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Ambiance lourde et confinée dans cette garnison américaine quelque part dans le Sud des Etats-Unis, entre deux guerres. Un corps d'armée en temps de paix a beaucoup de loisirs dans son isolement.

Le colonel est l'amant de la femme du capitaine. La femme du colonel est devenue folle en raison de l'infidélité de son mari et de la mort de son seul enfant. Elle ne supporte que son serviteur philippin. le capitaine est marqué par le refoulement et les désirs intolérables qu'il éprouve envers les amants de sa femme. le palefrenier, éduqué dans la peur du péché de chair, est attiré par la femme du capitaine au point de passer ses nuits à l'observer dormir. Six personnages parmi des centaines de militaires.

Les deux qui émergent du groupe sont le capitaine Penderton, instructeur à l'école d'infanterie qui n'a que des rapports d'autorité avec ses élèves et qui passe son temps libre à écrire des rapports techniques. Pas de fraternité, plus d'amour dans son couple, une sorte de vide sidéral. Et le soldat Williams, taiseux et solitaire, qui adore chevaucher nu au milieu des arbres, ignorant les fantasmes du capitaine à son égard.

Dans cette atmosphère étouffante, le cheval symbolise l'échappée, la diversion au milieu de tant de solitude.

Ni le capitaine, ni le soldat n'arrivent à analyser leurs tourments intérieurs ni même à éprouver leurs sentiments. « Bien qu'obsédé de solitude, tout ce qu'il voyait au cours de ses promenades prenait à ses yeux une importance anormale […] Pour le moment, il avait perdu la faculté élémentaire de classer les différentes impressions sensorielles selon leur valeur relative » (p. 120).Tout est là, en jachère. Jusqu'au dénouement, forcément dramatique.

2017 marque l'année du centenaire de la naissance et du cinquantenaire de la mort de Carson McCullers. C'est l'occasion pour les éditions Stock de rééditer son oeuvre et pour les lecteurs de la découvrir ou de la relire. Elle voulait être musicienne, elle est devenue romancière par défaut.

Elle traduit avec justesse cette société du Sud, puritaine et raciste, incapable de décrypter ses états d'âme, subissant (comme beaucoup d'autres au début du XXe siècle) ses instincts sans en comprendre les mécanismes, faisant de beaucoup des handicapés émotionnels. L'époque était telle, un peu partout. La reine d'Angleterre dirait : « Never complain, never explain ».

Carson McCullers défraya la chronique dans les années 1940, par ses relations homosexuelles et ses fréquentations considérées comme malsaines. Si elle devait écrire son livre aujourd'hui, il le serait très certainement sous l'angle de la psychologie détaillée de chaque personnage, où chaque névrose serait dépouillée de son mystère, où le désir serait traduit en acte. Mais ce ne serait plus le même livre.

En 1967, John Huston fit un film très fidèle au livre avec Elisabeth Taylor et Marlon Brando.

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1941.L'auteure a 24 ans. Eros et Thanatos. de la folie, de la cruauté, de la névrose, de la violence. Un fort militaire. le Sud des États Unis...Étouffant. Un huis clos. Une mise sous globe. Peut être est-ce là la signification du titre de ce roman.
Des personnages brûlants. Enfermement, identité, sexualité, solitude, incommunicabilité.
Évidement en lisant le texte ...on rêve d'un scénario…. John Huston le portera à l'écran en 1967.
Mon admiration pour l'écriture de Carson McCullers ne faiblit pas.
Astrid Shriqui Garain
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Merveilleux film, merveilleux livre.
Ce qui frappe, c'est la totale fidélité du film au livre.
Certes, chez John Huston l'histoire est contemporaine alors que Carson McCullers la situe au début du siècle dans une garnison militaire. Mais l'époque est sans importance : ce huis clos étouffant - qui pourtant se déroule pour l'essentiel en extérieur - pourrait se dérouler n'importe où, n'importe quand.
Personne n'était mieux placée que Liz Taylor pour jouer Leonora Penderton, l'épouse libérée du capitaine Penderton (Marlon Brando) qu'elle trompe au su et au vu de tout le régiment avec le commandant Langdon. La femme de celui-ci vient de perdre un enfant en bas âge et se dépérit depuis qu'elle a appris l'infidélité de son mari. A son chevet, un serviteur d'origine philippine, veille sur elle jour et nuit. Son prénom, Anacleto, caractérise la relation de dépendance qui s'est instaurée entre le serviteur et sa maîtresse (l'anaclitisme est la névrose des sujets fragilisés par l'angoisse de la perte et de la séparation).
Ce quintet bancal sera détruit par l'intrusion d'un sixième élément : le soldat Williams, être paradoxalement hyper-sexué (il aime chevaucher nu les juments dont il a la garde à l'écurie où il est posté) et a-sexué (encore vierge, il a été élevé dans la phobie du corps de la femme). Après avoir entr'aperçu Mme Penderton nue dans sa maison, il développera à son égard une obsession. chaque nuit, il l'épie et pousse même l'audace jusqu'à pénétrer dans sa chambre pour veiller sur son sommeil.
Parallèlement, le capitaine Penderton se découvre une mystérieuse attirance pour le jeune soldat. S'agit-il d'homosexualité refoulée ? est-ce sa femme qu'il cherche à conquérir par le truchement du corps de celui qu'il soupçonne d'être devenu son amant ?
Bien évidemment, l'issue de ce court récit sera tragique. On comptera un mort, puis un second. Et le plan final, halluciné, résonne encore, tel un long cri ...
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"Un poste militaire en temps de paix est morne".
Dans ce poste, dans le sud, le soldat Williams homme solitaire, qui s'occupe habituellement des chevaux, est envoyé chez le capitaine Penderton pour couper une petite partie du bois derrière sa maison. le travail fini , le soldat Williams sera témoin d'un échange entre le capitaine et sa femme Léonore qui est aussi la maîtresse du commandant Langdon leur voisin.
Un capitaine insatisfait du travail qui vient d'être réalisé, un soldat obsédé par la femme qu'il vient de voir, un commandant dont la femme ne se remet pas de la perte de leur enfant, un cheval et c'est un drame qui se prépare.
Un récit court et fort.
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Carson McCullers a le mérite de ne pas tourner autour du pot et d'annoncer d'entrée de jeu l'intrigue de son roman : "Il y a un fort, dans le Sud, où il y a quelques années un meurtre fut commis. Les acteurs de ce drame étaient deux officiers, un soldat, deux femmes, un Philippin et un cheval.".
Ce n'est d'ailleurs pas plus mal puisque son récit va être centré exclusivement sur ces personnages, les relations qui se nouent et de dénouent entre eux.
Sous l'apparente banalité de l'intrigue, ce roman est en réalité complexe car livrant une étude de moeurs poussée dans ses moindres retranchements.
Impossible pour le lecteur de ne pas comprendre que l'intrigue se passe dans le Sud des Etats-Unis : il y a un racisme sous-jacent, ici à l'égard du serviteur Philippin; ainsi qu'un refus d'admettre sa différence par peur de perdre son statut social, représenté par le prisme du capitaine Penderton.
Dans ce roman, rien n'est aussi simple qu'il n'y paraît et c'est ce qui en fait toute sa beauté.
Un commandant aime la femme du capitaine Penderton, sa femme devient folle de chagrin et meurt, tandis que le jeune soldat Williams s'éprend de la femme du capitaine et entre la nuit dans sa chambre pour l'observer.
Quant au capitaine, et bien celui-ci est très partagé, notamment envers sa femme qu'il déteste mais pas non plus complètement : "A cause d'elle, il souffrait. Il avait une malheureuse tendance à tomber amoureux des amants de sa femme.".
Le capitaine Penderton est un homosexuel refoulé qui n'arrive pas à se rendre compte de ce qu'il ressent, qu'il s'agisse des amants de sa femme ou du soldat Williams qui le fascine.
Il ne comprend pas les tourments de son âme, il adopte des réactions de défense et de facilité, en prenant en grippe le soldat Williams : "Il y a des moments où le besoin le plus pressant d'un homme est d'avoir quelqu'un à aimer, un point central où puissent se rassembler ses émotions diffuses. Il y a aussi des moments où les irritations, les déceptions, les craintes de la vie, exerçant leur poussée comme des spermatozoïdes doivent trouver une issue dans la haine. le pauvre capitaine n'avait personne à haïr et, depuis des mois, c'était le plus malheureux des hommes.".
Mais cette attirance n'est pas que sexuelle, elle a aussi une autre dimension, une recherche de fraternité, l'idée que le capitaine Penderton pourrait être l'égal du soldat Williams, ce qui dans la vie réelle n'est pas vrai.
A propos de sexualité, ce roman en contient beaucoup, avec des allusions plus ou moins directes, ce qui venant de la part d'une femme et remis dans l'époque où ce roman a été écrit était plutôt novateur et osé.
La sexualité est essentiellement représentée par l'étalon, le cheval de la femme du capitaine. C'est cet animal qui la contient et peut l'exprimer librement, les autres personnages n'étant pas libres de s'exprimer à ce sujet.
Le soldat Williams passerait presque pour un être asexué tant il relève parfois de l'irréel : "Le soldat marchait comme un homme sur qui pèse un rêve sombre et ses pas étaient silencieux.", pourtant sa fascination à l'égard de la sensuelle femme du capitaine est bien là, tandis qu'elle-même l'ignore et ne le voit pas, à l'inverse de son mari : "Il avait l'expression étrange, absente, d'un visage à la Gauguin.".
Si l'étalon est la sexualité, la femme du capitaine est le désir, qu'elle inspire à tout homme à l'exception de son mari, avec ses formes sensuelles, sa beauté de femme mûre que le temps n'a pas encore atteint.
Quant à Alison, la femme du commandant, elle trouble par son mal être et son désespoir, ainsi que par l'étrange relation qu'elle a avec son domestique Anacleto.
A lire cela il serait facile de penser que ce roman est vivant de par les émotions qui sont en jeu et s'affrontent. En réalité il est froid et cruel, et c'est cela qui marque le plus à la lecture.
Il est stérile parce qu'aucune des femmes de l'intrigue n'a d'enfant et les hommes sont tous, à l'exception du commandant Langdon, asexués dans le sens où ils n'ont pas de relations sexuelles et n'en éprouvent pas le désir et l'envie, drôle d'atmosphère qui saisit dès les premiers mots et ne s'estompe qu'après le point final.
Pendant un temps j'ai cherché qui pourrait incarner ce livre à l'écran, jusqu'à ce que je découvre que c'était déjà le cas, dans un film signé par John Huston avec dans les rôles titres Elizabeth Taylor et Marlon Brando.
Une évidence, ils sont les personnages de ce roman et il me tarde de voir cette adaptation.

"Reflets dans un oeil d'or" est un cruel et impitoyable roman d'une beauté qui laisse sans voix, signé par Carson McCullers, une auteur américaine de grand talent à la plume aiguisée et ambitieuse, un véritable régal à lire.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Les premières lignes de "Reflets dans un oeil d'or" (1941) posent un ressort : un meurtre a eu lieu dans un poste militaire de l'Armée américaine en Géorgie. Y vivent des soldats et les officiers avec leurs épouses, ces derniers formant un petit monde bourgeois fermé. Il ne s'agit pas d'un récit policier, bien que l'on ne sache qu'à la fin qui a tué qui, ce qui confère une tension supplémentaire au drame raconté avec une sobre maîtrise par Carson McCullers. [Traduction de l'anglais (américain) par Charles Cestre]
Le couple Penderton n'est guère épanoui car le capitaine Weldon est impuissant et homosexuel refoulé ; il sait que sa femme Leonore, bonne cavalière, est la maîtresse du commandant Morris Langdon, le mari du couple voisin. L'épouse de Morris, Alison, a sombré dans la dépression après la mort prématurée d'une enfant ; elle est cardiaque et fragile. Ce quatuor instable va être perturbé par un élément extérieur, le soldat Williams, ténébreux, détourné des femmes par son père et proche des chevaux, appelé pour un travail chez les Penderton. Ayant aperçu Leonore nue par la fenêtre, il se glisse à plusieurs reprises de nuit dans sa chambre pour la contempler dans son sommeil. Ajoutons à ces personnages peu stéréotypés, le serviteur des Langdon, un Philippin efféminé qui s'occupe d'Alison avec un dévouement démesuré.

Cela paraît si simple, si facile d'écrire à la manière de Carson McCullers : tout est narré de façon harmonieuse, avec justesse, en phrases limpides et courtes, l'intérêt est maintenu par de fréquents changements de focalisation. Les descriptions sont brèves, précises et expressives. Une façon classique à la "perfection d'épure", pour reprendre les mots de Michel Gresset.

Je conseille de ne venir à la préface de Jean Blanzat qu'après lecture du roman car elle déflore la trame. le comportement peu prévisible des personnages contribue à la qualité de la découverte.

On peut regretter que le texte ait été mal reçu à l'époque de sa parution. Il est certain que les multiples personnages névrosés peuvent heurter et que la sexualité non explicite mais très présente dans ses aspects freudiens, avec l'homosexualité et ce qu'on a qualifié à tort de goût du morbide et du bizarre, aient pu déplaire au plan moral, d'autant que l'auteur était une femme. Il apparaît toutefois que le livre a autant de qualités littéraires que "Le coeur est un chasseur solitaire" (1940), premier roman très applaudi. Tennessee Williams contribua dans une préface en 1950 à le réévaluer : "Les critiques dotés de quelque discernement auraient dû voir que ce récit était le contraire d'une déception puisqu'il témoignait d'une qualité encore inaperçue dans l'éventail des dons de Carson McCullers : le triomphe de la maîtrise sur un lyrisme adolescent". Les essayistes ultérieurs ne manqueront en effet pas de contredire les premières impressions de la presse. [voir biographie par Josyane Savigneau]

Il serait erroné d'englober Carson Mc Cullers (tout comme Faulkner) dans ce qui s'est appelé l'école gothique. Elle s'en est défendue, niant "toute surenchère", en indiquant que l'origine de l'impression produite par une nouvelle de Faulkner (ou ses propres textes) est d'un autre ordre – un réalisme étrange et violent – que les ressources romanesques ou surnaturelles du roman dit gothique. La rigueur de cette analyse, qui témoigne de la culture littéraire de la jeune femme, amène Josyane Savigneau à souligner une étonnante partition "entre une maturité intellectuelle indiscutable et l'ensemble des pulsions adolescentes qui la meuvent dans le domaine affectif".


Michel Gresset (1999) : "Il y a en outre et peut-être surtout, chez Carson McCullers, une poignante appréhension de la douleur, de l'absence et de la mort qui fait de son petit opus quelque chose de très proche d'une musique de chambre aux accents souvent déchirants, quoique généralement écrits dans le mode mineur."

Morte à 50 ans, elle n'a écrit que quatre romans et une quinzaine de nouvelles.
Lien : https://christianwery.blogsp..
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Chef d'oeuvre...
Dès la 1ère page nous lisons ceci :"Les acteurs de ce drame furent deux officiers, un soldat, deux femmes, un philippin".
On se croirait au théâtre dans ce roman d'un modernisme absolu. En effet, les scènes se passent dans la maison du capitaine, dans celle du commandant, à l'extérieur, à l'écurie, et plus rarement dans la caserne, dans une sorte de huis clos. La règle des trois unités est observée, l'histoire se déroule sur environ un mois et la fin est digne du Dormeur du Val.
Le thème, je dirais : la pureté d'un être non corrompu, placide, abrupte et presque totalement muet : on l'entend prononcer tout au plus quelques "Mon capitaine" de façon de plus en plus nonchalante à mesure que le drame progresse. le soldat Williams (qui d'ailleurs "n'a pas de nom", comme le souligne un adjudant qui décide que ses initiales seront son prénom, "jéjé"), sobre en toute chose et amateur de bonbons s'oppose à son supérieur dont la haine à son égard n'a d'égal que son amour.
Un bel animal dont le grand bonheur est de chevaucher à cru et nu.
Carson McCullers est contemporaine de Tennessee Williams qu'elle connaissait et même si "Reflets dans un oeil d'or" est dépouillé, on y voit des une violence souterraine commune. La femme du commandant, maladive et hystérique, semble le pendant féminin du capitaine qui, lui, est veule et lâche.
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Pour moi, c'est le roman le moins universel de Carson Mc Cullers, le plus "inféodé" à ses origines sudistes, le plus influencé par Reeves, son mari. Dès la première phrase : "un poste militaire en temps de paix est morne", dont je trouve la force satirique explosive. Une expression américaine parle du grotesque du Sud (southern grotesque), qui convient très bien à beaucoup de personnages et d'événements du livre. J'ai beaucoup aimé aussi dans le même genre "Winesburg, Ohio" de Sherwood Anderson dont je trouve que Mc Cullers n'a jamais été aussi proche alors que tant de choses les différencient.
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C'est la première fois que je lis un roman de Carson McCullers, et je suis impressionné par son style. En peu de mots, sans construction syntaxique alambiquée, l'auteure parvient à instiller dans son roman une atmosphère pesante et étrange. Chaque page ou presque déborde de sensualité, de désirs qu'on ne s'avoue qu'à mi-mots et qu'on s'autorise encore moins. Il se crée entre ces 6 personnes des relations malsaines, tiraillées entre rapports d'autorité biaisés et désirs sensuels ou sexuels. Ce "ménage à six" oscille entre obsessions, frustrations, passions aveuglantes, qui engendrent un sentiment de malaise chez le lecteur. L'auteure va puiser dans les profondeurs de la psychologie de ses personnages les ressorts qui vont rendre possible le drame que chaque page annonce. Deux personnages m'ont particulièrement interpelé : le soldat Williams, et Anacleto, le domestique philippin.
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Tout est étrange dans cette histoire : les personnages, et l'atmosphère. Au sein d'une garnison, dans un quasi huis-clos, évoluent deux couples, un soldat, et un serviteur. D'emblée, sans que je puisse dire pourquoi, l'ambiance parait des plus lourdes, pleine de non-dits.
L'auteur sait, au fur et à mesure, nous faire rentrer dans l'intimité des personnages, et nous les présenter, et brosser leurs caractères, et, mettre ainsi une pression jusqu'à la dernière ligne.
Carson Mc Cullers, nous invite dans l'intimité de deux couples, dont chacun des composants présente leur part d'ombre, leur croix à porter. Les attirances "anormales" des uns, la frigidité d'une autre, ou au contraire le feu qui couve pour une autre….le feu comme le nom de son cheval, qui dans cet univers est le seul être vivant à peu près normal. Les refoulements s'expriment à demi-mots.
« Il était subjugué par un mélange de répulsion et d'attirance, comme si, complètement nu, le jeune soldat et lui s'étreignaient corps à corps dans une lutte mortelle. »
La mort n'est jamais bien loin, dès le départ, elle rôde, cachée quelque part, derrière quelqu'un…mais qui ?
Bien qu'aucun des personnages ne me paraisse plus sympathique que l'autre, j'ai apprécié la qualité d'écriture de Carson McCullers : des mots choisis, une syntaxe élaborée, un vocabulaire imagé, et, cette façon de mettre de faire sentir les choses et les gens. L'ouvrage n'est pas très épais, c'est peut-être aussi pour cela, il n'y a pas de lassitude ; les chapitres sont équilibrés, le texte en est donc assez aéré pour ne pas étouffer.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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