En juin 2022, autrement dit relativement récemment, ma Cat publie un retour très élogieux sur ce livre, éveillant mon intérêt, mais à l'époque les filgoudes et moi on se tirait grave la tronche, donc j'avais ajouté à mon pense-nouille, un peu sans conviction.
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Mais le sort s'acharne parfois et quelques jours après, sur mon banc à livres, je le vois, lui, me tendre insolemment ses pages.
Je le prends et le ramène à la maison, encore indécise, mais n'osant pas aller contre le destin, on sait jamais.
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Bref, racontage de life off, je vais essayer de me montrer objective envers ce roman.
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L'héroïne, Désirée, bibliothécaire, se rend plusieurs fois par semaine à sa pause déjeuner et une fois le week-end sur la tombe de son mari qui vient subitement de décéder alors que ce n'était pas prévu.
C'est le principe des accidents, me direz-vous.
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Ce brave Orjan lui manque, enfin surtout les bruits et odeurs familiers, à dire vrai. Comment se passer de sons tels le froissement de pages de journal et celui de la chasse d'eau, ainsi que de l'arôme du café ?
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Après avoir rafraîchi la tombe du défunt, elle s'assied sur un banc, toujours le même, ce qui l'amène toujours à se demander qui occupe la sépulture voisine, presque une pépinière, entretenue par un individu qui sort de l'ordinaire.
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On apprend très vite qu'il s'agit de Benny, un éleveur de vaches laitières, qui porte un blouson tape-à-l'oeil et une casquette avec cache-oreilles sur laquelle est écrit "Les Forestiers".
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Lui aussi s'assied sur le fameux banc. Il observe Désirée sans complaisance, mince femme BCBG un peu grise, du moins beige ainsi qu'il la définit.
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Ils se détestent d'emblée et partager le banc leur déplaît fortement, jusqu'au jour où une gamine avec son arrosoir les pousse à se sourire et bam, coup de foudre.
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Et me voilà plongée dans une romance épique, le choc des classes et surtout leur façon d'évoluer dans la société ne les aident pas vraiment à vivre leur histoire d'amour.
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Il est dans sa ferme qui baigne dans son jus depuis le décès de ses parents, la déco ne figure dans aucun magazine, même de très loin, alors qu'elle est dans son petit appartement cossu en ville.
Et aucun des deux ne veut changer quoi que ce soit à ses habitudes.
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Je dois dire que le récit aurait pu me plaire, mais pour être honnête, les détails qui ponctuent la vie de Benny m'ont fait bondir.
Les inséminations régulières qu'on visualise parfaitement, je n'ai pas supporté. La façon dont il doit s'occuper des vaches et comme il traite les veaux, je n'ai pas apprécié non plus, évidemment.
Le "recrutement"...
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Que des choses qui ne pouvaient pas passer avec moi, mais je présume que pour la plupart des gens, ça ne pose aucun problème.
Encore que même avant de "consommer" différemment et quand je ne savais pas ce qui se passait, j'aurais été choquée.
De plus, c'est une fin ouverte, ce que je déteste le plus souvent.
Mais j'ai vu qu'un tome 2 était sorti... donc je suis obligée de lire au moins le début.
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Alors je ne peux ni conseiller ni déconseiller ce livre, à vous de voir..
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Il se passe beaucoup de choses dans les cimetières, y compris les rencontres improbables.
Désirée, bibliothécaire écolo mangeant bio, intellectuelle sans éclat, est désormais veuve d'un mariage sans passion. Elle traîne son ennui et sa solitude, à défaut de sa peine, devant la tombe de feu son époux. Une tombe à l'image de ce dernier - sobre et stricte. 35 ans, pas d'enfant, et sa vie à refaire, sans grande conviction.
Elle passe donc son temps libre dans ce cimetière, fantôme assis devant la tombe, perdu dans ses pensées. Pas de fleurs, son mari ne l'aurait pas souhaité.
Elle se rend compte qu'elle a un voisin de deuil, dont elle ignore au départ tout. Une casquette de forestier, une main abîmée, qui s'assit régulièrement devant la tombe de ses parents, une tombe kitchissime, pétrie d'angelots et de guirlandes, au pied de laquelle fleurissent de nombreuses fleurs. Il s'appelle Benny, agriculteur de son état, bataillant pour faire survivre l'exploitation et ses vaches laitières.
Et ce quelque chose qui pourrait être banal va devenir, dans ce roman, vivant et original: le récit alterne les points de vue et on se rend alors compte qu'au début "le forestier" ne peut pas piffrer "la beigeasse". Elle l'agace tellement qu'un jour il la visualise dans une tenue abracadabrante ... Ne pouvant réprimer un sourire quand il la regarde, il va se passer à cet instant précis un petit miracle: pour une raison complètement différente (une petite pas loin avec un arrosoir rose) Désirée sourit à son tour en sa direction.
C'est une erreur qui n'aurait pas du se produire. C'est le premier quiproquo d'une longue série... Un rat des champ et un rat des villes qui tombent amoureux l'un de l'autre.
Et c'est à ce moment que je vous dégaine un teaser digne des harlequinades 2009:
"L'amour suffira-t-il à aller au-delà de leurs différences???"
"Peuvent-ils s'aimer alors que tout les sépare?"
C'est vrai que c'est bon enfant... Heureusement, ce roman est un trésor d'humour. La différence des modes de vie de Désirée et de Benny pose une vraie question, celle de savoir qui doit se sacrifier pour qui, comment est appréhendée la notion de conciliation au sein du couple, la limite de l'abnégation, et à quel moment la volonté de se préserver limite celle de vouloir faire plaisir à l'autre. D'autres considérations émaillent ce roman, comme par exemple le rapport de la femme à la maternité, l'angoisse de l'horloge biologique et la pression sociale que subissent les individus à la marge des comportements majoritaires. Est également dressée de façon très adroite une photographie des préjugés que certaines parties de la population nourrissent à l'égard des autres.
Désirée et Benny se croisent, se quittent, et se croisent à nouveau ...
Beaucoup d'humour et d'ironie dans l'écriture donc, une traduction brillante nous offrant un style fluide et vivant, le tout servant une histoire bien goupillée et des personnages bien étoffés.
Je vous le recommande sans hésiter :)
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Chouette cadeau d'une amie qui me l'a offert dans une jolie édition coffret comprenant également "Le caveau de famille" que je lirais plus tard.
Mon avis est mitigé sur ce roman... Je pense que, malheureusement et cette fois encore, cela est dû à une traduction "scolaire". J'ai lu une histoire mais l'essentiel, ce qui fait le petit plus, n'y est pas.
Et, comme l'histoire en question est celle de personnes on ne peut plus banales, à qui il n'arrive pas grand chose, ça laisse un ensemble relativement platounet.
Moment de lecture pas désagréable mais qui ne laissera pas d'empreinte particulière dans mon souvenir.
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Deux êtres atypiques, un agriculteur et une bibliothécaire, se rencontrent au cimetière. Démarre alors une histoire d'amour impossible pour laquelle ils ne cesseront de lutter. Une jolie plume et quelques réflexions rigolotes mais rien de plus. Conseillé par mon groupe de lecture, je me suis laissée tenter et franchement j'ai trouvé cette lecture interminable. C'est la première fois que je lis une romance avec si peu d'émotions. Les personnages sont aux antipodes de la romance et leur histoire n'est pas des plus passionnantes. Les métiers d'agriculteur et de bibliothécaire sont ultra caricaturés (de façon peu flatteuse). J'attendais une chute pour relever un peu la note mais même la fin du livre ne m'a pas convaincue. Une grosse déception...
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Benny et Désirée n'auraient jamais dû se rencontrer… oui mais le mari de Désirée est enterré à coté de la mère de Benny et voilà comment une intello coincée se retrouve à côtoyer un brave cul-terreux : évidemment, pas le moindre petit point commun sinon la proximité des tombes qu'ils fréquentent et c'est sur un malentendu que débutera leur histoire commune. Sur un ton plein d'humour et d'ironie, l'auteur esquisse un tableau pétillant de la vie de couple et de ses aléas, des difficultés inhérentes à un couple « normal » forcément exacerbées par le fossé qui se dresse entre Benny et Désirée. Quelques clichés mais une lecture globalement très distrayante, et à postériori, tout à fait adaptée au théâtre !
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Une lecture plaisante, facile et addictive. Peut-être d'abord pour les lectrices, malgré la double voix masculine. Mention spéciale aux petits poèmes débutant régulièrement les chapitres : façon haïkus, on voudrait tous les mettre en citation, mais je suis sûr qu'ils y sont déjà !
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C'est doux et c'est léger ; c'est parfois tendre, inattendu et, même désespéré ; c'est frais comme les premiers rayons du printemps, chaud comme l'odeur du café le matin, sucré comme le goût des croissants au chocolat.
C'est innocent, un peu impertinent, ça sent bon la campagne et la bohème, la rêvasserie des vacances, le ciel bleu et l'azur...
Il y a des pigments colorés, des saveurs acidulées, des bruits inaudibles, des mouvements lents comme ceux des escargots. Il y a ces petits rien qui font tout et toutes ces futilités qui ne servent à rien. C'est une histoire doucereuse et réconfortante, improbable, drôle et sincère, un moment de torpeur dont on se réveille embué, une adorable parenthèse dans nos vies trépidantes de morosité.
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Elle lit des romans en anglais et ne mange que des plats végan inventés depuis moins de six mois ; il est agriculteur et vit au rythme des traites et des récoltes. Mais Cupidon s'en fout, et leur balance deux flèches parfaitement ajustées. À eux de se débrouiller avec leur vie contradictoire.
Roman d'amour moderne, avec sa galerie de personnages improbables, une pointe d'humour toujours présente, et une dose d'autodérision sur les modes de vie modernes. Si l'histoire n'évite pas tous les clichés, la fin a au moins le mérite d'être originale. Idéal quand on cherche une lecture légère !
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