AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,98

sur 3139 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une lecture qui commence sous de bons auspices avec de belles évocations de la vie médiévale. Je sens que l'auteure porte un intérêt majeur à cette époque.
Cette culture ne l'empêche pas d'évoquer les détails pittoresques, la noblesse des sentiments, l'amour courtois, l'âpreté de la vie sans grandiloquence, sans assommage culturel aucun.

L'écriture est belle, riche, sans effets de manche, avec de belles envolées, de franches merveilles, bref, agréable à lire.

Mais…

Beaucoup de personnages dont la partie belle est accordée aux femmes ; les personnages masculins ne jouant, bien sûr, que les rôles vils et stupides.
Les femmes mènent leur monde.
Ce n'est sans doute pas faux, de nos jours non plus, mais le texte, franchement dichotomique, manque, sur ce point seul, de subtilité

Si l'histoire part sur une spiritualité, un mysticisme certain, voire une surnaturalité de bon augure ; soudainement, elle perd tout cela pour devenir, comment dire…….gnangnan

Le viol, la séparation de l'enfant, la perte de la foi, l'espoir, la mort.
L'amour fou, l'amour contrarié, le vol de l'enfant.
tout cela emporté à folle allure, sans demi-mesure, comme bâclé.

Alors sur mon échelle personnelle, je considère ce texte comme très beau par son emballage stylistique, par l'originalité de son sujet, par sa documentation sérieuse, mais je lui retire une étoile à cause de son….sexisme flagrant et contrariant.
Commenter  J’apprécie          4123
A la croisée des légendes fabuleuses, de la chanson de gestes, de la mystique médiévale, et des livres d'histoire, Carole Martinez livre ici un véritable conte pour adultes, un conte merveilleux et cruel solidement documenté sur le quotidien de la vie féodale et l'aventure des croisades, et, c'était gonflé, écrit à la première personne ! Pas évident de se mettre dans la peau d'une adolescente naïve et mystique de 15 ans qui, au 12e siècle, décide de terminer sa vie en priant Dieu, enfermée dans une cellule de 4m2... En plaçant son récit dans un cadre assez méconnu (de moi en tous cas !), celui des recluses au Moyen-âge, Carole Martinez signe une épopée médiévale passionnante à l'écriture poétique et envoûtante. Après le Coeur Cousu, c'est un livre sur les femmes, encore, et plus encore sur la féminité et la maternité, mais aussi un livre qui parle de rédemption, plus que de Dieu lui-même, plus présent dans les prières que véritablement dans les coeurs... Si j'ai beaucoup aimé la première partie, j'ai cependant regretté que le récit de Carole Martinez bascule ensuite dans un genre légèrement trash-pseudo-mystique... même si finalement je me suis laissée bercer par la voix d'Esclarmonde.
Commenter  J’apprécie          350
Seulement 200 pages et que d'efforts pour venir à bout de ma lecture ! Ce roman avait pourtant tout pour me plaire : un destin de femme, le Moyen Âge, les croisades, la religion et le mysticisme.

Tout avait bien commencé ; le premier quart du récit m'avait vraiment transportée dans ce contexte rude du XIIème siècle, aux côtés d'Esclarmonde, cette jeune noble qui refusait le mariage et trouvait refuge dans la foi.

La foi. Je crois bien que le bug est venu de là.

***ALERTE SPOILER***
Au XIIème siècle, la foi et Dieu ne font qu'un ; ils sont omniscients, omniprésents et omnipotents. La foi est chevillée aux corps et aux âmes. La foi fait partie de la vie, de l'identité, du quotidien et de chaque geste des humbles comme des grands. Or, pour moi, au fil des pages, la foi a réellement été la grande absente du récit. Si Esclarmonde n'hésite pas à se mutiler le jour de ses noces, ce n'est pas pour s'offrir à Dieu mais pour échapper à l'hymen ; si Esclarmonde fait le choix de devenir recluse plutôt que d'entrer au couvent c'est d'abord pour se sanctifier et non pour servir Dieu ; très vite, elle tire vanité de son "pouvoir", de son influence sur les simples gens et les pèlerins et c'est presque sans hésiter qu'elle décide de mentir pour conserver son fils près d'elle, le faisant passer pour un miraculé légitimé par ses stigmates dont elle connaît pourtant l'origine pas mystique pour deux sous. En cela, elle ne vaut guère mieux que Martin, le colporteur de reliques de pacotille.

Le mensonge est à la base de presque tous les choix d'Esclarmonde (et je ne m'attarderai pas sur la mise en scène de l'agneau lâché dans l'église pour faire croire là encore à un "miracle"), ce qui n'a eu de cesse de m'étonner puisque que le mensonge fait figure de grave péché au Moyen Âge. D'où ma déception. Je pensais découvrir en ouvrant ce roman le témoignage fictif d'une de ces emmurées vives nées de l'obscurantisme médiéval et je me suis trouvée en présence d'une héroïne romanesque dont le discours, servie par une plume plus maniérée que poétique, m'a oppressée jusqu'au dégoût. A ma grande déconvenue, je n'ai pu reconnaître à la recluse, malgré ses épreuves bien réelles, ni grandeur, ni courage, ni élévation, ni sainteté.

Une rencontre très attendue qui m'aura donc désenchantée. Le charme tant vanté n'aura pas opéré sur moi.

A noter tout de même de beaux moments de narration autour de la maternité.

Challenge PETITS PLAISIRS 2014 - 2015
Challenge ABC 2014 - 2015
Commenter  J’apprécie          338
Au XIIe siècle, il était impensable qu'une femme refuse d'épouser celui qui lui était choisi. Pourtant c'est ce que fit Esclarmonde, fille du Seigneur des Murmures.
Le jour de ses noces, elle demande à être emmurer dans une cellule contre la chapelle du château pour se consacrer à Dieu et à la prière. Seulement tout ne se passera pas forcément comme elle le souhaite. Elle devra faire face à la force des croyances locales et à son père.
Teintée de mystique, cette histoire recèle de vérités sur l'époque médiévale. Les légendes et croyances païennes sont encore bien présentes même si l'église tente de les éradiquer en mettant en avant ses saints. le système vassalique est bien décrit dans ce livre: "oeil pour oeil, dent pour dent".
J'ai apprécié l'écriture, mais c'est certainement le côté sauvage de certains personnages qui m'a empêcher d'apprécier ce roman dans sa totalité.
Commenter  J’apprécie          300
J'ai été peu sensible à ce roman. Il est bien écrit, mais je ne suis pas tombée sous le charme. J'attendais plus d'émotions de ce livre. Ce n'est pas un coup de coeur, pas même une rencontre littéraire qui fera date dans mes annales, juste un texte parmi tant d'autres. Dommage.
Lien : http://araucaria.20six.fr
Commenter  J’apprécie          292
Du Domaine des Murmures est un roman historique intéressant mais pas exceptionnel.

Au XIIème siècle, le jour de ses noces, Esclarmonde demande à être emmurée dans un reclusoir jusqu'à sa mort, espérant ainsi vivre libre et indépendante tout en se vouant à Dieu.

Forcément, il est question de religion. Carole Martinez met à mal miracles et reliques et oblige son lecteur à interroger sa foi. Quel rôle l'Église joue-t-elle ? La foi en Dieu ne se situe-t-elle pas ailleurs ? Foi, religion, mensonge, superstitions, miracle, pardon : tout est source d'interrogations.
Le passage sur le périple des Croisés est très intéressant et m'a donné envie d'en savoir plus.

Il est aussi question dans ce récit de la place de la femme dans la société de l'époque, son rôle se bornant à épouser un homme choisi pour elle et à lui donner de beaux enfants sains. C'est par le biais de trois figures féminines fort intéressantes et très différentes que l'auteur parle de la condition féminine : Esclarmonde, en choisissant l'emmurement, choisit de se libérer du joug masculin ; Douce, sa belle-mère, s'émancipe en tenant les rênes du Domaine des Murmures ; Bérengère, la fée verte, libère son corps et son esprit en se donnant entièrement à l'Amour et à la Nature.

Enfin, la maternité donne lieu à de très beaux passages dans lesquels chaque maman se reconnaîtra.

Un livre qui se lit bien, qui est historiquement intéressant, dont l'écriture assez poétique est émouvante mais qui ne laissera pas d'empreinte durable dans mon esprit, sans doute à cause des personnages qui manquent de profondeur.

Challenge Multi défis 2017
Commenter  J’apprécie          260
Je comprends tout à fait qu'il est pu avoir un prix!!!!!Prix du concours des lycéens 2011!!!

C'est un livre poignant!!!Il prend aux tripes et les remue dans tous les sens!!!J'ai cru vomir à de multiples reprises …Il est court mais il est intense, truffée d'émotions en tout genre…J'ai adoré l'écriture de Carole Martinez, sa façon de raconter si puissante, tout en mettant en avant les sentiments profonds de son héroine, je pense donc me procurer son premier livre qui déjà me tentait beaucoup de lire…

Entre conte et légende, la vie d'Esclarmonde est bouleversante!!!!J'ai été surprise de voir comment une sainte le devient… Tout cela à cause aux commérages alors que la vie d'Esclarmonde est plutôt dramatique …Seules ses visions ont l'air de lui venir du Divin, tout le reste vient des hommes, de leur peur, puis enfin de leur rage qui les mènera à leur perte…Tout le coté « légende », magie et enchantement de ce livre m'a beaucoup plu, j'aime quand les fantômes sortent de leur tombes pour terrifier la bétise et l'incrudilité des hommes faibles…

J'ai ressenti par contre tout l'amour inconditionnel qu'elle voue à son fils et cela est juste magique, magnifique et bouleversant, surtout quand on sait d'où il lui vient…Elle l'aime au delà d'elle même, et ressort de cette expérience grandie et beaucoup plus forte malgré sa santé qui décline….

Le petit plus: Un livre qui ne laisse pas insensible!!!!

Le petit bémol:R.A.S
Lien : http://fairystelphique.wordp..
Commenter  J’apprécie          231
"Je suis celle qui s'est volontairement clôturée pour tenter d'exister. Je suis devenue la vierge des murmures."
Parce qu'Esclarmonde le jour de son mariage a refusé de dire "Oui" pour se faire entendre dans sa volonté de consacrer sa vie à Dieu, elle est emmurée vivante dans une cellule attenante à la chapelle du château de son père et n'en sortira que morte.
Mais loin de vivre en recluse, le monde au contraire vient à elle et même elle réussit par l'esprit à franchir les barrières de sa cellule de pierre.

Autant le dire tout de suite, je ne suis pas autant enthousiaste que l'ensemble des critiques sur ce livre, et même si je lui reconnais beaucoup de qualités je lui ai trouvé quelques défauts qui viennent contrebalancer mon appréciation de ce récit.

Pour les aspects très positifs du livre, il faut bien le dire, le style narratif de Carole Martinez est admirable et elle utilise et abuse de formulations très poétiques pour le plus grand plaisir du lecteur.
L'entrée en matière du livre revêt d'ailleurs un côté particulièrement enchanteur et j'ai beaucoup aimé certaines remarques de l'héroïne, notamment celle-ci : "La douleur est une saison en soi.".
De plus, avec cette histoire l'auteur dresse une étude précise et ciselée du personnage féminin d'Esclarmonde, présentée dans un premier temps comme une sainte, puis dans un deuxième temps sous un jour plus sombre, particulièrement lorsqu'elle découvre le pouvoir qu'elle a sur les autres derrière ses murs : "A défaut de croire en Dieu, j'ai commencé à croire en moi, en la force de ma parole dont je voyais chaque jour croître l'incroyable pouvoir."
Esclarmonde est sans nul doute le personnage le plus travaillé et le plus précis de tout le récit, c'est en tout cas celui qui connaît le plus d'évolution basculant de la lumière à l'ombre pour revenir à la lumière : "Comment pouvait-on tant apprendre, tant changer, tant souffrir, tant vieillir, en si petit espace ?"
Ce basculement s'explique au regard de l'histoire et même si l'issue de ce personnage était attendue et connue, il n'en reste pas moins que c'est celui qui cristallise en lui les différentes facettes de la personnalité humaine.
J'ai également aimé la dimension fantastique que l'auteur apporte à son histoire, notamment avec une mystérieuse et puissante femme de vert vêtu, ainsi que son inspiration de légendes bourguignonnes.

Maintenant pour les quelques aspects négatifs, je n'ai pas apprécié le traitement du personnage de Lothaire qui bascule trop facilement et sans explication aux deux extrémités, passant du tout méchant au tout gentil.
Ensuite, la réclusion d'Esclarmonde est un peu trop douce et arrangée à la convenance de l'auteur à mon goût.
Dans la réalité, ces femmes ne communiquaient plus avec le monde extérieur, la nourriture leur était jetée car leur fenestrelle était aménagée suffisamment haut pour que la recluse ne puisse y accéder.
A partir de là, la majorité de l'intrigue de l'auteur s'écroule.
Certains dénouements concernant le secret d'Esclarmonde sont sans grande surprise, en tout cas il n'y en a pas eues pour moi.

A travers ce récit oscillant entre poésie et fantastique, Carole Martinez y dévoile un très beau portrait de femme vouant sa vie à Dieu et surtout une très belle plume avec une palette d'émotions.
Certes, sa magie n'a pas totalement agi sur moi, mais je reconnais de grandes qualités à ce récit et à cette auteur.
Une découverte intéressante à approfondir.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
Commenter  J’apprécie          210
Au XIIe siècle, Esclarmonde, fille de seigneur, refuse son destin et le mariage qu'on lui a arrangé. Elle choisit de devenir recluse, morte aux yeux de son père. Mais son plan ne prévoyait pas qu'elle serait violée juste avant son enfermement.

Ce roman m'a d'abord intéressée par son sujet, car si Esclarmonde prend le parti d'être emmurée, elle n'est paradoxalement pas une grande avocate de la cause divine. le parcours de la jeune femme tend plutôt à démontrer à quel point Dieu est une création humaine, un prétexte souvent détourné de ses prétentions affichées. Mais c'est au final surtout le style de Carole Martinez qui m'a intéressée dans cet ouvrage. L'auteure n'hésite pas en effet à employer des termes aujourd'hui désuets, comme « fenestrelle », qui nous entraînent presque sans que l'on s'en aperçoive au Moyen Âge. Aussi, même si les personnages et l'histoire ne m'ont pas complètement séduite, j'ai passé un bon moment en leur compagnie.
Commenter  J’apprécie          170
"Je suis Esclarmonde, la sacrifiée, la colombe, la chair offerte à Dieu, sa part.
J'étais belle, tu n'imagines pas, aussi belle qu'une fille peut l'être à quinze ans, si belle et si fine que mon père, ne se lassant pas de me contempler, ne parvenait pas à se décider à me céder à un autre...
Mais les seigneurs voisins guettaient leur proie.
J'étais l'unique fille et j'aurais belle dot."

Dès l'incipit, Carole Martinez s'inscrit dans un beau style, en partie emprunté à un français ancien (mais pas totalement sinon on aurait souffert ...). le souffle poétique, se heurtant aux sujets dramatiques qu'il évoque, n'en est que plus beau.

A priori, je n'apprécie que peu les romans qui évoquent la religion, et encore plus quand une jeune fille s'enferme volontairement pour consacrer sa vie à Dieu. J'ai failli le reposer à ce moment-là, malgré le style. Et puis je me suis tout de même accrochée, me battant contre ce premier préjugé.

Et finalement on peut dire que le texte est remonté dans mon estime puisque la pauvre Esclarmonde (déjà quand on porte un nom pareil, on a la poisse ... ;)) regrette sa décision assez rapidement. le passage le plus fort du texte, le point de basculement, est celui où elle reprend goût à la vie, où elle rejette la tentation de la solitude de la religion et « À défaut de croire en Dieu, j'ai commencé à croire en moi, en la force de ma parole dont je voyais chaque jour croître l'incroyable pouvoir. ».

Dans cet univers clos, c'est un véritable déferlement d'émotions, de sentiments dans cette fuite de la jeune fille, fuite d'une vie qu'elle ne connaît pourtant pas encore : "Et moi, j'étais entrée dans ma cellule comme en un navire, j'y avais essuyé des tempêtes, abordé des terres inconnues, j'y avais tout perdu et tellement espéré. Comment pouvait-on tant apprendre, tant changer, tant souffrir, tant vieillir, en si petit espace ?"

Mais on découvre aussi que ce n'est pas seulement un roman intime mais un roman de "société". En réalité, j'en viens à douter qu'Esclarmonde ait vraiment choisi son destin à un moment : elle a plutôt subi le poids de cette société moyen-âgeuse qui n'offre comme avenir aux femmes que le mariage ou le couvent. Et jusqu'au bout elle subira les volontés de cette société et du peuple, et le poids des superstitions : car si elle évolue au fil du temps, l'extérieur ne change pas et a entériné sa décision d'enfermement et de sainteté, à laquelle elle ne peut renoncer si facilement.

Au final, c'est un véritable roman d'apprentissage (qui certes se termine assez mal pour l'héroïne, mais ce n'est pas l'essentiel), un chemin vers la vie que l'on parcourt en même temps que la jeune fille.

Et la conclusion de Carole Martinez :

"Certes ton époque n'enferme plus si facilement les jeunes filles, mais ne te crois pas pour autant à l'abri de la folie des hommes. J'ai vu passer des siècles, l'histoire n'a jamais cessé de chambouler nos vies et les évidences sont infiniment fragiles.
Les certitudes sont de pâte molle, elles se modèlent à volonté."
Lien : http://wp.me/p1Gkvs-zi
Commenter  J’apprécie          160




Lecteurs (6021) Voir plus



Quiz Voir plus

Du domaine des Murmures

Comment se nomme la narratrice ?

Cunégonde
Radegonde
Frédégonde
Esclarmonde

9 questions
219 lecteurs ont répondu
Thème : Du domaine des murmures de Carole MartinezCréer un quiz sur ce livre

{* *}