Mais aucun individu ayant plus de trente ans ne pouvait comprendre la période curieusement chargée et concentrée qui allait de dix-huit à vingt-deux ans, tranche de vie à laquelle il aurait fallu un nom, du moment où l'on quittait le lycée à celui où l'on devenait salarié, avec, entre les deux, l'université, des amours, des morts et des choix décisifs.
Malheur à la nation dont la littérature est bousculée par les interventions du pouvoir. (Alexandre Soljenitsyne)
Elle me prit au dépourvu, cette promenade à travers un lointain passé. Quatre ou cinq ans: trois fois rien. Mais aucun individu ayant plus de trente ans ne pouvait comprendre cette période curieusement chargée et concentrée qui allait de dix-huit à vingt-deux ans, tranche de la vie à laquelle il aurait fallu un nom, du moment où l’on quittait le lycée à celui où l’on devenait salarié, avec, entre les deux, l’université, des amours, des morts et des choix décisifs. J’avais oublié à quel point mon enfance était proche, à quel point elle m’avait naguère paru longue et incontournable. A quel point j’étais à la fois adulte et inchangée.
Un peu fluctuant, j'ai eu du mal à suivre tout le temps Serena, cette jeune femme qui se veut tantôt héroïne, tantôt insignifiante.
Une jolie mise en abîme....