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4,03

sur 373 notes
Il est bien douloureux pour sa victime, le démon de midi, dans ce roman à l'analyse psychologique élégante et fine, comme d'hab avec GDM, qui devrait procurer une satisfaction vengeresse à toutes celles qui ont été abandonnées pour une jeunette après vingt ans de mariage. Très beau portrait de femme mûre, de mon point de vue, chez cet écrivain qui n'échappe pourtant pas toujours à la misogynie, notamment dans ses nouvelles.
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Une Redécouverte que ce long roman De Maupassant.
Je pensais les avoir tous lu mais j'avais oublié (ou pas lu?)celui là.
C'est toujours un bonheur à déguster!!même si on peut trouver des longueurs ou un manque de rythme.
Le thème de la vieillesse est décrit aussi bien au masculin qu'au féminin dans une ambiance parisienne de la fin du 19e avec les réceptions,les expositions,les soirées au cercle,à l'opéra…
Certaines pages font penser à Proust avec les personnages qui entourent les deux protagonistes.
C'est aussi une belle histoire d'amour mais qui se délite avec l'âge.
La peinture et la musique sont aussi très présentes dans ce roman De Maupassant moins connu que beaucoup d'autres mais qui mérite vraiment d'être lu.
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Je viens d'achever ce roman assez méconnu De Maupassant, et qui, pourtant, mérite que l'on s'y arrête. "Fort comme la mort" propose une immersion dans les pensées et les coeurs d'un couple qui s'aime. Any et Olivier sont amants et s'aiment tendrement jusqu'au jour où Any commence à se rendre compte que le temps passe, que sa beauté n'est pas éternelle et que sa fille, Annette, possède une beauté et une jeunesse éclatante. Nous pénétrons dans les méandres de ce couple qui s'aime mais dont la passion n'a pas su résister à ce temps qui passe. Nous assistons à la jalousie féminine et masculine, avec toute la violence qu'elle sème dans un couple et dans les êtres. Ce livre m'a émue au plus profond de mon être car Maupassant est un savant analyste des coeurs, des émotions et des peines.
Un chef-d'oeuvre !
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Fort comme la mort/Guy de Maupassant
Publié en 1889, ce roman peu connu mais d'une très grande puissance évocatrice, le cinquième de l'auteur, peut être considéré comme une peinture du milieu bourgeois de l'époque De Maupassant.
Choisissant la simplicité et la sobriété d'un style très classique, Maupassant crée la couleur, le ton, l'aspect, le mouvement de la vie, et se livre à une fine analyse psychologique sur l'amour et le vieillissement. Ce thème reste très actuel quand on voit de nos jours combien le culte de la jeunesse est célébré en même temps que le refus de la vieillesse.
Le titre fait référence au Cantique des Cantiques « L'amour est fort comme la mort, et la jalousie est dure comme le sépulcre. »
L'action se passe à la fin du XIX e siècle.
Olivier Bertin est un peintre célèbre et mondain à Paris. La fortune l'a conduit jusqu'aux abords de la vieillesse en le choyant et le caressant :
« L'aménité de ses manières, toutes les habitudes de la vie, le soin qu'il prenait de sa personne, son ancienne réputation de force et d'adresse, d'homme d'épée et de cheval, avaient fait un cortège de petites notoriétés à sa célébrité croissante. »
Bel homme, élégant et capricieux, gâté par le destin, son goût prononcé pour les femmes fait de lui un homme libre, facile à tenter pour une femme de caractère. Vivant sans devoirs, sans habitudes et sans scrupules, il profite de sa belle allure.
Anne de Guilleroy, la trentaine, est coquette, d'une coquetterie agressive et prudente qui ne s'avance jamais trop loin :
« Les compliments lui plaisaient, les désirs éveillés la caressaient, pourvu qu'elle pût paraître les ignorer. »
Femme mariée à un comte politicien chevronné et mère d'une fillette de six ans, sûre d'elle adorant l'agitation incessante autour d'elle, sa rencontre avec le peintre ne sera pas anodine et va faire basculer sa vie. Olivier tombe fol amoureux d'elle et réciproquement.
Anne devient vite sa maitresse et va exercer une véritable fascination sur cet homme qui va céder à une passion sournoise et dévorante. Résistant elle-même un temps, elle va succomber à son tour et connaître les affres de la jalousie. La vie d'Anne jusqu'alors s'est écoulée sans souffrance ; à présent son seul souci est de conserver l'affection d'Olivier, toujours à l'insu de son époux.
Douze années passent…
Peu à peu, Olivier va remarquer la beauté d'Annette, la fille d'Anne :
« Il se tournait vers la comtesse en admirant la fille comme pour remercier la mère de lui avoir donné ce plaisir…Il confondait de plus en plus la fille avec le souvenir renaissant de ce qu'avait été la mère. »
Et la comtesse va réaliser que chez elle où elle était seule admirée jusqu'alors, seule complimentée, fêtée et aimée, une autre, sa fille, prenait sa place.
« Dans ce royaume, la maison d'une jolie femme, dans ce royaume où elle ne supporte aucun ombrage, d'où elle écarte avec un soin discret et tenace toute redoutable comparaison, où elle ne laisse entrer ses égales que pour essayer d'en faire des vassales, elle voyait bien que sa fille allait devenir la souveraine. »
Bien que se défendant de toute séduction à l'égard d'Annette, qui du reste est promise au marquis de Farandal, Olivier subit une inévitable obsession qu'il ne parvient à fuir. Et comme les idées fixes ont la ténacité rongeuse des maladies incurables, Olivier n'a plus la liberté de songer à rien, de s'intéresser à rien, de prendre goût à la moindre chose.
On se dirige alors vers des heures de souffrances, d'incompréhension et de désespoir aussi bien pour Anne que pour Olivier, tous deux rongés par des jalousies différentes.
Jusqu'au dénouement dramatique inévitable comme dans une tragédie antique.
On remarquera tout au long de ce riche et éblouissant roman l'art du dialogue que Maupassant manie avec une maitrise inégalable.
S'ajoute à ces échanges verbaux l'introspection constante à laquelle se livre chacun des deux personnages principaux ;
Et puis l'art magique De Maupassant pour décrire les situations, un art qui nous introduit parfaitement dans l'ambiance comme si nous étions des observateurs privilégiés invisibles :
« À travers la buée de lait qui baignait les champs, l'horizon s'illimitait, et le silence léger, le silence vivant de ce grand espace lumineux et tiède était plein de l'inexprimable espoir, de l'indéfinissable attente qui rendent si douces les nuits d'été. »
Ce roman nous livre également toutes les manières de penser et d'agir d'une autre époque, celle teintée de romantisme de nos ancêtres d'il y a cinq générations. Et cela ne manque pas d'intérêt.


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J'avais beaucoup aimé le style
de Maupassant dans "Bel-Ami"
"Une vie", "Pot-Bouille" avec sa description
souvent critique du monde mondain
de son époque, et surtout son analyse du
caractère humain toujours autant
d'actualité : les époques changent
mais pas l'avarice, la jalousie, la médisance, la malveillance, l'arrivisme, etc...

Dans ce livre, nous sommes confronté à un sujet
qui nous concerne tous : la peur de vieillir, du temps qui passe.
Il y a toujours bien sur le style incomparable De Maupassant,
mais au final il y a assez peu d'action, l'histoire est un peu longuette, voire un peu ennuyeuse, et donc une petite déception pendant et à la fin de la lecture
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"Mets-moi comme un sceau sur ton coeur, comme un sceau sur ton bras ; car l'amour est fort comme la mort, la jalousie est inflexible comme le séjour des morts [...]."

Le titre de ce roman paru en 1889 est tiré du Cantique des cantiques. Personnellement, ce titre m'a immédiatement fait penser au premier volet de le livre de Dina, de l'auteure norvégienne Herbjørg Wassmo.
En effet, on trouve en épigraphe d'un chapitre (peut-être même du premier chapitre ?) cette citation tirée de la Bible.
Largement détournée, cette citation est en fait le point de départ pour un Maupassant vieillissant, effrayé par le temps qui passe et par la mort.

Peut-être plus important que l'angoisse de la vieillesse, ce roman est l'occasion de parler d'amour, d'un amour "plus fort que la mort" elle-même.

Pour moi il est un des plus grands auteurs du XIXe dans le sens où il s'est énormément intéressé à la vie rurale de l'époque - comme le démontre certaines de ses nouvelles, à l'instar de la Rempailleuse. Surtout, il est un auteur avec des préoccupations qui m'intéressent, son angoisse de vivre, sa pensée sur le suicide (il a d'ailleurs fait des tentatives), l'importance de la solitude, et la grande place de la folie dans sa vie et donc par extension, dans ses oeuvres.

Fort comme la mort est son avant-dernier roman, et je le vois un peu comme un roman de la maturité. Roman de la maturité dans le sens où Maupassant se concentre sur un aspect fondamental de la vie : le vieillissement.


Mon avis est en intégralité :
Lien : http://allaroundthecorner.bl..
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Superbe roman social De Maupassant loin de ses contes mais un excellent ouvrage à decouvrir !
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Olivier Bertin est un peintre mondain, célibataire vivant à Paris. Depuis 12 ans, il est l'amant de la comtesse de Guilleroy. Sa fille qui vivait depuis 3 ans chez sa grand-mère revient chez ses parents afin d'être présentée à l'aristocratie parisienne et à son futur mari. Par sa ressemblance avec sa mère, cette jeune fille réveille de fort sentiment à Olivier Bertin qui en devient amoureux alors que sa mère, suite au décès de sa mère, dépérit et voit les signes du temps sur son visage.
J'ai beaucoup aimé ce récit grâce à l'écriture De Maupassant : un style qui décrit avec précision l'évolution des sentiments des deux protagonistes face à leur relation, à leur veillesse.
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"L'amour est fort comme la mort, et la jalousie est dure comme le sépulcre. » dit le Cantique des cantiques. Voici le cinquième roman de Guy de Maupassant, paru en 1889. Une histoire cruelle, qui parle du vieillissement, de la solitude, du sentiment amoureux irrépressible, qui fait succomber les femmes honnêtes et rend fou les « vieux beaux » enamourés pour de très jeunes filles, inaccessibles.
Nous revoici plongés dans l'atmosphère parisienne du Paris de la Belle Epoque, dans un périmètre très précisément fixé entre la place de la Madeleine, le boulevard Malesherbes, l'avenue du Bois, l'Opéra et le parc Monceau. Olivier Bertin est un célibataire encore très séduisant. Peintre mondain coté, il choisit les jolies femmes qu'il accepte de portraiturer, ne déjeune jamais chez lui mais au Cercle, après s'être exercé au fleuret ou promené à cheval aux Champs-Elysées, passe soirées dans des salons distingués. Douze années auparavant, il a été attiré par une jeune femme, Any, qu'il n'a pas eu de peine à séduire. Elle vient d'abord poser avec sa fillette de 6 ans … Leur liaison est discrète, le mari d'Any, député, prend Olivier en amitié. le temps passe.
Et puis soudain, Annette, la petite, revient vivre chez ses parents, devenue une superbe jeune fille de dix-huit ans. Et Olivier se souvient du temps passé, des premiers instants de sa liaison avec Any, superpose son image et celle de sa mère. Malgré lui, il tombe éperdument amoureux d'Annette, sous le regard horrifié d'Any qui se sent tout à coup devenue vieille, jalouse de sa propre fille.
Olivier est à présent un homme vieillissant, chez qui le souvenir se fait regret. Any cherche désespérément à masquer les marques du temps, elle est lucide, se rend compte qu'Olivier, son seul amour, lui échappe. Annette, inconsciente du désastre dont elle est la cause, est bientôt fiancée, elle sera bientôt marquise de Farandal …
 
Voici une analyse tout à fait actuelle de la naissance du sentiment amoureux et de l'emprise qu'il a chez un homme mûr pour une jeune fille qu'il a tenue sur ses genoux quand elle était toute petite. On y retrouve des arguments déjà utilisés dans « Bel-Ami » : le portrait d'un dandy à la manière de Boldini, l'amour passé d'une mère à la fille …
Les scènes « de genre » sont d'un réalisme absolu : le vernissage au Salon avec les Carolus Duran, Roll, Puvis de Chavanne, Gervex, Jean Béraud, le Paris écrasé par la chaleur du mois d'août, la soirée à l'Opéra avec la sortie du grand escalier : « cascade magnifique et lente d'épaules nues, de robes somptueuses et d'habits noirs. »
L'écriture est étincelante … et n'a, selon moi, pas pris une ride. La peinture de la haute bourgeoisie de la fin du XIXème siècle, pénétrée de bonnes manières – le deuil qui dure plus d'une année ! – et de modes de vie totalement désuèts, réaliste. Une terrible introspection masculine et féminine. Une fin dramatique, mais inéluctable. Maupassant ne connaît pas souvent de « Happy End ».
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Je trouve depuis quelques années dans la littérature du 19ème siècle, qu'elle soit française ou russe, des moments de lecture véritablement délectables. Dernier en date Fort comme la mort, roman plutôt méconnu De Maupassant.

Olivier Bertin est un peintre académique qui rencontre le succès. Il devient une figure mondaine que toute la haute société parisienne s'arrache pour la portraiturer. Il s'éprend d'Anne de Guillermoy, une riche comtesse mariée à un député, la séduit et vit avec elle une longue passion amoureuse.

Follement éprise d'Olivier, Anne joue au fil des ans de tous les stratagèmes possibles pour garder son amant et empêcher qu'il n'aille voir ailleurs.

Olivier, bercé par cet amour, lui reste fidèle. Leur passion se transforme petit à petit en une amitié amoureuse apaisée et complice. Mais après quelques années d'absence, la fille d'Anne, toute juste sortie de l'adolescence, rejoint le giron familial. Elle est le portrait craché de sa mère à son âge et fait (re)naitre chez Olivier la passion brulante qu'il avait pour sa mère autrefois.

L'existence des deux amants en sera bouleversée à jamais…

Roman sur le temps qui passe et sur les affres de la vieillesse, fort comme la mort est un livre déchirant. L'intrigue est simple, Anne la résume à merveille en une phrase lapidaire dans la dernière partie du livre : « C'est la faute de nos coeurs qui n'ont pas vieilli ».

Alors que l'apparence physique et les capacités de séduction déclinent avec le temps, les coeurs, eux, ne cessent de battre quand ils sont animés par la passion. La fuite du temps devient alors une atroce et injuste torture.

Maupassant livre un roman puissant et terrible. Il dépeint avec un oeil acéré et une langue magnifique l'affreuse fatalité des coeurs en feu dans des corps fatigués.

Bien sûr, vous ne trouverez ici que peu d'action et aucun rebondissement. le roman s'attache d'abord à décortiquer les sentiments des deux héros et à les suivre dans leur vie de mondains parisiens. Mais la force du propos, la perfection du style et l'acuité de l'analyse psychologique en font un mélodrame à mon avis bien plus passionnant qu'une énième enquête policière. Bien sûr tout cela n'est pas très gai, mais c'est terriblement juste.
Lien : http://coincescheznous.unblo..
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