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Teodosio Fernández (Éditeur scientifique)
EAN : 9788437612515
256 pages
Catedra (30/11/-1)
4/5   7 notes
Résumé :


Como muchos escritores de su generación, Jorge Icaza vio en sí mismo y en sus obras una consecuencia final de las transformaciones que el liberalismo había introducido en el Ecuador en las primeras décadas del siglo. Con su obra, parece sumarse a quienes pretendían hacer de la literatura una manifestación de lucha de clases, un arte proletario al servicio del proletariado internacional, cuyos mejores representantes en la sierra ecuatoriana eran los i... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Apres Balun Canan m'est venue l'envie d'enfiler mon deguisement d'explorateur et de m'enfoncer plus profondement dans la jungle de la litterature indigeniste sud-americaine. Je commence par l'Equateur avec ce livre de Jorge Icaza.

Je vais le dire tout de suite, Huasipungo est beaucoup moins complexe, beaucoup moins subtil, beaucoup moins ambitieux, dans la forme comme dans le fond, que Balun Canan. Mais il prend le lecteur a la gorge et le laisse, une fois sa lecture finie, consterne.

Rien ici d'une ancienne culture culture indienne, dans ce cas la culture quechua. Rien sur leur ancienne histoire, rien sur leurs anciens mythes, rien sur une quelconque cosmogonie. Il n'y a que le present qui interesse l'auteur, le present du debut du 20e siecle. La situation des indiens en Equateur, dans les campagnes. Leur statut de serfs exploites a mort (une expression qui prend ici son sens le plus extreme) par les grands latifundistes blancs, avec la complicite de l'eglise et l'appui inconditionnel des autorites politiques. Les proprietaires terriens “pretent” un petit lopin de terre aux indiens, un “huasipungo”, et en contrepartie recoivent leur force de travail, tant qu'ils ont besoin, en realite tant qu'ils veulent, sans avoir a les payer. Corveables a merci. Et ce huasipungo ils peuvent le reprendre quand ils veulent, les indiens n'y ayant aucun droit juridique de propriete. Dues a cette exploitation systematique, a l'injustice, aux humiliations, aux expoliations et aux deplacements, aux viols, aux punitions qui vont jusqu'au meurtre, les conditions de vie des indiens sont infrahumaines.
Mais les indiens semblent accepter cet etat de choses. Leur attitude est une de resignation face a leur destin. Ils assistent impassibles aux bastonnades, aux fouettages des leurs. Meme voyant leurs camarades mourir au travail ils poursuivent la tache qui leur est imposee, dans ce cas la construction d'une route. Quand pour continuer a la construire on les empeche d'essayer d'endiguer le torrent qui va detruire leurs chaumieres, ils se taisent. Quand on leur nie toute aide, tout refuge, ils ne se revoltent pas. Ils ne questionnent pas l'ordre des blancs mais semblent trouver normal leur etat d'inferiorite. C'est ce que leur a inculque l'eglise, le cure du lieu, celui qui detient le pouvoir de dechainer les fureurs de “Taita Dios”, Pere Dieu.
Dans les nombreux dialogues ou ils interviennent, apparait l'amour qu'ils portent pour leurs conjoints, pour leurs enfants, leur compassion pour ceux qui souffrent, mais aucune velleite de changement. Et l'auteur doit faire intervenir un narrateur externe qui se fait l'interprete de leur desarroi, de leur douleur intrinseque.
A travers ce narrateur la critique de l'auteur est implacable face aux pouvoirs economiques, politiques, religieux, qui tous montrent un meme egoisme, un meme mepris envers les indiens, une meme inhumanite. Mais les indiens ne s'en sortent pas beaucoup mieux. Ils sont tous alcooliques a un degre ou un autre, souvent violents envers leurs femmes et négligeants envers leurs enfants, la religion qu'on leur inculque devient fruste superstition, ils sont soumis jusqu'a l'irresponsabilite et ne font montre d'aucune solidarite. le narrateur (et l'auteur) les plaint, il est clair qu'il est de leur cote, mais en aucun cas il ne les place dans la categorie du “bon sauvage”.

Quand en fin de compte il y en aura un qui, pousse a bout, estropie, chasse de son huasipungo apres avoir perdu femme et enfant, embouchera un cor de revolte au cri de “Ñucanchic huasipungo!” (= le huasipungo est a nous!), on le suivra, mais apres un premier pillage du domaine du grand proprietaire commence une certaine debandade. de toutes facons ils n'avaient aucune chance, au bout de quelques jours on envoie la troupe qui fait un massacre sans discernement. L'horreur.

L'indigenisme de Icaza n'est pas la defense d'une certaine culture indienne, quechua, les indiens qu'il met en scene n'en presentant aucune facette, mais un requisitoire contre l'exploitation des indiens par un proto-capitalisme brutal. C'est cet aspect de l'oeuvre qui a fait son succes, en Equateur pour des raisons sociales evidentes, et a l'exterieur parce qu'on y a vu un exemple de realisme social et de proteste contre l'injustice economique, voire une oeuvre anticapitaliste. C'est dans cette optique que les anciennes Edititions Sociales Internationales (liees ou appartenant au parti communiste) ont ete les premieres a traduire ce livre en francais, des 1938 (l'original espagnol etant de 1934).

Mais l'indigenisme de Icaza est aussi, et peut-etre surtout, dans la langue qu'il emploie. On ne peut lire ce livre sans un glossaire. Comme il se veut au plus pres de la langue parlee par les indiens, les metis, ou les blancs, il seme a tout vent des locutions particulieres a l'Equateur de l'epoque (l'indien est denomme “rosca” ou “chagra” ou “concierto” ou “natural”, ca depend par qui), d'autres metissees, moitie quechua moitie espagnol, et certaines que j'oserai traiter de batardes, moitie espagnol ancien moitie espagnol moderne. Les differences d'expression des differentes ethnies ou classes sociales (les indiens s'exprimant souvent par mots isoles ou couples de mots, les phrases restant l'apanage des puissants) alimente la portee indigeniste de l'oeuvre, lui donne du poids et est a mon avis la plus grande reussite de ce livre, plus que son cote social. Meme si sa denonciation de l'exploitation, de l'esclavage ethnique de l'epoque resonne encore fortement aujourd'hui.
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L'action de ce roman indigéniste se situe dans les années 1910. Il s'agit de l'histoire tragique des indigènes d'un huasipungo, parcelle communautaire où ils vivent misérablement, exploités par un riche propriétaire terrien.
Celui-ci, aidé par l'Eglise et les troupes gouvernementales déloge par la force et dans le sang les indigènes qui osent défier son pouvoir et lui résister. Icaza dénonce avec un réalisme cru la misérable condition des indigènes d'Equateur en milieu rural. Huasinpungo reste le meilleur exemple d'une tradition littéraire indigéniste équatorienne qui puise ses racines dans le roman moderniste de Gonzalo Zaldumbide, Eglogatragica, mais aussi chez Pio Jaramillo et Fernando Chavez. le langage de l'indigène, filtré par une récréation artistique, révèle qu'il est culturellement et sociologiquement par la culture hispanique dont il a intégré les structures de domination. La violence des situations et l'infamie de la condition indigènes sont parfaitement transcrites par un style rude et des descriptions sans concession : Jorge Icaza signe une oeuvre de dénonciation emblématique du courant du réalisme social et des préoccupations de la génération des intellectuels latino-américains des années 1930.
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Si se niegan nuestras raíces e identidad entonces que somos, de dónde provenimos? La historia Ecuatoriana esta manchada con el sufrimiento de nuestros indígenas que fueron despojados de sus tierras y a los que se les arrebataron sus creencias. Dentro de este contexto se desarrolla una historia en dónde la política y la religión como todo poder abusa y pisotea el pensar. Personalmente este libro ha marcado la historia de mi país.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
-Nu han de robar así nu más a taita Andrés Chiliquinga- concluyó el indio, rascándose la cabeza, lleno de un despertar de oscuras e indefinidas venganzas. Ya le era imposible dudar de la verdad del atropello que invadía el cerro. Llegaban... Llegaban más pronto de lo que él pudo imaginarse. Echarían abajo su techo, le quitarían la tierra. Sin encontrar una defensa posible, acorralado como siempre, se puso pálido, con la boca semiabierta, con los ojos fijos, con la garganta anudada. ¡No! Le parecía absurdo que a él... Tendrían que tumbarle con hacha como a un árbol viejo del monte. Tendrían que arrastrarle con yunta de bueyes para arrancarle de la choza donde se amañó, donde vio nacer al guagua y morir a su Cunshi. ¡Imposible! ¡Mentira! No obstante, a lo largo de todos los chaquiñanes del cerro la trágica noticia levantaba un revuelo como de protestas taimadas, como de odio reprimido. Bajo un cielo inclemente y un vagar sin destino, los longos despojados se arremangaban el poncho en actitud de pelea, como si estuvieran borrachos, algo les hervía en la sangre, les ardía en los ojos, se les crispaba en los dedos y les crujía en los dientes como tostado de carajos. Las indias murmuraban cosas raras, se sonaban la nariz estrepitosamente y de cuando en cuando lanzaban un alarido en recuerdo de la realidad que vivían. Los pequeños lloraban. Quizás era más angustiosa y sorda la inquietud de los que esperaban la trágica visita. Los hombres entraban y salían de la choza, buscaban algo en los chiqueros, en los gallineros, en los pequeños sembrados, olfateaban por los rincones, se golpeaban el pecho con los puños --extraña aberración masoquista--, amenazaban a la impavidez del cielo con el coraje de un gruñido inconsciente. Las mujeres, junto al padre o al marido que podía defenderlas, planeaban y exigían cosas de un heroísmo absurdo. Los muchachos se armaban de palos y piedras que al final resultaban inútiles. Y todo en la ladera, con sus locos chaquiñanes, con sus colores vivos unos y desvaídos otros, parecía jadear como una mole enferma en el medio del valle.
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