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Voici un bon recueil, — dans la moyenne —, pas le meilleur, pas le moins bon. J'y ai particulièrement savouré les trois nouvelles consécutives Une Vente, L'Assassin et La Martine.

La nouvelle titre explore deux directions distinctes. Tout d'abord le sujet principal, à savoir, selon l'auteur, le ridicule des « prix de vertu » (je n'ose même pas imaginer ce que Maupassant aurait pu écrire à propos des concours de Miss...) et du côté labile que peut prendre la vertu, surtout lorsqu'elle est exposée sous les projecteurs (voir à ce propos la fameuse chanson de Brassens, « 𝄞𝄆 ♬♪♫ trompettes de la renommée, vous êtes bien mal embouchées »).

Et puisque je suis dans la comparaison avec l'ami Brassens, l'autre axe majeur de cette nouvelle est la dénonciation du chauvinisme exacerbé du narrateur qui s'admire dans Gisors, modeste ville de l'Eure, comme dans la plus grande mégapole de tous les temps et qui ne peut que me faire songer à la chanson « les imbéciles heureux qui sont nés quelque part ».

Un Échec raconte la déconvenue (un bon vieux râteau des familles !) d'un dragueur auprès d'une femme mariée (petites remarques misogynes au passage, merci M. Maupassant).

Puisqu'on est dans le registre de la misogynie, l'auteur en remet une petite couche avec Enragée ? qui nous conte la nuit de noces d'une naïve persuadée d'avoir contracté la rage et qu'il fait passer pour une cruche des plus mémorables.

Le modèle est une forme de n-ième jugement du mariage comme un enfermement que rien ne justifie (l'auteur était personnellement contre cette institution et prétendait comme la chanson des Rita Mitsouko que « les histoires d'amour finissent mal en général »).

La Baronne est une sorte d'addendum à la nouvelle Yveline Samoris (recueillie après la mort de l'auteur dans le Père Milon). Il y est encore question de femmes à la vertu douteuse et intéressée.

Une Vente, est la vraie nouvelle originale du recueil et elle se situe dans la lignée de la Bête Au Maît' Belhomme ou des Tribunaux Rustiques, autres nouvelles savoureuses de l'auteur. Maupassant y emploie, comme il sait si bien le faire, le patois haut normand dans une histoire rocambolesque et franchement drôle.

L'Assassin se présente sous la forme d'une plaidoirie de procès. J'ai cru y lire en filigrane le propre jugement De Maupassant sur la société.

La Martine est probablement une des plus belles illustrations du génie littéraire De Maupassant. Il y décrit, tout en émotion, tout en délicatesse, tout en subtilité, tout en suggestion la passion d'un brave gars de la ferme, Benoist, pour une belle paysanne qui, ayant un temps fait écho à ses avances, choisira d'en épouser un autre.

Une Soirée se présente sous forme d'une petite farce sans prétention. Un soldat en permission chez sa soeur dans une ville inconnue, jouissant d'une tendance affirmée pour le goulot essaie de trouver des filles afin de prendre du bon temps et tombe nez-à-nez avec son beau-frère au beau milieu d'une réception mondaine.

La Confession explore le contraste entre un époux et sa femme. L'un militaire, vertueux, l'autre, rieuse, de moeurs faciles. Au soir d'un repas arrosé, le vertueux va fauter...

Divorce déploie, dans le registre de l'anecdote, la trame d'un notaire qui a « recruté » sa femme par petite annonce en examinant le montant de la dot apportée par l'épouse. Mais d'où provient cet argent ?...

La Revanche fait une nouvelle fois l'apologie de la relation extraconjugale au détriment de la légale.

L'Odyssée D'Une Fille raconte la suite de déboires liés au hasard qui ont conduit une fille pauvre vers les chemins de la prostitution. Ce thème sera repris et enrichi dans la nouvelle le Port (publiée dans le recueil suivant La Main Gauche).

Enfin, Une Fenêtre dévoile les dessous d'un procédé original de mise à l'épreuve d'un futur mari. Mesdames, si vous en avez les moyens...
...mais ceci n'est qu'un avis, donc, presque rien.
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Dans sa nouvelle "Le Rosier de Madame Husson", Maupassant déploie toute son ironie pour la vie de province.

A travers ce qui peut s'apparenter à une monographie littéraire de Gisors, petite ville du Vexin où le narrateur se trouve coincé quelques heures suite à un incident de chemin de fer, l'auteur se moque avec plus de tendresse que de mépris de la vie petit-bourgeoise et de la prédominance de la morale aux détriments du bon sens et de l'intelligence.

Ce n'est pas la nouvelle De Maupassant qui m'a le plus séduite, je lui préfère le registre de la peur et du surnaturel, mais je ne boude pas non plus un peu de bonhomie et de roublardise, surtout quand elles sont développées avec le talent d'un Maupassant.


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Le rosier de Madame Husson

Une drôle d'histoire! Madame Husson, une bien vertueuse femme, lance un prix de la vertu dont le but est de récompenser la rosière la plus chaste du village. Malheureusement, il n'yen a eu aucune après des enquêtes menées dans tout le village de Grisor. Par contre il y en un et c'est un homme, a la fin on se dit peu importe pourvu qu'il soit chaste. Alors c'est Isidore qui sera choisit pour bénéficier du prix de la vertu, et on l'appellera le rosier de madame Husson...or la chasteté est une vertu qui aime la discrétion, une fois dévoilée surtout publiquement, elle aura la susceptibilité de dégringoler les marches de la vertu au pire même de dépasser le sous-sol, si bien qu'on arrive à un résultat comme tel qu'à Grisor tous les ivrognes s'appellent maintenant les rosiers de madame Husson...

Surprenant quand même, Guy de Maupassant nous ramène à: pour mieux connaitre l'homme, donner lui l'argent et la femme!!!

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Le rosier de Madame Husson est une nouvelle divertissante et pleine d'humour. On y retrouve la plume soignée De Maupassant mais malgré ça, ce n'est pas pour moi son meilleur texte.

Une lecture agréable, une lecture rapide que je suis contente d'avoir découverte et qui surtout donne envie de lire d'autre récit de l'auteur.
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Maupassant... Avec cet auteur, je ne peux pas vraiment me montrer objective... car il est mon écrivain français favori du 19 ème siècle. Que ce soit pour ses nouvelles, très nombreuses, où ses quelques romans, il se montre toujours très psychologue et rédige ses textes avec une plume acérée. "Le rosier de Madame Husson" ne fait pas exception, l'histoire se révèle féroce, Maupassant est moqueur... Un texte rempli d'esprit, merveilleusement écrit. Drôle et caustique à la fois.
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L'amour et ses tourments, ses ruses, ses transactions, sa volupté et ses désillusions font le miel de ce recueil dans lequel transparaît tout le sel vital de l'ami Maupassant, sous le ciel impétueux de sa bien aimée Normandie.
Bien qu'atypique dans l'ensemble, une nouvelle pour moi sort du lot, hilarante et cruelle :"La vente ", procès de deux fermiers dont l'un cherche à vendre sa femme à l'autre autour d'une méthode particulièrement ingénieuse pour en déterminer le prix.
Sacré Maupassant !
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Ce titre figurant depuis longtemps bien en vue sur une étagère, il s'avère finalement que le rosier en question n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Le contenu du recueil lui, m'a procuré exactement ce à quoi je m'attendais : plaisir et admiration. Une belle brassée d'histoires qui font mouche. Plusieurs sont franchement cocasses ; comment ne pas sourire en lisant ''Enragée ?'' ou ''Une vente'' ? Je retrouve la même virtuosité technique à laquelle il m'a habitué jusqu'ici. L'évidence gagne en rigidité : un recueil de Maupassant est une valeur sûre.
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J'ai dégusté chaque nouvelle de ce recueil de 14 nouvelles comme un chocolat tiré d'une boîte d'un grand chocolatier. du premier au dernier mot, c'est un vrai régal !
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Ah, le don de conteur De Maupassant ! le don de saisir l'essentiel en quelques phrases, autrement dit l'économie de moyens. L'auteur est misanthrope et satirique, très rarement en empathie. Ses portraits me font penser à Daumier, Degas, Lautrec. J'ai envie de lire deux fois ses nouvelles : une fois pour le bonheur de l'histoire, la deuxième fois pour saisir l'art de la mise en scène et de la chute. Bref, ce recueil est un classique.
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Le rosier de Madame Husson/Guy de Maupassant
Raoul Aubertin, le narrateur rencontre son ami le Docteur Marambot dans sa bonne ville de Gisors. Lequel après les civilités d'usage lui conte une histoire assez curieuse quand ils font la rencontre d'un ivrogne.
C'est l'histoire de Madame Husson, une vieille dame très vertueuse et protectrice de la vertu, qui s'occupe des bonnes oeuvres, secourt les pauvres et encourage les méritants.
Petite, trottant court, ornée d'une perruque de soie noire, cérémonieuse, polie, elle avait en horreur le vice et la luxure. Elle souhaite innover et décerner solennellement un prix de la vertu pour Gisors symbolisé par une couronne de roses. D'où le nom de rosière donné à la jeune fille vertueuse et candide qui sera élue.
Il s'avère après enquête rondement menée qu'aucune jeune fille ne répond aux critères requis.
Alors Madame Husson va choisir un rosier en la personne d'Isidore, garçon timide, chaste et naïf, connu de tout le bourg, à défaut de rosière.
Notons que c'est Maupassant qui a inventé le nom masculin dans cette nouvelle.
« Qui saura et qui pourrait dire le combat terrible livré dans l'âme du rosier entre le mal et le bien, l'attaque tumultueuse de Satan, ses ruses, les tentations qu'il jeta en ce coeur timide et vierge? »
Cette brève nouvelle teintée d'humour veut nous montrer le ridicule d'un prix de la vertu. Car comment définir la vertu ? Surtout livrée en pâture au public !
Notons aussi le chauvinisme bien français dont fait preuve le Dr Marambot quand il fait visiter la ville de Gisors au narrateur, un caractère que décrit avec moquerie Maupassant dont le style alerte, ironique et incisif nous régale une fois de plus.
Que va devenir le rosier de Madame Husson une fois le prix décerné ? Saura-t-il rester vertueux à jamais pour donner son nom à tous les hommes vertueux ?
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