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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Attention ! Chef-d'oeuvre à l'horizon !
Sachez que ce recueil contient, à mon avis, deux ou trois des meilleures nouvelles De Maupassant, toutes catégories confondues (ce qui n'est pas rien).
Tout de suite également, il me faut confesser que toutes les nouvelles du recueil ne sont pas du même niveau.
Mais certaines sont tellement parfaites, tellement fortes et bien senties qu'à elles seules elles méritent de faire hisser le recueil au firmament illusoire des 5 étoiles.
La nouvelle titre, bien qu'excellente, n'est pas de mon point de vue la meilleure du livre ; elle surfe sur la même vague que Boule-De-Suif : contexte de la guerre franco-prussienne, une prostituée s'y montre plus honorable que bien des gens soi-disant plus fréquentables.
Par contre, la succulence, la vraie dynamite de l'ouvrage, est selon moi la nouvelle intitulée Madame Baptiste. C'est l'histoire inqualifiable d'une double peine, d'une fille violée et rejetée de par ce fait. Bref, un récit fort et bouleversant, touchant à la perfection comme peu savent s'en approcher.
Deux Amis est un modèle de construction et d'efficacité, dans le registre des dommages collatéraux de la guerre. Maupassant revisite le thème des humbles et discrets, qui savent se montrer nobles et vaillants dans certaines conditions, un peu comme dans une nouvelle d'un autre recueil, le Père Milon.
La nouvelle À Cheval est plus proche du modèle canonique de l'auteur, c'est-à-dire pas très éloignée de la farce, grinçante, caustique, un brin misanthrope, sur ces gens tous un peu pourris dans le fond, d'une manière ou d'une autre.
Les autres nouvelles (elles sont 18 au total) m'ont laissé un souvenir plus périssable mais demeurent plaisantes.
Dans tous les cas, un recueil incontournable si l'on aime déjà Maupassant, incontournable si l'on souhaite découvrir Maupassant, incontournable si l'on n'aime pas Maupassant car qui peut dire qu'il n'aime pas Maupassant avant d'avoir lu ce recueil ?
Mais ceci n'est que mon avis de Normande égarée, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Pour moi, et ce depuis cinquante ans, Maupassant reste une de mes nourritures littéraire favorites.
Le numérique du domaine public, me permet de retrouver aisément ces nouvelles qui sont autant de joyaux des lettres de notre dix-neuvième siècle.
La voix De Maupassant ne s'est jamais éteinte, qui port un témoignage tellement précieux sur les personnages, us et travers, bourgeois et gens humbles toujours vivants. Récits intemporels, car souvent réactualisés et universels.
Emblématique, la nouvelle-titre de ce recueil concentrerait tout l'art du maître Maupassant pour raconter une histoire qui vous prend et ne vous lâche pas.
Et il me reste tant à lire De Maupassant! Quel bonheur.
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Ce recueil comporte en fait dix-huit nouvelles qui épinglent au passage la société de l'époque à travers les thèmes de prédilection De Maupassant : la prostitution, le libertinage, la relation homme femme, l'occupation de la France par les Prussiens…

« Mademoiselle Fifi » qui est en fait un prussien « le marquis Wilhem d'Eyrik, un tout petit blondin fier et brutal avec les hommes, dur aux vaincus, et violent comme une arme à feu. » qui occupe, avec ses compagnons, le château qu'une famille française a dû fuir. Seul le curé du village fait de la résistance en ne faisant plus sonner son clocher, au grand dam des Prussiens.

« C'était sa manière à lui de protester contre l'invasion, protestation pacifique, protestation du silence, la seule, disait-il, qui convînt au prêtre, homme de douceur et non de sang. »

Tout ce petit monde s'ennuie et tue le temps en se livrant à des exactions, détruisant les meubles, la vaisselle ou les tableaux par jeu macabre : la toute-puissance de l'occupant donc… alors, on décide de faire une soirée légère en allant chercher des femmes.

On retrouve ce thème dans une autre nouvelle : « deux amis », deux hommes, adeptes de la pêche, se retrouvent au bord de la rivière après avoir traversé les lignes. Ils entendent les détonations en provenance du Mont Valérien, se croient en sécurité car ils ne font rien de mal. Ils se font arrêter par les Prussiens, force occupante, et sous couvert d'une accusation gratuite d'espionnage condamnés exécutés pour le simple plaisir de tuer… cette nouvelle fait penser bien-sûr à l'occupation et aux exactions nazies.

Ma préférée est « Madame Baptiste » : enfant, elle a été victime d'abus sexuel par un homme qui a été condamné mais c'est elle que les bien-pensants montrent du doigt et accuse de moeurs légères ; on s'éloigne d'elle comme si elle était contagieuse, on se moque d'elle ouvertement. On retrouve le thème de l'hypocrisie, une fois qu'on a été cloué au pilori, quoi qu'il puisse arriver on sera condamné… hypocrisie de la société mais en premier lieu de l'Église qui lui refuse les derniers sacrements, et donc seules quelques personnes assisteront à l'enterrement.

Dans « le lit », l'auteur nous propose une analyse quasi philosophique du rôle du lit dans la vie des hommes et des femmes. « le lit, mon ami, c'est toute notre vie. C'est là qu'on naît, c'est là qu'on aime, c'est là qu'on meurt… mais c'est aussi là qu'on souffre ! Il est le refuge des malades, un lieu de douleur aux corps épuisés»

Maupassant aborde aussi l'amour, dans « Les mots d'amour », il égratigne au passage une femme qui a l'habitude de dire après l'amour, des mots doux qui ne plaisent pas à son amant (mon gros chien, mon chat ou mon coq ou encore mon gros lapin adoré) qui sont pour lui des tue-l'amour et qu'il en vient à préférer ses silences.

Et bien-sûr quelques scènes sur le couple, le mariage, l'infidélité ou des femmes légères, qui relèvent parfois de la misogynie (cf. « La bûche » ou « La relique ») mais il n'est pas tendre non plus avec les hommes : dans « A cheval », il étrille un homme qui veut parader, se croyant supérieur aux autres, car bien né…

Et encore dans ce recueil, une nouvelle consacrée à la folie, avec « Fou ? », l'histoire d'une homme tellement jaloux qu'il l'est de tout ce qui approche la dame de ses pensées, et même de son cheval !!! est-il vraiment amoureux d'ailleurs, car il passe de l'amour à la haine d'une minute à l'autre.

J'ai lu la plupart des nouvelles De Maupassant, il y a longtemps et j'ai beaucoup de plaisir à les relire, tant l'écriture est belle, fascinante et le ton, tour à tour, lucide, féroce, voire caustique, ou ironique, mais toujours léger.
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Melle Fifi est une nouvelle parmi d' autres qui composent le livre éponyme de Guy de Maupassant.
Cest cette nouvelle qui attiré mon attention , sa
lecture est simple et aisée. le titre est trompeur car on peut croire qu' il s' agit ou qu' on a affaire à une histoire de femme alors qu' il n' en est rien de
tout ça. Cette histoire est celle de la France à la fin du XIXeme Siècle, lorsqu' elle était occupée par les
Prussiens. En province, il y a un contingent de soldats prussiens et parmi les officiers se trouve un
sous lieutenant, le marquis Wilhem d' Eyrik. Ce dernier est appelé par ses camarades Melle Fifi à cause " de sa tournure coquette, de sa taille fine......et aussi de l' habitude qu' il avait prise, pour
exprimer son souverain mépris des êtres et des choses, d' employer à tout moment la locution française-fi, fidonc, qu' il prononçait avec un léger
sifflement.
Melle Fifi, s' exprimant aux noms de ses collègues,
demande au comandant de la garnison de le laisser
ramener quelques filles de joie pour briser la monotonie de la vie dans le camp. L' officier supérieur accepte. On fait venir de la ville proche les filles. Ces dernières et les officiers mangent,
boivent l' alcool. L' ébriété est là, l' ambiance aussi, les toasts sont levés et Fifi, arrogant, se met à insulter les Français et les femmes françaises, chose qui déplut à Rachel, la juive. Fifi est en colère et continue avec des propos orduriers, salaces contre les Français......alors Rachel se saisit d' un couteau et le plante dans le cou de Fifi qui tombe mort et Rachel s' enfuit du campement. Les soldats
prussiens se lancent à la poursuite et la recherche de Rachel. Les recherches furent vaines et Rachel est sauve.......et la fin du récit, on apprend qu' elle a
trouvé chaussure à son pied ( elle est mariée ) .
Une bonne de l' auteur, Maupassant .
Lien : http://babelio.com
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18 nouvelles sur différents thèmes mais qui pour beaucoup sans surprise tournent autour de la femme.
La femme lascive et souvent sans esprit dans Marroca que j'ai trouvée sans grand intérêt, la Buche, la Ruse, ou le Remplaçant.
La femme inconséquente dans la Relique ou Mots d'Amour.
La femme qui s'ennuie : Réveil dans laquelle une femme de province à la vie tranquille vient passer l'hiver à Paris, s'amuse des hommes, tombe amoureuse et succombe pour être déçue. La déception est d'ailleurs souvent au coeur des ses nouvelles comme dans Une aventure parisienne.
Quelques contes cocasses tels le Voleur Nuit de Noël, Un réveillon ou ma préférée dans ce genre La rouille où un homme passionné seulement de chasse et à qui la cinquantaine passée l'on présente une veuve qui lui plaît, s'inquiète de savoir s'il pourra encore, vous savez... vous voyez....
Deux contes mettent en scène les méchants prussiens dans Mademoiselle Fifi où comme dans Boule de suif une prostituée se montre plus patriotes que les "honnêtes gens" et dans Deux amis qui commence en gentille sortie à la campagne et se finit tragiquement.
Mais la meilleure à mon sens, qui m'a fait presque monter les larmes aux yeux c'est Madame Baptiste, encore une histoire autour de la femme, mais dans laquelle cette fois Maupassant fait montre de compassion. Et puis j'aime cette façon qu'il a souvent de présenter ses récits comme des choses vécues et qui font se demander quel a été l'étincelle de départ. Un fait divers ?
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Ah quel plaisir fut ce livre de Guy de Maupassant! Simple, léger. Les nouvelles nous repose au fil des pages, certains font rire d'autres nous donne un sentiment de compassion pour le narrateur. Ce fut avec une joie que chaque soir je rouvris ce livre pour poursuivre ma lecture. Petit bémol ce pendant: le titre du livre, pourquoi avoir pris le titre de la première nouvelle? En l'ouvrant la première fois je croyais que ce serait une histoire seulement mais avec des parties nommées différemment. J'ai compris rapidement qu'il s'agissait de nouvelles. Un titre un peu plus global aurait peut-être été mieux? Ce pendant, cela reste un vrai régal et Guy de Maupassant a réellement su imposer son écriture.
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Encore un recueil que je découvre tardivement et que je relirai jusqu'à la mort ! Les nouvelles sont d'une justesse extraordinaire, les personnages sont précis et il ne leur manque aucun détail. C'est toute la force De Maupassant, faire revivre des personnages d'une autre époque qui nous paraissent si humains qu'on croirait pouvoir les croiser en bas de chez nous. Mon préféré : Hector dans La Rouille. le plus drôle : La Relique.
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J'ai lu Mademoiselle Fifi conjointement avec Boule de Suif car mon édition contenait les deux nouvelles et je trouve que l'idée était bonne car on a l'impression que les deux récits se complètent ou se suivent. Ils se déroulent tous deux durant le conflit franco-prussien et ont tous deux une ou plusieurs femmes confrontées à la brutalité des soldats prussiens, mais aussi que la notion très importante d'honneur ou de déshonneur face à l'ennemi.
Dans Mademoiselle Fifi, qui n'est autre qu'un sous lieutenant Prussien, plusieurs hauts gradés de l'armée ont élu quartier général dans une belle maison française et veulent organiser une fête. Ils décident d'y convier quelques jeunes femmes des alentours.
Brutalité des mots, brutalités des gestes, ces femmes ne se laisseront pas intimider par l'ennemi aussi facilement.
Bien que très très court, j'ai beaucoup apprécié cette nouvelle et dans mon optique de redécouvrir l'auteur ce fut une autre confirmation pour moi que le style De Maupassant me séduit de plus en plus.
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Guy de Maupassant/Mademoiselle Fifi/Marroca/Les Tombales/ Madame Baptiste.
Mademoiselle Fifi : cette brève nouvelle met en valeur le patriotisme d'une jeune femme prénommée Rachel qui fait partie d'un groupe de prostituées invitées à une soirée orgiaque bien arrosée, organisée par un groupe d'officiers prussiens occupant le château d'Urville en Normandie.
Ne vous méprenez point : il ne s'agit pas sous ce nom familier de Fifi d'une jeune péripatéticienne mais d'un jeune officier prussien nommé Wilhem d'Eyrik, un blondin marquis un peu efféminé mais dur et violent.
Extrait : « le capitaine, radieux, s'empara des femmes comme d'une chose familière, les appréciant, les embrassant, les flairant, les évaluant à leur valeur de filles à plaisir…Toutes, d'ailleurs, étaient jolies et grasses…Bientôt les hommes eux-mêmes, grisés par cette chair de femme étalée sous leur nez et sous leurs mains, s'affolèrent, hurlant, brisant la vaisselle… »
Maupassant comme à son habitude fait montre d'un immense talent pour sonder l'âme humaine, mettant en scène des personnages qui évoluent dans différentes situations.
Marocca : cette nouvelle a été inspirée à l'auteur par un voyage en Algérie en 1881 en qualité de journaliste. En manque de femme le personnage fait une rencontre au bord de la baie de Bougie. Une liaison torride s'établit entre Marroca et le narrateur, qui va aller de surprise en surprise.
Extrait : « C'était vraiment une admirable fille, d'un type un peu bestial, mais superbe…sa bouche entr'ouverte avait quelque chose de férocement sensuel…Ses seins étranges, allongés et droits, aigus, comme des poires de chair, élastiques…donnaient à son corps quelque chose d'animal, faisaient d'elle une sorte de créature destinée à l'amour désordonné, éveillant en moi l'idée des obscènes divinités antiques dont les tendresses libres s'étendaient au milieu des herbes et des feuilles…Et jamais femme ne porta dans ses flancs de plus inapaisables désirs. Ses ardeurs acharnées et ses hurlantes étreintes… »
Tout un programme et notre héros va en avoir des suées !! Et des angoisses !
Les Tombales : dans cette nouvelle, le narrateur raconte à un de ses amis l'étrange rencontre qu'il a faite au cimetière de Montmartre. Une jeune femme éplorée qui n'a même plus la force de se relever de la tombe de son mari défunt…Une liaison amoureuse va s'établir mais sans lendemain, quand un beau jour…Amour ou manipulation ? Là est la question.
Madame Baptiste : cette nouvelle nous conte l'histoire d'une jeune femme devenue une sorte d'intouchable en raison d'un viol dans son enfance. Maupassant nous montre là toute la haine imbécile qui peut animer une foule. C'est l'histoire de la double peine pour une jeune femme souillée à jamais selon le verdict populaire. Une nouvelle bouleversante, puissante par sa brièveté.
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Quel plaisir de retrouver Maupassant, certes quelques-unes de ces nouvelles m'ont laissée sur ma faim, mais d'autres sont une pure merveille.

Un pur moment de détente, d'humour , un côté humain avec les qualités et les défauts de nous autres humains.

A lire ou relire
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