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EAN : 9782081510524
208 pages
Pygmalion-Gérard Watelet (01/09/2021)
3.56/5   148 notes
Résumé :
Dans l’obscurité de leur chambre, sous leur lit, même derrière une armoire, les enfants descendent le terrier du lapin blanc et réapparaissent… ailleurs. Mais les pays imaginaires n’ont que faire de prodiges fatigués.
Nancy y a fait un tour, puis elle en est revenue. Les choses qu’elle y a vécues l’ont changée à jamais. Les élèves qu’Eleanor West accueille au sein de son école le savent d’ailleurs très bien. Chacun d’entre eux doit se réadapter à ce monde et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,56

sur 148 notes
Qui a dit qu'un livre avait besoin d'être long pour être percutant ? Celui-ci fait à peine 200 pages, mais c'est suffisant pour m'avoir mis une grosse claque, c'est un coup de coeur absolu.
L'intrigue en elle-même m'a rappelé à la fois Alice au pays des merveilles, Narnia, La mer sans étoiles et Dernière nuit à Everland en exploitant le merveilleux potentiel des lieux alternatifs qu'on découvre, parfois, en trouvant un passage dans un endroit où il ne semblait pas y en avoir. On pourrait croire qu'à force, la littérature a fait le tour du sujet, mais je pense au contraire que ce n'est pas près d'arriver, parce que les possibilités sont infinies.
La différence principale entre ce texte et les autres oeuvres citées plus haut, c'est qu'ici il n'existe pas un seul endroit où atterrir, mais une multitude de lieux aussi différents qu'il est possible de l'être. Ceux qui les ont visités, d'ailleurs, n'imagineraient pas passer la porte de quelqu'un d'autre, car leur monde leur convenait parfaitement.

L'école d'Eleanor West accueille uniquement des enfants qui se sont rendus dans ces lieux magiques et qui sont revenus, pour une raison ou pour une autre, dans le monde réel. Contrairement à leurs parents, elle sait qu'ils n'inventent rien, pas plus qu'ils ne sont fous : ayant vécu la même chose, elle sait combien il peut être difficile de vivre dans un monde qui ne nous convient plus. Son rôle est d'aider ces enfants devenus inadaptés à aller de l'avant, car quand une porte est perdue, elle a peu de chances de réapparaître.
Rien que cette situation de départ, je trouve ça absolument incroyable. Ajoutez à ça des meurtres dans cette fameuse école supposée protéger les enfants, et vous vous retrouvez avec un roman totalement addictif qu'il est impossible de lâcher avant la dernière page.

J'ai eu un énorme coup de coeur pour la galerie de personnages. Ce sont des adolescents déboussolés, sans repères, pas forcément rejetés par leur famille mais en tout cas incompris, qui peinent à trouver leur place – tout simplement parce qu'elle est ailleurs, quelque part où ils ne peuvent pas retourner. Celle que nous suivons le plus souvent est asexuelle, un autre garçon est transgenre, la représentation est là même si elle n'est pas au coeur de l'histoire, et c'est d'autant plus important que ça rajoute pour moi du réalisme au tout. On oscille entre fascination et horreur, mais le pire, c'est qu'on a envie d'y croire, envie de penser que ces portes existent quelque part et que les plus chanceux n'en reviennent jamais.

C'est le premier tome d'une série, et je lirai les autres avec plaisir pour me replonger dans cet univers qui m'a définitivement conquise, mais je trouve qu'il peut se suffire à lui-même parce qu'on a le fin mot de l'histoire concernant les meurtres. Pour une fois, je peux même dire que je trouve la fin parfaite.

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse critique, ce qui n'a pas du tout influencé ma chronique, mais j'adresse un grand merci aux éditions Pygmalion et à Babelio pour cette merveilleuse découverte.
Je vous le recommande vraiment, vraiment fort. Allez-y les yeux fermés.
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Reçu dans le cadre mass critique ce livre est presque un coup de coeur.

J'ai adoré l'univers que dépeint l'auteur qui m'a rappelé des souvenirs d'enfance troubles.
Je me souviens quand j'étais en CP avec mon meilleur ami nous étions fascinés par une porte toujours fermée dans la cour d'école et je me souviens qu'on jouait à imaginer qu'elle ouvrait sur un autre monde, il fallait passer une cascade et on arrivait dans un monde merveilleux dont j'ai peu de souvenirs... du coup en lisant ce livre je m'interroge était ce vraiment un jeu ? Bien des années plus tard, j'ai découvert, avec une déception terrible, que cette porte ouvrait sur un placard à balai. Avais je perdu mon regard d'enfant ou cela avait il toujours été un placard à balais ?

Bref dans ce livre, l'auteur raconte l'histoire de jeunes qui sont partis dans d'autres mondes divers et variés et qui en sont revenus changés, différents, transformés, rejetés ou incompris par leur famille ils sont accueillis dans une école particulière .

Nous rencontrons plusieurs jeunes venus de monde différents. Mais très vite ( trop vite à mon goût) le livre vire à l'intrigue policière : une jeune fille est tuée, puis une enseignante, puis une autre jeune fille et une autre disparait, toutes les victimes ont été mutilées. Qui a tué et pourquoi?

J'aurais aimé que le livre soit plus long, qu'il s'intéresse plus à tous ces jeunes et j'ai trouvé dommage que l'intrigue policière ne soit pas plus élaborée .

Mais c'est une belle découverte, je lirai la suite avec plaisir et j'ai hate de lire d'autres livres de cet auteur dont j'ai adoré la biographie à la fin du livre



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"Les Portes Perdues", premier tome de la saga des "Enfants Indociles" écrit par Seanan McGuire, m'a été envoyé par les éditions Pygmalion, que je remercie.

Cette novella de 200 pages nous raconte l'histoire de Nancy, une adolescente qui intègre une école un peu spéciale : en effet elle est réservée aux enfants qui sont allés durant un certain temps dans d'autres mondes, grâce à des portes qui se sont révélées à eux, et qui depuis qu'ils les ont quittés ne veulent plus réapparaître. le manque que cela a créé, Eleanor West, la directrice de l'école, essaie de le combler en aidant les élèves. Mais ceux-ci vont devoir s'entraider lorsqu'une série de meurtres va survenir...

C'était un superbe premier tome. L'univers est instauré très rapidement, et certes on pense tout de suite à un mélange entre "Alice au pays des Merveilles" et "Le Monde de Narnia" (l'autrice le revendique clairement au sein même de l'histoire), mais le résultat est très original. Les mondes décrits sont étranges, et comme il y en a une multitude on ne trouve aucunes répétions.
Même chose pour les personnages qui sont très vite bâtis, avec pour chacun une personnalité qui lui est propre, et on s'attache facilement à eux dans la première partie.

Ce que je trouve particulier dans ce premier tome, c'est le ton qui évolue au fil du récit : pendant les 100 premières pages, le côté onirique et assez sombre de l'histoire prenait le dessus dans les descriptions et les personnage, me faisant énormément penser à "Vita Nostra", tandis que la deuxième partie, là où les enfants se regroupent et tentent de retrouver le meurtrier, se voit plus "young-adult" dans le traitement de ces éléments. Cela ne m'a pas dérangé, mais j'avoue que j'ai préféré le côté plus "adulte" de la première partie, et j'espère que l'autrice continuera plutôt dans cette direction pour la suite de sa saga.

J'ai également trouvé le format de novella adapté pour ce qui s'agissait du rythme, on n'a pas du tout le temps de s'ennuyer (et j'ai d'ailleurs dévoré le roman en une journée grâce à cela, chose assez rare chez moi pour que je le précise), même si avec ce format certains éléments m'ont paru un peu précipités dans la deuxième partie (vraiment c'est du chipotage, parce que ça tient très bien la route).

Vous savez que j'ai une (légère) obsession avec le prix Hugo, et je me demande à chaque fois pourquoi celui-ci a été décerné à tel ou tel roman. Ce fut le cas ici et sans trop vous en dire, on développe des questions sociétales très intéressantes mais surtout importantes avec ce récit. Comme j'ai pu le dire avec ma lecture des "Oiseaux du temps" d'Amal El-Mohtar & Max Gladstone, j'aime retrouver de la diversité et des sujets actuels dans les lectures d'imaginaire (et pas que), et je suis ravi que cette saga s'inscrive dans cette mouvance.

Ce fût une super lecture et un très bon tome d'introduction. La fin m'intrigue sur la direction que prendra la suite de la saga (en 6 tomes pour l'instant, ça passe). En plus, les éditions Pygmalion publient le deuxième tome le 16 février 2022, "De brindille et d'os". Niquel.
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J'avoue avoir été très déçu par ce livre. Pourtant tout est sur la quatrième de couverture. C'est simplement que je m'attendais à être projeté dans un monde onirique, fait de magie, de secrets et d'un souffle épique. Je m'attendais à lire les neufs princes d'Ambre, Neverwhere ou à défaut Harry Potter. En fait j'ai lu quelque chose qui ressemblait d'avantage à un thriller pour adolescent en mal de frissons. Ce n'est pas mauvais mais j'ai du mal à comprendre que ce livre aussi court et aussi basique ait remporté autant de prix littéraires relativement prestigieux.
Ce n'est pas un mauvais livre, il se lit vite et facilement, les personnages sont hauts en couleur et le style est accrocheur. Mais quand même, on est loin de l'épopée que l'on est en droit d'attendre face aux éloges que cet ouvrage a reçu.
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Alice au pays des merveilles, Narnia, Ewilan… Les histoires de Portal Fantasy tournent généralement autour d'enfants qui passent de notre monde à un monde fantaisiste, plus ou moins merveilleux ou dangereux. Mais que se passent-ils quand les enfants reviennent ? Comment gèrent-ils ça ?

Eh bien, pas toujours très bien, entre ceux qui ont été traumatisés par l'expérience, et ceux qui, au contraire, ont trouvé dans cet autre monde une réalité bien plus proche de leur personnalité, et qui souhaitent donc à tout prix retrouver leur portail et repartir.

C'est bien tout le propos de Les portes perdues. On rencontre Nancy, une adolescente introvertie, incomprise par ses parents et qui trouve difficilement la place dans la société. Eh oui, l'asexualité n'est pas toujours comprise, ni même acceptée (et au passage, représentation pertinente et intéressante, puisqu'elle montre bien la différence entre asexualité et aromantisme, même si les deux sont parfois liées). Or, Nancy est justement passé par l'une de ces portes, vers un autre monde beaucoup plus compatible avec sa personnalité et ses besoins. Problème ; elle est revenue dans notre monde malgré elle, et doit composer avec ses parents qui désespèrent de la voir en couple et un monde beaucoup trop expansif pour elle, trop coloré, trop rapide. Et comme elle a trouvé un monde qui l'acceptait comme elle est, le retour et les peu de chances de repartir rendent l'acclimatation encore plus dure.

L'histoire se passe dans une école pour adolescents comme Nancy. Leurs mondes sont très différents les uns des autres, leurs problématiques aussi, mais les conséquences restent les mêmes. Pour ces adolescents mal dans leur peau, différents de la norme imposée par la société et/ou leurs parents (trop extravertis, trop introvertis, trop transgenres, trop « bizarres » etc.), il est encore plus difficile de vivre dans notre monde. Un point que je trouve aussi intéressant, c'est que la marginalité n'est pas un totem d'immunité : on peut être marginalisé parmi les marginaux, on peut être marginal ET quand même discriminer les autres etc…

Les thématiques et le pitch de base ne pouvaient que me parler. Je les trouve d'ailleurs beaucoup plus intéressantes que cette histoire de tueur en série au sein de l'école qui arrive comme un cheveu sur la soupe au milieu du bouquin. Comme il n'y a pas beaucoup de PNJ, on devine assez vite l'identité de l'antagoniste, et surtout, comme le récit est beaucoup trop rapide, on s'en fiche un peu des morts, qu'on n'a pas eu le temps de connaître. D'ailleurs, les personnages s'en fichent aussi, apparemment…

Et là, on arrive au principal point noir du livre : son rythme et son manque d'émotions. La novella est très rapide, très factuelle, les évènements s'enchaînent à toute vitesse, ce qui amène des réactions étranges de la part des personnages, dénuées de toute émotion. Personnellement, j'ai eu du mal à m'attacher ou à m'inquiéter pour les personnages, j'aurai bien aimé en apprendre plus sur eux et sur leurs histoires personnelles.

Pour finir, on pourra regretter l'absence d'implication de la protagoniste, même si personnellement, ça ne m'a pas spécialement dérangée. Nancy est en effet complètement passive (ce qui va avec sa personnalité et son monde personnel), elle nous permet simplement d'entrer à notre tour dans l'école, ce qui pourra ne pas suffire pour les lecteurices.

Bilan
J'avoue avoir peiné à accrocher avant la deuxième moitié du livre, la faute sans doute à un rythme trop rapide et une narration factuelle qui n'aident pas à appréhender l'univers et les personnages. Toutefois, les thématiques abordées (mal-être adolescent, marginalité…) sont particulièrement pertinentes avec l'idée de base.
Lien : https://limaginaerumdesympho..
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critiques presse (1)
Elbakin.net
23 août 2021
Ce premier tome plus que sympathique à la lecture ne hisse pour autant pas ses promesses à la hauteur d’un incontournable.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
C'est ce que les gens ont tendance à oublier quand ils se mettent à parler en termes de bien et de mal, intervint Jack en se tournant vers Lundy. Elle rajusta ses lunettes et poursuivit son explication : "Les endroits qu'on a visités étaient notre chez-nous. On se moquait bien de savoir s'ils étaient bien, mal, neutre ou quoi. Ce qui comptait, c'est que pour la première fois on n'avait pas à faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Il nous suffisait d'être. Ça fait toute la différence.
p. 63
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Les endroits qu'on a visités étaient notre chez-nous. On se moquait bien de savoir s'ils étaient bien, mal, neutre ou quoi. Ce qui comptait, c'est que pour la première fois on n'avait pas à faire semblant d'être quelqu'un d'autre. Il nous suffisait d'être. Ça fait toute la différence.
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Les morts méritent plus de dignité que les vivants, pas moins. La dignité est tout ce que les morts possèdent.
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Ça peut sembler paradoxal, mais on s'attend tellement à ce que nos garçons s'égarent qu'ils n'en ont jamais l'occasion. On remarque le silence des hommes. On se repose sur celui des femmes.
p. 66
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« Tu n’es l’arc-en-ciel de personne. Tu n’es la princesse de personne. Tu n’es la porte de personne d’autre que toi-même et la seule personne à décider de la fin de l’histoire est toi-même. »
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