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René L. F. Durand (Traducteur)
EAN : 9782070287468
336 pages
Gallimard (21/06/1979)
3.47/5   15 notes
Résumé :
La savane vénézuélienne, dont on ignore à ce jour les frontières exactes, reste la terre des hommes à cheval qui galopent des semaines entières à la poursuite des troupeaux sauvages pour les marquer du sceau de leurs maîtres, les grands propriétaires. C'est la saga de ces contrées rudes que Rómulo Gallegos orchestre autour de l'indomptable Dõna Bárbara.


http://www.gallimard.fr/
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Parue en 1929, cette oeuvre de Rómulo Gallegos s'inscrit dans le courant criolliste vénézuélien et aspire à l'origine de sa création, sous le titre initial La Casa de los Cedeños, à rendre compte des luttes claniques qui caractérisent le monde rural du Venezuela à la fin du 19ème siècle. Puis le personnage de Barbara s'impose à l'auteur pour dire l'opposition entre nature et culture, barbarie et civilisation, thèmes fondateurs de la mythologie latino-américaine, lui conférant son titre définitif : Doña Bárbara. Si Rómulo Gallegos oppose avec vivacité et justesse deux mondes qui résument les bouleversements sociaux à venir de son pays, le schématisme de ce récit est plus tourné vers le passé que l'avenir et, malgré une volonté de favoriser la modernité, ce texte est assez peu porteur de nouveauté et de rupture.
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Rómulo Gallegos est peu connu en France, bien qu'il soit considéré comme l'un des plus grand écrivains vénézuéliens du XXème siècle. Doña Bárbara est le premier livre que je lis de lui, et est aussi considéré comme son chef-d'oeuvre. La protagoniste éponyme, mélange d'indienne sensuelle et de blanc âpre au gain, règne en maîtresse absolue sur son bout de terre, se jouant comme elle l'entend du cadastre et de la justice. Cacique locale comme il y en a tant dans les grandes plaines du pays au début de cet autre siècle. Arrive Santos Luzardo, éduqué en ville, qui se définit comme le redresseur de torts et le garant du progrès civilisateur.
Le livre est le combat âpre de ces deux personnages qui, plus qu'un homme et une femme, sont des archétypes de deux visions de la société, amenant à lire ce livre non comme un roman mais comme une parabole. le dénouement est à la fois une déclaration d'amour d'un auteur à son pays et l'espoir d'un homme politiquement engagé pour l'avenir d'une société dure et injuste qu'il ne peut s'empêcher d'aimer.
Et le personnage principal ne sera d'ailleurs ni Doña Bárbara ni son adversaire, mais bien ce llano qui envoûte l'homme et qui, malgré les passions qui se déchaînent sur ses herbages, demeure l'inchangé vaste horizon qui attire l'homme et fait tourner sa raison, comme en témoigne la dernière phrase du livre : « O plaine vénézuélienne ! Propice à l'effort comme elle l'a été à l'exploit, terre aux horizons illimités où une race bonne aime, souffre et espère !... » (p. 333, Chapitre 15, “Toute en horizons, toute en chemins…”, Troisième partie).
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L'argument de ce roman me semble être l'amour ou la haine, moteurs de l'existence humaine. On s'égare souvent dans l'anecdote et la forme du récit ainsi que les mots employés me paraissent absolument surannés. (simple opinion)
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DONA BARBARA de ROMULO GALLEGOS
L'Altamira fût une immense propriété dans la savane vénézuélienne, mais la mésentente des frères à la mort du père va précipiter sa déconfiture progressive. La mère avait soustrait Santos Lazardo, le cadet, à cette propriété pour qu'il devienne avocat mais à sa mort il décide de revoir l'Altamira de son enfance. En chemin, sur un bateau il va croiser l'homme de main de Dona Barbara, devenue la femme dominante de la région, dès lors il fera tout pour rendre son éclat à la propriété. Progressivement il va s'installer, récupérer à sa façon ce que Barbara lui a volé comme terre et comme bétail au fil des années par des procédés douteux, elle qui passe auprès des indiens pour une femme aux pouvoirs magiques. Un face à face étonnant, imprévisible qui met en présence deux conceptions du monde et de la morale, le droit contre la force, l'amour contre le mépris.
Un très beau roman, aux analyses psychologiques très fortes, considéré comme un classique de la littérature Sud américaine. Romulo GALLEGOS est un écrivain vénézuélien qui a publié Dona Barbara en 1929 et a l'originalité d'avoir été président de la république du Venezuela.
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Santos Luzardo, un jeune avocat vivant à Caracas, retourne dans les plaines vénézueliennes dans le but de vendre les terres de son père et de s'expatrier par la suite.

Arrivé sur place, il change d'avis quand il se rend compte que la région vit sous le règne despotique d'une femme puissante connu sous le nom de Doña Bárbara. Celle-ci s'empare des terres des autres en usant de son charme, de la corruption mais aussi de ses soi-disants pouvoirs surnaturels. Santos Luzardo décide de lui tenir tête et de rétablir le règne de la loi sur les plaines, une tâche qui se révèle non seulement difficile mais aussi dangereuse: Madame Bárbara est connu comme une « dévoreuse » d'hommes. Gallegos ne manque pas de critiquer la corruption qui règne dans son pays et qui permet à la propriétaire terrienne d'abuser de son pouvoir.

L'histoire maintient en haleine. Au début, on a envie de découvrir qui est cette mystérieuse Doña Bárbara, décrit par Gallegos comme le « Fruit engendré par la violence du Blanc aventureux mêlée à la sombre sensualité d'une Indienne. »

Tout au long, on s'inquiète du sort de Santos Luzardo, surtout quand Bárbara et sa fille abandonnée Marisela tombent toutes les deux en amour avec cet homme. On se demande s'il va réussir ou s'il finira comme tous les autres qui ont essayé d'affronter cette femme.

Les descriptions de la nature vénézuélienne (savanes qui s'étendent à l'horizon, fleuves, chevaux sauvages, etc…) m'ont donné grandement envie de visiter ce pays. On apprend dans ce roman comment vivaient les llaneros (habitant du llano) au début du XXème siècle: travail de la terre, marquage au fer des bêtes, la chasse aux caïmans, le domptage des chevaux sauvages, les luttes des caciques entre eux, l'esprit de la vengeance etc…

J'ai bien aimé ce roman qui se lit assez vite. La seule chose qui m'a un peu déplu c'est la catégorisation simpliste des personnages. Par exemple, à plusieurs reprises, on a l'impression que Santos Luzardo représente la « civilisation » et Bárbara « le barbarisme ».

Pour une critique plus détaillée et d'autres citations, visitez le lien ci-dessous.
Lien : http://www.litteratureworld...
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le llano rend fou et la folie de l’homme sur cette terre vaste et libre c’est d’être toujours llanero. Cette folie, ce fut dans la juste guerre la charge irrésistible dans les herbes en feu, à Mucuritas, et le bond héroïque de Queseras del Médio. Au travail, c’est le dressage et la battue qui ne sont point des travaux mais des témérités. Au repos, c’est la plaine dans la malice de l’anecdote, dans la ruse du conte, dans la mélancolie sensuelle de la chanson. Dans le paresseux abandon : la terres immense devant soi et ne pas marcher ; l’horizon ouvert tout entier et ne rien chercher. Dans l’amitié : d’abord la méfiance et ensuite la franchise absolue. Dans la haine : l’attaque impétueuse. Dans l’amour : « d’abord mon cheval ». La plaine toujours !
Terre ouverte et vaste, bonne pour l’effort et bonne pour l’exploit, tout en horizons comme l’espoir, tout en chemins comme la volonté. (p. 77, Chapitre 8, “Le dressage”, Première partie).
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En effet, la supériorité de cette femme, sa domination sur les autres et la crainte qu'elle inspirait semblaient avoir pour origine en particulier sa science de se taire et d'attendre.
Texte original: En efecto, la superioridad de aquella mujer, su dominio sobre los demas y el temor que inspiraba parecian radicar especialmente en su saber callar y esperar.
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Malgré ce genre de vie et le fait d'avoir passé les quarante ans, elle était encore une femme appétissante, car si elle manquait absolument de délicatesses féminines, en revanche l'imposant aspect de la virago imprimait un seau original à sa beauté: quelque chose de sauvage, de beau et d'horrible à la fois.
Traduction à partir du texte original: No obstante este género de vida y el haber traspuesto ya los cuarenta, era todavia una mujer apetecible, pues si carecia en absoluto de delicadezas femeniles, en cambio el imponente aspesto del marimacho le imprimia un sello original a su hermosura: algo de salvaje, bello y horrible a la vez.
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Caracas n’était qu’un grand village […] avec mille portes spirituelles ouvertes à l’assaut des hommes de proie, une chose très éloignée encore de la ville idéale, compliquée et parfaite comme un cerveau, où toute excitation se change en idée, dont toute réaction porte l’empreinte de l’efficacité inconsciente. Et comme cet idéal ne paraissait réalisé que dans la vieille Europe civilisée, il caressa le projet de s’expatrier […].
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O plaine vénézuélienne ! Propice à l’effort comme elle l’a été à l’exploit, terre aux horizons illimités où une race bonne aime, souffre et espère !... (p. 333, Chapitre 15, “Toute en horizons, toute en chemins…”, Troisième partie).
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Videos de Rómulo Gallegos (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Rómulo Gallegos
L'écrivain espagnol Enrique Vila-Matas vient partager au Collège de France sa vision toute singulière de l'écriture.
Radicalement pas original (Bastian Schneider) Extrait de la grande conférence du 24 mars 2017 avec la participation de Dominique Gonzalez-Foerster
Plus d'information : https://www.college-de-france.fr/site/grandes-conferences/Enrique-Vila-Matas.htm
Le dernier livre d'Enrique Vila-Matas, Mac et son contretemps, vient de sortir aux éditions Christian Bourgois.
Enrique VILA-MATAS est né à Barcelone en mars 1948. Son oeuvre a été presque dans sa totalité publiée chez Christian Bourgois Editeur : Abrégé d'histoire de la littérature portative, Suicides exemplaires, Enfants sans enfants, Bartleby et compagnie, le Mal de Montano, Paris ne finit jamais, Docteur Pasavento, Explorateurs de l'abîme, Journal volubile, Dublinesca, Perdre des théories, Impressions de Kassel, Marienbad électrique, Mac et son contretemps. Elle a été traduite en 37 langues et couronnée par de nombreux prix littéraires : le prix Médicis étranger, le prix Rómulo Gallegos, le prix Rulfo, le prix Ennio Flaiano, le prix Elsa Morante, le prix Mondello, le prix Gregor von Rezzori, le prix Formentor, le prix national de Catalogne Chevalier de la Légion d'honneur en France, membre du convulsif Ordre des Chevaliers de Finnegans', fondateur de la Société de "Réfractaires à l'abrutissement général" (Nantes), et recteur (inconnu) de l'Université inconnue de New York. Divers ouvrages critiques ont été publiés sur son oeuvre ainsi qu'un livre d'entretiens avec son traducteur français actuel.
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