AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782383110194
304 pages
Les Avrils (08/03/2023)
3.34/5   43 notes
Résumé :
Trente-cinq ans, fraîchement virée de son boulot dans une agence de pub, temple du bon goût, la vie de Cyr est un chaos. Elle vient de perdre son meilleur ami. Alors qu'elle est accablée, on lui demande d'écrire un discours pour l'enterrement. Mais rien ne vient qu'une page blanche au-dessus de laquelle se développent des pensées contradictoires - flattée de la proposition / incapable de s'y mettre. La seule activité qui la réconforte : monter des meubles Ikea ; une... >Voir plus
Que lire après La Pire Amie du mondeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
3,34

sur 43 notes
5
4 avis
4
13 avis
3
12 avis
2
2 avis
1
0 avis
Cyr, trentenaire, s'est installée à Amsterdam pour y rejoindre son meilleur ami. Peu de temps après, elle se fait virer de l'agence de pub pour laquelle elle travaillait en tant que conceptrice-rédactrice, après avoir appris la disparition de cet ami mort accidentellement lors de vacances en Thaïlande.
Déjà accablée, on lui demande d'écrire un discours pour la cérémonie.
Pour survivre à cette immense douleur, ne plus répondre à personne et fuir toute responsabilité, elle trouve du réconfort en se faisant livrer à domicile des petits meubles Ikea, des meubles en kit qu'elle peut monter grâce aux notices. Une manière de remettre à plus tard ce fameux discours qu'elle doit prononcer.
Mais la vie continue et Cyr va devoir aller vers les autres, s'y confronter pour grandir un peu, enfin.
La Pire Amie du monde est à la fois un magnifique roman sur l'amitié et un remarquable récit sur le deuil.
Alexandra Matine décrit parfaitement ce sentiment d'amitié entre les deux jeunes gens, cette femme et cet homme, ce lien tout à fait unique et particulier qui les unit dans une sorte de bulle et les met hors de portée des méchancetés ou médisances. Un sentiment qui peut paraître utopiste. Cyr, la narratrice du roman, s'adressant à son ami tout au long du roman en montre bien toute la singularité. Elle évoque également comment cette relation s'est modifiée lorsque son ami a rencontré Maud …
Déboussolée par cette disparition brutale, incapable de produire la moindre larme, elle ne comprend pas trop les conseils qui lui sont donnés pour faire face à la mort et à la tristesse qu'elle éprouve d'avoir perdu son meilleur ami et a du mal à penser que la fiancée ou les parents de son ami puissent souffrir autant qu'elle.
Régulièrement lui reviennent à l'esprit le décès de sa soeur puis de sa mère et les regrets et la culpabilité l'envahissent à propos de sa soeur.
Après Les Grandes Occasions, roman dans lequel Alexandra Matine décryptait avec talent les liens familiaux, La Pire Amie du monde se présente comme une analyse psychologique fine, un portrait plein de fraîcheur et de véracité de la jeunesse d'aujourd'hui incapable de compromis.
L'évocation du monde du travail actuel dans le domaine de la publicité est assez pertinente et l'exploration du langage utilisé, notamment du langage du licenciement très soft pourrait prêter à sourire s'il était une fiction.
En mêlant tragique et comique, désespoir et humour, tristesse et légèreté, Alexandra Matine m'a fait vivre auprès de son héroïne Cyr des moments forts au cours desquels je l'ai vue peu à peu, peut-être un peu trop lentement, après maints questionnements et tergiversations trouver enfin une sorte de paix de l'âme dans un final très émouvant.
Commenter  J’apprécie          890
Un grand merci à Babelio et aux éditions Les Avrils...

Cyr, jeune trentenaire, habite et travaille à Amsterdam, dans une agence de pub. Mais son monde s'écroule littéralement lorsqu'elle reçoit un appel de Sam lui apprenant la mort de son meilleur ami. Un tragique accident alors que les deux hommes étaient partis en vacances en Thaïlande. Ses chefs lui ayant dit de prendre tout le temps qu'il lui fallait avant de revenir travailler, elle passe les premiers jours enfermée chez elle, à la lisière du sommeil. Pour s'occuper, elle monte puis démonte l'étagère Billy qu'elle avait chez elle, puis en commande une autre. Et encore une autre. Des jours puis des semaines passent ainsi. La psy ayant validé son retour au travail, elle ne va cependant à l'agence que le matin, passant ses après-midi à monter, encore et toujours, des étagères. Mais, un jour, elle envoie un mail à sa boss, lui écrivant que, cette fois-ci, elle est fiévreuse et a de la toux. Et c'est sûrement dans le parc où elle prenait l'air que celle-ci a dû l'apercevoir puisque, dès le lendemain, elle est virée. Sam l'informe alors que le corps de son meilleur ami va être rapatrier, que l'enterrement est dans 4 jours et que tout le monde compte sur elle pour écrire un discours à la cérémonie...

« Un seul être vous manque et tout est dépeuplé », ce vers De Lamartine, Cyr pourrait, à nulle autre pareille, en faire sien. Depuis que son meilleur ami, M., est décédé, lors d'un bien triste accident de plongée, la jeune femme a perdu pied. Mais aussi le sens du temps et de la vie. Elle n'arrive pas à surmonter sa douleur et son chagrin, faisant d'ailleurs fi de ceux des parents de M. et de sa petite amie, Maud. Son chagrin est là, entier, presque palpable d'autant plus qu'un lien particulier les liait, incontestablement. Mais comment écrire un discours, comment mettre des mots sur des années d'amitié, de partage, de rires et de larmes, de soutien ? Que vaut une amitié par rapport à l'amour des parents et de la petite amie ? Quelle place occupe-t-elle, elle qui n'était qu'une amie ? Si, au fil des pages, l'on ressent cette béance, cet abysse qu'a laissé la mort de son meilleur ami, cet inconsolable chagrin, l'on découvre également le passé de Cyr ponctué de deuils, de silences, de reproches, son manque de confiance en elle et ses blessures. Alexandra Matine analyse, tout en finesse et clairvoyance, cette amitié homme/femme (impossible aux yeux de certains), la douleur de la perte et dépeint, avec tendresse, une jeune femme entière et touchante, bancale mais vivante...
Commenter  J’apprécie          671
Rien ne va plus pour Cyr, qui nous confie sa récente histoire : elle vient de perdre son travail, mais ceci n'est que l'aboutissement d'un long chemin de drames, la perte de sa soeur puis de sa mère pour finir avec la disparition brutale et tragique de celui qui était son meilleur ami, à qui elle s'adresse tout au long de sa narration, comme pour prolonger sa présence, et refuser d'admettre qu'il ne partagera plus rien des événements de sa vie à venir.

La cérémonie du dernier adieu approche, et la famille et la petite amie du défunt demandent à Cyr de participer aux hommages rendus, sous la forme d'un discours, qu'elle est incapable d'écrire, pour de multiples raisons dont on peut imaginer que le déni y participe.

Autour de l'amitié, avec la question de ce que représente cette relation entre personne de sexes opposés, le roman aborde aussi de nombreux sujets de société, sur le monde du travail, sur les deuils et leurs séquelles, sur les rites qui marquent l'adieu aux morts.

Le propos est cependant parfois léger, avec un humour souvent limite, qui contraste avec l'état dépressif manifeste, et justifié. Cette façon d'aborder la situation ne renforce pas l'empathie qui devrait être le premier sentiment vis à vis de la jeune femme.

Lecture agréable, avec un personnage dont les contradictions sont la preuve de son désarroi, dans un style actuel, qui peut rencontrer son public.

304 pages Les Avrils 8 mars 2023
#LaPireAmiedumonde #NetGalleyFrance
Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          460
Cyr est en deuil(s).
Troisième vague en quelques années : après sa soeur et sa mère, elle vient de perdre son meilleur ami, brutalement.
Ses collègues compréhensifs lui ont dit de prendre 'le temps nécessaire' pour se remettre. Visiblement, ils n'ont pas la même notion du temps. Cyr rumine, déprime, et finit par se faire virer de sa boîte : la dépression n'est pas compatible avec les "objectifs" d'une agence de pub. Marche ou crève.
.
Donc la voilà, à quelques jours de la cérémonie, montant compulsivement des meubles Ikea dont elle se débarrasse ensuite sur le trottoir. Et elle doit écrire ce discours, en hommage à son ami. Elle n'arrive pas à se lancer, elle déambule, observe, mange trop...
.
Ennui profond à la lecture avec ces descriptions anecdotiques, et sans doute à cause du manque d'empathie avec ces jeunes nantis qui prennent la pose et se regardent le nombril. Pire : antipathie croissante à l'égard de Cyr qui semble hiérarchiser la douleur des proches d'un défunt.
Je suis péniblement arrivée à la page 140 (sur 320). Je n'adhère pas du tout aux louanges de la 4e de couv' : « Grâce à cette héroïne aussi drôle que désespérée (...) l'auteure dresse avec franchise et fraîcheur le portrait d'une jeunesse incapable de compromis dans une époque de peu de sens. »
La partie 'humour' m'échappe totalement.
Franchise ? description d'une traversée du désert, mais rien de neuf.
Fraîcheur ? c'est on ne peut plus plombant.
J'abandonne.
.
La note positive : les quelques pages consacrées aux échanges de Cyr avec sa hiérarchie sont très pertinentes, on s'y croirait ("éléments de langage" et autre enfumage...) :
« Clairement tu n'es pas bien ici, tu as envie de faire autre chose. Nous, on veut avant tout que tu sois heureuse, te donner des opportunités, t'aider à te découvrir, à explorer ton potentiel. »
En clair : dégage, boulet !
.
Je suis d'autant plus déçue que le premier roman paru d'Alexandra Matine, 'Les grandes Occasions', avait été un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          280
Le meilleur ami de Cyr, jeune femme trentenaire vivant à Amsterdam, meurt lors d'un séjour en Thaïlande, victime d'un accident de plongée. Comme on peut s'y attendre, elle accuse le coup. N'étant pas au mieux de sa forme, elle se fait virer de son travail. Alors, pour passer le temps et s'occuper les mains et l'esprit, elle monte des meubles IKEA. Pourquoi pas ... Et pour couronner le tout, on lui demande d'écrire un discours pour les obsèques, ce qui lui procure une tension extrême. Va-t-elle y arriver ou pas ?

L'autrice a choisi de raconter l'histoire à la première personne du singulier en faisant parler Cyr. Celle-ci s'adresse souvent à son meilleur ami défunt en le tutoyant. J'ai trouvé que la narration manquait de fluidité, ce qui m'a un peu gêné dans ma lecture.

Côté construction, nous voguons entre présent et souvenirs dans lesquels son meilleur ami, jamais nommé, on ne connaîtra pas son prénom, est souvent présent. Il y a donc de multiples digressions. J'ai mis un moment pour apprivoiser la construction de ce récit.

L'histoire tourne autour du deuil de façon générale et plus particulièrement du deuil d'une amitié. On commence le livre avec la disparition du meilleur ami et on le termine avec ses obsèques, le discours plus ou moins en filigrane. le thème ne manque pas d'intérêt, mais dans cette histoire là, j'ai trouvé Cyr particulièrement agaçante, ingérable et très nombriliste. Sa souffrance doit être supérieure à celle des autres. Certes, quand une personne à laquelle on tient disparaît, ça renvoie à plein de souvenirs et de moments qu'on avait laissés de côté. Un tsunami émotionnel nous submerge. Chacun à sa propre représentation de la mort et chaque deuil est différent.
"C'est dur de dire au revoir aux personnes qui nous relient à notre passé". Mais ici, j'ai trouvé que le personnage principal en faisait beaucoup trop, quitte à se décrédibiliser.

Je pense que cette histoire y aurait gagné à être un peu plus resserrée, un peu plus nuancée. J'ai vraiment commencé à prendre plaisir à cette lecture vers le dernier tiers du livre. La fin est émouvante, pleine de tendresse et d'amitié. Au final, une lecture inégale et mitigée.

Merci à Babelio et aux Editions Les Avrils pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une opération masse critique.

Commenter  J’apprécie          230


critiques presse (2)
LeMonde
17 juillet 2023
Autour de cette loseuse fantaisiste, l’autrice tisse un roman drôle et touchant, hymne à l’amitié entre homme et femme comme aux antihéros.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Actualitte
24 avril 2023
L’ouvrage est intéressant puisqu’il ose poser la question, sur un sujet encore tabou. Il n’ira pas plus loin : La pire amie du monde est le simple témoignage d’une jeunesse perdue et sans codes qui, comme toutes les générations précédentes, n’a pas appris à faire face à la mort.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
L’ardoise en pente douce est bleu jean délavé. La vue est un bordel terrible. Cheminées brique qui pullulent comme des anémones de pierre. Fenêtres découpées. Pentes interrompues. Perspectives cubistes. Bleu, blanc, rouge. C’est ridiculement beau, comme seul un cliché peut l’être, quand il est exactement tout ce qu’on attendait de lui.
- Le toit ! Sam dit, triomphant.
Commenter  J’apprécie          290
Comme souvent par la suite dans ma vie, je m’étais trouvée seule sur une chaise, au milieu d’un salon inconnu, à entendre des amis qui s’amusaient de l’autre côté du mur. La solitude est fourbe. Elle nous maintient à distance, nous faisant croire qu’elle nous protège. Elle prétend être la compagne du solitaire, quand elle est la courtisane des entourés.
Commenter  J’apprécie          280
Très souvent, les autres aiment agir pour nous sans nous demander ce que nous voulons, puis nous en veulent quand ce qu'ils nous donnent, ce dont ils pensent que nous avons besoin ou envie, n'est pas du tout ce dont nous avons besoin ou envie. Nous n'avons pas la réaction qu'ils attendent, la gratitude qu'ils espèrent, alors ils nous quittent, amers, désespérés de tout ce qu'ils ont fait pour nous, et que nous ne savions pas reconnaître. Génies incompris de l'amitié, Van Gogh de la tendresse, ils se sentent trahis quand ce sont eux qui nous abandonnent.
Commenter  J’apprécie          162
- Je ne me souvenais pas que je t’avais raconté ça. Sur ma grand-mère et le café, et tout.
- Bah si. Il sourit.
- Ça m’a fait du bien que quelqu’un s’en souvienne.
- C’est ça les amis, non ? Ils se souviennent même de ce que tu as oublié. Et ils te le rappellent.
- Tu vas me faire chialer.
Commenter  J’apprécie          270
La solitude est fourbe. Elle nous maintient à distance, nous faisant croire qu'elle nous protège. Elle prétend être la compagne du solitaire, quand elle est la courtisane des entourés. La solitude est une mère qui aime plus les autres que ses propres enfants. Et c'est pourquoi, en vérité, on fait plus de choses par solitude que par amour.
Commenter  J’apprécie          150

Video de Alexandra Matine (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alexandra Matine
Alexandra Matine a 35 ans. Elle vit à Amsterdam. 'Les Grandes Occasions' est son premier roman. Écriture hypnotique, construction implacable, acuité folle, elle s'empare ici du vaste sujet qu'est la famille. - mis en ligne par les éditions Les Avrils.
autres livres classés : Amsterdam (Pays-Bas)Voir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus

Autres livres de Alexandra Matine (1) Voir plus

Lecteurs (118) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3672 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..