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EAN : 9782358876964
384 pages
La manufacture de livres (01/10/2020)
3.65/5   82 notes
Résumé :
À la nuit tombée, un radeau entre dans Lyon porté par les eaux noires de la Saône. Sur l'embarcation, des torches enflammées, une croix de bois, un corps mutilé et orné d'un délicat dessin d'orchidée.
Le crucifié de la Sâone, macabre et fantasmatique mise en scène, devient le défi du commandant Alain Dubak et de son équipe de la police criminelle. Six enquêteurs face à l'affaire la plus spectaculaire qu'ait connu la ville, soumis à l'excitation des médias, a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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« Les morts appartiennent à ceux, parmi les vivants, qui les réclament de la manière la plus obsessionnelle ».

Cette citation en exergue de James Ellroy annonce la couleur : le Quatuor de Los Angeles est LA référence assumée de François Médéline. Référence qui pourrait être écrasante mais qui ne l'est jamais tant cet auteur français joue sa propre partition comme un brillant improvisateur de jazz le ferait sur un morceau connu de tous. Sous ses mots, Lyon devient L. Confidential, le dahlia se transforme en orchidée, le noir se trempe de rouge.

L'auteur se joue des codes du polar trash en poussant les curseurs des stéréotypes habituels très loin : héros borderline fracassé par la vie, crimes odieusement macabres, serial killer corsé, moeurs brutales de flics à la dérive hors des procédures, justice corrompue, extrémistes de tout poil ( le GUD côté extrême-droite, des anars côté extrême-gauche ) ... Si on aime ce genre de polar ( c'est mon cas ), on apprécie, même avec un air de déjà-vu.

Et c'est là, sur cette sensation familière, que François Médéline frappe très fort. Dès la première scène, spectaculaire, qui en met plein les rétines et perdure durant toute la lecture : 1998, un radeau sur la Saône, un cadavre crucifié, émasculé, la peau du visage écorchée, une superbe orchidée peinte sur l'abdomen. L'écriture stroboscopique, quasi épileptique par moment, explose à la face de lecteur, le laisse K.O. et le happe, créant une ambiance nerveuse et dérangeante.

Au-delà de sa remarquable prose, ce qui frappe également, c'est la façon dont le personnage principal, le commandant Alain Dubak qui mène l'enquête, est mis en scène, assailli, lorsqu'il est en proie à la drogue, par des visions hallucinatoires qui fourragent ses obsessions personnelles et un passé intime qui ne passe pas . L'enquête en mode course contre la montre pour stopper le tueur à l'orchidée se mue alors en traque peuplée de fantômes et de cauchemars dans lesquels chacun est au bord de perdre son âme. Car Dubak n'est pas seul, toute son équipe est brillamment campée, à commencer par les deux personnages féminins principaux : Mamy, la capitaine accro aux bonbons Haribo et à la castagne, aussi bien amie fidèle que mère bourrue débordant d'affection; et Véro, la reine des procédures, touchante mère d'un enfant malade qui reste droite dans ses bottes malgré la boue qui l'entoure.

Un polar très ambitieux, à l'envergure certaine, qui ravira les amateurs de romans sombres et furieux.
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Une barque dérive sur la Saône et s'échoue dans Lyon. A son bord git le cadavre d'un crucifié. La victime a été castrée et son bourreau lui a arraché la peau du visage. Une orchidée est peinte sur son torse.
Le commandant Alain Dubak est chargé de l'enquête. Avec son équipe, ils vont remonter aux sources de l'horreur, partir à la poursuite d'un monstre, ange déchu du paradis des hommes, écartelé entre sa folie meurtrière et son appétit de vengeance…
François Médéline a imaginé avec beaucoup de talent cette histoire qui regroupe tous les bons éléments pour en faire un excellent polar. Ses personnages principaux ont une personnalité haute en couleur et leurs défauts font la qualité principale de ce roman.
Malheureusement, l'écriture de l'auteur, son style pour le moins surprenant, gâchent le plaisir que l'on a à lire « L'ange rouge ». C'est une suite ininterrompue de phrases courtes, parfois répétitives, qui martèlent la narration de cette histoire. On a l'impression de lire une interminable liste de courses. le procédé entraîne le lecteur à la limite de l'aliénation. L'auteur a-t-il voulu expérimenter un style d'écriture ? L'expérience tourne au cauchemar pour le lecteur, c'est un ratage complet.
À dévorer sans aucune retenue pour l'histoire, certainement pas pour le style de l'auteur.
Editions La Manufacture de Livres, 506 pages.
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Un polar complexe et ténébreux.
Un cadavre écorché, mutilé et dessiné.
Il faut se concentrer, les personnages affluent mais il faut s'accrocher ; ce roman en vaut la peine.
D'une écriture acérée et intense, François Médéline nous entraîne vers la noirceur de l'âme humaine.
C'est une course contre la montre haletante dirigée par un commandant border-Line.
Si vous avez encore un doute, je vous assure que rien que les 10 dernières pages méritent que ce roman soit lu.
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L'enquête qui est confiée à Dubak et à son groupe, c'est du lourd. La mise en scène choisie par le meurtrier est pour le moins baroque. La pression est d'autant plus forte que l'équipe n'est pas forcément très soutenue par la hiérarchie, que l'affaire est sous les feux de l'actualité… et tout cela alors qu'Alain Dubak ne s'est pas encore remis de sa rupture avec Alexandra, que Mamy est toujours dévastée par la mort de son mari Christian, que Véro sent son couple péricliter et que chaque coup de téléphone peut être celui qui lui apprendra la mort de son enfant, malade…

On est, d'emblée, plongés dans une histoire âpre, rude, vue au ras des chairs, des humeurs et des fluides corporels. Désir, sexe, mort, sang, drogue, jalousie, violence, sont au rendez-vous. Et chaque personnage se débat pour survivre, pour ne pas tomber.

Très vite, l'équipe est « renforcée » par l'arrivée de Monique Chabert, psychiatre à l'Office central de la police judiciaire (OCPJ), chargée de travailler sur le profil du meurtrier, mais que Dubak voit arriver comme un chien dans un jeu de quilles. Finalement, ce dernier passe autant de temps à regarder par dessus son épaule, en espérant voir les coups bas arriver, que devant lui pour avancer !

L'intrigue donne l'occasion à François Médéline de nous faire voyager dans toute l'agglomération lyonnaise, de la très chic Charbonnières-les-bains aux souterrains de Fourvière et de la Croix-Rousse. Mais il nous fait également naviguer parmi toutes les détresses humaines.

On ressent presque physiquement le rythme de l'enquête, du moins c'est l'impression que j'ai eue. le démarrage est un peu lent, on pose le décor, on découvre les premières failles des uns et des autres. Puis une première piste se dégage, la pression extérieure augmente, tout semble s'accélérer, le rythme devient plus haché. Et puis la pression retombe. Toute l'équipe est convaincue que le premier suspect n'est pas le bon. le doute s'installe, l'enquête semble flotter. Dubak doute – et François Médéline nous le fait clairement savoir. de la page 192 à la page 194, s'enchaînent toutes les questions qui lui trottent dans la tête.

Et puis le rythme accélère à nouveau. Les phrases deviennent hachées, souvent très courtes, parfois répétitives. On sent que l'enquête s'emballe, que plus personne ne contrôle rien.

Deux bémols cependant. Sur le fond de l'histoire d'abord, on est un peu surpris de voir, notamment à la fin – sans rien révéler – plusieurs des personnages s'embarquer seuls dans des explorations, au risque de se retrouver face à face avec le meurtrier.

Sur la forme ensuite. J'évoquais la dimension répétitive de certaines phrases – de certains paragraphes -, notamment à la fin du livre. Certaines expressions reviennent : pratiquement à chaque interrogatoire, on apprend que l'un des personnages en a « calibré » un autre ; un passage assez long et répétitif autour du schéma que l'équipe essaye de construire à partir des éléments de l'affaire.

Mais, là où, pour certains, il créera un sentiment d'urgence, de tension, totalement en concordance avec l'histoire, pour d'autres, il sera essentiellement pesant. J'avoue avoir, par moment, basculé dans la deuxième catégorie, face à ce systématisme.

Lien : https://ogrimoire.com/2022/0..
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Printemps 1998, la bonne ville de Lyon est en émoi. Un crucifié a descendu la Saône sur une barge le dimanche des rameaux. le cadavre émasculé et défiguré venait d'avoir trente-trois ans. Pas besoin d'être grand clerc pour faire un parallèle avec un certain Jésus, surtout dans la ville du Primat des Gaules. Serions-nous devant l'oeuvre d'un serial-killer en puissance se demande le commandant Alain Dubuk ?

Nous sommes à Lyon, la ville aux deux collines, celle qui travaille et celle qui prie, et l'on prie avec ferveur chez les intégristes de Saint-Georges et les étudiants du GUD, comme on travaille beaucoup à préparer des attentats chez les anarchistes squatteurs des souterrains de la Croix-Rousse.

L'enquête avance vite, mais le tueur a toujours un cadavre d'avance, et oui Dubuk tu es bien à la poursuite d'un serial-killer.

Bon, ok des cadavres christiques et une enquête menée par un flic sacrément borderline, on a déjà vu ça dans pas mal de polar, mais il faut reconnaitre à François Médéline un savoir-faire indéniable.

Un style direct, rapide et précis dans le déroulement de l'enquête, des personnages à la psyché très fouillée et surtout une habile utilisation du décor urbain de Lyon.

On se croirait chez Ellroy et pourtant nous ne sommes pas à L.A, mais la cité des Gaules vaut bien la cité des Anges, d'ailleurs, n'est-ce pas entre Rhône et Saône, que le cinéma a été inventé?

Un crucifié port Rambaud, un autre place Gerson, un pendu dans un dépôt désaffecté de la Guillotière, et quelques cadavres en plus à l'ile Barbe, bref j'ai lu un polar trash et lyonnais.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (1)
SudOuestPresse
11 mai 2022
La scène de crime est un chef-d’œuvre gothique, une chapelle vaudoue embarquée sur un radeau en flammes abandonné au gré du courant de la Saône, un corps ligoté à une croix.
Lire la critique sur le site : SudOuestPresse
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
J’ai composé le 28. Thierry a décroché en salle d’interrogatoire. Il m’a passé Laurent, qui m’a indiqué que le dossier RG était sur son bureau. Le bureau de Laurent était aussi bien rangé qu’un bloc opératoire. Il y avait une pochette cartonnée et barrée au feutre vert avec la mention RG. J’ai sorti le listing. J’ai cherché les noms d’état civil dans la liste. Onze étaient fichés. Six d’entre eux avaient un casier judiciaire pour vol, vol avec violence, trrafic de stupéfiants, destruction de biens, dégradation de biens publics, réunions publiques illicites, vandalisme. Pas un n’avait de mandat d’arrêt émis à son encontre. D’après son passeport, le grand blond se nommait François Darcos. Il avait vingt-trois ans. Il était fiché. Il n’avait jamais été condamné. Il ne restait qu’à espérer que ce soit le boss, Max. Il ressemblait plutôt à un second. L’espoir ne fait pas vivre une enquête. L’espoir est l’antithèse du boulot de flic. J’ai compté le nombre de passeports et de cartes d’identité. Il y avait vingt-trois noms. Douze anarchistes étaient passés entre les mailles des Renseignements généraux. Les RG manquaient de moyens.Le manque de moyens était politiquement organisé. Un jour, les RG ne pourraient plus faire leur job correctement. On prétexterait leur manque d’utilité. Ils seraient rayés de la carte. Purement et simplement.
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J’ai détourné le regard. Je déteste les cadavres, encore plus quand ils sont à la morgue. Je préfère la crim’ aux stups : c’est moins routinier, les agents se droguent moins, la clientèle est moins menteuse, les planques moins nombreuses. Mais je déteste ces saloperies de cadavres. Lorsque j’en vois un, je cours dans ma montée d’escalier si je rentre seul la nuit, je vérifie trois fois que ma porte d’entrée est bien fermée et je contrôle sous mon lit avant de m’y coucher. Un cadavre fait croire aux esprits. Je ne sais pas trop pourquoi j’ai fait flic. Surement pour contrarier ma mère.
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Le hors-bord de la brigade fluviale s’est élancé sur le Rhône. Mamy était calée sur la banquette en skaï vers la poupe. Le vent a fait virevolter sa queue-de-rat dans la nuque complètement 1988. C’est inscrit Nicole Piroli sur sa carte d’identité, mais tout le monde l’appelle Mamy. Elle est capitaine. Elle n’a pas de passeport car elle n’a jamais quitté le territoire national. C’est une mère pour tous les zozos du groupe que je dirige à la crim’ mais elle est aussi plus que ça. Les gens qui ne la connaissent pas voient un Golgoth d’un mètre quatre-vingt-deux et quatre-vingt-dix kilos à tendance boulimique. Moi, je vois qu’elle cuisine mieux que personne, qu’elle ne me drague pas, qu’elle est veuve, sans enfants et prétendument médium, ce qui est un package très utile quand on jobe à la Police judiciaire. Elle doit prendre sa retraite depuis longtemps, prédestinée qu’elle est à se finir à la bière éventée et au whisky bas de gamme, ce qui assurera une continuité avec son boulot de flic : les crimes ont besoin de boîtes de strip-tease et d’alcool.
Mamy était là sur ce hors-bord qui nous menait au fond d’une nuit de printemps. Un air de ras-le-bol s’accrochait à ses lèvres. J’ai louché sur le bout orange de sa Gauloise avec mon œil droit. Le gauche ne fonctionne pas vraiment. Je suis né borgne même si ça ne se voit pas. J’ai fixé les fils de tabac incandescents. J’ai oublié ses yeux de chien voilés de gris et son nez épaté de boxeuse. J’ai dû sourire. Weber a dit :
– Vous vous marrerez moins tout à l’heure, Dubak !
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– Rappelle ce numéro. Si c’est le proc, tu raccroches.

Mamy a rappelé.

– Ne vous inquiétez pas. C’est normal que les chefs s’excitent. Nous maîtrisons parfaitement la situation. Trouvez le capitaine Martinod et restez avec elle.

Elle a raccroché. J’ai compris que c’était Monique Chabert. J’ai évalué sa moue dans le rétroviseur central. Elle s’est enfilé deux rouleaux de réglisse. Très mauvais signe le réglisse.

– Tu n’aimes pas trop ce nom, lapin, pas vrai ?

Darcos a dévié le regard. On aperçoit les escalators de la gare de Perrache au loin.

– Véronique Martinod, elle s’appelle. C’est le capitaine qui a interrogé tes camarades. Ceux qu’on a relâchés en échange de rien. C’est un peu long, je te l’accorde, Vé-ro-ni-que Mar-ti-nod… Sept syllabes. Mais c’est une fille bien, une femme de parole, et on n’est jamais vraiment responsable des choix de ses parents même si on se débat toute la vie avec. Sept syllabes, ça porte bonheur ou malheur.

Elle l’a calibré. Elle a allumé deux Gauloises. Elle a planté la première entre les lèvres de Darcos.

– Tu sais qu’à cause de toi, on a pas déjeuné, trésor ? C’est vraiment embêtant de rater le déjeuner, surtout celui du mercredi. C’est steak-frites, le mercredi.
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Simone Vozelle était entre les mains de Franky. Franky dressait le portrait-robot de la mystérieuse blonde. Joseph, Laurent, Thierry, Abdel et Véronique étaient au téléphone depuis une heure et demie. Numéros 3, 4, 5, 6 et 7 me zieutaient à intervalles réguliers. Je n’ai lâché aucune information sur mon état physique dégradé. Mamy devait être sur la route, au volant de sa Rover. Monique Chabert devait se remettre de sa nuit dans la chambre d’un hôtel Campanile. Le groupe du commandant Dubak était en ordre de marche. Les Zozos étaient attentifs. Je les ai rencardés sur la mystérieuse blonde. Abbe était hétéroclite ou bisexuel.
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À l'occasion de la 20ème édition du festival "Quais du Polar" à Lyon, François Médéline vous présente son ouvrage "La résistance des matériaux" aux éditions La manufacture de livres.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2979551/francois-medeline-la-resistance-des-materiaux
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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