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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Il paraît qu'un auteur, si talentueux soit il, ne fait qu'écrire le même roman toute sa vie.
Ainsi Mauriac : la bourgeoise Bordelaise.
Le désert de l'amour (mauvais titre : Maria Cross aurait été plus percutant et plus juste) évoque la passion d'un adolescent pour une femme plus âgée, enfin, elle n'a pas plus de dix ans de plus… Est-ce à dire qu'il y a 100 ans (l'action doit se dérouler au moment du premier conflit mondial), les femmes étaient mûres à 27 ans ?
Bref, on connaît le sujet dans l'autre sens : homme mûr et lolita (Nabokov) et cela m'a toujours mis mal à l'aise, spécialement en des temps où la femme n'était que l'ombre de l'homme. Y ajouter ce décalage rend le déséquilibre plus pervers. Cela conforte la position dominatrice de l'homme : Lui sait, Elle a tout à apprendre.
En revanche, l'innocence (vraiment ?) d'un jeune garçon face à l'expérience (vraiment ?) d'une femme faite équilibre les rapports. le trouble ne se transforme pas aussitôt en impudeur, en rapport de force.
Certes, les sentiments ambivalents et ambigus qui étreignent le jeune homme sont parfaitement peints, ajoutés à ceux du père, un docteur, qui éprouve pour la même femme, une passion à la fois identique et toute différente de celle du fils. Il existe de ces femmes qui, sans rien faire, troublent les hommes. Une adaptation au cinéma dans les années 80 aurait été parfaite avec Fanny Ardant dans le rôle de Maria Cross.
Maria Cross, Marie et la croix. Mais rien de religieux là-dedans, juste un brin mystique.
La première femme de qui l'on tombe amoureux l'est toujours. Inaccessible et lointaine et pourtant que l'on croit connaître déjà.
L'amour naît dans la recherche de la sécurité maternelle, ce penchant que l'on a tous pour la sécurité de bras qui se referment sur notre âme ou ce besoin de vaincre et dominer, de s'affirmer, de s'aimer au travers de l'autre.
Mauriac, trop concentré sur son sujet (le fils épris, cette incommunicabilité père-fils), délaisse les motivations, les doutes et les attentes de Maria Cross. On aurait aimé lire un vrai portrait de femme, juste dévoiler un mystère, aller chercher les zones d'ombre, bref tout savoir d'elle… comme lorsqu'on tombe amoureux.
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L'ouvrage porte bien son nom. Mauriac me fait penser à Bernanos : même écriture un peu lourde, parfois embarrassée, empruntée, manquant d'aisance, de naturel. Et puis, tout de même, des envolées assez belles qui font comprendre qu'on est en littérature. Les personnages sont compliqués. Avec une grande profondeur psychologique, l'auteur les peint, mais toujours sous l'angle de la petitesse, de la médiocrité, de la noirceur, ce qui dénote chez lui (comme chez Bernanos) une tempérament inquiet et tourmenté. le pessimisme ambiant, l'omniprésence des enjeux sociaux (qui sentent fortement l'empreinte du XIX° siècle) finissent à terme par peser le lecteur. Ce qui détone chez cet écrivain qui se disait chrétien, c'est le manque de foi. C'est affligeant. Cela en dit long (déjà) sur l'état du Christianisme à cette époque.
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