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EAN : 9782907312561
142 pages
Moundarren (01/11/2006)
4.62/5   13 notes
Résumé :
Kobayashi Yataro (1763-1827), qui prendra pour nom de plume Issa, est né au nord du Japon, dans les montagnes de Shinano. À quatorze ans il part seul vivre à Edo (Tokyo), où il va rester trente-sept années, raillé pour son parler montagnard et son allure de paysan. Il va y devenir maître de haïku, revivifiant le genre en insistant sur le fait que le haïku doit être la traduction d’une authentique expérience poétique.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Mon édition de 2014 comporte un portrait biographique ( 70 pages) et une anthologie de haïkus ( 173 pages, 3 haïkus par page ). La reliure est ordinaire ( contrairement à celle des éditions antérieures).
J'ai beaucoup apprécié le portrait biographique. Il comporte des extraits du journal d'Issa intitulé le Printemps de ma vie, écrit quand il avait cinquante-sept ans et des haïkus illustrant les propos des auteurs CHENG Wing fun et Hervé COLLET. L'oeuvre poétique d'Issa porte l'empreinte de la succession de malheurs qui se sont abattus sur lui ( deuils, rejet, exil, spoliation) et de sa pauvreté matérielle. Mais elle témoigne aussi de sa puissante force de caractère, de sa piété et de sa grande simplicité.
Le journal d'Issa et ses haïkus ne cessent de me bouleverser. J'admire sa compassion à l'égard des plus humbles. J'apprécie sa dérision quand il se moque des puissants ( je regrette d'ailleurs qu'il n'y est pas plus de poèmes satiriques dans l'anthologie). J'aime son humour franc et sa verdeur paysanne. J'aime sa pudeur quand il évoque ses bébés disparus. Issa c'est l'humanité incarnée, c'est notre frère à tous.
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Très belle édition avec pages doubles pliées et couverture à reliure japonaise.

Le recueil propose une présentation de la vie d'Issa en introduction. J'ai appris qu'Issa avait été maltraité lorsqu'il était enfant par sa belle-mère (sa mère est décédée lorsqu'il avait 2 ans), qu'il avait dû partir de chez lui assez jeune et n'était revenu, adulte, que 15 ans plus tard après un mois et demi de marche.

En plus des haïkus on peut lire des extraits de textes écrits par Issa. Son style est clair, net, précis et va coeur de l'émotion.
Ainsi il parle de sa grand-mère qui été son seul soutien moral « Comme une âme affamée en enfer qui a trouvé un saint miséricordieux, je repose entièrement sur son aide pour échapper à ma situation pénible. ».

Son nom, Issa, signifie « une bulle dans une tasse de thé », soulignant l'impermanence des choses et son sentiment de vivre au jour le jour, d'être ballotté par la vie, je présume « Je suis comme une vague blanche sans côte pour accoster ou comme l'écume de mer qui disparaît à peine formée ».

J'ai été émue par sa vie, marquée par le rejet, l'isolement, la dureté mais aussi par ce qu'il y a répondu en refusant de se laisser abattre, malgré la douleur.
Dans ce volume on peut mieux percevoir la solitude dont a souffert Issa :
« fraîcheur d'automne
où que je sois
c'est la maison des autres. »

« dans le prunier en fleurs
le rossignol chante
je suis seul »

Rejeté, il est également spolié de son héritage. Il a perdu sa mère, puis son village, son père, ses terres… et vit en poète errant jusqu'à ces 50 ans, où, 11 ans après la mort de son père il peut enfin récupérer la moitié de sa maison. Il se marie, il a successivement 4 enfants qui décèdent en bas âge, ainsi que sa femme. Il évoquera aussi la vieillesse et l'approche de sa mort (cf citations).

Lire sur sa vie m'a permis de mieux comprendre ses haïkus et cette compréhension m'a rappelé un vers d'Aragon « le bleu n'est jamais si bleu qu'à sa brisure ». Peut être qu'Issa a pu atteindre cette finesse, cette concision, cette précision, justement parce qu'il était dépouillé de tout et qu'il ne restait que l'éclat.

Ce recueil est particulièrement émouvant et m'a tiré plusieurs fois des larmes.

Ce livre permet de découvrir à quel point Issa pouvait être brillant. Ses réponses politiques sont extraordinaires et vraiment à découvrir !
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Cette édition comporte un portrait biographique ( 70 pages) et une anthologie de haïkus ( 173 pages, 3 haïkus par page ). La reliure est normale.
J'ai beaucoup apprécié le portrait biographique. Il comporte des extraits du journal d'Issa intitulé le Printemps de ma vie, écrit quand il avait cinquante-sept ans et des haïkus illustrant les propos des auteurs CHENG Wing fun et Hervé COLLET. L'oeuvre poétique d'Issa porte l'empreinte de la succession de malheurs qui se sont abattus sur lui ( deuils, rejet, exil, spoliation) et de sa pauvreté matérielle. Mais elle témoigne aussi de sa puissante force de caractère, de sa piété et de sa grande simplicité.

Le journal d'Issa et ses haïkus ne cessent de me bouleverser. J'admire sa compassion à l'égard des plus humbles. J'apprécie sa dérision quand il se moque des puissants ( je regrette d'ailleurs qu'il n'y est pas plus de poèmes satiriques dans l'anthologie). J'aime son humour franc et sa verdeur paysanne. J'aime sa pudeur quand il évoque ses bébés disparus. Issa c'est l'humanité incarnée, c'est notre frère à tous.
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ma mère est morte quand j'avais deux ans. Ma grand-mère, apitoyée, me sortait en me portant sur son dos ou dans ses bras et, s'inclinant devant quelque jeune mère passant par là, lui demandait de me donner le sein. Grâce à son affection, j'ai poussé comme un jeune bambou. Ma belle-mère est arrivée quand j'avais sept ans. Si j'ai survécu jusqu'à aujourd'hui, si ma tête blanche peut encore regarder la lune de mon ciel natal, c'est parce que ma grand-mère m'a protégé du courroux épineux de ma belle-mère et de ses colères plus coupantes que la bise de la montagne.
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Dans mon école de bouddhisme, on ne fait pas de distinction entre maître et disciple. Nous avons pour habitude de nous assoir de façon informelle dans notre lieu de culte et de louer Bouddha. Pourquoi ne pas faire la même chose avec le haïkaï ? Mieux vaut, sans arrière-pensée, se consacrer à saluer les quatre saisons, à suivre la voie de la nature et à révéler la vérité qui réside au fond de notre coeur, plutôt que de s'occuper d'élégance verbale.
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Ne pleurez pas insectes
même les étoiles qui s’aiment
doivent se séparer
[Après la mort de sa femme et faisant référence à la légende de la tisserande et du bouvier, voir fête de Tanabata les 07/07]
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Pas un seul jour sans que mes yeux ne soient gonflés de larmes. La seule personne qui me reste pour me protéger est ma vieille grand-mère. Comme une âme affamée en enfer qui a trouvé un saint miséricordieux, je repose entièrement sur son aide pour échapper à ma situation pénible.
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pas une mince affaire
que d’être né humain
crépuscule d’automne
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