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Dominique Fourcade (Éditeur scientifique)
EAN : 9782705657246
365 pages
Hermann (15/06/2000)
4.25/5   20 notes
Résumé :
Convaincu que la manière d'un peintre était tout entière dans ses toiles, Matisse s'est défendu, sa vie durant, de systématiser sa pensée sur l'art en une doctrine ordonnée.
Mais porté par l'événement ou la sympathie, il a livré des réflexions, des remarques, des jugements, sans cesse repris et nuancés, à certains témoins privilégiés de l'élaboration de son œuvre, et donné à d'autres l'occasion de les enregistrer. On a choisi d'articuler écrits, propos et cor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Voir les oeuvres, écouter et lire les artistes.
Henri Matisse a la plume belle et la philosophie du travail et de la vocation inspirante. Ses réflexions et confidences sur l'art, la création, la peinture, le lien aux modèles, à l'atelier, aux paysages sont à savourer régulièrement pour aider le regard à se (re)former et prendre le temps surtout face à l'image.
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Si vous êtes des amateurs de Matisse, ce livre doit faire parti de votre bibliothèque!!
Ce recueil rassemble ses écrits et ses interviews.
Ceci nous permet de mieux connaître l'artiste et de cerner sa pensée.
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Ce livre est essentiel, non seulement pour mieux connaitre l'oeuvre de Matisse lui - même (il répond à bien des questions qu'on souhaiterait lui poser) mais pour réfléchir aux problèmes de la création picturale en général -
d'autant plus que les textes ont été rassemblés par le poète Dominique Fourcade, qui connait fort bien l'oeuvre de Matisse


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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Propos sur le dessin d'un arbre rapportés par Louis Aragon.

Je vous ai montré, n'est-ce pas, ces dessins que je fais, ces temps-ci, pour apprendre à représenter un arbre. Les arbres ? Comme si je n'avais jamais vu, dessiné d'arbre. J'en vois un de ma fenêtre. Il faut que patiemment je comprenne comment se fait la masse de l'arbre, puis l'arbre lui-même, le tronc, les branches , les feuilles. D'abord les branches qui se disposent symétiquement, sur un seul plan. Puis comment les branches tournent, passent devant le tronc... Ne vous y trompez pas : je ne veux pas dire que, voyant l'arbre de ma fenêtre, je travaille pour le copier. L'arbre, c'est aussi tout un ensemble d'effets qu'il fait sur moi. Il n'est pas question de dessiner un arbre que je vois.J'ai devant moi un objet qui exerce sur mon esprit une action, pas seulement comme arbre, mais aussi par rapport à toute sorte d'autres sentiments... Je ne me débarasserais pas de mon émotion en copiant l'arbre avec exactitude, ou en dessinant les feuilles une à une dans le langage courant... mais après m'être identifié en lui. Il me faut créer un objet qui ressemble à l'arbre. Le signe de l'arbre. Et pas le signe de l'arbre tel qu'il a existé chez d'autres artistes... par exemple chez ces peintres qui avaient appris à faire le feuillage en dessinant 33, 33, 33, comme vous fait compter le médecin qui ausculte ... Ce n'est que le déchet de l'expression des autres... Les autres ont inventé leur signe... Le reprendre, c'est reprendre une chose morte : le point d'arrivée de leur émotion à eux, et le déchet de l'expression des autres ne peut être en rapport avec mon sentiment original. Tenez : Claude Lorrain, Poussin, ont des façons à eux de dessiner les feuilles d'un arbre, ils ont eux, inventé leur façon d'exprimer les feuilles. Si habilement qu'on dit qu'ils ont dessiné leurs arbres feuille à feuille. Simple manière de parler : en réalité, ils ont peut-être représenté cinquante feuilles pour deux mille. Mais la façon de placer le signe feuille multiplie les feuilles dans l'esprit du spectateur, qui en voit deux mille... Ils avaient leur langage personnel. C'est depuis un langage appris, il me faut trouver des signes en rapport avec la qualité de mon invention. Ce sont des signes plastiques nouveaux qui rentreront à leur tour dans le langage commun, si ce que je dis par leur moyen a une importance par rapport à autrui. L'importance d'un artiste se mesure à la qualité de nouveaux signes qu'il aura introduits dans le langage plastique.
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Propos rapportés par Louis Gillet Février 1943
Tout est neuf, tout est frais comme si le monde venait de naître. Une fleur, une feuille, un caillou, tout brille, tout chatoie, tout est lustré, verni, vous ne pouvez vous imaginer comme c’est beau ! Je me dis quelquefois que nous profanons la vie : à force de voir les choses, nous ne les regardons plus. Nous ne leur apportons que des sens émoussés. Nous ne sentons plus. Nous sommes blasés. Je me dis que pour bien jouir, il serait sage de se priver. Il est bon de commencer par le renoncement, de s’imposer de temps en temps une cure d’abstention. Turner vivait dans une cave. Toutes les huit jours, il faisait ouvrir brusquement les volets, et alors quelles incandescences ! Quels éblouissements ! quelle joaillerie !
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Propos rapportés par Louis Gillet, fevrier 1943

J'ai été frappé par l'exemple du vieux Renoir. J'allais le voir à Cagnes. Dans les dernières années de sa vie, ce n'était qu'un paquet de douleurs. On le portait dans son fauteuil. Il y tombait comme un cadavre. Il avait les mains bandées, des doigts comme des racines, tellement tordus par la goutte qu'il était incapable de tenir un pinceau. On lui passait dans son pansement le manche d'une brosse. Les premmiers mouvements étaient si douloureux qu'ils lui arrachaient une grimace. Au bout d'une demi-heure, quand il était en train, le mort ressucitait : je n'ai jamais vu d'homme si heureux. Et je me suis promis qu'à mon tour je ne serais pas un lâche.
(extraits de "l'allongé - Une visite à Henri matisse", Candide, 24 février 1943)
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J'ai à peindre un corps de femme : d'abord je lui donne de la grâce, un charme, et il s'agit de lui donner quelque chose de plus. Je vais condenser la signification de ce corps, en cherchant ses lignes essentielles. Le charme sera moins apparent au premier regard, mais il devra se dégager à la longue de la nouvelle image que j'aurai obtenue, ce qui aura une signification plus large, plus pleinement humaine. Le charme en sera moins saillant n'en étant pas toute la caractéristique mais il n'en existera que moins, contenu dans la conception générale de ma figure.
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Vous voulez faire de la peinture ? Avant tout il vous faut vous couper la langue, parce que votre décision vous enlève le droit de vous exprimer autrement qu'avec vos pinceaux. [p190]
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