Le Royaume du Ghoul

Lu dans le cadre de Masse critique.

Que devient-on dans une HLM de banlieue quand on est un jeune garçon issu de la bourgeoisie, avec un prénom évoquant les croisades, un père en prison pour détournement de fonds et des doutes gros comme les barres qui servent d'horizon?

A travers le revirement du destin de Thibaut, l'auteur dresse un portrait du quotidien d'une banlieue HLM. Tout y est: délinquance, incivisme, communautarismes et montée des fanatismes religieux, trafics, petits caïds qui mènent la danse, ... Mais loin de s'enfoncer dans la même sinistrose que les dernières actualités présentent à tour de bras, Maurel montre aussi la convivialité, l'entraide, les soutiens, les forces de résilience. Il rétablit ainsi un équilibre: on n'est certes pas chez les Bisounours mais on ne finit pas tous au bout d'une corde (volontairement ou pas).
L'écrivain connaît bien son sujet pour avoir travaillé à la DDASS puis être passé à la magistrature pour s'occuper de la délinquance juvénile.
Il se sert du regard de son petit "Gaulois" pur produit français comme d'un oeil neuf sur la vie dans cette cité, dont les immeubles qui se déglinguent portent de si jolis noms de fleurs.

Une lecture intéressante et instructive. J'ai juste un peu tiqué sur certains mots que j'ai du mal à imaginer dans la bouche des petites frappes du quartier. Mais ça n'enlève rien à la qualité générale du roman.

Je commencerais par remercier Babelio ainsi que les Editions du Jasmin (en particulier leur service de presse, pour le gentil mot qui accompagnait l'envoi) pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir ce roman pour adolescents.

Mon avis, après lecture, est partagé, tout comme il l'était avant lecture.

En effet, en découvrant le livre, je n'ai, tout d'abord, pas aimé la couverture. Je n'apprécie pas trop de genre de dessins, et les deux personnages ne semblaient pas du tout sympathique. d'un autre côté, le résumé, qui annonçait une thématique intéressante ( la plongée contrainte "dans la cité" d'un jeune ado bourgeois après que son a été mis en prison pour malversations financières), m'a plutôt attirée.

La lecture s'est faite de manière fluide, sans lassitude particulière, mais sans hâte frénétique non plus. le style de Philippe Maurel m'a fait parfois sourire, plein d'empathie, d'un respect pour la langue française, au point que certains mots 'mont interpellée, un peu désuets, très classiques, qui tranchaient avec l'environnement résolument axé "djeun's" ("Tu veux mon 06 ?" ). mais j'ai finalement trouvé cela plutôt agréable, dépaysant. On sent que l'auteur est à la fois un monsieur expérimenté et cultivé, et à la fois un homme qui côtoie dans son travail cet univers de la cité et des jeunes qui y vivent, qu'il connaît de l'intérieur et décrit avec beaucoup d'empathie.
C'est peut-être justement cette empathie un peu trop démesurée à mon goût qui me laisse cette impression mitigée quant à ma lecture.

En effet, même si les difficultés de la vie dans une cité sont bien représentées (chômage, délinquance, famille mono-parentale, racisme, trafic de drogue, absentéisme à l'école, violence, contrainte culturelle pour les filles,...) il règne pourtant une atmosphère "bisounoursienne " irréaliste, exagérée, avec ces méchants qui n'en sont pas vraiment, les graves menaces finalement évitées,...

Je comprends le parti pris de l'auteur qui semble avoir désiré donner une autre idée de la banlieue, une vision valorisante et humaine, mais là, j'ai trouvé que c'était un peu trop édulcoré, et je ne suis pas sûre que les ados, auxquels ce livre est a priori destiné, accrochent tellement à cette représentation à la Cendrillon...

En conclusion, je dirais que je ne me suis pas ennuyée, que cette lecture m'a permis d'aborder certaines questions avec mon fils, qu'il y a un vrai travail d'écriture en amont, une vraie volonté de transmettre un message, message qui m'a paru un peu trop transparent pour moi qui suis une adepte du flou ! :)

Mais je ne suis ni juge ni partie, tout juste une lectrice lambda !

Thibaut (Thib), sa mère et sa soeur Hilda emménagent dans un tout petit appartement d'une cité de banlieue parisienne, rattrapés par leur nouvelle situation sociale : le père de Thib, cadre dans une grosse usine du coin, est en prison pour des malversations qui ont abouti à sa fermeture. Pour le jeune collégien, c'est le choc des cultures : entre la pauvreté, les clans, la délinquance, la violence et les trafics en tous genres, il va devoir trouver sa place...

Malgré une couverture ratée (vraiment très moche) et des coquilles insupportables tout au long du roman, j'ai été happée par ce livre et l'histoire improbable qu'il raconte : la déchéance sociale d'une famille bourgeoise obligée de se loger dans une barre HLM d'un quartier chaud. Il y a parfois des moments où l'on perd un peu le fil du récit mais c'est sociologiquement très intéressant et surtout, plutôt bien écrit. le personnage de Thib est évidemment pour beaucoup dans l'intérêt de l'histoire, très crédible avec ses appréhensions, ses états d'âme, ses erreurs, ses doutes et ses certitudes. Il y a aussi toute une galerie de personnages secondaires intéressants et attachants, chacun à leur manière, avec leurs failles. En revanche, je me pose des questions pour l'âge du lectorat supposé de ce roman, qui me paraît presque pour adultes ou en tout cas, de grands ados. Très intéressante histoire, malgré quelques maladresses.

J'ai vraiment beaucoup aimé alors que je ne lis jamais de livres à caractère disons sociologique, plutôt fantasy d'habitude... je dirais même tout sauf des livres du quotidien... mais celui-ci m'a touché par l'écriture de l'auteur et ses personnages. Une très belle écriture et une histoire prenante avec des personnages aux caractères, sentiments bien développés, bien singuliers qui accrochent le lecteur.

Une écriture qui se rapproche du vocabulaire de Thib et non des autres gamins de la cité d'où pour certains, si j'ai bien compris les autres critiques, un trop grand décalage. Mais au contraire, j'ai trouvé cela très crédible vu que Thib vient d'un milieu social totalement différent et très bourgeois.
Des histoires qui pourraient bien se passer dans une cité aujourd'hui mais à aucun moment, on ne tombe dans la violence trop sanglante, agressive, morbide, racoleuse de certains livres. L'auteur nous en préserve et pour cela, je dirais que ce livre est approprié pour des enfants à partir de 5ème-4ème.

Seul bémol : quelques mots alambiqués qui pourraient faire peur et que je n'ai pas compris moi-même et quelques coquilles au passage ...

A la suite des déboires judiciaires de son père, le jeune Thib doit quitter le quartier aisé où il a grandi pour une cité HLM de banlieue. Il est alors confronté au mépris, à la violence et à la misère quotidienne. Mais il fait également de belles rencontres, et découvre la solidarité qui règne dans le quartier.

J'ai gagné ce livre dans le cadre de l'opération "Masse critique" et c'est le premier livre pour adolescents que je lis depuis longtemps. J'ai été assez surprise de la langue utilisée par certains personnages et qui ne me semble pas correspondre au parler des ados d'aujourd'hui. J'ai également trouvé le ton et la morale du livre quelque peu "angéliques". Pour ces raisons, je n'ai pas accroché et j'ai eu du mal à finir ce livre pourtant court.