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EAN : 9782251722269
352 pages
Les Belles Lettres (18/01/2016)
4/5   4 notes
Résumé :
Du 5 mai au 17 septembre 1902, cloué dans son lit par une tuberculose osseuse depuis sept ans, le poète Masaoka Shiki, âgé de 34 ans, publie presque chaque jour quelques lignes dans le grand quotidien Nihon : 127 livraisons au total. Il mourra le 19 septembre ; l'oeuvre sera reprise en volume peu après sa mort. Loin de tout lamento, échappant à toute définition préalable, l'écriture constitue ici une sorte de perfusion inversée, de drainage.
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Ce beau livre commence assez mal, avec la préface oiseuse et égocentrique d'un certain Philippe Forest qui parle de lui en croyant imiter le style si personnel de l'auteur qu'il est censé introduire. Mais le principal vient après, à savoir le journal de maladie tenu par Masaoka Shiki tout au long de ses derniers mois de vie : chaque jour, il envoyait un texte, billet, chronique, remarque, au journal qui l'avait employé et qui publiait ses notes jour après jour, sous le titre "Un lit de malade six pieds de long". Cette pratique participe du journal intime, de l'écriture de soi, mais la publication journalière ôte presque tout caractère intime aux textes, dont la brièveté ne convient pas non plus à la méditation ni à l'essai approfondi. Enfin, une précieuse postface du traducteur décrit et analyse les trois entreprises autobiographiques de Shiki dans des journaux quotidiens, "Notes éparses d'un homme couché", "Une goutte d'encre" et "Un lit de malade six pieds de long", seul traduit ici. D'abondantes notes aident aussi le lecteur à s'orienter dans ce Japon de l'ère Meiji, parmi les amis de l'auteur et dans son univers culturel si particulier.

Première observation : ce journal "extime" (et non intime) est un vrai traité informel sur le bon usage de la maladie. Très honnêtement, Shiki nous prévient qu'il souffre, hurle, et passe par des moments atroces, sans aucun espoir de guérison. Il n'en profite pas pour prendre des poses, comme beaucoup de mourants (Céline a écrit une belle page là-dessus), mais explique comment il arrive à prendre, quand même, de petits plaisirs au milieu même de la douleur et du désespoir. Nous sommes loin du satori et du culte spectaculaire de la mort, images d'Epinal et caricatures courantes du Japon en Occident. Ce qui frappe dans la sagesse de Shiki, sagesse qu'il retire de la maladie, c'est sa simplicité et son honnêteté. Telle est la figure de malade qu'il se construit au fil des pages. Le lecteur en quête d'émotions, de claques et de ressentis bouleversifiants, comme il y en a tant sur Babelio, ira chercher ailleurs de plus vulgaires divertissements.

Deuxième observation : on apprend beaucoup de choses sur le Japon de l'ère Meiji, du nom de l'empereur Mutsuhito qui lança la modernisation du pays en prenant l'Occident pour modèle, l'année même où naquit l'auteur. Le Japon est la seule nation non européenne à avoir gardé la maîtrise de sa modernisation sans renoncer à son identité propre, mais en choisissant les éléments pertinents à importer et à adapter. Le pays ne semble pas avoir eu à subir les pressions coloniales qui ravagèrent la Chine avant l'ère communiste, qui paracheva cette destruction en instaurant une dictature à la russe et à l'allemande. Le poète de haikus Shiki, justement, a fait partie des "acteurs culturels" qui tentèrent de moderniser la tradition littéraire et picturale, en renouvelant l'art du haiku et du waka, genres poétiques traditionnels. Il n'eut pas le temps de se consacrer à la prose.

Dernière remarque, que je me risque à faire : le genre littéraire que Shiki illustre, "les essais au fil du pinceau", est une forme de prose consacrée aux anecdotes, aux remarques faites en passant, incluant des vers et de menus propos apparemment sans prétention. Ce genre s'enracine peut-être dans la forme chinoise très ancienne, apparue au V°s sous le nom de "conversations pures" (qingtan), réunies en un premier recueil par Liu Yiqing (403-444), "Le nouveau miroir du monde" (Shishuo Xinyu, cf Ivan P. Kamenarovic, "La Chine Classique", Guide des Belles-Lettres p. 177). En racontant sa maladie et en donnant au genre canonique de l'essai au fil du pinceau son empreinte biographique personnelle, Shiki renouvelle la tradition de la prose comme il l'a fait pour la poésie, précédant d'une trentaine d'années Lu Xun ou Guo Moruo, essayistes et autobiographes chinois qui profitèrent, comme lui, de l'essor de la presse et des genres brefs. L'ère Meiji et le "nationalisme japonais" sont donc, culturellement, un univers bien plus complexe qu'on ne croit, et ce beau livre nous le fait sentir.
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Atteint par la tuberculose et cloué dans son lit depuis sept ans, le poète Shiki Masaoka entreprend de raconter ses humeurs quotidiennes pour le journal japonais Nihon (qui les publiera chaque jour). Ainsi, ce sont 127 billets qui seront livrés au grand quotidien avant que l'auteur Shiki Masaoka ne décède en septembre 1902 à l'âge de 34 ans. Au final, l'ensemble des textes forme une sorte de journal intime…

Les 127 billets rédigés par le poète japonais peuvent être rangés dans deux catégories bien distinctes. Ainsi, il y a les textes dans lesquels Shiki Masaoka parle de sa maladie et de son quotidien en tant que malade. Enfin, les autres récits sont essentiellement des réflexions sur la peinture, le théâtre, la poésie, mais aussi parfois sur la société, la politique…

Les passages dans lesquels le poète japonais parle de sa maladie sont singuliers. Effectivement, ces derniers sont empreints de mélancolie, mais en même temps l'auteur décrit de manière mécanique les problèmes liés à sa maladie, comme si elle ne le concernait pas. Aussi, le poète japonais explique sans ambages comment parfois il doit patienter des heures avant qu'on ne vienne l'aider, car il n'a pas les moyens de payer une aide ménagère afin de suppléer sa femme. Toujours est-il que dès les premiers paragraphes j'ai ressenti la solitude de l'homme derrière sa plume et après quelques dizaines de pages, l'auteur lui-même aborde la question… Certes, des amis parfois passent le voir, mais ces moments sont si courts alors que les journées sont si longues. Certains passages sont tristes et l'on ressentirait presque la douleur du poète. Cependant, jamais Shiki Masaoka ne pleurera sur son sort et jamais il n'ira utiliser son talent de conteur pour tirer des larmes à ses lecteurs. L'homme est résigné et parfaitement conscient du court chemin qui lui reste à parcourir… Aussi, on ressent parfois une pointe d'agacement et de lassitude dans les mots de l'auteur, mais c'en est presque imperceptible, comme un son que seule une oreille absolue peut entendre. de plus, le poète ne montre pas de colère, non, juste de la résignation. Et il faut distinguer cette dernière de l'abandon. Effectivement, sans victoire possible l'abandon n'existe pas et pour Shiki Masaoka tout est joué depuis longtemps.

« À l'époque où j'étais étendu sur mon lit de malade, mais où je pouvais encore bouger, je n'ai jamais trouvé la maladie amère et je restais paisiblement couché, mais maintenant que j'ai perdu la liberté de me mouvoir, les douleurs spirituelles ont surgi et j'endure chaque jour ou presque des souffrances insensées. Pour y échapper, j'imagine divers subterfuges et je tente en vain de déplacer tant bien que mal ce corps impotent. Je ne fais qu'augmenter mes tourments. Mon cerveau s'en trouve tout embrouillé. Quand cela devient insupportable, les liens du sac cèdent sous la pression, et finalement tout explose. Alors rien ne va plus. Ce sont des hurlements. Des sanglots. Et encore plus de hurlements. Et encore plus de sanglots. Ces souffrances, ces douleurs, j'échoue à les qualifier. Je me dis que ce serait un réconfort de devenir véritablement fou, mais c'est également impossible. Si je pouvais mourir… C'est ce à quoi j'aspire le plus ; mais cela m'est impossible, tout autant que de trouver quelqu'un qui aurait la bonté de bien vouloir mettre fin à mes jours. »

Quand le poète n'aborde pas la question de sa maladie, il rédige des critiques sur des peintures japonaises que je ne connaissais malheureusement pas pour la plupart. Ces parties du livre sont plus difficiles à aborder, mais elles sont aussi très intéressantes pour ceux et celles qui s'intéressent au Japon et à sa culture. L'auteur parle aussi du théâtre japonais et des haïkus. D'ailleurs, le livre est rempli de haïkus, il y en a presque à chaque billet. Il faut savoir que Shiki Masaoka est celui qui a révolutionné ce genre poétique en lui donnant sa forme moderne. Pour l'occasion, j'en ai rédigé un que voici :

Japon un été
Brule feu endiablé
Puanteur de mort

Ainsi, bien que le style d'écriture soit différent, les billets dans lesquels le poète japonais traite des différentes formes artistiques me font penser au livre « À rebours » de Joris-Karl Huysmans.

« Un lit de malade six pieds de long » est un livre aux multiples thèmes : la maladie, la mort, l'euthanasie, la vie, la beauté, l'art… Il s'agit d'un livre parfois difficile, mais beau et poétique. « On achève bien les chevaux », disait en son temps Horace McCoy. Shiki Masaoka, lui, patientera plus de sept ans dans d'horribles souffrances.

Qui aime les haïkus ? Qui aime les livres qui parlent d'art ? Qui aiment les histoires tristes et douloureuses ? Que pensez-vous de mon petit haïku ?
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Postface d'Emmanuel Lozerand, p. 238.
A de nombreuses reprises, en particulier pour critiquer Nakae Chômin (23 juin), Shiki revient sur la question de l'/acceptation/ (akirame). Il ne faut pas se méprendre sur ce que l'on désigne plus fréquemment en Occident comme la "résignation" orientale, le "renoncement"*. Le fait d'accepter les limites de la condition humaine, s'il interdit en effet toute révolte métaphysique, ne conduit pas pour autant à un refus de la vie. Pour Shiki, quand on s'est "résigné" - quand on a "accepté" - "on jouit pleinement de sa destinée" (26 juillet). Il écrit d'ailleurs également à propos de la "compréhension" (satori) :
"Je croyais qu'atteindre la compréhension signifiait que l'on pouvait mourir paisiblement, quelles que soient les circonstances, et je me trompais : atteindre la compréhension signifie en réalité que l'on peut vivre paisiblement, quelles que soient les circonstances."
Et il va même jusqu'à préciser : "Quand on est condamné à la maladie, il n'y a aucun intérêt à vivre sans tirer agrément de celle ci." Pour Shiki, la vie avec la maladie n'est pas une "sous-vie", ni non plus une vie héroïque. C'est simplement un régime de vie parmi d'autres possibles, avec ses particularités.
Malgré les nombreux "inconvénients" de la maladie, ces textes, à la recherche d'un "sentier de vie sur le chemin de la mort", n'ont absolument rien de morbide. Ils sont au contraire traversés par une énergie saisissante, une vitalité, une paradoxale jubilation. La douleur n'interdit pas d'être sensible à "la beauté des choses" ...
"On a mis dix poissons rouges dans un bocal en verre que l'on a posé sur la table. En proie à la douleur, je les regarde attentivement depuis mon lit de malade. J'ai mal, c'est sûr, mais c'est quand même beau." ("Une goutte d'encre", 1901).

*Note 19 : Rappelons que le XIX°s a vu, parfois avec effroi, la doctrine du Bouddha comme l'expression d'un désir d'anéantissement et d'une fascination pour la destruction (Roger-Pol Droit, "Le culte du néant. Les philosophes et le Bouddha, Seuil 1997).
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31 août 1902.
"Le rouleau des fleurs" (Sôka emaki) de Nangaku que je souhaitais me procurer est entré en ma possession et je le garde près de moi, à mon chevet. Matin et soir, je l'ouvre à de nombreuses reprises et rien ne me fait davantage plaisir que de le contempler : grâce à lui, j'ai le sentiment d'allonger ma vie. La légèreté et la liberté de sa touche de pinceau me paraissent uniques, toutes époques confondues. S'il s'agissait de portraits, si habiles soient-ils, sans doute ne les aurais-je pas désirés, ni ouverts matin et soir. Mais comme il s'agit de peintures de fleurs, peintures dont le sort m'importe quand je serai mort, j'en suis tombé amoureux en un coup d'oeil. Quoi qu'il en soit, je suis profondément reconnaissant au Vénérable Chôdô d'avoir eu la bonté de bien vouloir me céder ce précieux rouleau.
p. 197
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20 août 1902.
"Un lit de malade six pieds de long" en est à sa centième livraison. Si l’on admet qu’il y en a eu une par jour, cela signifie que depuis le début cent jours ont déjà passé : c’est une période restreinte, certes, mais qui me donne le sentiment d’avoir duré dix ans. Cela ne serait peut-être pas vrai pour d’autres personnes, mais, pour ma part, prenant conscience qu’il me faut maintenant un peu de temps pour ce que j’ai à accomplir, je me fais d’emblée du souci pour savoir jusqu’à quand je pourrai continuer. Ce n’est pas grand-chose, mais, quand j’écris cette chronique, pour l’envoyer chaque jour au journal il me faut la glisser dans une enveloppe et écrire l’adresse : c’est embêtant, alors j’ai demandé à la société éditrice de me faire imprimer des enveloppes déjà remplies. En demandant cela, je craignais intérieurement que l’on ne se moque d’un malade qui voit trop loin en avant, mais à quoi ont-ils pensé ? Toujours est-il que ces enveloppes dont j’avais commandé une centaine, ils m’en ont fait imprimer trois cents. Ce chiffre m’a étonné. A supposer que j’en envoie une par jour, il y en a assez pour dix mois. Mais rien n’est moins certain que ce que je serait dans dix mois, me disais-je inquiet en mon for intérieur. Or, de manière inattendue, par rapport au mois de mai ou de juin, mon état s’est amélioré et, à ma grande surprise, j’ai déjà utilisé une centaine de ces enveloppes. Mon bonheur d’avoir ainsi traversé cette longue période de cent jours, nul ne peut le comprendre. Mais il en reste encore deux cents. Deux cents enveloppes, c’est deux cents journées. Cela fait plus d’une demi-année. Plus d’une demi-année, cela nous emmène à l’époque où les pruniers fleurissent. Les yeux d’un malade verront-ils les pruniers en fleurs ?
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(Note 7 p. 255 : l'origine du Haïku).
A l'époque de Heian (794-1185) s'est développée une pratique poétique collective qui consistait à enchaîner des versets (ku) de waka (poèmes japonais en cinq segments 5-7-5/7-7). On la nomme renga (poème lié). Au Moyen Age, le style de ces poèmes est devenu plus humoristique, on les a appelés "haikai (no) renga" : "poèmes liés badins", souvent abrégés en haikai. Le verset initial (hokku, ou "haikai no hokku") de ces poèmes en chaîne a peu à peu été isolé. Dans la réforme du haikai qu'initie Shiki à la fin du XIX°s, ces anciens versets initiaux (composés de trois segments 5-7-5) gagnent une complète indépendance et on les désigne de plus en plus fréquemment sous le nom de haiku, abréviation de "haikai no hokku", terme peu utilisé jusqu'alors. Lors de la réception de ces "petits poèmes japonais" en Occident, le terme "haï-kaï" a souvent été utilisé, avant d'être remplacé par haïku. Dans "Un lit de malade", Shiki emploie les deux mots.

(Note 30 p. 257)
Dès ses origines la poésie japonaise est dotée d'une "efficace merveilleuse" (Hartmut Rotermund, "La sieste sous l'aile du cormoran et autres poèmes magiques", L'Harmattan, 2000), qui explique le développement de "poèmes magiques" (majinai-uta) utilisés dans le cadre de pratiques apotropaïques et propitiatoires. Il s'agit généralement de waka, et c'est ici par jeu que Shiki compose des haïku aux vertus supposées laxatives. On notera que lui-même souffre fréquemment et douloureusement de problèmes intestinaux.
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26 juillet 1902.
En écrivant "Un an et demi à vivre" (Ichinen yûhan), le respecté Chômin s'est résigné à son sort pour ce qui est de la vie et de la mort, mais je crois qu'il n'a pas atteint cet état où, s'étant résigné, on jouit pleinement de sa destinée. Tombé malade, il écoutait fréquemment des récitations de gidayû et en faisait la critique : cela prouve qu'il avait commencé à comprendre, mais pas suffisamment. S'il s'était trouvé deux ou trois ans dans la position d'un malade, peut-être serait-il entré un peu plus avant dans le territoire du plaisir. Quand on est condamné à la maladie, il n'y a aucun intérêt à vivre sans tirer agrément de celle-ci.
p. 139
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Video de Shiki Masaoka (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Shiki Masaoka
Ryoko Sekiguchi Patrick Honoré le Club des gourmets et autres cuisines japonaises. Traduire. Où Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré tentent de dire de quoi est composé "Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises", présenté par Ryoko Sekiguchi, et comment a été traduit du japonais ce recueil de Kôzaburô Arashiyama, Osamu Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai, Kanoko Okamoto, Jun?ichirô Tanizaki traduits par Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré, à l'occasion de sa parutuion en #formatpoche aux éditions P.O.L et où il est question notamment de la traduction à deux mains, de Patrick Chamoiseau et de mangas,et des mots pour dire la nourriture et la cuisine. "Si le Japon est connu comme un pays de fine gastronomie, sa littérature porte elle aussi très haut l'acte de manger et de boire. Qu'est-ce qu'on mange dans les romans japonais?! Parfois merveilleusement, parfois terriblement, et ainsi font leurs auteurs, Tanizaki, Dazai, Kafû du XIIe siècle à nos jours, dix gourmets littéraires vous racontent leur histoire de cuisine."
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