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France Camus-Pichon (Traducteur)
EAN : 9782070350247
384 pages
Gallimard (10/01/2008)
3.64/5   501 notes
Résumé :
Ian McEwan
Samedi

Pour Henry Perowne - neurochirurgien réputé, mari heureux, père comblé d'un musicien de blues et d'une poétesse - ce devrait être un samedi comme les autres.
Pas question d'aller défiler contre la guerre en Irak. Plutôt goûter les plaisirs de la vie. Et pourtant... Un banal accrochage et voilà la violence qui surgit dans son existence protégée. Henry aura beau tenter de reprendre le fil de sa journée, ses vieux démons e... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (75) Voir plus Ajouter une critique
3,64

sur 501 notes
Pour lui rien n'est dû au hasard ou à une quelconque intervention divine ; son esprit cartésien est capable d'élaborer une explication rationnelle sur tout. Ou presque, car pour des sujets plus complexes tels que la littérature, l'art, l'amour, ou l'intérêt de faire la guerre en Irak, il n'a pas toujours de réponses satisfaisantes.

Mais il a un moyen d'éviter les questionnements qu'il estime stériles : privilégier les évènements de sa vie privée, et bien sûr se réjouir quand tout va bien de ce côté-là, oubliant du même coup le chaos du monde. Une attitude que l'on pourrait qualifier de matérialiste et individualiste, assez commune il est vrai.

Mais ça c'était avant l'accident. En fait un banal accrochage engendrant une violence qui transforme les perspectives du brillant chirurgien du cerveau. Car son bel édifice de certitudes va prendre l'eau, pour ne pas dire sombrer. Désormais il ne pourra plus se leurrer, ni ignorer le reste du monde et ce qui l'agite.

Ha ! le grain de sable qui fait dérailler la belle mécanique et nous révèle à nous-mêmes. Un sujet, qui nous concerne tous, traité non sans ironie, évidemment, avec ce diable de McEwan qui pointe, avec ce Samedi magistral et inoubliable, nos faiblesses, nos compromissions, nos contradictions et notre égocentrisme.
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De l'auteur j'avais bcp aimé "L'intérêt de l'enfant", "Dans une coque de noix", "Expiation", un peu moins "Opération sweet tooth".
J'ai emprunté ce "Samedi" en catastrophe avant le début du confinement pas-de-calaisien par crainte (justifiée) de la fermeture des bibliothèques. le fait d'être rejoints par le reste des Hauts-de-France, par l'Ile-de-France et quelques autres départements volontaires (merci ! ) a permis de voir mes bibliothèques bien aimées réouvrir ! On prend ses petits plaisirs comme ils viennent... Donc merci aux 18 autres départements de s'être associés à ce confinement qui a permis au département initial où j'habite d'être un peu moins confiné....
*
Donc par crainte d'être à court de livres j'ai encore fait un stock et j'ai choisi cet auteur anglais que j'apprécie. Oui mais voilà, ça ne marche pas à tous les coups. J'ai vraiment eu bcp de mal à accrocher à ce roman. Par principe j'essaie de lire 100 pages avant d'abandonner. Là je peux vous dire que j'ai vu la page 50, 70, 90.... et je trouvais ça long ! Mais j'ai fini le livre. Je voulais savoir où l'auteur voulait nous emmener.
Et je serais bien en peine de vous l'expliquer !
*
Ce livre est centré sur un Anglais lambda. Tout à fait lambda cet Anglais, le commun des mortels : un neurochirurgien réputé, marié et heureux en ménage, avec une avocate douée et sexy malgré ses passés 40 ans, deux enfants artistes précoces (déjà publiée pour la poétesse, déjà enregistré pour le fils musicien), une maison en plein centre de Londres... Un personnage lambda quoi !
Vous aurez compris que j'ai eu du mal à simplement m'intéresser à la vie de ce personnage, vie bouleversée par un accrochage automobile.
Franchement bcp de choses m'ont échappé dans ce livre. la toute fin remonte un peu l'intérêt de celui-ci mais après 300 pages d'ennui (description d'une partie de squash, d'une opération à cerveau ouvert.....)
*
J'aurais pu m'en passer.
Heureusement les bibliothèques ont réouvert....
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Une journée dans la vie d'Henry Perowne, neurochirurgien réputé, père et mari comblé, bien décidé à faire en sorte que ce samedi reste ce havre de paix et de plaisirs personnels en dépit des bruits cahotiques et menaçants du monde.

Une journée dans la ville de Londres où, contrairement à Perowne, les deux millions de manifestants qui affluent dès le matin sont bien décidés à inscrire cette marche dans un engagement citoyen contre la guerre en Irak qui s'annonce.

Une journée dans les médias dont les écrans déversent en boucle leurs flots d'images dépourvues de clés de lecture et comme issues de réalités parallèles, alternant menaces et propos faussement rassurants.

Une journée dérangeante pour le lecteur, qui ressent dans sa propre chaussure le caillou qui va faire dérailler la route bien tracée de la journée de Perowne : quand celui-ci se retrouve mis en danger par Baxter, un petit malfrat atteint d'une maladie neurologique dégénérative incurable que Perowne reconnait mais qu'il se révèle incapable de contrer, c'est toute la fragilité, l'égoïsme et la lâcheté de notre modèle individualiste et consumériste occidental qui nous saute au visage.

En explorant toutes les zones d'ombres tout en forçant le lecteur à garder les yeux ouverts, l'écriture précise, inquisitrice et sans concessions de McEwan contribue à ce malaise. C'est un peu masochiste mais c'est ce qui force mon admiration pour cet écrivain que j'apprécie un peu plus à chaque nouvelle lecture.
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Samedi.... comme un jour sans fin !
Non ! Pas comme un jour répétitif qui se rejoue à l'infini, mais comme un jour dont on ne voit pas le bout.
Chaque minute s'étend avec une pesanteur lancinante.
Chaque heure semble contenir dix fois plus de minutes qu'à la normale.
Et les pages de ce livre que j'ai tournées avec une lenteur terrifiante.

Samedi... comme un roman dense, sans chapitres, sans espace.
350 pages pour décrire un seul jour dans la vie d'Henry Perowne.
Un petit trajet en voiture, par exemple, est motif à de nombreuses digressions mêlant le "ici et maintenant" avec des pensées philosophiques, politiques, sociales, médicales et familiales.

Samedi... comme ce roman que j'ai aujourd'hui de la peine à évaluer.
D'un côté, le manque d'action et la lenteur du texte m'ont déconcertée, ennuyée et on fait traîner cette première "vraie" lecture de l'année.
De l'autre, un suspense présent malgré tout qui invite à continuer, à faire confiance et une écriture riche et passionnée qui m'a, à certains moments, réellement envoûtée.

Au final, une impression que ce Samedi, même s'il ne m'a pas particulièrement transcendée, restera gravée dans ma mémoire comme un jour qui a vraiment compté !
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Pour Henry Perowne, personnage central de ce roman, c'est un samedi ordinaire qui se prépare. Samedi ordinaire dans la vie d'un homme ordinaire ? Ou plutôt samedi privilégié dans la vie d'un homme privilégié? Marié et toujours amoureux, deux enfants aimés et brillants, un métier qui lui plait. Il est neurochirurgien. Il répare les cerveaux et s'efforce de respecter chez les autres ce qui lui semble le plus important, la conscience. Et pour cela, il faut que tout soit bien rangé, à la bonne place. le cerveau n'aime pas le désordre.... Mais ce n'est pas quelqu'un de borné, Henry Perowne, pas du tout. Simplement, il y a des choses qui lui sont moins accessibles , qui le déroutent. Par exemple, la littérature, il ne voit pas bien ce que cela apporte. Il ne veut pas non plus changer le monde, ce qu'il veut, c'est qu'on lui explique. Tout a une explication, en neurologie, une logique, et cela convient très bien à cet adepte du rationnel.

Sauf que..... et bien sauf que dès le départ, cette journée ne va pas suivre le cours prévu par son acteur. La vision très matinale d'un moteur d'avion dans le ciel londonien ( terrorisme, accident?) , les rues bloquées par les manifestants contre la guerre en Irak ( à quoi va aboutir cette guerre?), l'altercation avec un autre automobiliste ( présentant des signes visibles à l'oeil d'un spécialiste d'une grave anomalie neurologique, s'en servir ou non? ), et finalement, l'intrusion de la violence , la vraie, au sein même de sa vie familiale. Perowne débute sa journée dans la certitude d'une vie établie, il l'achève avec la seule certitude possible, la constatation de "la vitesse à laquelle les conséquences d'une action vous échappent et engendrent de nouveaux évènements."

Réflexion banale..... et oui..., mais en fait ( je laisse de côté les aspects narratifs et descriptifs du roman, très bien faits, presque cinématographiques), le thème de réflexion est là. A quoi sert à ce neurochirurgien de comprendre, comprendre ce qu'était le problème de l'avion matinal avec ce " besoin compulsif de communier avec nos semblables dans une anxiété généralisée", comprendre la pathologie exacte de son agresseur, vérifiée plus tard sur l'iconographie? A quoi, concrètement? Est-ce qu'on peut tout comprendre, tout prévoir? Est-ce qu'il ne faut pas savoir revenir au "peut être que...", au doute? Est ce que pour pénétrer l'esprit humain, les mots ne sont pas plus efficaces que le bistouri? Est-ce que les métiers choisis par ses enfants doivent vraiment n'être considérés qu'avec indulgence? Sa fille écrit des poèmes, et, ironiquement, c'est la lecture d'un poème qui le sauvera, lui et les siens. Son fils est musicien , et finalement, le point fort de cette journée a été de l'entendre:

" C'est alors qu'ils - les musiciens- nous offrent un aperçu de ce que nous pourrions être, de ce que nous avons de meilleur, de ce monde impossible où l'on donne tout aux autres sans rien perdre de soi-même . Dans le monde réel, il existe des programmes détaillés, des projets visionnaires de sociétés paisibles, sans conflit, promettant le bonheur à tous et pour toujours- des mirages au nom desquels les gens sont prêts à tuer et se faire tuer. le royaume du Christ sur terre, le paradis des travailleurs, l'état islamique idéal. Mais seule la musique, en de rares occasions, laisse vraiment entrevoir cette communauté de rêve, séduisante illusion qui s'évanouit avec les dernières notes ."

Ian Mc Ewan pose des questions sur l'époque dans laquelle nous vivons, dont il n'a évidemment pas les réponses, car il n'y a pas de réponse à tout, mais l'intérêt de la littérature est bien de savoir poser les questions....
" L'avenir est plus difficile à déchiffrer, l'horizon rendu indistinct par la multiplicité des possibles. Cent ans plus tôt, peut-être un médecin dans un peignoir de soie méditait-il sur le siècle qui venait de naître. On peut envier à ce gentleman édouardien tout ce qu'il ignorait encore.S'il avait de jeunes fils, il risquait de les perdre douze ans plus tard sur le front de la Somme".....
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Rares sont les moments où les musiciens atteignent ensemble quelque chose de plus délectable que tout ce qu'ils ont pu connaître en concert ou en répétition, bien au-delà de la simple collaboration ou compétence technique, et où leur expression acquiert la légèreté et la grâce de l'amitié ou de l'amour. C'est alors qu'ils nous offrent un aperçu de ce que nous pourrions être, de ce que nous avons de meilleur, de ce monde impossible où l'on donne tout aux autres sans rien perdre de soi-même.
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C'est un lieu commun de l'éducation et de la génétique moderne: les parents influent peu, voire pas du tout, sur la personnalité de leurs enfants. Impossible de savoir quel numéro on va tirer. Dans une certaine mesure, on peut agir sur l'ouverture au monde, la santé, les perspectives de carrière, l'accent, les bonnes manières. Mais ce qui détermine vraiment quel genre d'individu viendra partager votre vie, c'est la rencontre de tel spermatozoïde avec tel ovule, le choix des cartes dans les deux jeux, la façon dont elles sont battues, coupées et réunies avant la partie. Heureux de vivre ou névrosé, gentil ou envieux, curieux ou indifférent, expansif ou timide, plus toutes les nuances intermédiaires: pour l'amour-propre parental, la découverte que l'essentiel du travail a déjà été fait peut représenter un véritable affront. A l'inverse, elle peut vous dédouaner. On s'en rend compte dès qu'on a plus d'un enfant: deux êtres totalement dissemblables peuvent émerger à partir d'un bagage de départ à peu près similaire.
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Le monde n'a pas fondamentalement changé. Parler d'un siècle de crise est excessif. Il y a toujours eu des crises, et le terrorisme islamiste finira par prendre place parmi les guerres récentes, les changements climatiques, la mondialisation du commerce, le manque d'eau potable et de terres cultivables, la famine, la misère et autres fléaux.
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Nu sous son peignoir - l'uniforme des vieux et des malades -, ses cheveux clairsemés en bataille après une nuit écourtée, sa voix grave de chef de clinique rendue plus aiguë par l'émotion, Henri a justement besoin d'apaisement. Ainsi commence le long processus au terme duquel vous devenez l'enfant de vos enfants. Jusqu'au jour où ils vous disent : " si tu recommences à pleurer papa, on te ramène à la maison. "
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Les théories primitives de ceux qui croient à l'existence de puissances surnaturelles se résument à ce que ses confrères psychiatres appellent " un problème de référent ". Un excès de subjectivité, une façon de prendre ses désirs pour des réalités, l'incapacité à accepter sa propre insignifiance.
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Vidéo de Ian McEwan
Rencontre avec Ian McEwan à l'occasion de la parution de son roman Leçons aux éditions Gallimard.


Ian McEwan a passé une grande partie de sa jeunesse en Extrême-Orient, en Afrique du Nord (en Libye), et en Allemagne, où son père, officier dans l'armée britannique, était envoyé. Il a fait ses études à l'université du Sussex et l'université d'East Anglia, où il a été le premier diplômé du cours d'écriture créative créé par Malcolm Bradbury. Insolite et insolente, provocatrice, hautement originale, l'oeuvre de Ian McEwan surprend par ses tours de force de concision et d'humour. L'auteur joue avec les énigmes qui sont l'essence de la narration. Tous ses romans affichent une parenté lointaine, sous forme de simulacre, avec l'énigme policière. Il a publié plusieurs nouvelles et romans pour adultes et, en 1994, le Rêveur, un recueil de nouvelles pour la jeunesse.
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13/03/2024 - Réalisation et mise en ondes Radio Radio, RR+, Radio TER
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