créé ces notes, j’avais su quelle était ma place. L’endroit où je devrais être, l’endroit que je ne devrais jamais quitter.
Je lui avais fait une promesse qui n’avait aucune valeur. Avant de mourir, on peut tout promettre, la lune, monts et merveilles, cela n’engage à rien. On peut se bafouer, piétiner ses serments , on n’en paiera jamais les conséquences.
On ne devrait jamais oublier le parfum des fleurs. Il a comme un goût d’enfance. Il procure une énergie paisible.
Pour la sauvage que j’étais, me retrouver propulsée au milieu de tous ces gens, ces inconnus qui travaillaient avec fougue, étaient en couple pour certains, le choc avait été rude, tant j’étais en décalage avec eux. Vasco était arrivé après tout le monde. Il avait fait sa ronde de bises, moi comprise, il m’avait dit « ravi de te rencontrer, Madeleine » et avait enchaîné sur la personne suivante. J’avais passé l’apéritif assise sur un coin de canapé, sans ouvrir la bouche, me contentant de les observer – lui particulièrement.
Je ne voulais pas leur imposer la culpabilité de vivre. On ne doit pas culpabiliser de vivre. On doit savourer. Jouir de la vie. Encore et encore.
[...] les roses sentait si bon. On ne devrait jamais oublier le parfum des fleurs. Il a comme un goût d'enfance. Il procure une énergie paisible. J'avais oublié que j'aimais ça.