J'en suis à plusieurs titres lus de la collection "jeunes adultes" des éditions Scrineo et pour le moment, aucun ne m'a déçue ou ennuyée.
Les enfants de Peakwood commence avec un dramatique accident de bus, revenant d'une sortie scolaire. Pour conjurer le sort des victimes, Chayton Featherfield, médecin de la ville et père d'une des enfants, fait appel à son père, chaman d'une réserve. A Peakwood, Montana,
Rod Marty procède à un rituel indien alors qu'à Ludlow, Maine,
Stephen King conduisait Louis Creed jusqu'à un cimetière des indiens Micmacs dans
Simetierre. Mais l'effet recherché est similaire. Et comment ne pas comprendre?
Dix années ont passé, les enfants ont grandi, sont désormais des adolescents. Peakwood mène une existence banale de petite ville banale. On suit le quotidien des lycéens, avec les caractères types du genre : le surdoué coincé et solitaire, le capitaine de l'équipe de football américain arrogant et brutal, la chef des pompom girls à ses pieds, etc.
Un tout petit fait, réalisé inconsciemment, va rouler comme une petite pierre qui déclenche une avalanche. L'équilibre de Peakwood se déstabilise jusqu'à atteindre son paroxysme avec l'annonce de l'arrivée d'un blizzard. le froid ne rigole pas dans le Montana (un des personnages raconte que le record de chute de températures en 24h fut de 55°...; je ne sais si la donnée est véridique mais ça fait froid dans le dos et désolée pour le jeu de mots).
Rod Marty signe avec
Les enfants de Peakwood un roman captivant, à l'atmosphère tendue et vite oppressante. Les divers protagonistes sont bien amenés; je me suis attachée à les suivre au long des pages. le caractère fantastique, lié à la magie indienne qui apporte beaucoup d'intérêt à l'intrigue, n'exclue pas les émotions. Dès le départ d'ailleurs puisqu'on se met aisément à la place des parents confrontés aux conséquences immédiates de l'accident. le roman soulève les mêmes questions que son prédécesseur
Simetierre. Face à la mort de son enfant, a fortiori de façon si brutale, que serions- nous prêts à faire?
Les événements qui surviennent dix ans après apportent aussi leur lot émotionnel face à la peur, face à la folie, la solidarité et même l'amour.
Les enfants de Peakwood n'est donc pas qu'un récit horrifique mais tout simplement une bonne histoire, bien racontée. Même si certains personnages sont stéréotypés,
Rod Marty parvient par sa narration à faire oublier cet aspect. J'ai vu que l'auteur avait écrit un second livre; je le découvrirai avec grand plaisir.