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4,02

sur 2939 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce texte est somptueux ! Il a la profondeur de la vie, le mystère du conte, la beauté de la poésie, le lyrisme de l'épopée, la saveur d'un récit d'initiation et j'en oublie.
Hymne à la liberté, hommage à la révolte des femmes contre la soumission que leur impose une société machique qui ne tient que par le qu'en-dira-t-on, et surtout éloge de l'art, personnage finalement principal du livre, qui permet à la vie de triompher des forces de mort et nous révèle à nous-mêmes, chacun d'entre nous pouvant aider son prochain par les dons qui lui sont propres.
Par beaucoup d'aspects, ce roman m'a rappelé les plus beaux textes d'Andrée Chedid. Moi qui n'aimais pas trop la couture, me voilà convertie...
Somptueux, vous dis-je !
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Quand tu liras le Coeur Cousu, tu liras sous la délicieuse plume de Carole Martinez, l'histoire de Soledad et de sa famille. Des filles surtout.
Tu liras du surnaturel qui te semblera tellement opportun et naturel que tu y croiras.
Tu frissonneras.
Tu poseras ce livre lourd sur tes cuisses, tu renverseras ta tête en arrière et tu serreras les bras. Pour imaginer plus. Pour imaginer mieux.
Tu sentiras la poussière du sable, mais cela ne te gênera pas.
Tu liras les secrets qui se transmettent chez les filles de cette famille. Tu liras la magie dans les doigts de Frasquita, la mère. Doigts de fées, on la disait sorcière.
Tu liras la méchanceté des simples. La rudesse de la pauvreté.
Parce que tu vois, tu le liras. J'en suis sûre.
Lien : http://ausautdulivre.blogspo..
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Soledad est née dans un petit village du sud de l'Espagne dans les années 1930.
Elle nous raconte l'histoire de sa mère, Frasquita, une couturière aux dons magiques, étranges transmis par sa mère et d'autres femmes de la famille avant elle.
La lecture de la description de la boîte à couture dont Frasquita hérite ressemble à un véritable coffre de pierres précieuses.
Mariée à un homme au tempérament plus coq qu'un coq, la jeune couturière doit fuir son village, seule avec ses six enfants car son galant de mari a perdu un combat de coqs où il avait joué sa femme.
Les enfants sont aussi pourvus de dons surnaturels tous différents.
Carole Martinez nous livre un conte cruel, fantastique, humain très imagé dans une Espagne catholique mais aussi superstitieuse.
C'est le premier roman de Carole Martinez que j'ai lu en 2011 et j'avoue que c'est celui qui m'a le plus marquée pour la force de la transmission du don spécial de couturière transmis de génération en génération car elle en recoud des lambeaux de tissus de toutes sortes : d'étoffes ou de peaux...
L'écriture est très travaillée tout en restant naturelle.
Grâce à mes fiches, j'ai pu relire le roman en ciblant les passages que j'avais préférés lors de ma première lecture.
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Sûrement attiré par des avis élogieux, je me suis lancé dans la lecture de ce roman que je pensais bêtement, au départ, destiné principalement aux femmes. Comme je me trompais!

Le prologue présente Soledad, une jeune femme qui vit chichement dans une région désertique. Elle ne veut pas se marier et elle ne veut pas transmettre le secretcontenu dans un coffret transmis de mère en fille et de soeur à soeur. Mais elle ressent le besoin de raconter les aventures extraordinaires de sa famille un peu magique.

Il faut dire que sa mère, Frasquita, a hérité de ce coffret un don exceptionnel de couturière. Si bien, qu'il ressort de schaque vêtement cousu par ses soins, un charme éblouissant.

Mais ce merveilleux don, s'il apporte joie et félicité, attire aussi la jalousie des commères du village qui, aussitôt installée, mène au malheur. Magique rime avec tragique. Et cette réputation de magicienne ou de sorcière la contraint à fuir le sud de l'Espagne. Et c'est un long voyage à pied et en charrette qui commence pour Frasquita et ses enfants.

Je me trompais car le périple de ces femmes ouvre sur un monde. Un monde un peu comme le nôtre, parfois violent et horrible. Mais elles continuent leur périple où l'espoir demeure, malgré tout.

Si vous aimez le merveilleux et la cruauté des contes vous aimerez cette épopée!
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J'ai plongé en apnée dans le Coeur cousu. Sous le charme du talent de conteuse de Carole Martinez. Et j'ai mis mes pas dans ceux de Frasquita , l'héroïne principale de ce roman. A l'écoute de la voix de la narratrice, Soledad, sa dernière fille qui va reprendre le récit que lui a fait sa soeur ainée Anita. Une lignée de femmes, maudite.
Je me suis laissé emporter par ce récit polyphonique où conte et réalité sont intimement liés tout comme le sont tout au long du récit la vie et la mort.
C'est dans une Espagne du Sud pleine de superstitions et de rites religieux, où la pauvreté le dispute à l'ignorance et à la violence que prend naissance l'histoire de Frasquita et sa descendance.
Frasquita, "l'ensorceleuse" qui hérite, comme toutes les femmes de sa famille, d'une toute petite boîte à couture dont on devine très vite le fort potentiel symbolique.
Frasquita, aux doigts d'or, tisse, brode et coud des habits de lumière.
Frasquita, la faiseuse de miracles, coud et recoud aussi ceux qui -hommes ou animaux- sont victimes de la violence des humains.
Mais Frasquita la maudite, traîne la mort derrière elle et voit disparaître ou mourir ceux et celles qu'elle a approchés de trop près.
Alors elle fuit, devient la femme aux semelles de vent qui traîne sa marmaille derrière elle dans une épopée donquichottesque qui va l'emmener loin, très loin derrière la mer...
J'ai aimé ce mariage étrange du merveilleux le plus débridé et du réalisme le plus sombre qui fait qu'à un moment tout bascule et que l'on plonge du paradis en enfer. La scène du mariage de Frasquita, par exemple, commence dans une sorte d'éblouissement collectif pour s'achever dans un simulacre de viol.
C'est aussi le grand souffle épique qui balaie certaines scènes qui m'a plu car comment mieux rendre compte de cette thématique de la liberté qui parcourt tout le roman : celle à laquelle aspire des masses paysannes brutalisées par une soldatesque impitoyable ; celle à laquelle aspire Frasquita qui va se rendre compte qu'elle a le droit et le pouvoir de transgresser ce que la tradition lui a transmis .
Ce qui m'a aussi frappé dans ce roman c'est la place et l'importance de la transgression, celle du désir qui balaie tout devant lui, coupe les liens avec la communauté et pousse les êtres soit vers la fuite pour Frasquita soit vers la mort comme on le voit avec Eugenio, l'ogre qui aime trop les petits enfants.
C'est bien sûr l'ombre de la tragédie antique qui plane sur tout le roman avec heureusement des plages d'un lyrisme incantatoire à couper le souffle comme celui ou la narratrice retrace dans un magnifique passage comment est né le long poème d'Anita et comment l'histoire de sa famille a pris naissance au coeur des mots. Pouvoir magique de la voix et des mots : sans doute une des clés de ce livre que j'ai posé à regret...
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Les fameuses Piles à lire des lecteurs renferment parfois quelques pépites qui sont exhumées au gré des humeurs et des envies.
Le livre de Carole Martinez, que l'on m'a gentiment offert, n'est resté que quelques mois dans ma PAL et il en est sorti, allez savoir pourquoi, à un moment particulier de ma vie, comme si le destin s'en était mêlé. Comme si cette lecture était tombée à point pour amener un peu de lumière dans un des moments les plus sombres de mon existence.
J'ai suivi, sous la plume envoûtante de la romancière, le périple de Frasquita Carasco et sa famille. Un voyage initiatique et poétique, intemporel, beau et terrifiant à la fois.
Véritable conte fantastique.
C'est la plus jeune fille de l'héroïne qui raconte.
Tout commence dans un petit village andalou. Une boîte mystérieuse que la mère de Frasquita lui demande d'enterrer secrètement et qu'elle passera des jours à chercher.
Dans cette boîte ?
Rien de magique.
Enfin... peut-être que si, finalement.
C'est son contenu qui va décider de l'avenir de celle qui va devenir mère à son tour et de ses enfants.
C'est d'abord un coeur qu'elle va coudre, puis viendront, au fil des ans, s'y ajouter de nombreux  tissus et même des chairs, qu'elles soient animales ou humaines.
Si Frasquita manie le fil et l'aiguille avec une dextérité incroyable, Carole Martinez, elle, brode un texte merveilleux, c'est de la dentelle.
Dès les premières lignes on est saisi.
Cette femme au destin extraordinaire nous fascine et chacun de ses enfants avec elle.
Chacun a une spécificité, chacun a un rôle à jouer.
Le temps défile sous nos yeux sans que l'on sache où l'on en est. Les enfants grandissent. La famille traverse des épreuves, voyage, fait des rencontres qui vont bouleverser son quotidien.
La vie, l'amour, la violence, la mort, les joies, les peines, la narratrice nous fait tout vivre, dans une langue maîtrisée par l'auteure.
J'ai adoré ce livre.
J'ai été emporté par les mots.
J'ai accompagné les personnages, marchant dans leurs pas.
J'ai imaginé les doigts agiles suturant les déchirures du monde.
Cette boîte, que se transmettent les femmes de génération en génération, vous intrigue ?
La posséder, heureux présage ou.... malédiction ?
Si votre coeur de lecteur est en berne, voici un roman qui va vous faire du bien, n'en doutez pas.
Il y a des personnes qui vous connaissent si bien qu'elles savent vous faire cadeau d'une lecture qui va vous émouvoir et que vous n'auriez sans doute jamais découvert sans elles.



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Un livres de femmes, sur les femmes, pour les femmes. Cela n'est pas forcément mon truc de classer un livre en fonction du sexe de son public, mais là j'ai vraiment du mal à imaginer un lecteur masculin aussi captivé qu'une femme par ce livre. Mais j'espère me tromper.
J'ai été happée par ces destins féminins, je me suis attachée à cette famille. Je me révoltais contre le mauvais sort qui s'acharnait, frémissais quand une lueur d'espoir pointait son nez, avais envie de les secouer parfois.
Ce voyage au bord de la magie et du merveilleux a été envoûtant.
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J'aime le rêve, le merveilleux, l'onirique, l'imaginaire, et ceux qui l'aime comme moi aimeront "Le coeur cousu".
Il s'agit d'un roman qui fait penser à un conte, tant l'imagination y règne. Il me rappelle les excellents moments que m'a fait passer Garcia Marquez
L'histoire est à la fois simple et compliquée ; et il y a beaucoup de rebondissements dans ladite histoire. Et aussi beaucoup de poésie… Car "Le coeur cousu" est un roman poétique, un peu à la manière de "Soie", d'Alessandro Barricco…
Il est rare de découvrir tant de talent, tant de richesse émotionnelle, une telle poésie, un tel onirisme, dans un premier roman et, quel plaisir quand on en rencontre !...
Un premier roman tout à fait excellent !...
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Comme toutes les femmes de sa famille, Frasquita a un don. Armée de son aiguille et de son fil, elle peut tout faire : transformer le moindre torchon en un tissu fin et resplendissant, recoudre et rafistoler entre elles les chairs déchirées ou meurtries, insuffler de la couleur et de la beauté dans un monde triste et terne.

Elle connait les prières de l'ancien temps, celles qui permettent de guérir, de réparer et de ranimer, celles qui osent flirter avec le monde des morts. Ce savoir ancestral, c'est sa mère qui le lui a transmis, à travers un petit coffret accompagné d'incantations longtemps marmonnées. Mais cet héritage, loin d'être une bénédiction, a tout d'un lourd fardeau et va condamner Frasquita et sa tribu à une vie d'errance, de folie et de douleur ! Alors, si vous voulez connaître leur histoire, laissez-vous guider par Carole Martinez et lisez « le coeur cousu »…

Ayant découvert Carole Martinez à travers le magnifique « du domaine des murmures », je connaissais déjà son immense talent de conteuse et pourtant, le souvenir que j'en avais était bien en dessous de l'enchantement et du plaisir que m'a procuré « le coeur cousu » ! Tous les ingrédients du conte sont réunis : une histoire familiale compliquée, des apparences trompeuses, la fuite inévitable, des éléments magiques, et la tradition orale qui permet de véhiculer et de faire vivre le mythe à travers les années et les continents.


A tout cela, Carole Martinez ajoute une bonne dose de tragédies qui rendent le récit de cette famille en exil encore plus épique et bouleversant. La plume est belle, travaillée, presque mélodieuse par moments et nous emporte avec elle dans des contrées arides et hostiles. le lecteur se laisse bercer avec un infini plaisir par la voix de Soledad et ce n'est qu'à regrets qu'il referme le livre sur l'histoire de la famille Carasco…

Bref, vous l'aurez compris, Carole Martinez est une magicienne des mots et chacun de ses livres est un enchantement à lui tout seul !

Challenge des 7 familles
Challenge ABC
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Je viens de terminer le coeur cousu il y a à peine deux heures et je suis bien en peine de trouver les mots pour exprimer mon ressenti.

Dire que j'ai aimé ce roman est peu dire tant mon petit coeur a battu violemment pendant ma lecture. Dès les premières pages, j'ai été saisie par la beauté du texte et par sa magie. le style de l'auteur diffère de celui du Domaine des Murmures et de la Terre qui penche mais il est tout aussi enivrant.

Le texte est fort, poétique, onirique, déroutant, sensuel, cruel, émouvant, cru... Totalement étourdissant.
Je suis encore un peu ivre de cette lecture ce qui explique ce retour de lecture bref et désordonné ! J'en suis désolée mais il y a des livres qui me font tellement d'effet que j'ai du mal à en parler. le coeur cousu fait partie de ces livres là.

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