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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Biographe des âmes périphériques qui souffrent d'allergies carabinées au travail et à l'hygiénisme ambiant, Olivier Maulin nous conte les aventures irrésistibles de deux pieds nickelés, bras cassés et esprits dépulpés, Totor et Picot.
Je pèse mes superlatifs pour ne pas tomber dans le copié collé d'un quatrième de couverture car combien promettent, sur la tête de Gutenberg, la plume sur le coeur, doigts et orteils croisés sur la bible, guillemets greffés à des extraits d'articles élogieux, «des fous rires à répétition » et la « comédie de l'année » ?
Pour combien de déceptions et de sourires égarés entre un incipit insipide et un dénouement aussi drôle que l'adresse de l'imprimerie de la dernière page ?
Chez Olivier Maulin, je peux témoigner que l'humour ne relève pas de la publicité mensongère. Une preuve ?
Totor et Picot sont embauchés comme vigiles d'un vendeur de camping-cars. Plus maîtres-bières que maîtres-chiens, ils se présentent sur les lieux avec un réfugié de l'ASPA et le toutou de la voisine, un… Yorkshire, prénommé… Bébé Chips ! le ton est donné.
Otages d'un camping-car volé pendant leur sommeil aviné, ils sont recueillis dans une vallée alsacienne par des réfractaires au changement, des nostalgiques du bon vieux temps, décroissants qui préfèrent la tartine locale (désolé), qui sabotent avec panache tous les projets de construction de grands promoteurs.
Olivier Maulin excelle dans le comique de situation et le burlesque. le propos n'est pas vulgaire, les dialogues sont « Audiardisés » et les chapitres s'enchaînent de façon très rythmée. L'auteur témoigne d'une adorable empathie pour tous ses personnages, plus supporter des lanternes rouges que du vainqueur du tour de France. En revanche, il est sans merci pour les représentants du « progrès » et de la déshumanisation de la société. Je pense que Philippe Muray l'aurait adoubé.
Nul besoin de partager toutes ces idées car, ici, l'humour fait l'unanimité. Un très bon remède contre la déprime aux effets plus bénéfiques que dix essais sur le développement personnel, quatre séances de méditation avec Petit Bambou et 1 rando de Sylvothérapie.
Happy End pour Bébé Chips.
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La Fête est finie est une comédie à la fois loufoque et grinçante, une belle satire de notre époque : on rit pour ne pas pleurer, parce que franchement, il y aurait de quoi se taper la tête contre les murs…
Victor, dit Totor, physiquement, « ressemblait à Georges le solitaire, la dernière tortue des Galápagos ». Moralement, « il était à mi-chemin entre le flan et le potiron. »
Sa passion ? Bach et reBach : « La grande activité de sa journée, pour ne pas dire la seule, c'était la préparation de son petit-déjeuner. Allumer la machine à café, changer le filtre, beurrer les tartines… c'est là qu'il dépensait ses calories. Ensuite, la journée était pour ainsi dire finie ; il se collait sur son sofa et en avant pour le marathon : cantates, motets, oratorios, fugues, concertos, suites, partitas, préludes, sonates, tout y passait ! » Et, à la fin de la journée, fourbu, il s'exclamait : « Putain, c'est trop beau, Bach » : « C'était sa contribution à la critique musicale. »
L'autre, le narrateur, c'est Picot et il a perdu son boulot ! Il se voit proposer un job : garder des camping-cars (tiens, c'est de saison !) à Lagny-sur-Marne. Très bien ! Il a un chien ? Non mais on peut compter sur lui, il va en trouver un, même deux à la SPA du coin et il va même réussir à faire embaucher le Totor. Génial, hein ?
Et là, tenez-vous bien, ça démarre sur les chapeaux de roue… Parce que, je ne sais pas si vous êtes passionné par l'univers du camping-car (allez, avouez !) mais quand on doit surveiller « l'Hymer ML-I sur Mercedes, la star du dernier salon de Stuttgart, le premier intégral léger…Truma Combi 6 pour le chauffage et l'eau chaude, frigo de 142 litres, marchepied électrique, porte-cellule avec baie, éclairage intérieur 100% leds, réservoir d'eau propre de 200 litres, panneaux solaires intégrés… », quand on doit surveiller, disais-je ce genre de véhicule, on peut dire que l'on a des responsabilités. Oui, c'est le mot !
Alors, quand nos deux compères, profondément endormis dans les lits ultra confortables de ce petit bijou sentent que ledit véhicule roule à vive allure vers une destination inconnue, il y a de quoi paniquer… Heureusement, leur yorkshire-chien-de-garde, répondant au nom de Bébé-Chips et Dark Vador, le très très vieux berger allemand noir, sont de la partie !
Vous n'en saurez pas plus, cher lecteur, sinon que nos Laurel et Hardy vont faire du camping en Alsace, rencontrer une fille qui chasse le chevreuil (parce que l'avenir de l'humanité n'est pas dans les petits pois surgelés de chez Picard) et un nain habillé en mousquetaire, ils vont devoir se battre contre les multiples dérives de notre société : l'implantation d'une décharge industrielle de cinquante hectares dans une zone de marais où vivent « des dizaines d'espèces de reptiles, d'amphibiens et d'oiseaux tels le troglodyte mignon et le roitelet huppé, le plus petit oiseau d'Europe » et d'un Center Parc de deux cents hectares sur des terres sauvages d'une beauté incroyable.
Bref, la lutte va être serrée et sans concessions contre les serial-bétonneurs « qui détruisent tout, les forêts, le passé, la beauté, le sens de la vie, la dignité des hommes, mais pleurnichent sur Palmyre plastiqué par les islamistes », les vrais malades qui « veulent continuer à danser, à boire, à bouffer, à consommer, à se balader dans les airs, à faire un aller-retour à Londres pour acheter une paire de chaussettes Primark, à skier à Gonesse sur une piste indoor en plein été, à se baigner sous les tropiques dans les Vosges ! », alors que « deux cents ans de croissance ont épuisé la planète, ses ressources, son équilibre, son climat, sa biodiversité, sa flotte, tout. »
Vous l'aurez compris, derrière la comédie, le propos est bien sérieux ! On a assez rigolé comme ça, il va falloir se calmer, arrêter « la grande fête de la croissance, la fête du tourisme, des écrans plats et de la tour Eiffel illuminée » car oui, la fête est finie et bien finie !
Pas si léger que ça, finalement, le dernier livre d'Olivier Maulin !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Les aventures de Picot et Totor, pareils à des Laurel et Hardy de la France du 21ème siècle, démarrent sur des chapeaux de roue. Et qu'importe s'il s'agit de celles d'un camping-car luxueux (volé).
L'écriture fait mouche, pétille. Peu à peu l'improbable le devient encore plus, jusqu'à atteindre les dimensions de la Fable. Et arrivé là, même si j'ai pris plaisir à cette lecture, je me suis senti un peu désarçonné. Laurel et Hardy ont fait place aux Monty Python, avec leurs délires surréalistes. Ou pour une référence plus locale (et actuelle) à un scénario de Benoît Delépine et Gustave Kervern.
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C'est le quatrième livre de Maulin que je lis. C'est de la gourmandise, je l'avoue. Quand je vois la sortie d'un nouveau livre chez cet écrivain, je sais pertinemment qu'en l'entamant, je vais passer un bon moment.
Attention, tout n'est pas hyper homogène dans ce qu'il fait. Souvent, lors de mes lectures, je ressens du flottement en milieu de livre, du remplissage de pages à certains endroits. J'ai l'impression qu'il y a un peu de fainéantise chez Maulin. Mais, c'est sans doute ce qui fait son charme, car quand il est bien réveillé et bien armé, il nous sort toute son artillerie de vérité et de cruauté sociale, d'humour décapant au travers de personnages hauts en couleur. Et ça, j'adore.
Dans ce livre, nous sommes dans une vallée perdue du fin fond de l'Alsace, un endroit où la faune locale est en danger. Je ne parle pas ici de chevreuils, de lièvres ou de vers de terre, mais plutôt celle des bouilleurs de cru, de vrais éleveurs et de nains de jardin. Des gens qui savent humer l'air qui nous entoure ; des gens qui ont un cerveau qui fonctionne en harmonie avec la nature qui les entourent.
Et cette population locale est en danger, car cet endroit idyllique, éloigné des lieux de consommation est parfait pour y implanter ce que nous vomissons tous les jours, nos déchets. de plus, cette zone rurale est idéale pour y créer un ensemble immobilier dédié à nos citadins stressés : un Center Parc.
Dans cette fable, je ne dois pas oublier deux gugusses parigots, des ratés, des escargots de la société, des losers qui n'attendent rien de la vie et qui se sont retrouvés (presque malgré eux) dans ces contrées Vosgiennes avec pour principal bagage un camping car, dernier cri de la production Mercedes.
Et tous ces individus, en malaise dans cette course folle à la performance s'unissent pour faire face au péril capitaliste avec leurs moyens. C'est David contre Goliath. C'est le village d'Astérix, c'est Notre Dame des Landes.
Eh oui, ce récit ressemble à s'y méprendre à cette résistance que l'on trouve aujourd'hui contre le fameux aéroport dans le bocage entre Nantes et Rennes. Et si celle ci aboutit de la même façon que dans le bouquin, on va s'amuser.
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Merci aux éditions Denoël pour cette découverte .

Dans ce roman, le lecteur suit les aventures de deux copains ,un peu paumés, Victor dit Totor, et Picot embarqués dans des aventures rocambolesques , et le moins que l'on puisse dire c'est que j'ai été bluffée.

Au cours de leurs aventures , nos deux héros vont croiser des roumains doués en affaires(parmi eux , un des personnages a un nom qui m'a fait exploser de rire ) , des chiens au caractère bien particulier , des écologistes opposés au progrès, et un nain , marquis et général, ...

Et c'est cette galerie de portrait totalement déjantée qui accroche .

Ce roman n'est qu'une succession de scènes désopilantes et hilarantes , je n'ai pas pu m'empêcher d'éclater de rire , page après page . Mais attention derrière la truculence de la plume, se cache bien une analyse plus sérieuse de problématiques bien actuelles : chômage, société consumériste et manque de solidarité entre les hommes. Et si en se perdant dans une lande alsacienne, en rencontrant des résistants très hauts en couleurs, nos deux héros trouvaient un sens à leur vie.

Pour conclure , je dirais que ce petit roman drôle et à la fois touchant m'a redonné le sourire dans un période difficile pour tous , et qu'est-ce qu'on en a besoin . Je vous conseille donc de le découvrir sans plus attendre , vous ne le regretterez pas.
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Benoit Duteurtre dans son livre Polémiques, dit du bien d'Olivier Maulin. Alors, en lecteur servile et discipliné, je me suis procuré un de ses ouvrages..

Deux potes, deux losers, un maigre intelligent et un grand costaud débile mental (tiens ça me fait penser à quelques choses...) vivant d'expédiant et abonnés aux plans qui tournent mal se retrouvent vigile chez un concessionnaire de camping-car. Lorsqu'ils se réveillent après une sieste dans l'un des engins, le véhicule se trouve sur l'autoroute conduit par une famille de Rrom. Ceci les emmènera en Alsace dans une vallée isolé ou les habitants sont des preppers en mode "ça vas péter".

Un texte résolument réac qui part dans tous les sens, on ne croit pas une seconde à l'histoire et le délire écolo de droite un peu surjoué n'évite pas le travers d'idéaliser le monde rural. Mais attention à ne pas prendre trop au sérieux le récit, y voir trop d'idéologie serait une erreur. Je retient avant tout l'humour omniprésent , la farce, un bon divertissement en somme (pas le département hein)
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C'est l'histoire de deux copains un peu paumés. Picot, le narrateur, vient de perdre son dernier emploi et s'est installé temporairement chez Victor, qui écoute du Bach à longueur de journée, vautré sur son canapé. Victor parvient à leur dénicher un travail de vigiles dans un parc de camping-cars à Lagny-sur-Marne. Dès la première nuit, les deux hommes ne trouvent rien de mieux que de s'endormir saouls dans un des camping-cars, pour se réveiller et se rendre compte que le véhicule a été volé par une famille roumaine qui roule droit vers son pays. Ils parviennent à se débarrasser des voleurs et s'installent dans un camping en Alsace, près de Colmar. Y vivent depuis trois ans Schül et sa fille Rirette, qui se préparent à l'effondrement du monde moderne en vivant en autarcie et en maniant les armes, avec quelques habitants qui partagent leurs convictions. Les deux copains vont prendre fait et cause pour eux, surtout quand il faut mener des actions pour lutter contre la création d'une décharge industrielle qui, au nom des intérêts économiques, va ruiner le paysage. La résistance va s'intensifier quand ils ont vent du projet d'un gigantesque Center Park…

Fait rare pour être signalé, il est difficile de résumer ce roman autrement qu'en paraphrasant la quatrième de couverture, tant le résumé proposé par l'éditeur est bien fait et complet.

Un récit émaillé de discours écologiques et anti consommateurs, plutôt drôle et bien mené. Totor est hilarant de bêtise et de naïveté, Picot tendre sous ses dehors mal dégrossis, les autres personnages truculents même si certains sont peu crédibles, dont le marquis Alfonso Leoncio Fernandez del Monte y Alba, qui va prendre la tête des opérations de résistance avant de s'évaporer brusquement, laissant le récit s'achever dans un happy end un peu artificiel.
Lien : http://www.usine-a-paroles.f..
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Théâtral et onirique, un texte dont la truculence ravit.
Deux copains paumés se retrouvent en Alsace dans un camping isolé habité par des irréductibles qui défendent à tout prix leur identité.
Résister, tel est leur slogan, ne pas succomber à l'industrialisation forcenée, au capitalisme et à la mondialisation. Une société de traitement des déchets l'apprendra à ses dépens.
Des personnages à la limite de la caricature qui défendent leur régionalisme et l'environnement. Ils fustigent le progrès dévastateur et se demandent si les hommes d'aujourd'hui sont plus heureux. Nous côtoyons des fermiers, des gérants de camping, des facteurs et un marquis espagnol : une galerie de personnages haute en couleur. Ces héros sont attachants comme Totor ou Rirette, on les suit avec plaisir tout au long du récit qu'on dévore presque d'une traite. On sourit beaucoup aussi, les situations et dialogues sont cocasses, les deux copains et leurs nouveaux amis sont embarqués dans des situations abracadabrantes et on aime ça.
Un texte qui questionne autour de l'écologie, de l'identité et nous parle d'amitié.

Irrévérencieux et loufoque, je vous conseille cette lecture.
Lien : http://www.despagesetdesiles..
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Sous forme romancée, l'auteur nous dépeint la société actuelle et les sujets qui fâchent, tel le chômage ou encore la société dite de consommation.

Nous sommes en compagnie de Victor le super fan de Bach, et de Picot.

Comme dit dans le résumé, ce livre est totalement désopilant, loufoque, mais écrit tellement intelligemment, que cela en devient une partie de vie que l'on ne peut qu'applaudir l'auteur d'avoir osé.

Nous allons suivre nos deux potes complètement à la masse dans leurs aventures rocambolesques, tellement folles que l'on se dit que c'est impossible que cela arrive, mais les notions et valeurs véhiculés par Olivier Maulin ne peuvent que nous pousser au questionnement.

Au final, Olivier Maulin arrive à nous faire sourire tout en nous posant un univers tellement réel, que même si on se dit que c'est complètement fou, on ne peut qu'apprécier d'avoir lu le livre.

C'est avec ce livre-ci que je découvre sa plume, en finissant le livre, j'ai voulu en savoir un peu plus, et je dois bien dire, que son univers littéraire me tente pas mal. Certains de ses ouvrages, comme "Gueule de bois" va très certainement bientôt rejoindre ma bibliothèque.

Un auteur que je vous recommande sans hésiter.
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