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4,15

sur 957 notes
Heureusement que j'ai vu des photos de Frank McCourt installé dans un salon avec de beaux meubles et plein de livres sur une étagère autour de lui sans quoi ce livre aurait été encore plus difficile. Une enfance à Limerick dans le plus grand dénuement. Une enfance dure et pourtant racontée sans rancoeur, avec les yeux d'un gamin qui voit, vit, dit et se questionne. J'ai énormément apprécié cette lecture qui fait tout relativiser. Une plongée dans un monde où tout fait défaut, sauf l'amour qui tient chaud au coeur dans la famille malgré les coups de grisou. C'est noir et lumineux, malgré tout.
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« Le maître dit que c'est chose glorieuse de mourir pour la foi, Papa dit que c'est chose glorieuse de mourir pour l'Irlande, et je me demande s'il y a quelqu'un au monde qui aimerait que nous vivions ». Voilà le genre d'interrogations tragi-comiques qui passent par la tête du petit Frank McCourt dans cette autobiographie de son « enfance irlandaise ». Frank est né à Brooklyn, en 1930. En ces années de Grande Dépression, la vie est loin d'être rose, surtout avec un père qui boit son salaire ou son chômage dans les bars, et une mère qui manque devenir folle à la mort de son nourrisson. Alors Malachy et Angela, les parents de Frank, émigrés irlandais, décident de retourner vers la Mère-Patrie. Ils débarquent à Limerick, ville d'où Angela est originaire, vers 1935. Hélas, foin de lendemains qui chantent des ballades irlandaises dans cette ville humide et sinistre du sud catholique, dans laquelle le père aura bien du mal à trouver du travail en raison de ses origines nord-irlandaises, puis, quand par miracle il en trouve, à ramener sa paie à la maison plutôt qu'au pub. Une Irlande, loin d'être encore un « dragon celtique », dans laquelle la mère devra ravaler sa fierté pour faire la queue devant la Société de Saint-Vincent-de-Paul ou, pire, devant l'assistance publique, pour obtenir un coupon de nourriture ou un manteau pour ses gamins. Dans un pays où la foi catholique est si prégnante qu'elle en devient superstition, Frank McCourt nous livre une enfance de crève-la-faim et de crève-le-froid, pour lui et ses frangins, dans leur taudis insalubre au fond d'une ruelle transformée en cloaque à la moindre bruine. Et pourtant... quelle leçon de vie donnée par ce petit bonhomme, qui s'accroche tant qu'il peut à son objectif : éviter de mourir de faim, quitte à chaparder chez les autres, puis, en grandissant, travailler et rapporter son salaire à la maison, ce que son père a toujours été incapable de faire. Et c'est là le plus surprenant : Frank ne semble pas en vouloir à son père d'être ce bon à rien de patriote alcoolique. Au contraire, tout en étant lucide sur ce « soutien » de famille largement défaillant, il continue à l'aimer et à l'admirer, sans réelle rancune.
Ce qui fait tout le charme (oui vous avez bien lu : charme) de ce bouquin, malgré le contexte de misère noire et son cortège de souffrances et de malheurs, c'est qu'il est raconté à hauteur d'enfant puis d'adolescent, sur un ton tour à tour naïf, chenapan, cocasse, parfois carrément drôle, désabusé, émouvant, mais jamais larmoyant ou amer.
Volonté, énergie, résilience sont les clés que Frank s'est forgées au cours de cette enfance misérable, et qui lui permettront d'ouvrir les portes d'une vie moins rude...
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Souvenir de lecture
Titre : Les cendres d'Angela pulitzer de l'autobiographie
Année : 1996
Editeur : Belfond
Auteur : Franck Mc Court ( 1930/2009 )
Résumé : L'histoire de la famille Mc Court dans l'Irlande des années 30. Francky est un gamin miséreux né d'une mère courage et d'un père dispendieux et alcoolique. de Brooklyn à Limerick les Mc Court vivent dans le dénuement le plus total et Franck, l'un des enfants survivant et le narrateur de cette histoire, tente de subsister et d'échapper à son destin malgré la faim, le froid et un environnement familial des plus déplorable.
Mon humble avis : Les cendres d'Angela est, à n'en pas douter, un des bouquins qui aura le plus marqué ma vie de lecteur. Une histoire simple : un gamin catholique irlandais tente de survivre au beau milieu d'une famille pauvre, dans un pays qui connait la famine et la ruine. Un témoignage à la fois digne et terrible, empreint d'une dignité rare et d'une humanité hors du commun. Comment ne pas s'attacher à cet enfant au quotidien funeste qui malgré les difficultés de sa vie miséreuse garde une lucidité et une envie de vivre en tout point admirable ? Deux décennies après la lecture de ce petit bijou j'en garde un souvenir ému, ébloui par tant de courage et de résilience. Les cendres d'Angela ne tombe jamais dans le pathos ou le misérabilisme, Mc Court décrit son quotidien avec décence, simplicité mais aussi une bonne dose d'humour et l'on suit les pérégrinations de cet enfant avec un plaisir indicible. Mc Court n'est peut-être pas un auteur au style flamboyant ( c'est le moins que l'on puisse dire et cela sera confirmé par ses romans suivants d'une qualité moindre ) mais la force de son histoire personnelle, la description de l'intérieur d'une famille déchirée emporte tout et font de ce témoignage un objet unique et très émouvant. L'absence de rancoeur est également une des caractéristiques de ce texte, Mc Court dépeint sa famille avec bienveillance et respect malgré l'alcoolisme de son père et la violence de son frère. Un exemple vous dis-je ! Une leçon de vie qui, à mon humble avis, ne peut que marquer le lecteur d'une trace indélébile et des noms tels que Malachy, Angela ou Cuchulainn resteront gravés longtemps dans votre mémoire si vous avez la chance de ne pas avoir lu ce roman simple et bouleversant.
J'achète ? : Oui évidemment et tu m'en dis des nouvelles....

Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Comment résumer ce livre ?
En quelques mots : C'est le récit d'une famille irlandaise pauvre, très pauvre… la raison principale c'est un père préférant aller boire des pintes dans un pub, plutôt que de donner sa paye à sa famille.

Je ne sais pas comment parler de ce roman… Je dirais je m'attendais à plus de fais historique sur l'Irlande (l'IRA), j 'imaginais plus de violence …

Non c'est l'autobiographie d'un jeune garçon et sa famille qui mène un combat quotidien contre la pauvreté.

Un très beau livre, attachant emprunt de religion, de misère et d'espoir…

Bonne lecture !
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Franck Mc Court nous raconte son enfance misérable à New York puis en Irlande dans les années trente.

Au menu, un peu de pain s'il y en a et un mug de thé. Enfin, s'il reste de quoi faire du feu. Toute la famille dort dans le même lit, les poux et les puces vont se régaler. Il fait froid et humide mais le père, Malachy, est parti boire dans un pub, il rentrera tard et demandera aux enfants de se lever à trois heures du matin pour leur faire jurer qu'ils sont prêts à mourir pour l'Irlande.

De toute façon il vient encore de perdre son travail et il faudra se rendre à l'école avec des chaussures trouées, sans manteau et le poids de la religion catholique à chaque instant dans la tête. Histoire de ne pas recevoir de coups en cas de mauvaises réponses ou d'être mal vu par les voisins…
C'est une époque particulièrement difficile dans cette Irlande catholique mais les parents Angela et Malachy ne s'emploient guère à améliorer la vie de leurs enfants. Pourtant, trois d'entre eux sont morts.

Ce qui rend très touchant le texte de Franck Mc Court, c'est l'absence d'amertume ou de rancoeur tout au long d'un récit d'une grande lucidité. Il a su conserver les souvenirs aimants de ses parents. Son père n'avait pas son pareil pour raconter à son fils la vie de Cuchulainn, mythe celtique irlandais et il y a beaucoup de tendresse dans le portrait de sa mère.

Le livre est un peu long mais la peinture sociale en arrière-plan est passionnante et l'on reste émerveillé par la capacité de résistance physique et psychologique des enfants à ce point rudoyés par la vie.

« Les cendres d'Angela » est un attachant livre de souvenirs d'enfance aux couleurs sombres.
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Un roman autobiographique intéressant mais cependant pas aussi émouvant que je l'aurais espéré. le style de l'auteur n'arrive pas à me toucher plus que cela. Je lui reproche de prendre trop de recul par rapport à l'histoire et aux événements.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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Alors que la plupart des Irlandais tentent de quitter leur patrie pour émigrer en Amérique, Malachy et Angela McCourt font l'inverse: ne se remettant pas du décès de leur petite fille, ils quittent Brooklyn et, avec les quatre enfants qui leur restent, rejoignent Limerick, la ville natale d'Angela.

Mais Malachy, le père, ne trouve pas de travail. Et de toute façon, lorsqu'il parvient à en dénicher un, il finit toujours par se faire renvoyer: Malachy de faire la tournée des pubs le vendredi, jour de paie, et n'arrive jamais à se réveiller à temps pour aller travailler le samedi matin.

Pendant que le père boit son salaire, les enfants ont faim et froid: ils vivent dans un logement insalubre et doivent aller à l'école avec des trous dans les semelles de leurs chaussures.

Frank, l'aîné des enfants, observe ses parents avec une grande lucidité malgré son jeune âge. Il se rend compte que la situation de sa famille ne s'est pas améliorée maintenant qu'ils vivent en Irlande, bien au contraire. Devenu adolescent, Frank décroche son premier emploi et décide de mettre de l'argent de côté afin de pouvoir retourner en Amérique.



Je ne sais pas pourquoi j'ai subitement eu envie de lire simultanément ma version anglaise et la traduction française, mais je l'ai fait! Je peux donc vous assurer que la traduction française est excellente, même si, au début du roman, l'adaptation est plutôt déconcertante. Il faut dire que les premières années de la vie des McCourt sont racontées par un Frank qui se met dans la peau de l'enfant qu'il était alors et que le des premières pages est donc plus proche d'un discours oral que de l'écrit. Et cela donne beaucoup mieux en anglais...

Ce qui est marquant dans l'enfance de Frank McCourt, c'est la façon dont sa famille a survécu à la misère dans laquelle elle se trouvait. Il le dit d'ailleurs lui-même : " Quand je revois mon enfance, le seul fait d'avoir survécu m'étonne. Ce fut, bien sûr, une enfance misérable : l'enfance heureuse vaut rarement qu'on s'y arrête. Pire que l'enfance misérable ordinaire est l'enfance misérable en Irlande. Et pire encore est l'enfance misérable en Irlande catholique. " . Et l'on s'étonne avec lui que les McCourt n'aient pas perdu plus d'enfants (trois sont morts en bas âge).

Malgré ce côté dramatique, l'auteur ne tombe absolument pas dans le ressentiment ou dans l'amertume lorqu'il nous parle de ses premières années. Car s'il a parfois ressenti de la colère ou de la honte, Frank Mccourt ne garde, de son enfance malheureuse, aucune séquelle. Souvent, sa plume se fait légère et pleine d'humour, et même les passages les plus dramatiques du récit semblent avoir été écrit par un auteur que ses propres souvenirs font sourire.

C'est ce que j'admire le plus chez McCourt: s'être retrouvé dans des conditions de vie déplorables, mais n'en avoir gardé que l'envie de s'en tirer, sans en vouloir à personne. Plusieurs fois, on est choqué par ce qu'on apprend et on s'attend presque à voir le jeune Frank fuguer ou se révolter contre ce père irresponsable, mais non ! Il donne en fait l'impression d'essayer de vivre le plus normalement possible malgré les difficultés quotidiennes rencontrées pour manger, s'habiller ou se chauffer.

Le récit que nous fait l'auteur de la situation des Irlandais de l'époque est également très intéressant. Sans se lancer dans des détails politiques ou historiques (qui n'auraient pas beaucoup d'intérêt dans ce genre de récit), McCourt parvient à nous faire comprendre à demi-mot que sa famille n'est pas la seule à souffrir de la pauvreté. Les petites gens qui vivent dans le même quartier que les McCourt semblent tous avoir des difficultés à joindre les deux bouts mais, heureusement, tous les hommes des environs ne sont pas des Malachy et assument au moins leurs responsabilités de pères de famille.

Angela's Ashes est donc une autobiographie assez dure, un récit qui marque. Pour l'aborder au mieux, il faut tenter d'adopter la même conduite que le jeune Frank: observer ce qu'il se passe sans juger et sans condamner. Comme lui, il faut pouvoir pardonner aux adultes et à la vie qui n'est pas toujours tendre envers les enfants.
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Lu voici une dizaine d'années.
Roman bouleversant, d'une écriture simple.
L'histoire de Frank permet de comprendre l'extrême pauvreté qui poussait les Irlandais à s'expatrier aux Etats-Unis.
Et dire que des enfants deviennent parfois des adultes équilibrés après avoir vécu dans des enfers pareils.
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Les cendres d'Angela de Frank Mac Court mérite bel et bien son prix Pulitzer.
Ce livre émouvant retrace l'histoire d'une famille irlando-américaine qui vit dans la misère la plus totale. C'est le parcours du combattant pour une mère courage qui perd tour à tour ses enfants à cause de l'inanition. Un mariage malheureux lié à l'alcoolisme du père qui ne rapporte pas sa paye pour les faire vivre mais pour les dépenser au Pub.Dans le temps, la femme devait suivre impunément son mari et le divorce n'existait pas.
Tout au long du livre, on s'indigne sur le sort de cette mère esseulée et de ses enfants mais surtout de Frankie qui va retrousser ses manches et travailler comme un homme pour nourrir ses frères.
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J'ai beaucoup aimé suivre les pas de ce petit Franckie, le voir grandir, se découvrir, s'endormir la faim au ventre, rêver, pleurer, rire, espérer...je l'ai vu courir dans les ruelles de Limerick en Irlande et courir après son rêve américain, s'écorcher les genoux et le coeur, ...et j'ai eu beaucoup de mal à le quitter! voilà un livre poignant sans jamais être larmoyant, qui raconte, encore et encore, l'enfance très difficile de l'auteur, ses coups de coeur, ses coups de colêre après Dieu et les hommes, mais aussi les mauvais coups du destin...Mais c'est un petit garçon très courageux et débrouillard que l'on découvre et on s'attache à lui, à son histoire...on a l'impression comme lui d'avoir faim, froid, peur...L'écriture est fluide et vraie, on ne lit pas cette histoire, on la vit en même temps que le petit Franck et sa famille. C'est un beau livre, une très belle histoire même si elle est souvent très triste, très dure. On sourit aussi, car elle raconte finalement la vie, avec ses larmes, ses rires, ses peurs et ses rêves. Il y a aussi beaucoup d'optimisme et de joie de vivre dans les pages de ce livre. C'est aussi une belle leçon de vie que nous donne finalement l'auteur. Même si la route est difficile, longue, semée d'embûches...le principal c'est d'arriver à destination et de garder ses rêves intacts!
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