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Joan Titus-Carmel (Traducteur)
EAN : 9782864323600
106 pages
Verdier (04/09/2002)
4.35/5   13 notes
Résumé :
Considéré par beaucoup comme "le père du haiku moderne" , Masaoka Shiki (1867-1902) fut le grand défenseur de cette forme majeure de la poésie japonaise. C'est à lui que l'on doit le terme haiku donné à ce très bref poème. De santé très fragile, il y consacra une bonne part de sa courte vie. Auteur de nombreux haiku, chroniqueur de poésie au journal "Nippon", fondateur d'une école de haiku, auteur de livres et d'un grand nombre d'études sur le haiku et créateur d'un... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
La brise fraiche du printemps me caresse le corps. Les pruniers sont en fleur. Tout est si calme et propice à la contemplation quand dans le lointain résonne les cloches. le temple solitaire se détache comme une ombre diffuse sur le flan de la montagne, se perd derrière la brume tombante.

Une pivoine blanche au clair de lune perd un pétale.

Dans la quiétude de l'hiver, alors que la neige glisse lentement de l'épaule du grand Bouddha, la glace qui recouvre le ruisseau rompt le silence en craquant doucement.

Ces tableaux se dressent dans une succession de Haiku. En quelques mots les paysages prennent vie, les lumières glissent sur le bruit de l'eau. Il y a le concentré de la contemplation d'un homme dans ces vers et toute la compréhension de la simplicité de la beauté.
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Masaoka Shiki est l'un des quatre maîtres classiques usuellement reconnus ayant donné ses lettres de noblesse au haiku. A la fin du 19ème siècle, son influence est immense pour moderniser cet art, alors encore sous le souvenir tutélaire des Bashô puis Buson et Issa. Il s'implique dans cette mission non seulement en produisant sans relâche (il en aurait écrit près de 25 000 !), mais aussi en créant une revue spécialisée qui fera autorité. Etant tombé malade très tôt, son combat jusqu'au-boutiste pour poursuivre son travail et réformer d'autres pans de la poésie japonaise comme le waka, en quasi essayiste (voir Un lit de malade de six pieds de long, paru aux Belles Lettres), malgré la souffrance dont il se plaint très peu, en font une figure littéraire et humaine marquante, célébrée par son ami Sôseki.

Les éditions Verdier donnent à lire un bel échantillon de cent sept haiku de Shiki. Ces haiku sont pour beaucoup un plaisir de lecture, même si ce qu'ils gagnent, heureusement, en modernité, ils le perdent peut-être un peu en tendresse, en nostalgie (ce qui me fait lui préférer justement Sôseki). L'énorme point fort de cette édition, est qu'elle présente chacun de ces haiku sous trois formes : caractères japonais, traduction en rômaji (la transcription du japonais en caractères romains), et en Français. Pour moi c'est essentiel, car cela permet de percevoir les sonorités originelles dans cette belle langue japonaise, et d'apprendre des mots. C'est pourquoi je préfère cette publication à celle des éditions Moundarren (Le mangeur de kakis qui aime les haïku), qui bien qu'ayant l'avantage d'expliquer l'oeuvre, fait l'impasse sur le rômaji. du reste, j'ai tenu, comme personne ne l'a fait à ma grande surprise, à citer aussi le rômaji pour chacun des haiku cités ici. le japonais n'étant guère difficile à prononcer, avec son goût pour les voyelles, un peu à l'italienne, cela m'a semblé potentiellement intéressant même pour les non-initiés à cette langue.

Chez Verdier, c'est un peu aride, les haiku sont livrés bruts, sans la moindre explication de texte. Pas d'intro, pas de commentaires, on pourra le regretter, et pourtant quelqu'un a dit que le haiku ne s'explique pas, ne s'analyse pas, c'est un ressenti de l'instant, un éclair de l'esprit. Donc, le lecteur est libre devant la page, débarrassé des scories, et parfois de la tentation futile du commentaire incessant. le déroulé avance cependant très classiquement dans le cadre de l'almanach des saisons, les quatre saisons s'offrent successivement à nous, avec leurs mots de saison que sont les fleurs de cerisiers, les kakis, les temples, l'eau pure…

Un recueil de lecture très agréable, en compagnie d'un des grands maîtres du genre.
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Shiki, pseudonyme de Masaoka Tsunenori (1867-1902) est l'écrivain qui a redonné vie au haïku, genre devenu poussiéreux. Il avait commencé par le roman mais ses amis l'avaient dissuadé de continuer. Il voulait écrire, écrire, écrire. Il se savait atteint depuis longtemps d'une tuberculose osseuse, alors incurable. Aussi Il prend le pseudonyme de Shiki, qui signifie « coucou » en référence à la légende chinoise selon laquelle cet oiseau crache du sang en chantant et il se consacre à la poésie. En 1897, ses amis (dont Natsume Soseki) fondent pour lui une revue participative quasiment d'avant-garde, Hototogisu (Petit coucou). Son objectif principal est la promotion du haïku. Shiki demande aux lecteurs d'envoyer leurs textes, les publie, les critique. En l'espace de quelques années, de très nombreux groupes se créent à travers tout le Japon. La revue propose également des descriptions de la nature et de la littérature en prose (Je suis un chat).
Shiki ose s'attaquer aux messieurs du Bureau impérial de la poésie qui établissent une hiérarchie fondée sur l'origine entre les poètes. Il critique plusieurs ouvrages classiques. Il redécouvre des poètes oubliés de la période Edo, Yosa Buson en particulier. Il valorise l'aspect objectif et descriptif, la fidélité à la réalité extérieure et rejette le romantisme, celui d'Issa par exemple. Il ne crée lui-même aucune forme nouvelle mais il ouvre le chemin aux modernes.
Le recueil traduit du japonais par Joan Titus-Carmel paru chez Verdier donne un très léger aperçu de ce style descriptif et sobre. Rien de révolutionnaire, des bestioles, des fleurs, la lune, bouddha et la solitude de l'homme. Je regrette qu'il n'y ait quasiment aucun accompagnement à la lecture, quelques notes mais ni préface, ni dates.
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Recueil par l'un des 4 maîtres classiques du haïku (les autres étant Bashō, Buson Yosa et Issa).
Traduit du japonais par Joan Titus-Carmel.
Version bilingue français/japonais.

Cent-sept haïkus qui font la part belle à la nature et aux quatre saisons dans l'ordre chronologique.
Ces haïkus respirent la tranquillité, la faune, la flore, les éléments, les différents moments de la journée, tout cela dans un univers bouddhiste.
Papillon, fleur de cerisier, lune, luciole, temple, froid, épouvantail, kaki, ne sont qu'une part des sujets abordés par Shiki.

Shiki m'a transportée dans son univers souvent serein, parfois onirique et toujours en véritable ode aux beautés de la nature.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Cri d’oie sauvage
Blanches dans les rochers
Les vagues de la nuit.
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Ah! le vent d'automne
nous voir ensemble et toujours
vivants - toi et moi!
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L’herbe des champs
Libère sous mes semelles
Son parfum.
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Sur toutes les îles
les lampes sont allumées -
la mer au printemps
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Dormant sur la pierre
papillon ─ rêverais-tu
de moi, l'infortuné ?

ishi ni neru chô
hakumei no ware o
yumemuran
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Video de Shiki Masaoka (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Shiki Masaoka
Ryoko Sekiguchi Patrick Honoré le Club des gourmets et autres cuisines japonaises. Traduire. Où Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré tentent de dire de quoi est composé "Le Club des gourmets et autres cuisines japonaises", présenté par Ryoko Sekiguchi, et comment a été traduit du japonais ce recueil de Kôzaburô Arashiyama, Osamu Dazai, Rosanjin Kitaôji, Shiki Masaoka, Kenji Miyazawa, Kafû Nagai, Kanoko Okamoto, Jun?ichirô Tanizaki traduits par Ryoko Sekiguchi et Patrick Honoré, à l'occasion de sa parutuion en #formatpoche aux éditions P.O.L et où il est question notamment de la traduction à deux mains, de Patrick Chamoiseau et de mangas,et des mots pour dire la nourriture et la cuisine. "Si le Japon est connu comme un pays de fine gastronomie, sa littérature porte elle aussi très haut l'acte de manger et de boire. Qu'est-ce qu'on mange dans les romans japonais?! Parfois merveilleusement, parfois terriblement, et ainsi font leurs auteurs, Tanizaki, Dazai, Kafû du XIIe siècle à nos jours, dix gourmets littéraires vous racontent leur histoire de cuisine."
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