Alexandre Mc Cobe est passionné par son grand-père. Il le remercie de lui avoir légué un héritage familial lumineux, et ce roman aux airs autobiographique lui rend fort bien hommage.
En fermant ce roman, j'étais désolée de quitter ce personnage tout à fait attachant : un peu pataud, pas mal anti-héros et très sensible, il sait susciter chez le lecteur l'empathie non seulement envers lui mais aussi envers chaque personnage qui lui est rattaché de près ou de loin. Son hypersensibilité lui a d'ailleurs permis de réaliser l'exploit, en très peu de pages, de donner de l'épaisseur à chacun des personnages (amis et famille) : sa tante le Reine dont la maison est centrale pour la famille, son grand-père pour qui il écrit, son indéfectible ami Thomas en sont quelques exemples. Son écriture aussi rend ces personnages proches de nous : un mélange de poésie et d'ironie teintées d'humour, un vocabulaire riche.
Pour finir les Français qui le liront seront ravis de refaire une petite virée en Provence le temps de quelques pages et d'apprécier un dialogue entre deux peuples qui s'admirent, incarnés par un couple de français et l'auteur protagoniste.
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On ne croirait pas qu'il s'agit-là d'un premier roman tant le style est bien maîtrisé et l'histoire habilement présentée. Contrairement à sa couverture, ce roman est coloré et lumineux. Une belle découverte!
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Quelle belle écriture, quelle richesse de vocabulaire, quelle évocation imagée et vivante du fait nationaliste, des attaches aux origines, à la famille. On lit le bouquin en deux jours, et on en garde des souvenirs vibrants pendant des semaines. J'espère sincèrement que Monsieur Mc Cabe écrira encore beaucoup d'autres romans. Comme pour Tremblay, son bagage familial semble une source de intarissable d'inspiration. Victor Proteau, le notaire Desjardins, la Reine... J'attends déjà le prochain titre avec impatience.
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C'est parce qu'il ne voulait pas que son grand-père «meure une deuxième fois» qu'Alexandre Mc Cabe a décidé d'écrire Chez la reine. Dans ce premier roman sur l'héritage et la transmission, il rend hommage à sa famille tout en se penchant sur l'histoire récente du Québec, du référendum de 1980 jusqu'au milieu des années 2000.
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Il était comme ces grands comédiens qui, grâce à la connaissance intime de la nature humaine qu'ils acquièrent à force d'observation et de curiosité, sont capables de représenter n'importe quels sentiments, des plus légers aux plus graves. Cette aptitude lui valait de se fondre à toutes les classes sociales et aurait pu lui permettre de boire dans la même journée un verre de champagne dans une chambre de commerce et une Labatt 50 à la taverne du coin. Il était exceptionnel à force d'humilité.
Ils nous disent d'arrêter de vivre dans le passé. Alors on finit par se taire, mais on n'a pas encore commencé à parler. On veut être sûr de ne pas passer pour "ceinture fléchée". Mais nos silences sont des clous de plus dans le cercueil du pays.
Ce n’est pas tout d’écrire. Ce n’est pas tout de raconter de belles histoires. Ce n’est pas tout de parler de soi. Il faut savoir se situer. Se placer là où on doit être. Au péril de la littérature, s’il le faut.
Longtemps, quand il m'arrivait de sonder mes souvenirs comme un conservateur indolent qui ne saurait reconnaître la richesse de ses collections, j'avais oublié de considérer cette faune et cette flore qui couvraient la quasi-totalité des tableaux de ma mémoire.
Pendant qu’elle se cambrait au-dessus de moi, je célébrais son corps dans une exaltation joyeuse comme on chante un pays de soleil, prodigue de dons.