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EAN : 9782070124817
448 pages
Gallimard (08/10/2009)
3.28/5   9 notes
Résumé :

Hélène et Hailou, son conjoint anthropologue, s'installent dans la vallée de la Kibish qui a vu apparaître le premier homme moderne, il y a 195 000 ans. Aux confins du Soudan, du Kenya et de l'Ethiopie, la région est un point aveugle sur les cartes. Hailou a reçu pour mission de faire la paix entre des tribus qui guerroient depuis l'aube des temps pour le contrôle des points d'eau et des rares pâturages. Hél&#x... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Roman noir. Sa qualité première, à mon humble avis, est de plonger le lecteur au milieu des peuples qui vivent dans une région mal connue de la Corne de l'Afrique. L'écriture est très évocatrice, et si j'ai trouvé que le dénouement de l'histoire de Hailou, anthropologue éthiopien et de son épouse Hélène, française, se faisait un peu trop attendre, je ne peux que recommander ce roman aux passionnés de l'Afrique.
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En tant qu'amoureux de l'Ethiopie, je me suis précipité sur ce livre dont l'action se déroule dans le grand sud, une région hors du temps et hors de contrôle du pouvoir central.
J'ai aimé le personnage d'Hailou et ses ambiguités, les descriptions de la vie dans cette région reculée qui me semble conforme à ce que j'en ai lu par ailleurs. Mais j'avoue ne pas avoir accroché à l'aventure d'Hélène suite à la mort d'Hailou, je ne trouve pas le personnage crédible et je n'ai toujours pas compris ce qu'elle cherchait.
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Hélène se consume d'ennui. C'est si réaliste que je me suis moi aussi mortellement ennuyé. le fond de cette histoire vaut le détour. Mais la forme, non ! Trop de longueurs et de lourdeurs anéantissent tout le plaisir de découvrir ce pays inconnu. Pourquoi fait-il partie de la Série noire de chez Gallimard ?
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Conseillé par la bibliothèque de la Part-Dieu à Lyon à la suite des Quais du polar.
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Dans l'extrême-sud de l'Éthiopie, un roman noir qui nous demande avec brio : « est-il vrai que l'anthropologie, ça sert d'abord à faire la guerre ? »

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/04/07/note-de-lecture-du-fond-des-temps-bernard-mathieu/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Non, Hélène n’a rien oublié de ces jours effrayants.
Sitôt débarqué à Addis, Hailou avait remué ciel et terre pour trouver un emploi à la mesure de ses diplômes et de son bagage scientifique.
Il avait frappé à toutes les portes du ministère de l’Éducation, à celles d’un organisme dont Hélène a oublié le nom mais dont elle a conclu, après avoir écouté les interminables explications de son mari, qu’il était l’équivalent du secrétariat d’État français à la recherche, il avait écumé les universités, les instituts, les fondations. Il avait battu le rappel de ses amis, de ses relations, il s’était même contraint à rendre visite à des types pour lesquels il éprouvait du mépris…
On l’écoutait poliment, parfois en souriant, on feuilletait du bout des doigts le dossier superbe dont il avait tiré plusieurs dizaines d’exemplaires avant de quitter Paris et on lui répondait comme en France, comme sans doute au Pérou, en Chine, et probablement sur la Lune, qu’on le rappellerait : plus tard, après que la commission ad hoc se serait réunie pour examiner sa candidature…
Dans son dos, on devait se gausser de son doctorat européen, de ses prétentions à enseigner l’ethnologie dans un pays qui avait bien d’autres urgences, bien d’autres soucis, même si les peuples dits premiers étaient à la mode dans la communauté internationale et rapportaient parfois quelques subsides qui devaient cependant être exclusivement consacrés à la sauvegarde de cultures menacées de disparition.
Le téléphone ne sonnait pas.
Hailou avait fait la tournée des agences éthiopiennes des grands organismes internationaux à l’oeuvre dans la Corne de l’Afrique et susceptibles, croyait-il, d’avoir besoin d’un ethnologue qui connaissait bien le Sud et sa mosaïque de populations étranges qui vivaient encore, « pour faire court, et même très court », prenait-il la peine d’ajouter, comme il y a dix mille ans.
Il avait rencontré des expatriés dont certains étaient repus et d’autres ascétiques, mais qui ne savaient guère que compter, dresser des tableaux statistiques, inventer des ratios pour mesurer l’efficacité ou la rentabilité de chaque dollar dépensé par l’action humanitaire dans tel ou tel secteur : nutrition, santé, éducation…
Le téléphone ne sonnait toujours pas.
Ruminant sa déception, sa rancune, ses aigreurs, Hailou fixait le combiné comme s’il était un animal venimeux. A la tombée du jour, il s’envoyait un whisky bien tassé pour supporter ce silence insultant.
L’attente s’éternisait et, bien qu’il n’eût jamais dit quoi que ce soit qui pouvait éveiller ce genre de soupçons, Hélène l’accusait en secret d’attendre une sinécure qui récompenserait son opposition précoce à la tyrannie du DERG, qui vengerait les coups qu’il avait reçus et les humiliations qu’on lui avait infligées durant sa détention.
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Harry s’était esclaffé comme si Hailou avait fait un bon mot puis il avait entrepris de clarifier ce qu’il entendait par là : « Il y a une quinzaine d’années, la SPLA était, comme vous le savez, commandée par John Garang… »
Formé aux États-Unis, l’homme savait que le fondement de la stratégie, c’est d’abord parer à l’imprévisible. Ses alliés pouvaient retourner leur veste du jour au lendemain, les lignes de communication être coupées inopinément par un impondérable climatique…
Bref, en cas de nécessité, le pays nyangatom, une plaine isolée aux confins du Soudan, de l’Éthiopie et de Kenya, aurait fait une base de repli idéale pour des troupes qui avaient besoin de reprendre leur souffle. Garang avait donc décidé de séduire les Nyangatom, qui s’étaient laissé faire…
La SPLA avait livré quantité d’armes modernes et de munitions à ses nouveaux amis, des instructeurs avaient appris à une poignée de jeunes guerriers à se servir de ces armes et ils leur avaient dispensé des rudiments d’entraînement militaire.
Les Nyangatom n’avaient pas tardé à étrenner leurs armes neuves sur le dos de leurs voisins surma. Ils leur avaient confisqué les pâturages que ceux-ci, prétendaient-ils, leur avaient volés. La mort dans l’âme, les Surma avaient dû se replier dans le haut de la vallée de la Kibish.
L’hélicoptère de John Garang s’était écrasé à New Cush, la SPLA avait conclu un cessez-le-feu durable avec le gouvernement de Khartoum si bien que le pays nyangatom n’avait jamais servi de base arrière, mais la guerre venait de se rallumer dans le Sud-Soudan et il se pourrait bien que le projet de Garang soit de nouveau d’actualité.
« Pour un homme de votre trempe, avait conclu Harry en souriant, éclaircir cette affaire sera un jeu d’enfant ! »
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La crosse de la kalachnikov du jeune homme est incrustée de clous d’un métal blanc qui ressemble à de l’étain. Il a découpé une lumière dans le chargeur de métal engagé dans son arme. La mince fenêtre laisse apparaître les cartouches empilées l’une sur l’autre. On dirait des doigts jaunes, oui : des doigts, comme si l’arme possédait une main secrète.
Lorsque Hailou a demandé au jeune homme pourquoi il avait découpé son chargeur, il a prétendu qu’il pouvait ainsi vérifier d’un coup d’œil la quantité de munitions en réserve dans le magasin, mais Hailou ne croit guère à cette explication. Cette lumière dans la tôle singularise l’arme, elle n’est que l’expression de la coquetterie de son propriétaire.
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Avec leur inquiétude viscérale, leur obsession de se prémunir contre tous les aléas de la vie, les Français agacent Hailou. On dirait un peuple en boîte, un peuple sous : comment dit-on ?...
Blister ? Un peuple tout entier emballé sous film plastique, comme lui dans son poncho !
(p.175)
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Le monde est un gratte-ciel dont l'ascenseur est en panne, l'escalier de secours impraticable ! (p.269)
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